13 octobre 2013

Les critiques de Bus Stop

Arrêt d'Autobus
Lecritiques 

The Saturday Review
En parlant d'artistes... Nous en avons une vraie parmi nous, cela devient de plus en plus évident. Dans Bus Stop, Marilyn Monroe dissipe une fois pour toutes l'idée qu'elle serait uniquement une séductrice avec un corps parfait, des lèvres pulpeuses et des yeux bleus aguichants.

The Los Angeles Examiner
Ce film est un cadeau de Marilyn, et, mes amis, elle offre beaucoup: son corps, sa beauté, son talent. Elle est autant grande comédienne que petite chanteuse de bastringue. Son passage à l'Actors Studio de New York ne lui a apparemment pas fait de mal.

New York Herald Tribune
Il y a un an et demi, Marilyn Monroe quitta Hollywood pour l'est des Etats-Unis afin d'étudier sérieusement le métier d'acteur. Actuellement, elle revient sur les écrans... et tout le monde assiste au spectacle de la nouvelle Marilyn.
Dans Bus Stop, elle a un rôle formidable, qu'elle interprète avec un mélange d'humour et de souffrance, très touchant. Ce contraste est également le génie du film, qui passe d'un instant à l'autre de la drôlerie la plus délirante à la tendresse la plus fragile. D'une certaine façon, le réalisateur Joshua Logan est l'artisan de ce délicat équilibre.

New York Times
Cramponnez-vous à vos sièges et attendez-vous à un spectacle renversant. Marilyn Monroe vient d'administrer dans Bus Stop la preuve qu'elle est une actrice. Le film et elle sont formidables !... Mr Logan a réussi dans ce film à lui faire faire autre chose que se tortiller, faire la moue, battre des cils et jouer la vamp. Il est parvenu à en faire le personnage de la pièce de William Inge, une fille quelconque, écervelée, avec l'accent des monts Orzak et de l'eczéma. 
Il a su faire d'lle uen gourde, une poupée de faux luxe découverte dans une boîte de Phoenix par un cow-boy assez mal dégrossi. Celui-ci la poursuit avec assiduité jusqu'à un arrêt d'autobus bloqué par la neige dans un coin sauvage de l'Arizona. Et, plus important encore, il réussit à allumer en elle la petite étincelle de dignité qui la transforme en jeune femme émouvante.
Heureusement pour elle, et conformément à la tradition qui veut que le travail mène au succès, elle donne à voir dans ce film un vrai talent d'actrice et non pas, comme auparavant, l'image d'une très jolie femme et d'un sex-symbol. 

Télé Cable Sat (4 étoiles)
Jamais Marilyn ne fut plus belle et plus émouvante que dans cette comédie lui offrant l'un de ses plus beaux rôles. Une oeuvre admirable.

Télé Loisir (3 étoiles)
Une merveille ! Marilyn joue les ravissantes idiotes avec un talent fou.

Télé Star (2 T)
Tour à tour lumineuse, vulnérable et attendrissante, Marilyn trouva l'un de ses plus beaux rôles dans ce divertissement enlevé, qui oscille sans cesse, à l'image de sa star, entre gaieté et mélancolie.

Les Inrockuptibles (Hors Série - 2012 - par Clélia Cohen)
Prenant l'air en peignoir fleuri dans l'arrière-cour d'un saloon de Phoenix, c'est une toute nouvelle Marilyn qui apparaît au bout de quinze minutes de Bus Stop. Le film de Joshua Logan est celui de son "retour" à Hollywood après un bras de fer avec la Fox pour plus d'indépendance, un exil de quelques mois à New York, les cours de l'Actors Studio et la création de Marilyn Monroe Productions. Après les années d'ascension progressive, puis celles de l'explosion du mythe (Niagara, Les hommes préfèrent les blondes, etc), Bus Stop inaugure la troisième (et dernière) phase de la carrière de l'actrice blonde.
Une phase plus consciente, à la fois de son personnage et de sa biographie, que Les Désaxés prolongera. Marilyn a passé du temps à l'Actors Studio, et elle veut que ça se voie. Visage trop poudré, accent plouc, voix dissonante, costume rapiécé: au départ, on craint l'overdose. Mais Cherie, son personnage, explique que depuis qu'elle est gamine elle vit dans les films, montre une carte des Etats-Unis où elle a tracé une ligne qui va de son bled natal à Hollywood. On comprend donc vite que ce qui est beau dans Bus Stop, c'est précisèment que Marilyn y joue une paumée influencée par le mythe de la femme la plus connue au monde à ce moment-là. Et lorsqu'elle monte sur scène pour chanter That Old Black Magic d'une voix mal assurée, orchestrant elle-même les changements d'éclairage d'un coup de talon branlant, tentant de capter l'attention d'une horde de gueulards imbibés, on image qu'il y en eut plein, des pas si jeunes filles du Midwest, qui, à la fin des années 50, se trémoussaient mollement dans les bars à cowboys en rêvant à Marilyn. Mais cette distance réflexive ne marcherait pas sans sincérité, et l'actrice se dévoile aussi: son amie serveuse lui fait répéter les répliques et déplacements qu'elle doit mémoriser pour échapper au jeune cowboy qui a jeté son dévolu sur elle et veut l'emmener de force dans son ranch du Montana. Le moment venu, Cherie oublie ses répliques, s'embrouille, bégaie, comme la vraie Marilyn.
Le dernier acte du film, huis clos dans un relais routier entouré de neige, semble juste construit pour suivre les oscillations de sa conscience et de son corps (va-t-elle ou non se décider à suivre ce cowboy maladroit ?) dans un ballet erratique où, harrassée par le doute et le désir, elle se déplace avec peine, allongée sur le bar, enlaçant le juke-box avec une douleur indécise très physique. Sa décision enfin prise, elle se love dans le blouson qu'il lui tend, poussant des petits cris de biche, une manche après l'autre, presque au ralenti. Suspendre un moment aussi anodin (enfiler un blouson) si longtemps, tout en ayant la certitude qu'on ne la quittera pas des yeux et que ce sera le moment le plus gracieux du film, il n'y a que Marilyn pour se le permettre.

Télérama (Hors Série - Mai 2012 - par Ophélie Wiel)
"C'est la chose la plus gentille qu'on m'ait jamais dite" avoue Cherie en pleurs à Bo, qui vient de lui murmurer qu'on l'aime "telle qu'elle est". Etait-il donc impossible d'aimer Marilyn telle qu'elle était ? Bus Stop n'est pas le premier rôle "dramatique" de l'actrice, mais ce rôle-là, elle l'a voulu. Après son passage remarqué à l'Actors Studio, et alors qu'on se moquait d'elle lorsqu'elle rêvait d'interpréter la Grouchenka des Frères Karamazov, Bus Stop, oeuvre a priori mineure dans sa filmographie, la consacra enfin aux yeux de la critique. "Marilyn est devenue une vraie actrice", entendit-on. A bien y regarder, pourtant, Marilyn n'a pas changé: certes, elle a modulé sa voix dans les tons suraigus; elle a donné à Cherie un fort accent provincial du Sud; elle a accepté de chanter terriblement faux et de se ridiculiser dans des vêtements vulgaires, elle qui avait un sens si aigu du style. Enne enfile de nouveau avec sérénité le costume de la blonde stupide qu'on lui a collé à la peau. Simplement, sa fragilité ne se cache plus derrière un masque: dans Bus Stop, les deux visages de Marilyn ne font plus qu'un. A travers Cherie, c'est l'actrice qui rêve: quand elle s'était tracée une voie royale vers les étoiles de Hollywood, n'aurait-elle pas mieux fait de s'égarer en chemin ? "Au-delà de l'amour, j'ai juste envie de sentir que celui que j'épouserai me respectera." Il est grand temps, cinquante ans après sa mort, de ne plus seulement aimer Marilyn. 


> dans la presse
1956-press-bus_stop-1a  1956-press-bus_stop-1b  

(scans perso)
bus_stop_img094  
bus_stop_img095

Posté par ginieland à 16:27 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : ,

Bus Stop caps 1

Arrêt d'Autobus
Captures
 
1ère partie des captures du film  

bus_stop  
sc01_bs_cap_01 sc01_bs_cap_02 sc01_bs_cap_03
sc01_bs_cap_04 sc01_bs_cap_05 sc01_bs_cap_06
sc01_bs_cap_07 sc01_bs_cap_08 sc01_bs_cap_09
sc01_bs_cap_10 sc01_bs_cap_11 sc01_bs_cap_12
sc01_bs_cap_13 sc01_bs_cap_14 sc01_bs_cap_15
sc01_bs_cap_16 sc01_bs_cap_17 sc01_bs_cap_18
sc01_bs_cap_19 sc01_bs_cap_20 sc01_bs_cap_21
sc01_bs_cap_22 sc01_bs_cap_23 sc01_bs_cap_24
sc01_bs_cap_25 sc01_bs_cap_26 sc01_bs_cap_27
sc01_bs_cap_28 sc01_bs_cap_29 sc01_bs_cap_30
sc01_bs_cap_31 sc01_bs_cap_32 sc01_bs_cap_33
sc01_bs_cap_34 sc01_bs_cap_35 sc01_bs_cap_36
sc01_bs_cap_37 sc01_bs_cap_38 sc01_bs_cap_39
sc01_bs_cap_40 sc01_bs_cap_41 sc01_bs_cap_42
sc01_bs_cap_43 sc01_bs_cap_44 sc01_bs_cap_45
sc01_bs_cap_46 sc01_bs_cap_47 sc01_bs_cap_48
sc01_bs_cap_49 sc01_bs_cap_50 sc01_bs_cap_51
sc01_bs_cap_52 sc01_bs_cap_53 sc01_bs_cap_54
sc01_bs_cap_55 sc01_bs_cap_56 sc01_bs_cap_57
sc01_bs_cap_58 sc01_bs_cap_59 sc01_bs_cap_60
sc01_bs_cap_61 sc01_bs_cap_62 sc01_bs_cap_63
sc01_bs_cap_64 sc01_bs_cap_65 sc01_bs_cap_66
sc01_bs_cap_67 sc01_bs_cap_68 sc01_bs_cap_69
sc01_bs_cap_70 sc01_bs_cap_71 sc01_bs_cap_72
sc01_bs_cap_73 sc01_bs_cap_74 sc01_bs_cap_75
sc01_bs_cap_76 sc01_bs_cap_77 sc01_bs_cap_78
sc01_bs_cap_79 sc01_bs_cap_80 sc01_bs_cap_81
sc01_bs_cap_82 sc01_bs_cap_83 sc01_bs_cap_84
sc01_bs_cap_85 sc01_bs_cap_86 sc01_bs_cap_87
sc01_bs_cap_88 sc01_bs_cap_89 sc01_bs_cap_90
sc01_bs_cap_91 sc01_bs_cap_92 sc01_bs_cap_93
sc01_bs_cap_94 sc01_bs_cap_95 sc01_bs_cap_96
sc01_bs_cap_97 sc01_bs_cap_98 sc01_bs_cap_99
sc01_bs_cap_100 sc01_bs_cap_101 sc01_bs_cap_102
sc01_bs_cap_103 sc01_bs_cap_104 sc01_bs_cap_105
sc01_bs_cap_106 sc01_bs_cap_107 sc01_bs_cap_108
sc01_bs_cap_109 sc01_bs_cap_110 sc01_bs_cap_111
sc01_bs_cap_112 sc01_bs_cap_113 sc01_bs_cap_114 
sc01_bs_cap_115 sc01_bs_cap_116 sc01_bs_cap_117
sc01_bs_cap_118 sc01_bs_cap_119 sc01_bs_cap_120
sc01_bs_cap_121 sc01_bs_cap_122 sc01_bs_cap_123
sc01_bs_cap_124 sc01_bs_cap_125 sc01_bs_cap_126
sc01_bs_cap_127 sc01_bs_cap_128 sc01_bs_cap_129
sc01_bs_cap_130 sc01_bs_cap_131 sc01_bs_cap_132
sc01_bs_cap_133 sc01_bs_cap_134 sc01_bs_cap_135
sc01_bs_cap_136 sc01_bs_cap_137 sc01_bs_cap_138
sc01_bs_cap_139 sc01_bs_cap_140 sc01_bs_cap_141
sc01_bs_cap_142 sc01_bs_cap_143 sc01_bs_cap_144
sc01_bs_cap_145 sc01_bs_cap_146 sc01_bs_cap_147
sc01_bs_cap_148 sc01_bs_cap_149 sc01_bs_cap_150

>> source captures sur marilynonline.org 

Posté par ginieland à 15:51 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , ,