18/11/1961, Doheny Drive
Le samedi 18 novembre 1961, tôt le matin, le photographe Douglas Kirkland apporte les pellicules de la séance de photos qu'il a prises la veille avec Marilyn au laboratoire pour les avoir développées dans l'après-midi. Il demande un développement E2 pour Ektachrome. Quand il les récupère, il les scrute sur la table lumineuse, découvrant des mauvais clichés et des réussis, faisant une marque au feutre dans le coin de celles qu'il préfère. Il se rend à l'appartement de Marilyn Monroe à Doheny Drive avec les photos et une petite table lumineuse. Il découvre une Marilyn méconnaissable, très différente de celle qu'il a vu la veille: fatiguée et triste, elle porte des lunettes noires, un foulard noué sur la tête, et parle d'une voix monocorde.
Pour regarder les photos, Marilyn veut une loupe mais Kirkland n'en a pas apporté. Alors elle lui demande d'aller à la boutique Thrifty Drug, sur Sunset, pour acheter une loupe, un feutre et une paire de ciseaux.
A son retour, Marilyn passe en revue rapidement les photos, puis quitte la pièce. Quand elle revient, elle lui dit "Ce n'est pas terrible. Mais je veux les revoir." Elle les re-examine plus longuement et déclare: "Il y en a quelques-unes de bonnes, mais les autres, je n'en veux à aucun prix !" Elle regroupe en tas les mauvais clichés et explique à Kirkland les raisons pour lesquelles elle n'en veut pas, puis les coupe en miettes avec la paire de ciseaux. Le photographe, bien qu'il comprenne ses raisons, est choqué de voir son travail se réduire en miettes de cette façon.
Elle examine à nouveau les clichés qu'elle avait mis de côté et sélectionne celui qu'elle considère le meilleur: quand elle serre l'oreiller dans ses bras. Elle se met alors à contempler longuement la photo. Marilyn aurait dit à Kirkland: "J'aime cette fille, parce que c'est le genre de femme avec qui tous les hommes voudraient vivre. Le genre de fille qu'un camionneur aimerait avoir dans son lit." Enfin, elle aurait promis à Kirkland, le désir de vouloir retravailler avec lui.
On Saturday, November, 18, 1961, early in the morning, photographer Douglas Kirkland brings the films of the photos session he took the day before with Marilyn at the laboratory for having developed them in the afternoon. He asks for an E2 development for Ektachrome. When he retrieves them, he scrutinizes them on the light table, discovering bad and successful shots, making a mark with a pen in the corner of those he prefers. He goes to Marilyn Monroe's apartment in Doheny Drive with the pictures and a small light table. He discovers a Marilyn unrecognizable, very different from the one he saw the day before: tired and sad, she wears dark glasses, a scarf tied on the head, and speaks in a monotone voice.
To look at the pictures, Marilyn wants a magnifying glass but Kirkland did not bring any. So she asks him to go to the Thrifty Drug Shop on Sunset to buy a magnifying glass, a marker pen and a pair of scissors.
When he goes back, Marilyn quickly reviews the photos and leaves the room. When she comes back, she says, "It's not terrible, but I want to see them again." She re-examines them longer and declares: "There are some good ones, but the others, I do not want at any price!" She piles up the bad shots and explains to Kirkland the reasons she doesn't want them, then cut them to pieces with the scissors. The photographer, although he understands her reasons, is shocked to see his work crumbling to pieces in this way.
She examines again the photos she has put aside and selects the one she considers the best: when she squeezes the pillow in her arms. She begins to contemplate the picture longer. Marilyn would have said to Kirkland, "I like this girl, because she's the kind of woman that every man would like to be in there with. The kind of girl a trucker driver would like to be in that bed with." Finally, she would have promised to Kirkland, the desire to want to work again with him.
> source: livre Douglas Kirkland, Une nuit avec Marilyn
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