9/02/1956 Conférence presse Plaza Hotel
Le matin du 9 février 1956, une conférence de presse se tient au Plaza Hotel de New York, où Marilyn Monroe et Laurence Olivier annoncent leur intention de tourner une version cinématographique de la pièce de Terence Rattigan "The Sleeping Prince". Le film se tournera en Angleterre, où Olivier avait obtenu un succès avec la pièce originale, dans laquelle il jouait avec sa femme Vivien Leigh. Marilyn a acheté les droits du film 125 000 Dollars et paie Rattigan pour qu'il en écrive le scénario. C'est le premier projet concret de sa société Marilyn Monroe Productions: Greene en est le producteur exécutif, Olivier le réalisateur et producteur, et la Warner Bros en est le distributeur.
Environ 150 journalistes sont présents: photographes et reporters de la presse écrite et de la télévision. Comme à son habitude, Marilyn est en retard et tout le monde l'attend.
At the morning in February 9, 1956, a press conference is held at the Plaza Hotel in New York, where Marilyn Monroe and Laurence Olivier announce their intention to shoot a film version of Terence Rattigan's play "The Sleeping Prince". The film will be turn in England, where Olivier had achieved success with the original play, in which he played with his wife Vivien Leigh. Marilyn has bought the film rights 125,000 dollars and pays Rattigan for he writes the screenplay. This is the first project of its company Marilyn Monroe Productions: Greene is the executive producer, Olivier the director and producer, and Warner Bros. is the distributor.
About 150 journalists are present: photographers and reporters from print and television. As usually, Marilyn is late and everyone is waiting for her. Finally, she appears, on the balcony, with Laurence Olivier, Terence Rattigan and Milton Greene.
> photographies de Milton Greene
Elle apparaît enfin, au balcon, avec Laurence Olivier, Terence Rattigan et Milton Greene. Puis, Marilyn et Olivier restent un moment au balcon, laissant les photographes les prendre en photos, avant de descendre les escaliers.
Then, Marilyn and Olivier stay a while to the balcony, letting photographers taking pictures, before going down the stairs.
> photographies de Milton Greene
Marilyn et Olivier rejoignent la table de conférence de presse.
Déclarations:
M.M.: "J'aimerais continuer à grandir de toutes les façons possibles."
L.O.: "Marilyn est une brillante comédienne et, par conséquent, une très bonne actrice."
Marilyn and Olivier joined the table press conference.
Statements:
M.M.: "I would continue to grow in all possible ways."
L.O.: "Marilyn is a brilliant actress and, therefore, a very good actress."
> photographies de Milton Greene
> photographies de Leo Friedman
> photographies de Milton Greene
Un événement, sans doute orchestrée par Marilyn, va se produire: la bretelle de sa robe noire John Moore va craquer. Olivier restera d'ailleurs convaincue qu'elle le fit exprès pour monopoliser l'attention. Lorsque la bretelle a cédé, la journaliste Judith Crist du 'New York Herald Tribune' est aux premières loges: "J'étais juste derrière elle, poussée contre elle par la cohue largement masculine de journalistes. Il y a les toilettes des dames à droite, j'ai une épingle de secours". La bretelle va être raccomodée rapidement, mais elle cédera à nouveau lors du shooting photos de Marilyn en haut des escaliers. L'incident va s'étaler dans tous les journaux et constituera une excellente publicité.
Olivier, qui, en public, ne tarit pas d'éloges sur Marilyn, est inquiet dans l'intimité. Après la conférence, il dit au producteur Saul Colin dans la limousine qui les ramène: "Saul, je me demande si je n'ai pas fait une erreur."
An event, probably prepared by Marilyn, will happen: the strap of her black John Moore dress will break. Olivier remains convinced that the purpose of Marilyn was to monopolize attention. When the dress strap has broken, the journalist Judith Crist of the 'New York Herald Tribune' is next to Marilyn: "I was directly behind her, pushed against her by the largely male crush of reporters. There’s a ladies’ room to the right. I have a safety pin." The strap is repaired quickly, but it will break again during the photo shoot of Marilyn upstairs. The incident will be spread in all the newspapers and provide an excellent advertising.
Olivier, who, in public, not raves about Marilyn, is worried in private. After the conference, he saiys to the producer Saul Colin, in the limo that brings them back: "Saul, I wonder if I have not made a mistake."
> photographies de Milton Greene
> photographies de Milton Greene
Souvenir de la photographe Eve Arnold: "Son attaché de presse de la côte Est, Lois Smith, me téléphona pour m'inviter à assister à une conférence de presse organisée au Waldorf, au cours de laquelle Laurence Olivier -devenu Sir Laurence Olivier- et Miss Monroe allaient parler du nouveau film qu'ils se préparaient à tourner en Angleterre. J'arrivai un peu en avance de manière à rendre visite à Marilyn dans sa loge avant le début de la conférence. Marilyn avait toujours eu du mal à amorcer les choses. (...) Consciente qu'elle aurait à galvaniser les journalistes, à rendre l'instant magique, à frapper leur imagination, elle hésitait à entrer en scène. Les minutes passaient, on l'attendait et on s'impatientait. Le temps jouait en sa défaveur, mais elle semblait paralysée et incapable d'y remédier, alors que son souhait le plus cher était de ne décevoir personne. (...) Il était onze heures du matin et elle portait une robe de velours noir aux bretelles à peine plus large qu'un spaghetti. Elle était éblouissante, le noir de sa robe faisait ressortir sa peau blanche et sa chevelure blonde. Lorsque je le lui dis, elle me fit un clin d'oeil dans le miroir et me répondit simplement: "Regarde bien". Je n'étais restée qu'une minute dans sa loge, le temps de lui dire bonjour. Elle était déjà en retard. A l'extérieur s'impatientaient Laurence Olivier et le scénriste du film Terence Rattigan, qui me fusillèrent du regard. (...) Marilyn apparut à un balcon en compagnie de Laurence Olivier, Terence Rattigan et Milton Greene. Lentement, Marilyn et Olivier descendirent l'escalier et furent engloutis par une foule de professionnels bien intentionnés; il leur fut difficile de se frayer un chemin. Ils atteignirent enfin la table de conférence et les questions commencèrent. Au début, Laurence Olivier répondait avec beaucoup de sérieux. Puis Marilyn se mit à son aise. Elle retira son manteau mais, en se penchant en avant, elle fit craquer une des fines bretelles de sa robe. L'atmosphère changea d'un coup: elle l'avait détendue en faisant rire son public; on lui proposa une épingle de sûreté. (...) Elle avait réussi à transformer cette réunion pesante, monotone et sans surprise en un véritable événement. Les centaines de journalistes étaient sous le charme. Ils appréciaient la classe avec laquelle l'actrice avait réagi lorsque sa bretelle s'était rompue. En temps normal, jamais je ne serais allée photographier une conférence de presse (...) mais depuis notre voyage dans l'Illinois, j'étais accro à Marilyn."
> video 1
> video 2
> video 3
>> sources:
Marilyn Monroe, Les inédits, de Marie Clayton.
Marilyn Monroe et les caméras, Georges Belmont
Les vies secrètes de Marilyn Monroe, d'Anthony Summers
Marilyn Monroe, de Eve Arnold
article "The Prince, the Showgirl, and the Stray Strap" sur nytimes.com
© All images are copyright and protected by their respective owners, assignees or others.
copyright text by GinieLand.