Billy Wilder ou le grand art de distraire
Année: 2016
Réalisation: André Schäfer, Jascha Hannover
Pays: Allemagne, ZDF
Durée: 91 min
Le Viennois d'Hollywood a écrit et tourné les comédies les plus enlevées de sa génération, de "La garçonnière" à "Certains l'aiment chaud", et défié l'Amérique puritaine. Ce documentaire ressuscite le mythe Wilder en mêlant à de savoureux extraits de ses grands classiques des interviews de ses proches et de ses collaborateurs.
Retranscription du passage lié à Marilyn Monroe:
(à 47min) - extrait interview Jack Lemmon: "Il me dit "J'ai un scénario sur le massacre de la Saint Valentin. Tu es musicien, le gars qui est avec toi, aussi. Vous êtes témoins du massacre. Vous devez vous travestir et intégrer un orchestre de femmes. Sinon, les gangsters, qui savent que vous les avez vus, vont vous tuer. Pendant les trois quarts du film, tu seras sapé en femme. T'es partant ?" Je sais pas pourquoi, j'ai accepté !"
interview de Dick Guttman, écrivain et attaché de presse:"C'est la scène dans laquelle Jack Lemmon et Tony Curtis sont déguisés en femmes essaient d'intégrer l'orchestre féminin. Ils sont tous les deux sur le quai, et soudain, Marilyn arrive en se trémoussant comme elle seule savait le faire. Elle les dépasse et ils sont subjugués. Mais ce n'était pas encore assez pour Billy. Il a glissé un mot à Marilyn puis il a crié: "On la refait !" Je n'ai pas entendu ce qu'il lui disait exactement. Ensuite, il est allé voir l'accessoiriste, puis ils ont refait la scène. Quand Marilyn les a dépassé, cette fois, le train a craché de la vapeur pile sur son popotin et elle s'est retournée d'un coup en sursautant. Quand Billy est revenu, il a dit "Elle est tellement sexy que même le train veut lui mettre la main aux fesses." C'était Billy !"
extrait interview Jack Lemmon: "Je ne l'ai jamais vu sans voix, sauf avec Marilyn. On tournait une scène, et tout ce qu'elle... -la caméra était dirigée sur Tony et moi- Là, elle frappe à la porte, on enfile vite nos perruques, parce qu'on était censés être des femmes. Tony dit "Entrez !" Elle entre, la caméra se dirige sur elle. Et elle doit juste dire: "Où est le bourbon ?"
interview de Armgard Seegers-Karasek, journaliste et traductrice: "Ils ont du la tourner 56 fois parce qu'elle n'arrivait pas à dire cette phrase. Elle disait toujours: "Où est le whisky ?" ou "Où est-ce que je dois regarder ?" Ils ont fini par coller cette phrase partout, dans tous les tiroirs qu'elle ouvrait, c'était écrit: Où est le bourbon ? Mais elle continuait de se tromper. Au bout de la 64ème prise, Billy lui dit: "Marilyn, ne sois pas inquiète."
extrait interview Billy Wilder: "Et elle répond: "Inquiète de quoi ?"
extrait interview Billy Wilder: "Je n'avais aucun problème avec Monroe. C'est Monroe qui avait un problème avec elle-même. Elle était toujours un peu confuse et avait un mal fou à se concentrer. Il y avait toujours quelque chose qui la rongeait. C'était laborieux. Mais, mon Dieu, une fois que c'était passé, que vous aviez subi les 30, 40, 50 premières prises ou son retard, vous teniez quelque chose d'absolument unique."
interview de Volker Schlöndorff, régisseur: "Billy Wilder n'était pas arrogant. Simplement, il se tenait à distance des choses. Et d'une manière très drôle, aimable et amicale. Par exemple, il n'a jamais laissé les comédiens pleurer un bon coup devant lui, pour se soulager, ou de lui exposer une demande personnelle, ou existentielle. Un jour, je lui ai demandé comment il faisait, et il m'a répondu: "Je n'encourage pas ce genre d'attitude." Il ne se serait jamais embarqué là-dedans."
© All images are copyright and protected by their respective owners, assignees or others.
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer