16/03/1956 Party Look Magazine
Le 16 mars 1956 à Beverly Hills, Marilyn Monroe est invitée à une fête organisée par le magazine Look. Elle discute avec l'acteur James Cagney et le photographe Earl Theisen.
> Marilyn & le photographe Earl Theisen
On 1956, March 16, Marilyn Monroe chats with James Cagney and Earl Theisen at a cocktail party given by Look Magazine in Beverly Hills.
Nouvelle Republique Centre-Ouest 9/08/1962
15/07/1956 Conférence de Presse au Savoy Hotel et Parkside House
Le 15 juillet 1956, Marilyn Monroe et Laurence Olivier donnent une conférence de presse pendant une heure dans le salon Lancaster du Savoy Hotel de Londres devant un parterre de près de 250 journalistes et une foule de badeaux se tenant dans la rue, devant les vitrines de l'hôtel. Si les photographes étaient si nombreux aux conférences de presse londoniennes, c'est parce que Olivier avait annoncé que le film The Sleeping Prince (qui était alors le titre provisoire) serait tourné à huit clos, écartant ainsi du plateau photographes et journalistes. Les conférences de presse étaient alors un moyen de satifaire les photographes et la presse.
Parmi les photographes présents: Jack Esten, Douglas Miller, René Vital et Tony Davis.
Les photographes étaient déçus de voir la star Marilyn si sobrement vêtue (elle portait une robe noire classique, à l'empiècement ceinture transparent) mais ils la prirent en photos sous toutes les coutures.
Malgré sa promesse à Olivier, Marilyn arrive avec une heure de retard. Pendant ce temps, Olivier avait fait patienter seul les journalistes et n'était pas d'humeur charmante, voire même d'une humeur infecte- quand Marilyn arriva. Avant l'arrivée de Marilyn, il avait déclaré aux journalistes qu'il était autrefois tombé amoureux de Marilyn, mais elle désormais mariée et sa femme Vivien attendait un enfant, ce qui présageait un nouveau départ pour le couple britannique.
Quand Marilyn arriva, elle semblait être ailleurs et sa voix était à peine audible. Néanmoins, Olivier fut impressionné par sa capacité à charmer le public. Il y avait tellement de bruit dans le salon, qu'Olivier prenait le soin de répéter à Marilyn chacune des questions qu'on lui posait, afin qu'elle puisse aussi réfléchir quelques secondes aux réponses qu'elle donnerait. Malgré ses petites attentions, Olivier était beaucoup plus réservé que lorsque Marilyn le rencontra à New York; les manières de l'acteur rendait Marilyn anxieuse et elle le jugea peu sympathique.
Mais à son habitude, Marilyn envoûte l'auditoire et enjôle les reporters, même les plus audacieux, comme l'a remarqué Winifried Carr du 'Daily Telegraph': "Après avoir observé la plupart des critiques qui emplissaient la pièce, j'étais éberlué de voir ces hommes, les mâles les plus cyniques et les plus snobs de la ville, ces journalistes mordants, se comportant comme des adolescents. Même ceux qui étaient venus en ricanant restaient accrochés à ses mots comme des écoliers trop influençables et riaient devant tant de subtilité avant même qu'elle ait terminé sa phrase."
En effet, la presse britannique va adorer Marilyn, qui fera les gros titres des journaux durant tout son séjour en Angleterre. Le lendemain de la conférence, on pouvait lire notamment ces quelques déclarations des journalistes dans la presse:
-"Cette blonde n'est pas stupide."
-"Il n'y a aucun vice ni scandale en elle."
-"Ce n'est pas une nouvelle Marilyn mais l'ancienne qui se fait connaître."
-"Elle a aussi quelque chose dans les yeux."
Marilyn avait déclaré à la presse: "Je vais faire de la bicyclette dans la campagne". Alors, le journal Daily Sketch lui offre une bicyclette.
> Photographies de Milton H Greene
> videos
> une video sur britishpathe.com
> trois videos sur gettyimages.fr
La présence de Marilyn suscita à Londres une vive curiosité et la foule se rassemblait partout où elle allait. Comme à Parkside House, où elle posa pour les photographes avec son mari Arthur Miller, où même les enfants se bousculent devant la grille et où quelques privilégiés se mettent en file indienne afin d'obtenir un autographe.
Photographies de Sidney Martin
On July 15, 1956, Marilyn Monroe and Laurence Olivier give a press conference to the Lancaster Room at Savoy Hotel, in London.
Marilyn and Arthur Miller are also photographied at Parkside House.
Sources:
> Marilyn Monroe Les Inédits - de Marie Clayton
> Marilyn Monroe et les caméras
> Marilyn Monroe - de Barbara Leaming
> revue Paris Match n°381, du 28 juillet 1956
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copyright text by GinieLand.
Novembre 1960 Portraits pour The Misfits
Les désaxés
Photos Promotionelles
Après la fin du tournage des Misfits (10 jours supplémentaires avaient été prévus en studio, du 24 octobre au 4 novembre 1960), Marilyn Monroe fixa la date pour des prises de vues en studio avec Eve Arnold; la séance photos eut lieu à Los Angeles le week-end suivant le tournage de la dernière scène du film -soit le 5 ou 6 novembre 1960. Bien qu'une multitude de photos avaient été prises sur le tournage des Misfits, les producteurs avaient besoin de portraits en studio de Marilyn Monroe pour les couvertures de magazines qui les sollicitaient. La photographe Eve Arnold avait reçu la permission des studios d'utiliser leurs locaux, ainsi qu'un technicien éclairagiste pour l'aider. Le producteur avait envoyé une caisse de champagne et un kilo de caviar; et Eve Arnold avait apporté des fleurs et des disques de Sinatra.
Marilyn Monroe arriva une heure en retard (ce qui était plutôt un exploit, car ses retards étaient souvent bien plus longs).
Marilyn était venue accompagnée de sa 'bande': Agnès Flanagan (sa coiffeuse), Bunny Gardel (maquilleur corps), May Reis (sa secrétaire), Pat Newcomb (son attachée de presse), Shirlee Strahm (costumière), Rudy Kautsky (son chauffeur) et 'Whitey' Snyder (son maquilleur).
Pendant que Snyder finissait son maquillage, Marilyn jeta un regard sur tout ce qui avait été prévu pour lui faire plaisir (le champagne, la caviar, les fleurs...) et elle dit à Whitey: "Whitey, tu te souviens de notre première séance photo? Il n'y avait que toi et moi, mais nous étions à l'époque pleins d'espoirs."
On apporta à Marilyn les bouteilles de champagne, et tout le monde se joignit dans sa loge pour lui porter un toast. En regardant dans le miroir, Marilyn leva son verre de champagne.
La mode était au 'jax slacks', des pantalons moulants avec une fermeture éclair dans le dos. Marilyn prenait plaisir à aller et venir dans sa loge avec la fermeture ouverte. Lorsque Eve Arnold s'apprêtait à photographier Marilyn de cette manière, son attachée de presse Pat Newcomb surgissait pour refermer la fermeture éclair puis elle repartait et Marilyn redescendait alors la fermeture et Pat revenait à nouveau. Cela dura un moment, sans que personne ne prononça de paroles.
La costumière Shirlee Strahm avait apporté des costumes du film The Misfits, mais aussi des vêtements personnels de Marilyn. Pour les photos, Marilyn pose avec un bikini à 300 Dollars et une combinaison à 700 Dollars, qu'elle porte tous les deux dans le film.
Le corps de Marilyn a été entièrement maquillé. Le maquillage est long et fastidieux car le maquilleur ombre certaines parties du corps et met d'autres en lumière. Eve Arnold raconte que lorsque Marilyn sorta enfin de sa loge: "Tout était impeccable: les cheveux, le visage, le corps, les ongles des mains et des pieds. Son entourage applaudit."
Il avait fallu à Marilyn entre trois et quatre heures pour se préparer. Mais le travail photographique se fit ensuite rapidement.
Il y avait une bonne ambiance dans le studio et une bonne humeur faite de joie et de rire.
Avant de commencer la séance, Eve Arnold demanda à Marilyn: "A quoi aimerais-tu ressembler? Qu'aimerais-tu être ?",
et Marilyn de répondre: "La Vénus de Botticelli".
“I remember we laughed a lot, particularly at the end, when I found that although I had had a white paper cone built around us for greater privacy and concentration, the crew had cut eyeholes in the paper and had been watching us all afternoon, supporting her with approving eyes. She had, of course, seen them, and was performing for them, making love to my camera–or really making love to herself–but playing to her public. Being photographed was being caressed and appreciated in a very safe way. She had loved the day and kept repeating that these were the best circumstances under which she had ever worked.”
– Eve Arnold, Marilyn Monroe: An Appreciation (Knopf, 1987)
>> source:
livre "Marilyn Monroe Eve Arnold", Ed. La Martinière
Eve Arnold citation 1
Paris Match 18/08/1962
Le magazine Paris Match n°697, du 18 août 1962, rendait un grand hommage à Marilyn Monroe, mise à l'honneur en couverture, et avec un article de 37 pages intitulé "Adieu à Marilyn Monroe". Avec un article hommage par Jean-Marc Sabathier, la retranscription de l'interview donnée à Richard Merryman et publiée dans Life magazine; ainsi que la publication des photographies de Bert Stern.
Juillet 1956 Marilyn et Arthur en Angleterre
Marilyn Monroe et Arthur Miller sont photographiés en juillet 1956 pendant leur séjour en Angleterre, là où Marilyn tourne le film The Prince and the Showgirl (Le Prince et la danseuse). Sans doute sont-ils photographiés dans le grand jardin de la maison de Parkside House où le couple logeait.
Photographies de Milton H. Greene.
Marilyn Monroe and Arthur Miller are photographed in july 1956 in England, where Marilyn shot The Prince and the Showgirl. Probably they are setting here in the garden of the Parkside House where the couple lived.
The photographer is Milton H. Greene.
T comme Theisen
Earl Theisen
(1903-1973)
photographe américain
Earl Theisen est né à Denver en 1903 et grandit à Chicago puis à Los Angeles. Il entre dans l'industrie cinématographique en 1922 en travaillant pour la compagnie 'Alexander Film'. Puis il quitte la société pour rejoindre la 'Consolidated Film Company'. En 1931, il commence des recherches sur le début de l'histoire du cinéma et collectionne des objets (des documents papiers: correspondances, dossiers et photographies, ainsi que du matériel sur le cinéma des années 1773-1935) sous l'auspice du musée de Los Angeles et de la société d'ingénieur de films. Il devient ensuite l'éditeur associé de "International Photographer", donne des cours à l'université de la Californie du sud, et devient le représentant de la côté ouest pour le syndicat de 'Register Tribune' et un photographe pour le magazine "Look."
Ernest Hemingway ; Rita Hayworth ; Ingrid Bergman
Earl Theisen était un spécialiste de la photo de pin-ups. Il était réputé pour sa gentillesse et les stars l'adoraient (on raconte qu'il allait chasser l'ours avec Gary Cooper et qu'il voyageait en Afrique avec Hemingway). Parmi les sujets célèbres qu'il photographia figurent Walt Disney, Ernest Hemingway, Vera Miles, Gary Cooper, Elizabeth Taylor, Rita Hayworth, Jennifer Jones, Orson Welles, Ingrid Bergman, Marlene Dietrich, Judy Garland, Joan Crawford, Cecil B. DeMille etc...
Earl Theisen a photographié Marilyn de 1947 à 1953. Il a donc été l'un des témoins directs de la carrière de la jeune célébrité, accèdant au statut de star et de sa transformation en Marilyn Monroe.
Les premiers clichés qu'il prit d'elle datent de 1947, où Norma Jean pose dans une prairie. Puis en 1951, le photographe fait plusieurs sessions dans les studios de la Fox: tantôt en intéreur où elle pose en maillot de bain doré, en tee-shirt et mini short, ou encore prenant la pose de Jean Harlow ou des portraits visages pour le magazine Quick; tantôt en extérieur en maillot de bain deux pièces et en maillot doré. Toujours en 1951, il la photographie à l'école Van Nuys où Marilyn suivait des cours.
En février 1952, il est présent lors d'une séance de photos promotionnelles pour le film We're not married, et photographie Marilyn entre les prises de vues. Mais la séance la plus célèbre de Theisen, prise aussi en février 1952, est celle où Marilyn est vêtue d'un sac de pommes de terre. Lors de cette même séance, il la photographie aussi vêtue d'un simple tee-shirt et d'une culotte.
Le 3 août 1952, Theisen fait parti de la multitude de photographes présents à la Ray Anthony Party dont Marilyn est l'invitée d'honneur. Le 8 novembre 1952, il la photographie dans les loges de la Fox, pendant que Marilyn prépare son rôle pour le film Niagara.
Enfin le 17 avril 1953, il la photographie sur le tournage de How to marry a millionaire (dans les loges et des photos officielles de la campagne publicitaire du film, avec Lauren Bacall et Betty Grable). L'une de ses photos fera la couverture du premier numéro du magazine Look le 30 juin 1953.
En 1956, il la croise à la cérémonie du magazine Look ('The Look Magazine Awards').
>> Voir les photos de Marilyn par Earl Theisen
Commentaire de Earl Theisen sur Marilyn Monroe:
"Photographier Marilyn, c'était comme regarder une fleur éclore ; dès que l'objectif était tourné dans sa direction, elle s'ouvrait".
>> sources web:
Biographie sur collections.oscars.org
Photos sur Getty Images
Quand Marilyn s'appelait Norma Jean
Quand Marilyn s'appelait Norma Jean
publié le 27 juillet 2012
par Daphné Thiery
en ligne sur lefigaro.fr
Sous la pureté du lys et le charme de la rose, Marilyn entame une ascension foudroyante, au propre comme au figuré.
Crédits photo : Earl Theisen/Getty Images
Il y a cinquante ans, le 5 août 1962, s'éteignait le plus grand mythe du cinéma américain. Pour commémorer cette disparition, Le Figaro Magazine vous offre des photos inédites de Marilyn Monroe dans la fraîcheur de sa jeunesse. Elles ont été prises par Earl Theisen entre 1947 et 1952, avant que Norma Jean ne devienne une star.
Une poupée d'opérette, les cheveux d'un blond vénitien, se tient dans un jardin par un jour de grand beau. Elle sourit, les dents et le nez au vent. Elle est affublée d'une kitschissime robe longue de mousseline bleu ciel, brodée d'opulentes fleurs roses, et d'un long foulard assorti. Qui est cette tendre figure? Une Sissi en technicolor? Une Heidi des temps modernes? Non, cette ingénue - qui pourrait le croire? - n'est autre que Marilyn Monroe.
< Il n'y avait que Marilyn pour compléter ainsi des mots croisés.
Crédits photo : Earl Theisen/Getty Images
The Marilyn, sex-symbol s'il en est, reine du music-hall, show girl de rêve... Les superlatifs ne manquent pas pour qualifier Norma Jean Baker, c'est son nom d'état civil, qui allait être la femme la plus photographiée au monde. Et voilà que, aujourd'hui, une série de quatre-vingts images inédites vient alimenter le mythe Marilyn, cinquante ans après sa mort. Elles ont été prises entre 1947 et 1952 par Earl Theisen, l'un des photographes de Look, fameux magazine américain à gros tirages. Jamais ces clichés n'avaient été dévoilés.
Ils appartiennent à la fille du photographe, qui Illes a longtemps conservés comme de précieux souvenirs, parmi les archives de son père (mort en 1973). Elle dit être un jour «retombée dessus», et s'est décidée à les donner à l'agence Getty Images.
< Cliché de 1951, dans les studios de la Fox.
Crédits photo : Earl Theisen/Getty Images
C'est en 1947 que Theisen photographie la star pour la première fois, dans cet accoutrement praline et chichiteux. Elle a 21 ans et vient tout juste de signer son premier film à la 20th Century Fox. Sur les photos de Theisen, elle semble encore vierge de tout. L'image de l'innocence. Elle s'amuse d'un rien, elle éclate de légèreté, et son rouge à lèvres vermillon explose comme deux pétales de joie sur son visage intense. Theisen s'enthousiasma: «Photographier Marilyn, c'était comme regarder une fleur éclore ; dès que l'objectif était tourné dans sa direction, elle s'ouvrait.»
Sous l'oeil de Theisen, Marilyn se révèle, en effet, candide et rayonnante. Pas de voyeurisme, pas de racolage. On est bien loin ici de l'image sulfureuse de celle qu'on appellera la Mmmmm girl, lorsqu'elle commença dans les années 40 à poser pour des magazines de pin-up. Comme on est bien loin de la fameuse série de Bert Stern, prise en juin 1962, dans une suite d'hôtel, où Marilyn pose nue quelques jours avant sa mort. N'en déplaise à Hitchcock, qui disait d'elle qu'elle avait «le sexe affiché partout sur sa figure»: Earl Theisen saisit tout le contraire chez la jeune femme. C'est la fraîcheur de Marilyn qui capte son attention, «le scintillement de ses yeux bleus», éblouissants.
Marilyn au début des années 1950.
Crédits photo : Earl Theisen/Getty Images
Mais cette image va peu à peu évoluer. Sur des photos ultérieures de cette série, la rising star exhibe les formes plantureuses de ses 25 ans. On est en 1951, elle porte un bikini couleur crème ou un maillot lamé aux reflets de sirène. Elle prend la pose, mais avec un instinct qui déjoue la vulgarité. Aguicheuse, certes, mais avec naturel, si l'on peut dire. Le photographe parvient à la surprendre à chaque instant dans sa pure beauté: même quand son brushing n'est pas parfait, même quand son ventre n'est pas tenu, quand elle est tout simplement, et non pas quand elle veut paraître. Comme si Theisen sentait déjà planer la menace du star-système qui pesait sur elle et effacerait un jour sa sincérité. Est-ce pour la protéger qu'il ne voulut jamais publier cette série de photos? Un lien solide semblait unir le photographe et sa muse.
Theisen était réputé pour sa gentillesse. Les stars l'adoraient (on raconte qu'il allait chasser l'ours avec Gary Cooper et qu'il voyageait en Afrique avec Hemingway). Il fut le confident et le conseiller de Marilyn, ainsi que le montrent ces tirages de 1951 où Theisen n'hésite pas à prendre la pose pour expliquer à la star peroxydée comment imiter les postures charmeuses de Jean Harlow !
< En 1953, sur le tournage de Comment épouser un millionaire.
Crédits photo : Earl Theisen/Getty Images
En avril 1952, c'est l'éclosion. Elle est la nouvelle coqueluche d'Hollywood. Marilyn devient Marilyn. Elle prend de l'assurance, éclaircit ses cheveux, apprend à sourire glamour et façonne son personnage iconique. Son regard est plus ambigu, plus fabriqué, plus langoureux. Cela n'échappe pas à Theisen. Il va la photographier avec plus de discrétion, de distance. Ainsi, dans cette chambre d'hôtel, où Marilyn, studieuse, travaille sur un script. Ou encore dans cette salle de bains, où on la voit, nue, une serviette enroulée pudiquement autour d'elle. L'image est prise de loin, comme si le photographe voulait préserver la pudeur de son modèle. C'est l'une des dernières photos de la série. Elle est touchante, énigmatique, et témoigne déjà de l'isolement qui va emprisonner Norma Jean. Theisen semble nous confier la vérité de Marilyn, dont il fut sans doute jamais l'un des seuls à la fois à traduire l'innocence et à pressentir le destin: la petite fille derrière la femme, la femme derrière l'héroïne adulée, l'être vulnérable derrière l'objet sexuel, la réalité derrière la légende.