gif_tvmarilynDimanche 28 avril 2013
TCM

Journée Spéciale Billy Wilder

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Film - Le gouffre aux chimères  - à 8h10
Année: 1951
Distribution
: Kirk Douglas, Frances Dominguez, Harry Harvey, Edith Evanson, Robert Arthur, Jean Sterling, Jan Sterling, Porter Hall, Frank Cady, Richard Benedict, Ray Teal, Lewis Martin, John Berkes
Résumé: Journaliste sans scrupules, Charles Tatum a connu quelques déboires à New York. Sans travail, alcoolique, il trouve enfin une occasion de renouer avec le métier. Il est embauché au Sun Bulletin d'Albuquerque, au Nouveau-Mexique. Parti avec Herbie Cook, un jeune photographe, pour faire un reportage sur la chasse aux serpents à sonnette, il s'arrête en cours de route à Escudero, où un homme vient d'être enseveli par un éboulement dans une grotte. Aveuglé par sa soif de réussite, Tatum met tout en oeuvre pour faire de ce dramatique incident un spectacle à rebondissements. Rien ne l'arrête. Ayant obtenu l'exclusivité du reportage, il devient le maître des opérations, poussant son avidité jusqu'à demander au shérif de ralentir les manoeuvres de sauvetage...

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Film - Le poison  - à 10h00
Année: 1945
Distribution
: Ray Milland, Lewis L Russell, Jane Wyman, Phillip Terry, Howard Da Silva, Doris Dowling, Frank Faylen, Mary Young, Anita Sharp-Bolster, Lillian Fontaine
Résumé: Ecrivain raté, Don Birnam a lentement sombré dans l'alcool. A peine sorti d'une cure de désintoxication, il se met frénéiquement en quête d'une bouteille et ne se calme pas avant d'en avoir trouvé une, dans l'appartement de son frère, Wick. Helen St James, sa fiancée, a beau l'aimer tendrement, elle ne peut lutter contre les démons qui le hantent. Don a décidé de se détruire, tout simplement. Un long week-end commence : comment Don va-t-il l'occuper ? Il n'est pas seul, il pourrait aller à l'opéra avec Helen, ou faire une virée avec Wick. Mais en a-t-il envie ? La bouteille qui pend au bout d'une corde au bord de sa fenêtre n'est-elle pas une compagnie plus tentante ?...

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Documentaire - Billy Wilder: Confessions  - à 11h40
Année: 2006
Réalisateur: Volker Schlöndorff, Gisela Grischow
Résumé: Né à Vienne en 1906, devenu scénariste en Allemagne, qu'il doit fuir lorsque le nazisme y prend le pouvoir, Billy Wilder reprit la plume à Hollywood. En 1942, il passe à la réalisation, avec «Uniformes et jupons courts». Il signera son dernier film en 1981 et mourra en 2002, entouré de ses toiles de maître. En 1988, il avait donné une longue interview au cinéaste Volker Schlöndorff, en lui demandant de ne la diffuser qu'après sa mort. Il y parle librement de sa vie et de sa carrière, de l'art et la manière de faire un film, à la façon d'un joueur d'échecs, ainsi que des acteurs et des actrices qu'il a cotoyés.

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Film - Stalag 17  - à 12h55
Année: 1953
Distribution: William Holden, Otto Preminger, Don Taylor, Michael Moore, Peter Baldwin, Harvey Lembeck, Peter Graves, Sig Ruman
Résumé: Dans le Stalag 17, un camp de prisonniers près du Danube, plus de 600 pilotes américains sont incarcérés. Toutefois, l'ambiance est bonne. Les plaisanteries contre les officiers allemands vont bon train, les jeux et paris ne manquent pas. Mais un jour, la tentative d'évasion de Manfredi et de Johnson échoue lamentablement. La trahison ne fait aucun doute. Les Allemands devaient forcément avoir eu connaissance de l'existence du tunnel par lequel les malheureux comptaient prendre la poudre d'escampette. Soudain, l'ambiance se dégrade, plus personne ne fait confiance à qui que ce soit et chacun cherche le traître. Les soupçons se portent sur un sergent au caractère cynique, JJ Sefton. A tort ou à raison ?...

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Film - Spéciale Première  - à 14h55
Année: 1974
Distribution: Jack Lemmon, Walter Matthau, Susan Sarandon, Vincent Gardenia, David Wayne, Allen Garfield, Austin Pendleton, Charles Durning, Paul Benedict
Résumé: Chicago, en 1929. Grand reporter à l'«Examiner», Hildy Johnson a décidé d'abandonner sa carrière de journaliste et de se marier avec la belle Peggy Grant. Walter Burns, le rédacteur en chef, est furieux. Il comptait fermement sur Johnson pour décrocher un scoop sur la pendaison d'Earl Williams, un dangereux agitateur accusé de meurtre. Tandis qu'il célèbre son départ avec ses collègues, réunis dans la salle de presse de la prison où tous les journalistes sont à pied d'oeuvre, Hildy apprend l'évasion de Williams. Celui-ci a profité de la reconstitution du crime pour s'échapper. Tous les reporters se précipitent pour récolter les premiers témoignages. Alors que la confusion est à son comble, un certain Plunkett remet au shérif et au maire un sursis accordé par le gouverneur au condamné...

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Film - Certains l'aiment chaud - à 16h40
Année: 1959
Distribution: Marilyn Monroe, Joan Shawlee, Nehemiah Persoff, Mike Mazurki, Tony Curtis, Jack Lemmon, George Raft, Pat O'Brien, Joe E Brown, Billy Gray, George E Stone, Dave Barry
Résumé: Chicago, 1929. Joe et Jerry, deux musiciens au chômage, sont les témoins involontaires d'un sanglant règlement de comptes. Pris en chasse par les gangsters, ils se retrouvent par hasard dans un orchestre féminin. Travestis en femmes, ils sont engagés et partent pour la Floride sous les pseudonymes respectifs de Joséphine et Daphné. Rapidement, les quiproquos s'enchaînent. Joe est très attiré par Sugar, une vamp naïve qui ne voit en lui qu'une confidente. De son côté, Jerry est courtisé par Osgood Fielding III, un milliardaire prêt à tout pour l'épouser. Joe abandonne de temps à autre ses habits féminins et se fait passer pour un nanti aux yeux de Sugar. Cependant, un congrès de gangsters se tient à Miami. Reconnus, Jerry et Joe doivent à nouveau fuir...

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Film - Boulevard du Crépuscule - à 18h40
Année: 1950
Distribution: William Holden, Buster Keaton, Franklyn Farnum, Larry J Blake, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Erich von Stroheim, Nancy Olson, Fred Clark, Lloyd Gough, Cecil B DeMille, Hedda Hopper, Jack Webb
Résumé: Jeune scénariste sans travail et sans argent, Joe Gillis offre ses services à la Paramount, sans succès. Poursuivi par deux redoutables créanciers, il réussit à se cacher dans la villa de Norma Desmond, grande star du cinéma muet, à présent âgée, mais qui rêve toujours des feux de la rampe. Celle-ci, qui vit dans une quasi-solitude, n'a plus dans son entourage que Max, qui fut naguère son metteur en scène et son époux. Apprenant le métier de son hôte, Norma demande à Joe d'écrire le film qui marquera son retour à l'écran, «Salomé». Installé chez elle, Joe découvre peu à peu l'univers et la personnalité de Norma, qui l'effraie et le fascine tout à la fois...

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Film - Sept ans de réflexion - à 20h40
Année: 1955
Distribution: Marilyn Monroe, Tom Ewell, Evelyn Keyes, Sonny Tufts, Robert Strauss, Oskar Homolka, Marguerite Chapman, Victor Moore
Résumé: Richard Sherman rentre chez lui après avoir accompagné son épouse, Helen, et son fils, Ricky, à la gare. Le mari et père de famille délaissé pour les vacances voit bien vite sa solitude troublée par sa charmante voisine, une blonde capiteuse et ingénue, qui ne mesure pas l'effet de l'oscillation de ses hanches sur l'esprit des hommes. Soudain guilleret, Richard rêve de séduire la belle, persuadé que le deuxième concerto pour piano de Rachmaninov lui sera d'une aide décisive. Mais entre ses désirs les plus fous et la plus prosaïque réalité, il y a un grand fossé, que les vapeurs d'alcool, qui sait, lui permettront peut-être de franchir...

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Film - Un, deux trois - à 20h40
Année: 1961
Distribution: James Cagney, Hubert von Meyerinck, Karl Lieffen, Hubert von Meyerinck, Loïs Bolton, Peter Capell, Horst Buchholz, Pamela Tiffin, Arlene Francis, Howard St John, Hanns Lothar, Liselotte Pulver, Leon Askin, Ralf Wolter, Howard St John
Résumé: 1961 à Berlin-Ouest. CR MacNamara, directeur de la filiale allemande d'une célèbre firme de sodas, rêve de vendre la fameuse boisson dans les pays de l'Est. Sa politique expansionniste est largement soutenue par les membres de son équipe, dont monsieur Schlemmer et sa secrétaire, la pétulante Ingeborg. Ses projets sont cependant contrariés par la venue de Scarlett Hazeltine, l'excentrique fille du grand patron de la firme de soda. Effectuant un séjour en Europe, la jeune femme lui est confiée par son père. Au lieu d'assister à ses cours, elle part visiter Berlin-Est et s'éprend d'un séduisant jeune communiste, Otto, qu'elle ne tarde pas à épouser en secret. Or monsieur Hazeltine annonce sa visite à Berlin...


La comédie noire selon Billy Wilder 
article publié sur tcm  

Si l’œuvre de Billy Wilder, consacrée à la critique de la nature humaine, lui a valu une étiquette de misanthrope, chacun s’accorde avec le recul à saluer sa lucidité, tout comme son génie cinématographique auquel TCM rend hommage avec une sélection de films récemment restaurés et un documentaire-interview qui est un véritable testament. 7 films en HD native, un documentaire et une journée spéciale le 28 avril.
Tous les jeudis du mois d'avril à 20h40.

« Il y a trois cinéastes auxquels je veux rendre hommage : Billy Wilder, Billy Wilder et Billy Wilder » a déclaré Michel Hazanavicius en recevant son Oscar pour The Artist. Un bon mot qui en dit long sur la fascination exercée par l’intéressé sur ses pairs. De fait, rares sont les cinéastes qui ont atteint le degré de perfection de Billy Wilder dans l’art de raconter une histoire, tout comme peu ont égalé l’acuité de son regard sur la nature humaine. Une lucidité qui lui a forcément valu une réputation de cynique et de misanthrope alors qu’il se contentait, selon la formule célèbre de Bertrand Tavernier de décrire les hommes comme ils sont, à l’inverse d’un Frank Capra qui les montrait comme ils devraient être.

Mais comment être optimiste quand, issu d’une famille juive austro-hongroise, on a perdu la plupart des siens dans les camps de la mort ? Ex-journaliste puis feuilletoniste avant de devenir scénariste pour la UFA, Billy Wilder, de son vrai prénom Samuel, a moins de trente ans lorsqu’il quitte Berlin au début des années 30 pour fuir les persécutions antisémites du Nazisme. Et réfugié à Hollywood, il ne met pas longtemps à faire valoir ses talents de scénariste, notamment en écrivant le Ninotchka d’Ernst Lubitsch. Quelques années plus tard, Wilder passe sans difficulté derrière la caméra, obtenant même, contrairement aux usages en vigueur à l’époque dans les studios hollywoodiens, de cumuler les fonctions de réalisateur et de scénariste. Un privilège à double tranchant car la puissance de ses histoires et la brillance de ses dialogues ont tendance à éclipser la qualité de sa mise en scène, taxée d’impersonnelle par ceux qui ne comprennent pas son souci de fluidité et son mépris des artifices. « Un bon cinéaste est un cinéaste que l’on ne voit pas » aime-t-il à dire. Une discrétion qui ne l’empêche de décrocher un Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur avec Le Poison, l’un de ses premiers films, avec en prime une statuette du meilleur scénario et du meilleur acteur pour son interprète Ray Milland. Autant de récompenses méritées pour ce drame qui aborde sans détours le thème de l’alcoolisme.

Cinq ans plus tard, en 1950, un autre Oscar vient récompenser son génie de la narration pour le scénario d’un de ses films phare, Boulevard du Crépuscule, qui ne craint pas de dépeindre la sombre face cachée d’Hollywood. Une causticité qui monte encore en puissance lorsqu’il dénonce la nocivité de la presse à sensation dans Le Gouffre aux Chimères avec une telle radicalité que le public de l’époque en est dérouté. Dans la foulée, il parfait son image de misanthrope avec Stalag 17 dans lequel il dissèque les effets pervers des phénomènes de groupe, en l’occurrence dans un camp de prisonniers de guerre. Lorsque Billy Wilder s’essaie au registre de la comédie, on pourrait le croire radouci, mais s’il choisit l’humour, c’est pour critiquer ses semblables de manière moins frontale, comme dans Sept ans de réflexion qui raille en filigrane le machisme triomphant et l’obsession de la réussite sociale qui président dans l’Amérique des fifties. Couronné de succès, ce nouveau chef-d’œuvre l’autorise à tout se permettre, y compris à pratiquer un humour burlesque teinté de grossièreté assumée avec Certains l’aiment chaud. Encore un futur classique et encore un film avec Marilyn dont il exècre pourtant la désinvolture et qu’il décrit secrètement en ces termes : « Buste en granit et cerveau en gruyère » !

De plus en plus critiqué, voire rejeté par une bonne partie du milieu hollywoodien, Billy Wilder n’en continue pas moins d’enfoncer le clou en bousculant les conventions morales ou politique, notamment dans Un, deux, trois, comédie visionnaire dans laquelle, en 1961, il fait de la firme Coca-Cola l’emblème de l’impérialisme américain ! Quant à Spéciale Première, sans doute l’un de ses films les plus grinçants, il parvient à faire rire en brocardant des politiciens qui exploitent à des fins électorales l’exécution d’un condamné à mort ! Du grand art dont la subversion a tout pour séduire la nouvelle génération anticonformiste née dans les sixties, notamment des jeunes cinéastes comme Martin Scorsese qui l’adule, ou l’Allemand Volker Schlöndorff qui le rencontre en 1988 pour une série d’interviews filmées qui sont autant de leçons de cinéma. Des propos précieux que l’on retrouve dans Billy Wilder : Confessions, documentaire produit par TCM en 2006 pour célébrer le centenaire de la naissance du cinéaste. Même si l’on dit que la méchanceté conserve, Wilder n’a pas atteint cet âge canonique, mais il a cependant bien failli puisqu’il a vécu jusqu’à 95 ans !