Michelle Williams : «Pour Marilyn, j'ai repoussé mes propres limites»
Michelle Williams : «Pour Marilyn, j'ai repoussé mes propres limites»
publié le 3 avril 2012
par Olivier Delcroix
en ligne sur lefigaro.fr
LE CLAP - Dans My Week With Marilyn, de Simon Curtis, la comédienne Michelle Williams incarne l'icône suprême du septième art. Un sacré défi.
Michelle Williams a l'air tout intimidée lorsqu'elle est prévenue que cet entretien sera un questionnaire spécial Marilyn. Très vite, l'actrice, qui a si bien su se métamorphoser en Norma Jean Baker dans My Week With Marilyn, se prend au jeu, s'amusant à rebondir d'un titre de film à l'autre.
LE FIGARO. - Vous a-t-il fallu Sept ans de réflexion afin d'obtenir le rôle de Marilyn Monroe?
Michelle WILLIAMS. - Non (rires). D'une certaine façon, c'est comme si toute ma vie je m'étais préparée pour ce rôle. J'ai grandi avec une photo de Marilyn au-dessus de mon lit. Elle a toujours occupé mes pensées. Jamais je n'aurais rêvé l'incarner au cinéma. Et c'est arrivé, comme ça. Alors, j'ai foncé.
Le Prince et la Danseuse est-il votre film préféré de Marilyn?
Non. Je ne peux pas vraiment dire ça… Pourtant, je l'ai vu un nombre incalculable de fois pour les besoins du film de Simon Curtis.
Alors quel est votre film préféré de Marilyn?
Probablement Certains l'aiment chaud. Mais je prends aussi beaucoup de plaisir à voir et revoir Les Désaxés (The Misfits).
Seriez-vous une… désaxée?
Ne sommes-nous pas tous un peu désaxés?
Pourquoi appréciez-vous The Misfits?
Parce que ce fut l'unique occasion pour Marilyn de prouver son talent en interprétant un rôle dramatique. Marilyn a passé sa vie à se débattre à l'intérieur même de sa propre célébrité. Beaucoup de ses films naviguent sur je ne sais quelles eaux. À la surface, tout semble limpide. En regardant plus en profondeur, on découvre que l'eau est trouble. En fait, une des choses passionnantes avec Marilyn est qu'elle n'a jamais été vraiment capable d'utiliser la «méthode» de Lee Strasberg. Chez elle, tout vient du cœur, de sa jeunesse brisée. Pour nourrir ses rôles, elle s'est toujours servie de ses propres souvenirs d'enfance. L'idée qu'on puisse mettre en application une méthode de jeu et en faire de l'art, ce n'était pas fait pour elle. Marilyn n'a jamais su transformer ses expériences personnelles traumatiques en un art dramatique. Mais elle était capable de le transcender dans la comédie. Elle doit son incroyable succès à cela.
Après ce film, savez-vous Comment épouser un millionnaire?
Clairement pas! (Elle montre sa main sans alliance.)
Some Like it Hot…Qu'est-ce que vous aimez chaud?
Le thé! J'aime le thé très chaud! Et les douches aussi! Et les bains! J'aime beaucoup de choses très chaudes, en fait.
Comme Marilyn, la nuit, ne portez-vous que N° 5 de Chanel?
C'est amusant, personne aux États-Unis ne m'a jamais posé cette question. En France, tout le monde me la pose!
Cela vous dérange-t-il?
Non, j'adore, au contraire! Vous, les Français!
Dans My Week With Marilyn, vous êtes littéralement métamorphosée. Était-ce difficile de devenir elle?
Oui et non. Ce fut très dur et, en même temps, ce fut une joie. C'était surtout quelque chose que je n'avais jamais fait avant. J'ai travaillé d'arrache-pied tous les jours durant dix mois. La tâche était immense. C'est le genre de défi qui fait battre votre cœur et vous fait progresser en tant qu'acteur. Au tennis, pour progresser, il faut toujours jouer avec quelqu'un de plus fort que soi. Je pense que cela vaut pour tout dans la vie. Chaque jour pendant le tournage de ce film, je sentais que je devais repousser mes limites pour incarner Marilyn. J'ai l'impression que j'y suis arrivée.
Incarner une icône américaine, est-ce dangereux ou gratifiant?
Les deux à la fois. Le danger est gratifiant et inversement. Ces deux notions vont bien ensemble.
Dernier film, dernière question… Let's Make Love… Votre réponse?
Cela dépend de qui pose la question! (Rires)