Marilyn Monroe, Talent Gloire et Beauté
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Pour le cinquantenaire de sa disparition, TCM rend hommage à Marilyn Monroe en programmant le meilleur de sa filmographie ainsi qu’un documentaire sur la fin de sa vie. L’occasion de se persuader qu’au-delà de l’image de blonde pulpeuse et écervelée à laquelle Hollywood l’a réduite, elle fut non seulement une actrice très talentueuse mais aussi une femme d’une grande richesse intérieure.
Il y a des signes qui ne trompent pas : dans les lycées français, sur un manuel d’Histoire dédié à la période contemporaine, c’est Marilyn Monroe qui figure en couverture ! La preuve que l’actrice la plus célèbre d’Hollywood est aujourd’hui considérée, au-delà du monde du spectacle, comme l’une des figures qui ont le plus marqué leur temps. Aujourd’hui, un demi-siècle après sa mort, si son nom et son image continuent de rapporter chaque année à ses ayant-droits des millions de dollars, il semble que l’icône pulpeuse et blondissime, plus vénérée pour sa plastique et son charme irrésistible que pour son talent et sa personnalité a laissé place à une artiste reconnue comme exceptionnelle.
C’est dans cet esprit que pour célébrer le 50e anniversaire de sa disparition, TCM programme une sélection de ses films les plus emblématiques, dont Les Hommes préfèrent les blondes, Comment épouser un millionnaire, Niagara, La Rivière sans retour, Le Prince et la danseuse, et Les Désaxés. Une bonne occasion de poser un regard nouveau sur son travail de comédienne souvent très sous-estimé et jamais récompensé par le moindre Oscar (tout juste un Golden Globe pour Certains l’aiment chaud), ce dont elle se disait meurtrie. Une frustration d’autant plus légitime que Lee Strasberg, dont elle suivit les cours à l’Actor’s Studio, déclara qu’elle fut, avec Marlon Brando, son élève la plus bluffante, jugement flatteur confirmé par l’immense acteur Laurence Olivier et par des cinéastes majeurs comme Joseph L. Mankiewicz (qui fut le premier à repérer son talent) ou John Huston, Billy Wilder et autres Howard Hawks avec qui elle collabora.
De toute évidence, outre l’obstination d’Hollywood à la réduire à l’image d’une jolie blonde écervelée, c’est aussi de sa mauvaise réputation qu’a souffert Marilyn Monroe, dont les caprices et les retards sur les tournages devaient moins à de la désinvolture qu’à une fragilité psychique héritée d’une enfance difficile et d’une mère schizophrène. D’où une addiction à l’alcool et aux psychotropes évoquée dans Marilyn Monroe : The Final Days, également diffusé par TCM, un excellent documentaire qui retrace les derniers mois de sa brève existence, avec le tournage chaotique et inachevé du Something Got To Give de George Cukor, et les circonstances toujours mystérieuses de sa mort. À travers des dizaines de témoignages d’acteurs, cinéastes, producteurs et autres personnalités qui l’ont côtoyée, on y trouve aussi un éclairage passionnant sur sa personnalité, plus riche et complexe que l’on aurait pu le croire, celle d’une femme passionnée d’art, de littérature et de philosophie comme l’a révélé récemment la publication de l’ouvrage Marilyn Monroe : Fragments, poèmes, écrits intimes, lettres. « À Hollywood, on vous juge sur votre apparence, pas sur le reste » regrettait-elle. D’où, rétrospectivement, une impression de gâchis, même si le temps a fini par lui rendre justice.
> En juin 2012 sur TCM (à partir du 4 juin).