TV - Dame Joan Collins, Une actrice glamour mais sans fard
Vendredi 02 juin 2023 - 22h30 - Arte
Documentaire: Dame Joan Collins
Une actrice glamour mais sans fard
Réalisation: Clare Beavan
Pays: Royaume Uni
Année: 2022
Durée: 55 min
De Londres à Hollywood, raconté avec humour par la star elle-même, le parcours semé d’embûches de Joan Collins, fringante octogénaire et inoubliable visage de la série "Dynastie".
Enfant, elle collectionnait les images de stars, en rêvant de brûler les planches des théâtres du West End à Londres. Repérée par le cinéma à 16 ans, Joan Collins, née en 1933, fuit le désastre d’un mariage précoce, quand Howard Hawks la convoque dans la Rome de la dolce vita pour le tournage de La terre des pharaons. Le péplum propulse la petite Anglaise dans un Hollywood au crépuscule de son âge d’or. Starlette des gazettes, l’"Elizabeth Taylor des pauvres", comme la surnomment les mauvaises langues, y croise des producteurs prédateurs, dont Darryl F. Zanuck, et des icônes du septième art, comme la féroce Bette Davis, à qui elle donne la réplique dans The Virgin Queen, ou encore l’irrésistible Warren Beatty, auquel elle succombe. La douce Marilyn Monroe, elle, lui dispense des conseils pour "survivre", un art pourtant où l’actrice de La fille sur la balançoire de Richard Fleischer (1955) excelle déjà. Au fil des décennies, féministe et amoureuse, l’insolente Joan Collins enchaîne les mariages – cinq au total – et des films oubliables de la Fox, tout en élevant trois enfants. Mais alors que la comédienne disparaît peu à peu des radars du cinéma, la série Dynastie la hisse, au début des années 1980, au sommet de la célébrité planétaire.
Lucidité
Dans ce documentaire en forme d’autoportrait nourri d’archives, Dame Joan Collins – elle a été anoblie en 2015 – déroule non sans humour le parcours semé d’embûches d’une star de série B, entre Londres et Hollywood. Femme d’affaires et femme de cœur, l’actrice, adepte revendiquée du glamour, évoque ses combats pour s’imposer dans la vie comme à la scène. À l’aube des "années fric", c’est la télévision, s’amuse-t-elle, qui lui offre, avec le rôle de la redoutable Alexis de Dynastie, robes à épaulettes et coiffures kitsch comprises, la gloire tardive (récompensée d’un Golden Globe) que le cinéma lui refusait. Mais derrière l’exercice bien huilé de la professionnelle des talk-shows télévisés, avec formules dignes de publicités et anecdotes croustillantes, perce la lucidité d’une fringante octogénaire, ravie d’avoir profité du système du show-biz qui croyait l'exploiter.
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TV - Billy Wilder, La perfection hollywoodienne
Lundi 29 mai 2023 - 23h00 - Arte
Documentaire: Billy Wilder,
La perfection hollywoodienne
Réalisation: Julia Kuperberg & Clara Kuperberg
Pays: France
Année: 2016
Durée: 55 min
Comment le génial provocateur Billy Wilder s’est hissé au sommet de Hollywood sans se compromettre. Au fil d’extraits de ses films transgressifs et d’entretiens à l’irrésistible espièglerie, une traversée de l’œuvre de cette légende du cinéma.
Chapeau, bretelles et billes rondes pétillantes de malice derrière de grosses lunettes, Billy Wilder ironise, avec son accent yiddish : "À la cinémathèque, les gens s’extasient trop. C’est l’orgasme permanent !" Juif d’origine autrichienne, Samuel Wilder (1906-2002) fuit l’Allemagne nazie dans les années 1930 pour poser ses valises à Hollywood. En plein âge d’or, l’ancien journaliste à l’anglais incertain est recruté par la Paramount pour sa plume féconde. Les scénarios de La huitième femme de Barbe-Bleue et Ninotchka – deux œuvres de son mentor sacré Ernst Lubitsch –, qu’il écrit en tandem avec le WASP et antisémite Charles Brackett, lui assurent bientôt le succès. Mais Billy Wilder veut passer derrière la caméra. Avec Uniformes et jupons courts, qui traite, sous couvert de légèreté, de pédophilie, ce provocateur signe une satire féroce de l’Amérique, quand le chef-d’œuvre Boulevard du crépuscule, servi par Gloria Swanson et William Holden, l’un de ses acteurs fétiches avec Jack Lemmon, demeure l’un des plus grands films sur Hollywood. Dans les années 1950, ce maître incontesté de la comédie, qui rompt avec la Paramount pour préserver son indépendance, fustige le puritanisme anglo-saxon en abordant la prédation masculine avec les faussement romantiques Sabrina et Ariane, l’adultère et le meurtre dans le très noir Assurance sur la mort, l’alcoolisme avec Le poison ou encore le travestissement dans le transgressif Certains l'aiment chaud. Mais son film préféré reste Le gouffre aux chimères, charge virulente contre le cynisme médiatique, toujours d’actualité.
Émotion et dérision
Entrelaçant extraits de sa prolifique filmographie et archives d’entretiens où son acuité se mâtine d’une réjouissante (auto)dérision, ce portrait documentaire explore en finesse l’œuvre de Billy Wilder. Il rappelle aussi qu’en 1945 le cinéaste exilé, dont la mère n’a pas survécu à Auschwitz, est le premier réalisateur américain à filmer Berlin en ruines et l’enfer des camps pour son documentaire Death Mills. S’appuyant sur l’éclairage d’historiens du cinéma et le témoignage touchant du fils de son complice scénariste I. A. L. Diamond, Clara et Julia Kuperberg (Joni Mitchell – Le spleen et la colère, Hannibal Hopkins & sir Anthony) montrent comment, sous le voile élégant de comédies éblouissantes, ce géant multiprimé du septième art savait comme nul autre révéler les dessous sombres du rêve américain.
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TV - Frank Sinatra, Le crooner à la voix de velours
Dimanche 07 mai 2023 - 22h45 - Arte
Documentaire: Frank Sinatra,
Le crooner à la voix de velours
Réalisation: Annette Baumeister
Pays: Etats-Unis
Année: 2015
Durée: 91 min
Retour sur la vie tumultueuse de Frank Sinatra (1915-1998), acteur et chanteur américain mythique, avec ses zones d’ombre et de lumière.
Fils d’immigrés italiens né près de New York, Frank Sinatra s’essaie d’abord à la boxe, avant de connaître ses premiers succès micro à la main. Au début des années 1950, son show télévisé fait un flop et le label qui l’a recruté le congédie. Mais il ne tarde pas à reprendre son ascension fulgurante grâce au septième art : il obtient un Oscar en 1954 pour Tant qu’il y aura des hommes de Fred Zinnemann, même si le bruit court alors qu’il aurait décroché son rôle grâce à la mafia. Qu'importe, la rumeur des liens qu'il entretient avec la pègre confère à l'étoile montante sa part de mystère et de soufre. Adoré par les femmes, le leader du Rat Pack s'est marié quatre fois, notamment avec les actrices Ava Gardner et Mia Farrow. Crooner le plus célèbre de l'Amérique, "The Voice" s'est éteint un jour de mai 1998, accédant au statut d'icône éternelle.
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TV - Jack Lemmon, Une vie de cinéma
Lundi 24 avril 2023 - 22h15 - Arte
Replay du 17/04/2023 au 19/11/2023
Documentaire: Jack Lemmon,
Une vie de cinéma
Réalisation: Julia Kuperberg, Clara Kuperberg
Pays: France
Année: 2020
Durée: 54 min
Portrait d'un "Monsieur tout-le-monde" faussement lisse, dont Billy Wilder sut révéler avec fracas la démesure de grand acteur dans les sept films qu'ils tournèrent ensemble, parmi lesquels "Certains l'aiment chaud", "La garçonnière", "Irma la douce" et "Avanti, avanti"
George Cukor et, surtout, Billy Wilder furent ses parrains de cinéma, à lui qui se rêvait comédien de théâtre. Remarqué à Broadway au début des années 1950, ce fils de bonne famille est recruté par Harry Cohn grâce à son passage par Harvard, qui impressionne le patron de la Columbia. Qu'importe si l'université de Jack Lemmon a consisté, entre deux cours d'art dramatique, à jouer du piano dans les bars et à tester ses mimiques de simplet dans des séries télévisées de seconde zone. "Faites-en moins", l'exhorte Cukor sur le plateau d'Une femme qui s'affiche (1954), son premier grand rôle à Hollywood. Derrière le débit de mitraillette et le physique de bon garçon inoffensif, parfait "boy next door " (jeune Monsieur Tout-le-Monde) de l'Amérique proprette des années 1950, il travaille l'intériorité. Un double fond que Billy Wilder, en démiurge génial, va déceler et révéler avec fracas en 1959 dans son chef-d'œuvre de fantaisie subversive, Certains l'aiment chaud. Travesti tout comme Tony Curtis, mais, à sa différence, courtisé avec ardeur par un vieux milliardaire, Jack Lemmon interprète à la perfection le sous-texte alors hautement sulfureux du scénario, sans pour autant se départir de son air innocent. Cette capacité subtile à "faire passer" l'impensable, dans un Hollywood encore dominé par l'impitoyable code Hays, fait de lui l'un des acteurs fétiches de Wilder, qui lui offrira trois autres merveilleux rôles, en sept films au total : l'employé aliéné de La garçonnière (1960), l'agent de police maquereau d'Irma la douce (1963) et l'homme d'affaires coincé d'Avanti, avanti (1972).
Grave et léger
Tissé d'archives et d'extraits de films, commentés par deux spécialistes américains du cinéma, ce bel hommage à Jack Lemmon, qui rêvait de mourir sur scène et aura travaillé presque jusqu'à la fin, se concentre sur les multiples facettes de son art et son insatiable appétit pour le jeu, au travers de ses rôles les plus mémorables. Alcoolique chez Blake Edwards (Le jour du vin et des roses), petit chef d'entreprise au bord de la faillite (Sauvez le tigre, qu'il coproduit en 1973, rôle qui lui vaut son second Oscar après celui reçu pour Permission jusqu’à l’aube en 1956), Américain moyen découvrant la réalité du coup d'État de Pinochet (Missing, de Costa-Gavras, en 1982)… Engagé à gauche, mais toujours discret, grave dans la comédie, léger dans le drame, Jack Lemmon continue à filmer après l'avènement du "Nouvel Hollywood", et bien au-delà : Drôle de couple II, dernier des neuf films qu'il tourne, pour le meilleur et pour le pire, avec son vieux complice Walter Matthau, sort en 1998, trois ans avant sa mort.
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TV - Quand la ville dort
Du 01er au 30 avril 2023 - en Replay sur TCM Cinéma
Film: Quand la ville dort
The Asphalt Jungle
Réalisation: John Huston
Pays: USA
Année: 1950
Durée: 1h 47min
En VF / VOST
Résumé: Doc (Sam Jaffe) prépare un nouveau casse et recrute des criminels chevronnés (Sterling Hayden, Louis Calhern) pour l'exécuter. Si tout commence bien, la machine se grippe rapidement.
Un classique du film noir qui s'attarde sur la description méticuleuse d'un casse de sa préparation à son exécution, signé John Huston.
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TV - Les Reines du Music-Hall
Du 15 mars au 14 avril 2023 - en Replay sur TCM Cinéma
Film: Les Reines du Music-Hall
Ladies of the Chorus
Réalisation: Phil Karlson
Pays: USA
Année: 1949
Durée: 58 min
En VF / VOST
Résumé: Une choriste tombe amoureuse d'un homme fortuné, mais leur relation est compromise par les craintes de sa mère quant à la réaction de la famille du jeune homme.
Info: rarement diffusé à la télévision, le film est ici même proposé en VF (doublage effectué dans les années 1990s: Frédérique Tirmont, la voix française de Meryl Streep, double Adele Jergens).
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TV - Kim Novak, l'âme rebelle d'Hollywood
Dimanche 12 mars 2023 - 23h00 - Arte
Documentaire: Kim Novak,
l'âme rebelle d'Hollywood
Réalisation: Jessica Menendez
Pays: France
Année: 2022
Durée: 53 min
À l'âge de 90 ans, l’inoubliable interprète de "Sueurs froides", qui n’a cessé de lutter pour échapper à son destin de star aux ordres, témoigne de son inaltérable liberté.
C’est par le génie maniaque de Hitchcock, qui a fait d’elle en 1958 l’héroïne de Sueurs froides, que Kim Novak, Marilyn de son vrai prénom, est entrée dans la légende du cinéma. Mais c’est presque par hasard que, cinq ans plus tôt, la timide gamine de 20 ans, arrivée à Hollywood à la faveur d’un boulot d’été, est repérée par le tyrannique patron de la Columbia, Harry Cohn, qui mise sur elle pour concurrencer l’autre Marilyn. Il lui suffit de quelques films, dont Picnic et L’homme au bras d’or, pour se hisser au sommet du box-office, tout en bataillant contre les diktats d’une industrie qui ne réserve alors à ses vedettes féminines qu’un seul rôle, celui de sex-symbol. Aussi se reconnaît-elle intimement dans la Judy de Sueurs froides, femme "fabriquée" par le désir d’un homme et sacrifiée à son obsession. Ce qui ne l’empêche pas, malgré son envie de décrocher le rôle, d’exiger publiquement une augmentation de son salaire, dix fois inférieur à celui de ses partenaires masculins.
Âge d’or ?
Quelques mois après la sortie du film, Kim Novak perdra en revanche le deuxième grand combat de sa jeune carrière. Parce qu’elle refuse de rompre avec l’acteur et chanteur noir Sammy Davis Junior, Harry Cohn fera menacer ce dernier par un parrain mafieux pour mettre fin à leur liaison… Celle qui reste aujourd’hui l’une des dernières survivantes de l’âge d’or de Hollywood garde à 90 ans la vivacité frondeuse de sa jeunesse. Devenue peintre comme elle en rêvait avant d’être happée par le cinéma, elle révèle l’envers d’un rêve façonné par et pour les hommes au détriment des femmes, et témoigne de son amour têtu pour la liberté dans ce beau portrait émaillé d’archives.
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TV - Simone Signoret, figure libre
Lundi 06 mars 2023 - 23h15 - Arte
Documentaire: Simone Signoret,
figure libre
Réalisation: Michèle Dominici
Pays: France
Année: 2019
Durée: 53 min
De "Casque d'or" aux "Chemins de la haute ville", qui lui vaut un Oscar en 1960, de "Thérèse Raquin" à "La vie devant soi", en passant par "La ronde", "Les diaboliques", "La veuve Couderc" ou "L'armée des ombres", Simone Signoret a toujours refusé de se laisser enfermer dans le cliché de l'idéal féminin. Portrait d'une actrice dont la vie fut marquée par l'engagement.
Née en 1921 à Wiesbaden, en Allemagne, où son père officier, juif français d'origine polonaise, est alors en poste, la jeune Simone Kaminker grandit à Neuilly-sur-Seine. Lorsqu'en 1940 son père rejoint Charles de Gaulle à Londres, elle abandonne ses études pour aider sa mère à subvenir aux besoins de la famille. Après un peu de secrétariat, Simone se fait des copains au Café de Flore, le repaire de la bohème parisienne. Grâce à eux, elle devient figurante, en 1942, dans Les visiteurs du soir de Marcel Carné. Les petits rôles s'enchaînent jusqu'à ce que le réalisateur Yves Allégret – qu'elle épousera en 1948 – la dirige dans Les démons de l'aube. De Casque d'or aux Chemins de la haute ville, pour lequel elle reçoit un Oscar en 1960, de Thérèse Raquin à La vie devant soi, qui lui vaut un César en 1978, en passant par La ronde, Les diaboliques, La veuve Couderc ou L'armée des ombres, Simone Signoret a toujours refusé de se laisser enfermer dans le cliché de l'idéal féminin. Sur le plan privé, son coup de foudre à Saint-Paul-de-Vence pour l'artiste de music-hall Ivo Livi, dit Yves Montand, lui ouvre de nouveaux horizons. Pour lui, Simone divorce d'Allégret. Compagnon de route du Parti communiste dans les années d'après-guerre, le couple Signoret-Montand sera de tous les combats de l'intelligentsia de gauche : contre l'arme nucléaire, la chasse aux sorcières aux États-Unis, pour l'indépendance de l'Algérie…
Franc-parler
Actrice intransigeante – "une façon polie de dire que je suis une emmerdeuse" –, multirécompensée, Simone Signoret, disparue en 1985, s'est racontée neuf ans plus tôt dans un livre (La nostalgie n'est plus ce qu'elle était). Elle a aussi répondu avec un franc-parler rafraîchissant aux mille questions des journalistes sur des sujets aussi variés que le métier d'acteur, ses rôles au cinéma, sa conception de l'engagement politique, du couple ou du temps qui passe. Michèle Dominici compose à partir d'archives, d'interviews et d'extraits de ses films l'émouvant portrait d'une actrice qui refusa toute sa vie d’être une star, d'une militante qui ne fut jamais encartée, d'une artiste qui fit le choix de l'amour et de la liberté.
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TV - Charlton Heston, la démesure d'un géant
Vendredi 03 mars 2023 - 22h25 - Arte
Rediffusion: samedi 05 mars à 05h35
Disponible en replay Vidéo à la demande
du 24/02/2023 au 01/05/2023
Documentaire: Charlton Heston,
la démesure d'un géant
Réalisation: Maud Guillaumin
Pays: France
Année: 2022
Durée: 53 min
"Ben-Hur", "Les dix commandements", "La planète des singes", "Soleil vert"... : Charlton Heston a imposé sa silhouette athlétique et son regard bleu glacier dans nombre de films à grand spectacle. Retour sur une carrière guidée par la soif de liberté.
Démobilisé en 1946 après deux ans passés dans le Pacifique, Charlton Heston – "Chuck" pour ses amis – pose à 23 ans ses valises à New York, rêvant de rôles prestigieux à Broadway. Après quatre années de vaines auditions, il s’envole vers la Californie pour tenter sa chance dans les productions d’une télévision balbutiante, jusqu’à la rencontre qui va bouleverser sa vie. Alors qu’il s’apprête à tourner Sous le plus grand chapiteau du monde, Cecil B. DeMille est en quête d’un "jeune gars athlétique" pour interpréter le directeur du cirque. Engagé pour le rôle, Charlton Heston va dès lors incarner à l’écran de grandes figures historiques, de Marc Antoine (à deux reprises) au président des États-Unis Andrew Jackson, ou encore bibliques, de Moïse (Les dix commandements, du même Cecil B. DeMille) au Ben-Hur de William Wyler. Après avoir bataillé pour imposer Orson Welles à la réalisation de La soif du mal, le comédien promène dans les années 1970 sa carrure rassurante et son regard bleu acier dans des dystopies (La planète des singes, Soleil vert) et des films catastrophe (747 en péril, Tremblement de terre).
De Kennedy à... Reagan
Nourri des témoignages de proches (les acteurs Stephen Macht et Isla Blair notamment), du biographe Marc Eliot et d’historiens américains du cinéma, ce portrait ne se contente pas de balayer l’imposante carrière de Charlton Heston au travers d’archives d’interviews et d’extraits de films : il s’intéresse aussi à la singulière trajectoire idéologique du comédien, disparu en 2008. Soutien dans les années 1960 du démocrate John F. Kennedy et engagé dans la lutte pour les droits civiques, l’acteur finira par rejoindre, deux décennies plus tard, le camp républicain, adoubant Ronald Reagan et devenant notamment un vindicatif défenseur du droit à porter des armes.
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TV - Robert Mitchum, le mauvais garçon d'Hollywood
Dimanche 26 février 2023 - 22h25 - Arte
Rediffusions: dimanche 05 mars 2023 à 15h00
lundi 14 mars 2023 à 15h05
Disponible en replay Vidéo à la demande
du 15/01/2023 au 15/07/2023
Documentaire: Robert Mitchum,
le mauvais garçon d'Hollywood
Réalisation: Stéphane Benhamou
Pays: France
Année: 2017
Durée: 52 min
Par son naturel, le "bad boy" Robert Mitchum a conquis le public et les plus grands cinéastes, d'Otto Preminger à Vincente Minnelli en passant par Howard Hawks. Sans occulter ses frasques, ce séduisant portrait dévoile la sensibilité que l'acteur dissimulait sous sa désinvolture.
Né en 1917 dans le Connecticut, Robert Mitchum subit de plein fouet la Grande Dépression. À 11 ans, il quitte un foyer qui n'a plus de quoi le nourrir. Après quelque temps passé chez ses grands-parents et une arrestation pour vagabondage, il rejoint la cohorte des hobos, ces errants en quête de jobs ou de combines. Cette jeunesse à la dure lui forgera le caractère et les muscles. Elle lui donnera aussi le désir d'un ancrage familial. En 1940, il épouse Dorothy, et leur union résistera à toutes ses infidélités.
"Jane Russell mâle"
Dès ses débuts, Robert Mitchum joue avec un naturel remarquable, à contre-courant de la vogue Actors Studio. Sa carrure, son flegme, son ironie en font un sex-symbol, le "Jane Russell mâle". Mais le jour où la police le coince en train de fumer de l'herbe, il se croit fini. Le patron de la RKO, Howard Hugues, dégaine alors une campagne de communication montrant Mitchum purgeant humblement sa peine. L'amour du public, acquis à la cause de ce mauvais garçon, fait le reste. L'acteur enchaîne les tournages avec les plus grands cinéastes, de Minnelli à Preminger (à qui il mettra une claque !). Sertie d'extraits de films, de témoignages et d'archives personnelles, cette plaisante biographie ne ruine pas la mauvaise (et savoureuse) réputation de l'acteur. Elle rappelle ses frasques, ses multiples liaisons (avec Ava Gardner et Shirley MacLaine, entre autres), sa rétivité aux mondanités, et ressuscite le franc-parler réjouissant qui le vit déclarer devant la commission aux activités antiaméricaines, en plein maccarthysme, qu'il répugnait à converser "avec des gens avec lesquels il n'irait pas boire des coups". Mais ce portrait dévoile aussi l'émotivité cachée derrière la façade de dur à cuire. Le touchant témoignage de son fils, Christopher Mitchum, révèle le père sensible et aimant que fut l'acteur. On apprend aussi que, malgré ses dénégations, Mitchum prenait son métier à cœur. L'échec des chefs-d'œuvre La nuit du chasseur et La fille de Ryan, réévalués longtemps après, minèrent ce faux cynique, qui prétendait faire du cinéma "pour le fric".
- déjà diffusé en 2018 -
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