M comme Monroe, Gladys
Gladys Pearl Monroe
( 1902 - 1984 )
Mère de Marilyn Monroe
Gladys Pearl Monroe (appelée aussi Gladys Baker, Gladys Mortensen, Gladys Eley) naît le 27 mai 1902 à Porfirio Diaz (aujourd'hui nommé Piedra Negra) au Mexique et est la première des deux enfants de Della Mae Hogan et Otis Elmer Monroe (les grands-parents de Marilyn). Son existence est déclarée civilement cinq jours après sa naissance (le 1er juin) à un juge civil mexicain. Son père, Otis, travaille dans les chemins de fer mexicains depuis 1901. Après la naissance de leur fille Gladys, la petite famille retourne aux Etats-Unis, menant une vie itinérante le long de la Côte Ouest, jusque dans le Nord des Etats-Unis pendant un an, puis s'installent à Los Angeles au printemps 1903 où son père décroche un emploi à la Pacific Electric Raimway. Ils vivent dans un petit bungalow d'une seule pièce dans la 37ème Rue Ouest (secteur sud du centre-ville). C'est là que naît le frère de Gladys, Marion Otis Elmer (l'oncle de Marilyn), en 1905. La famille vit dans une certaine précarité et n'a pas de foyer stable (ils vivent dans près de onze foyers différents -maisons ou appartements- entre 1903 et 1909). Gladys et Marion vivent ainsi leur enfance dans la pauvreté et l'insécurité, sans pouvoir se lier d'amitié avec des amis de leurs âges.
>> Certificats de naissance de Gladys
En 1907, la santé de son père Otis Elmer se dégrade. Porté sur la boisson et souffrant de troubles de la mémoire, son état s'empire rapidement: maux de tête, tremblements, instabilité émotionnelle avec des accès de rage, des crises de larmes et même des attaques cardiaques. L'été 1908, suite à une crise, Otis se retrouve à moitié paralysé. Admis à l'hôpital 'Southern California State Hospital' à Patton, en Californie, en novembre 1908, où sa mère Della espace de plus en plus ses visites car Otis ne reconnaît même plus son épouse, il y meurt, le 22 juillet 1909, à l'âge de 43 ans. Il était atteint de parésie, le stade ultime de la syphilis qu'il avait contracté au Mexique, à cause des piètres conditions d'hygiène. C'est ainsi que seulement âgée de 7 ans, Gladys se retrouve orpheline de père. Gladys souffrira beaucoup de l'absence de son père. Sans doute terrifiée par le fulgurent déclin mental de son mari, Della Mae racontera à ses enfants que leur père était devenu fou, à cause de l'alcool et de sa vie désordonnée. Pourtant, le dossier médical qu'on lui avait remis après la mort d'Otis, explique qu'il était décédé d'une maladie organique et non d'une maladie mentale.
Se retrouvant veuve à seulement 33 ans, sa mère Della Mae vit une deuxième jeunesse en fréquentant de nombreux hommes qu'elle reçoit chez elle entre 1910 et 1911, avant de se marier le 7 mars 1912 avec Lyle Arthur Graves, un aiguilleur en chef à la Pacific Electric, où il avait travaillé avec Otis. Ils vont vivre dans la maison de Graves, au 324 bis South Hill Street dans la partie nouvelle du quartier d'affaires de Los Angeles. Lyle semble être un bon beau-père, offrant des cadeaux aux enfants de Della. Mais le couple ne tient pas, Otis étant aussi porté sur la boisson que son précédent mari, et ils divorcent le 17 janvier 1914.
>> 1912 - Gladys, 10 ans, et son frère Marion, 7 ans
A la fin de l'année 1916, Della Mae loue une chambre dans une pension de famille au 26 Westminster Avenue sur la toute nouvelle plage du district de Venice, en Californie, au sud de Santa Monica. Le propriétaire de la pension de famille s'appele John Baker et l'engage pour diriger sa propriété pendant qu'il s'occupe d'une salle de jeux sur la plage. Della envoie son fils Marion, âgé de 11 ans, vivre chez des cousins à San Diego car elle pense qu'un garçon doit être élevé par un homme, et seule Gladys reste vivre auprès de sa mère. Gladys est une jeune fille coquette, brillante, expansive, aux cheveux châtains clairs, parlant d'une voix limpide et haut perchée, au rire facile, et à la recherche d'attention des hommes mûrs (sans doute en lien avec son enfance, était-elle à la recherche d'une figure paternelle). Sa mère, Della, ne tarde pas à rester bien longtemps seule et elle fréquente un veuf, Charles Grainger. Cette nouvelle liaison rend Gladys malheureuse, qui se braque contre le nouveau compagnon de sa mère, en lui opposant un silence absolu, et se montrant de très mauvaise humeur. Gladys devient alors un boulet pour Della, qui avait peur de perdre Charles Grainger. C'est alors qu'elle décide de la marier.
Gladys, qui n'a alors que 14 ans, commence à avoir un certain succès auprès des hommes. Et c'est Jasper Newton "Jap" Baker (le fils de John Baker, qui est pompiste ou releveur de comptes à gaz selon les biographes) âgé de 26 ans, qui, aidé de Della Mae, certifie que Gladys était en âge de se marier, 18 ans (alors qu'elle n'en avait que 15) sous prétexte que les preuves de sa date de naissance ont disparu suite aux nombreux déménagements, et l'épouse le 17 mai 1917 (certificat de mariage ci-contre). En fait, Gladys était enceinte de deux mois au moment du mariage. Della assiste gaiement au mariage et donne sa chambre de Westminster Street aux jeunes mariés, pour, de son côté, emménager dans le bungalow de Charles Grainger. Gladys et Jasper Baker ont deux enfants: un fils Robert 'Jack' 'Kermit' Baker (le demi-frère de Marilyn) qui naît le 10 novembre 1917, et une fille Berniece Inez Gladys (la demie-soeur de Marilyn) qui naît le 30 juillet 1919.
A la naissance de Berniece, le couple donne l'adresse de Della Monroe (1410 Coral Canal Court) sur le certificat de naissance. C'est ainsi qu'à 17 ans, Gladys se retrouve épouse et mère de deux enfants. Cependant, suite à son enfance chaotique, l'exemple d'une vie mouvementée de sa mère, ayant connue de nombreux beaux-pères, et par son jeune âge (elle est encore adolescente), Gladys se montre peu maternelle avec ses enfants, dont l'envie serait plutôt de sortir pour aller s'amuser. Il lui arrive d'ailleurs de confier ses enfants à des voisins pour sortir dans les bals et fêtes organisés sur les plages, pendant que son mari travaille de longues heures comme représentant de commerce.
>> vers 1917/1918 - Gladys, Robert Baker et une amie
>> 30/07/1919 - Certificat de naissance de Berniece
>> 1919 - Gladys avec ses enfants et sa mère Della Mae
>> 1919 - Gladys avec Robert Baker et leurs enfants
>> vers 1920 - Gladys et Robert Baker
Au cours de l'année 1921, le couple part en voyage à Flat Lick, dans le Kentucky, ville d'où est originaire Jasper, pour rendre visite à la famille de celui-ci. Durant le trajet, pendant que Gladys et Robert se disputent, leur fils Jackie tombe de la voiture dans un virage et se blesse à la hanche. Robert, furieux, reproche à Gladys son manque d'attention. Pendant leur séjour à Flat Lick, Gladys part un jour en randonnée dans les bois avec Audrey, le frère cadet de Jasper. Bien que Jasper est bel homme, il est jaloux de son frère. Quand Gladys revient de la promenade, Jasper la frappe avec une bride dans le dos. Gladys s'enfuit et part en ville, où elle y montre son dos aux passants, en hurlant et pleurant qu'elle a peur de son mari. Finalement, elle revient et ils repartent ensemble avec les enfants pour retourner en Californie. Un jour, elle surprend son mari avec une autre femme dans la rue (d'après ce que rapportera plus tard Gladys à Berniece). C'en est trop pour Gladys qui finit par demander le divorce en 1921 selon les motifs suivants: "Cruauté extrême sous forme de mauvais traitements, d'insultes et de langages orduriers à son égard et en sa présence, de coups et blessures." John rétorque que sa femme a une conduite impudique et lascive.
Après avoir quitté le domicile conjugual, Gladys loue un bungalow au 46 Rose Avenue, à Venice, qu'elle partage avec sa mère Della Mae. Gladys avait signé le bail sous le nom de sa mère Della Monroe, et sous-loue deux des chambres, afin d'être payée comme gérante, ce qui lui permet de verser 100$ par mois aux propriétaires absents, Adele Weinhoff et Susie Noel.
Fin juin 1922, le dernier chèque du loyer n'avait pas été posté. Une dispute éclate entre Gladys et Della, chacune accusant l'autre de dilapider l'argent. N'ayant d'emploi ni l'une ni l'autre, l'essentiel de leurs revenus leur était versé par Charles Grainger, le compagnon de sa mère, et le reste consistant en une modeste somme qu'envoyait Jasper Baker. La courte expérience de colocataires entre mère et fille prend fin en juillet 1922, sous une menace d'expulsion. Della, avec la permission de Charles Grainger, part alors vivre dans un bungalow vide qu'il posséde à Hawthorn.
>> Gladys et sa mère Della Mae
Le divorce de Gladys et John est prononcé le 11 mai 1923 et Gladys obtient la garde des enfants (jugement de divorce ci-contre). Mais lors d'un week-end de garde, déjà bien avant que le divorce ne soit prononcé, Jasper ne ramène pas les enfants -Robert et Berniece- et les emmène dans sa ville d'origine Flat Lick dans le Kentucky, pour s'installer chez sa mère, pensant que les enfants recevront une meilleure éducation et de son côté, il espère recommencer sa vie.
Leur fils Robert, qui garde des séquelles de sa blessure à la hanche, boite. Il est hospitalisé dans un hôpital de Louisville et porte un plâtre à la jambe.
Quand à Gladys, qui souhaite récupérer ses enfants mais qui reste sans nouvelles, elle se rend à San Diego car elle pense que Jasper y a trouvé un emploi et s'y est installé. Puis elle reçoit un courrier de son ex beau-frère l'avertissant que Jasper et les enfants se trouvent à Flat Lick. Elle s'y rend donc en demandant de l'aide à sa belle-soeur Myrtle (la soeur de Jasper) qui non seulement refuse, mais va avertir Jasper. C'est alors que Jasper et sa mère cachent Berniece et avertissent les médecins de l'hôpital pour empêcher Gladys d'emmener son fils. Mais Gladys n'abandonne pas: elle s'installe à Louisville et y trouve un emploi de femme de ménage, en attendant que l'état de Robert s'améliore. Gladys va rester presqu'une année, vivant chez la famille Cohen (Margaret et John 'Jack' Cohen), où elle officie en tant que nounou de leur fille de trois ans, prénommée Norma Jeane (d'où l'origine du prénom de Marilyn Monroe et non pas Norma pour Norma Talmadge et Jean pour Jean Harlow comme bon nombre de biographes pensent). Il semblerait que Gladys aurait reporté tout son amour maternel sur la petite fille, allant jusqu'à projeter de la kidnapper pour l'emmener avec elle à Los Angeles.
De son côté, Jasper se remarie. S'avouant vaincue, ne pouvant voir ses enfants que de façon irrégulière, et réalisant qu'elle ne pourra jamais les récupérer définitivement, Gladys décide de repartir à Los Angeles et va finir par perdre de vue ses enfants.
Marilyn écrira plus tard: "Ma mère dépensa toutes ses économies pour récupérer les enfants. Finalement, elle les retrouvera dans le Kentucky où ils vivaient dans une belle maison. Leur père s'était remarié et vivait dans l'aisance. Elle le rencontra mais ne lui demanda rien, pas même d'embrasser les enfants qu'elle avait recherché pendant si longtemps."
A Los Angeles, Gladys parvient à trouver un emploi dans la florissante industrie du cinéma: elle travaille six jours sur sept comme monteuse pour la Consolidated Film Industries, puis pour la Columbia et enfin pour la RKO. A la Consolidated Film Industries, elle se lie d'amitié avec une collègue, la surveillante Grace McKee. A la fin de l'été 1923, elles dédicent alors de partager un appartement au 1211 Hyperion Avenue (aujourd'hui le Silver Lake) à Los Angeles, à quelques kilomètres à l'Est de Hollywood. Gladys change d'apparence et teint ses cheveux en rouge cerise. Les deux femmes -Gladys et Grace- mènent une vie joyeuse de femmes célibataires, se promenant en ville et faisant beaucoup la fête. Un collègue de Gladys, Vernon S. Harbin dira que Gladys "avait la réputation d'être un pilier de bar". Mrs Leila Fields, qui travaillera avec Gladys à la RKO, dira d'elle: "C'était une belle femme, une des plus belles femmes que j'ai eu le privilège de rencontrer. Elle avait bon coeur, était une bonne copine et était toujours de bonne humeur avant sa maladie."
C'est aussi dans cette usine -la Consolidated Film Ind.- que Gladys rencontre un bel homme, Charles Stanley Gifford (le père "présumé" de Marilyn, portrait photographique ci-dessus), un véritable coureur de jupons, éléguant et distingué.
>> Gladys au Noël de la Consolidated Film Industries
Pendant l'été 1924, Gladys fréquente assidûment un homme, Edward Mortensen (photographie ci-contre) immigrant norvégien, bel homme qui est un bon parti, avec un travail stable. Ils se marient le 11 octobre 1924. Mais Gladys, sans doute trop frivole et incapable de partager une vie maritale, se lasse très vite de sa nouvelle vie; elle confie à Grace que la vie avec son mari est certes convenable, mais ennuyeuse à mourir et à peine quatre mois après son mariage, elle quitte le domicile conjugual le 26 mai 1925 pour aller revivre avec Grace. Le couple finit donc par divorcer. Et Gladys de reprendre sa vie légère faites d'aventures et d'amusement entre amis. Elle renoue quelques temps une liaison avec Charles Stanley Gifford.
En 1924, elle retourne tout de même dans le Kentucky afin de revoir ses enfants mais ces derniers sont restés trop longtemps éloignés de leur mère, et aussi probablement manipulés; pour eux, leur mère n'est qu'une étrangère. Gladys se résoud à laisser la garde définitive à leur père.
>> Certificat de mariage avec Mortensen
>> Gladys (2ème en partant de la droite) et des amies
avec annotation de Marilyn
>> vers 1924 - Portraits de Gladys
A la fin de l'année 1925, Gladys se retrouve enceinte. Elle donne naissance à une petite fille qu'elle prénomme Norma Jeane Mortenson (future Marilyn Monroe) le 1er juin 1926. A l'hôpital, dont le séjour est payé grâce à une collecte de ses collègues, elle affirme que ses deux premiers enfants sont décédés. Elle déclare que le "père" de l'enfant est Martin Edward Mortensen, son précédent mari, mais il semblerait que le père soit Charles Stanley Gifford, son collègue qu'elle fréquente épisodiquement depuis 1923 et qui l'aurait abandonné dès qu'il aurait su qu'elle était enceinte. Cependant, des biographes citent d'autres pères potentiels, tous des collègues de Gladys: Harold Rooney, Clayton MacNamara, ou encore Raymond Guthrie qui avait fait une cour enflammée à Gladys au cours de l'année 1925.
Plusieurs années après, Gladys sympathisera avec une jeune infirmière Rose Anne Cooper qui rapportera les propos de Gladys: "Elle disait qu'elle avait été intime avec un certain nombre d'hommes et elle parlait de son passé, disant ouvertement que lorsqu'elle était jeune, elle était 'très sauvage' comme elle disait. Cependant, pour elle, le seul genre d'intimité pouvant mener à une grossesse était celle qu'elle avait partagé avec 'Stan Gifford'. Elle avait toujours été ennuyée par le fait que personne ne semblait vouloir la croire, mais que c'était la vérité. Elle disait que même sa propre mère ne la croyait pas. 'Tout le monde pensait que je mentais ou que je ne le savais pas. Je savais. J'ai toujours su', racontait-elle".
Elle ne réclamera jamais de soutien ni moral ni financier à Charles Stanley Gifford.
Marilyn Monroe racontera plus tard: "Elle ne parlait presque jamais sauf pour dire "Ne fais pas tant de bruit, Norma." Elle me disait ça même quand j'étais au lit le soir avec un livre. Même le bruit d'une page de livre qu'on tournait l'agaçait. Il y avait un objet dans l'appartement de ma mère qui me fascinait. C'était une photographie accrochée au mur. Il n'y avait rien d'autre sur les murs que cette photographie encadrée. Chaque fois que je rendais visite à mère, je restais plantée devant en retenant mon souffle tellement j'avais peur qu'elle m'ordonne d'arrêter de la regarder. Un jour, elle m'a surprise ainsi, mais elle ne m'a pas grondée, bien au contraire. Elle m'a fait monter sur une chaise pour que je la vois mieux. Elle m'a dit :"C'est ton père." J'étais tellement bouleversée que j'ai failli tomber de la chaise. C'était si bon d'avoir un père, de pouvoir regarder sa photo et de savoir que j'étais de lui. Et quelle merveilleuse photo, en plus ! Il était coiffé d'un grand chapeau mou qu'il portait incliné sur le côté. Il avait des yeux rieurs et pleins de vie et une petite moustache à la Clark Gable. Cette photo me réconfortait... J'ai demandé à ma mère comment il s'appelait. Elle ne m'a pas répondu. Elle est allée s'enfermer dans sa chambre."
>> 01/06/1926 - Certificats et Acte de naissance de Norma Jeane
Après la naissance de l'enfant, Gladys rentre chez elle avec son bébé, au 5454 Wilshire Boulevard. Mais le 13 juin 1926, soit douze jours après la naissance de Norma Jeane, Gladys place le bébé dans une famille d'accueil -les Bolender- qui vivent à Hawthorn, à environ 25 km de chez elle, et non loin d'où vit Della Mae. Gladys avait echoué dans son rôle de mère avec ses deux premiers enfants, et avec son travail à plein temps et son goût pour les plaisirs et sorties, elle est incapable d'élever une enfant. C'est d'ailleurs sa mère Della Mae qui lui a conseillé de placer le bébé chez une famille d'accueil, les Bolender, un couple sérieux et dévot qu'elle connait bien, puisqu'ils sont voisins. Cependant, cette situation semble n'être que temporaire pour Gladys: elle s'installe quelques temps chez les Bolender, avant de retourner vivre chez elle et de verser 25 Dollars par mois à la famille d'accueil. Elle rend aussi visite à sa fille le week-end, comme le racontera Wayne Bolender: "Gladys venait presque tous les samedis vers midi. Il lui arrivait de passer la nuit ici, mais généralement, elle avait un rendez vous le samedi soir ou bien elle était invitée à une soirée, auquel cas elle repartait pour Hollywood au bout de quelques heures." Marilyn racontera plus tard que quand sa mère venait la voir, jamais elle ne lui montrait une marque d'affection; elle lui parlait à peine, ne l'embrassait pas et ne lui souriait pas: "C'était la belle dame qui souriait jamais. Je l'avais vue souvent auparavant mais je ne savais pas exactement qui elle était. Quand je lui ai dit:"Bonjour Maman", elle m'a regardée avec stupeur. Elle ne m'avait ni embrassée ni prise dans ses bras, elle ne m'avait jamais tellement parlé."
Sans doute les Bolender aurait peut être voulu adopter Norma Jeane, comme ils l'ont fait avec d'autres enfants dont ils s'occupaient, mais Gladys s'y est opposée, espérant reprendre un jour sa fille.
Le 18 août 1926, le divorce d'avec Mortenson est prononcé.
>> 1926 - Gladys et Norma Jeane
Au début de l’année 1927, Gladys s'installe chez sa mère Della Mae qui rencontre de sérieux problèmes de santé; elle est notamment atteinte de fréquentes infections respiratoires. Malgré le surcroît de transport en trolley pour aller à son travail, Gladys s'occupe de sa mère et se retrouve ainsi aussi dans la même rue des Bolender, ce qui lui permet alors de voir plus fréquemment sa fille.
La maladie du coeur de sa mère s'aggrave rapidement, suivie d'une profonde dépression: elle souffre de délires, d'euphorie, de sautes d'humeur, de colères et d' hallucinations. Elle est hospitalisée au Norwalk State Hospital le 4 août 1927 où on lui diagnostique une myocardite aiguë (inflammation du coeur et des tissus environnants ) et elle y décède le 23 août 1927, à l'âge de 51 ans, d'un arrêt cardiaque pendant une crise de folie. Gladys s'occupe des funérailles, faisant enterrer sa mère auprès du premier mari de celle-ci et père de Gladys, Otis Elmer Monroe, au Rose Hill Cemetery, à Whittier. Gladys sombre dans la déprime, mais parvient à faire face au deuil et reprend son activité de monteuse pour les studios de cinéma (à la Columbia et à la RKO).
>> 1928, Santa Monica - Gladys et sa fille Norma Jeane,
son frère Marion avec sa femme Olive et leur fille Ida May
Pendant sept ans, Norma Jeane va rester chez les Bolender, recevant la visite de sa mère qui de temps en temps, la prenait pour un week-end. En 1933, lorsque Norma Jeane est atteinte de la coqueluche, Gladys va rester quelques jours chez les Bolender, puis quelques temps après, elle retire sa fille de chez les Bolender car la petite restait inconsolable après la mort de son chien Tippy, tué par un voisin. Marilyn se souviendra: "Un jour, ma mère est venue me voir. J'étais en train de faire la vaisselle. Elle me regardait sans dire un mot. Quand je me suis retournée, j'ai été surprise de voir ses yeux pleins de larmes. Elle m'a dit: "Je vais faire construire une maison et nous y vivrons toutes les deux. Elle sera peinte en blanc et il y aura un petit jardin derrière."
Elles vivent ensemble dans l'appartement de Gladys au 6021 Afton Place, situé près des studios de Hollywood où elle travaille comme monteuse en free-lance avec son amie Grace. Gladys et Grace emmènent parfois Norma Jeane visiter les studios d'Hollywood, mais aussi au cinéma pour aller voir les derniers films sortis. La même année, en 1933, Gladys obtient un prêt de 5000 Dollars de la Mortgage Guarantee Company de Californie pour acheter une maison meublée de six pièces, dont trois chambres, au 6812 Arbol Street, près de Hollywood Bowl. Dans la maison, il y a aussi un piano demie-queue blanc de la marque Franklin (ayant appartenu à l'acteur Fredric March) qui a séduit Gladys. Pour faire face aux charges, Gladys loue une chambre de la maison à un couple d'anglais, George Atkinson, sa femme et leur fille. Pour Norma Jeane, c'est un nouveau mode de vie, elle expliquera plus tard: "La vie devint désinvolte et tumultueuse, c'était un changement radical après ma première famille. Quand ils travaillaient, ils travaillaient dur, et le reste du temps, ils s'amusaient. Ils aimaient danser et chanter, ils buvaient et jouaient aux cartes et avaient un tas d'amis. A cause de mon éducation religieuse, j'étais affreusement choquée -j'étais persuadée qu'ils finiraient tous en enfer. Je passais des heures à prier pour eux."
A cette époque, Norma Jeane ressent les premiers attraits vers le cinéma. Pendant les vacances scolaires, elle reste des heures dans les salles de cinéma, comme elle le racontera plus tard: "J'étais assise, toute la journée, quelques fois une partie de la nuit -face à l'écran tellement grand pour une petite fille comme moi, toute seule, et j'adorais ça. Rien ne m'échappait de ce qui se passait - et il n'y avait pas de pop-corn à l'époque."
Le 17 août 1933, le fils de Gladys, Robert 'Jackie Kermit' Baker qui vit dans le Kentucky avec son père, décède à l'âge de 16 ans des suites d'une infection rénale. Le garçon était atteint d'une tuberculose osseuse déclarée après son accident à la hanche quand il était petit. Gladys n'avait plus aucun contact avec ses enfants de son premier mariage. Robert 'Jackie' n'a donc jamais revu sa mère et n'a jamais su l'existence de sa demie-soeur Norma Jeane.
>> 1933, Californie - Gladys
1933 - Gladys et sa fille Norma Jeane
Le 29 mai 1933, le grand-père de Gladys qu'elle n'a jamais connu, Tilford Hogan, s'est pendu. Gladys prend peur: son père et sa mère sont morts dans des hôpitaux psychiatriques, après des phases de démence; elle reste donc persuadée que ces problèmes sont héréditaires et que sa santé mentale est en jeu. Peu à peu, elle entre en dépression et est soignée par médicaments. En janvier 1934, Gladys fait une crise d'hystérie, tremblante et recroquevillée sous l'escalier. Les Atkinson se voient obligés d'appeler une ambulance qui emmène de force Gladys à l'hôpital Los Angeles General Hospital. Cet événement va marquer Norma Jeane à jamais; Marilyn se souviendra plus tard: "Soudain, il y eu un bruit épouvantable dans l'escalier, à côté de la cuisine. Je n'avais jamais rien entendu d'aussi effrayant. Des coups et des bruits sourds qui semblaient ne jamais devoir s'arrêter. J'ai dit :"Il y a quelque chose qui tombe dans l'escalier." L'anglaise m'a empêcher d'aller voir. Son mari est sorti et il est revenu dans la cuisine au bout d'un certain temps en disant: "J'ai fait appeler la police et une ambulance." J'ai demandé si c'était ma mère et il m'a répondu :"Oui, mais tu ne peux pas la voir." Je suis restée dans la cuisine et j'ai entendu des gens arriver et essayer d'emmener ma mère. Personne ne voulait que je la voie. Tout le monde me disait: "Sois mignonne, petite, reste dans la cuisine. Elle va bien. Ce n'est rien de grave!" Mais je suis sortie quand même et j'ai jeté un coup d'oeil dans l'entrée. Ma mère était là, debout. Elle hurlait et elle riait en même temps. Ils l'ont emmenée à l'hopital spychiatrique de Norwalk. Celui où on avait emmené le père de ma mère et ma grand mère quand ils avaient commencé à hurler et à rire ( ..) J'ai longtemps continué à entendre le bruit épouvantable dans les escaliers, avec ma mère qui hurlait et riait pendant qu'ils l'entrainaient hors du havre familial qu'elle avait tenté de construire pour moi". En février 1934, Gladys est autorisée à rentrer chez elle, mais elle est à nouveau hospitalisée pendant plusieurs mois dans un asile de Santa Monica, puis transférée au Los Angeles General Hospital et en décembre, elle rejoint le Norwalk State Hospital. Gladys va passer les quarante années suivantes entre diverses institutions. Il semble qu'elle souffrait de troubles mentaux et ne pouvait mener une vie normale hors d'un encadrement spécialisé. Cependant, les soins apportés à cette époque étaient quelques peu rudimentaires et il est possible qu'un traitement non adapté n'ait fait qu'empirer son état.
Durant cette période difficile, les Atkinson et Grace McKee s'occupent alternativement de Norma Jeane, qui parvient à voir sa mère lors de rares week-end où Gladys est autorisée à sortir; lorsque c'est le cas, Gladys, Grace et Norma Jeane vont déjeuner à l'Ambassador Hotel. Marilyn confiera: "Je veux tout simplement oublier tout le malheur, toute la misère qu'elle a eus dans sa vie, et tous ceux que j'ai eus dans la mienne. Je ne peux pas oublier, mais j'aimerais essayer. Quand je suis Marilyn Monroe et que je ne pense pas à Norma Jeane, cela marche quelquefois."
Le 15 janvier 1935, Gladys est déclarée aliénée, souffrant de schizophrénie paranoïde, par les médecins du Norwalk State Hospital. Le rapport du médecin chef déclare : "Sa maladie se caractérise par des préoccupations religieuses et par une dépression profonde et une certaine agitation. Cet état semble chronique".
Le 25 mars 1935, Grace McKee devient la représentante légale de Gladys, par décision de la Cour Supérieure de Justice de Californie. Le bilan de la situation financière de Gladys est dressé: elle dispose de 60$ sur son compte en banque, de 90$ en chèques non endossés sur une assurance, d'un meuble de radio (d'une valeur de 25$ dont 15 n'ont pas été payés et sont dus au magasin); ses dettes s'élèvent à 350$ sur une Plymouth et de 200$ d'arriérés sur le piano blanc.
Pour combler les dettes, Grace revend la voiture à son précédent propriétaire, vend le piano pour 235$, et revend le crédit de la maison.
>> 25/03/1935 - Décision de la Cour: Grace tutrice des biens de Gladys
et situation financière de Gladys:
>> Etat des finances de Gladys - 28/09/1936
En 1938, Gladys tente de s'enfuir du Norwalk State Hospital. Elle racontera avoir reçu des appels téléphoniques de Martin Edward Mortensen, son précédent époux, ce qui est impossible car celui-ci est décédé dans un accident de moto neuf ans auparavant. Cependant, il existe un homonyme, un homme se nommant aussi Martin Edward Mortensen, vivant à Riverside Country en Californie, qui revendiquera bien longtemps après la paternité de Marilyn et pour lequel on retrouvera dans ses affaires après sa mort, le 10 février 1981, des documents le liant à Gladys (les papiers de mariage et divorce, mais aussi le certificat de naissance de Norma Jeane).
Après cette tentative d'évasion qui a échouée, Gladys est transférée au Agnew State Asylum, un établissement adapté pour les personnes souffrant d'hallucinations schizophrénique, situé à San José, près de San Francisco. C'est à partir de ce moment que Norma Jeane verra que très peu sa mère. Un jour, Grace emmène Norma Jeane à la pension de la clinique où vit Gladys: cette dernière ne lui adresse pas la parole jusqu'au moment de partir, où elle dit à sa fille: "Tu avais de si jolis petits pieds".
Durant l'Hiver 1938, Gladys écrit une lettre à sa fille Berniece, l'envoyant à Flat Lick chez les parents de Jasper. Mais ces derniers étant décédés, le facteur a transmis la lettre au frère de Jasper qui vit aussi à Flat Lick, qui la renvoie à son tour à Jasper qui vit désormais à Pineville, en Louisianne. Dans cette lettre, Gladys explique à Berniece qu'elle a une demi-soeur, Norma Jeane, âgée de douze ans, qui vit chez les Goddard (Grace McKee s'est mariée à Ervin Goddard en 1935). Gladys supplie aussi Berniece de la sortir de l'Agnew State Hospital, et lui donne l'adresse de sa tante (la soeur de Della Monroe), Dora Hogan Graham, qui vit à Portland, dans l'Oregon. Berniece répond à sa mère en lui informant qu'elle a contacté diverses personnes (dont Dora) et qu'elle va tout tenter pour la faire sortir.
>> Etat des finances de Gladys - 07/02/1940
>> 1940s - Gladys et Grace (McKee) Goddard
En 1945, Dora Hogan Graham, qui vit à Portland, intervient auprès des autorités pour qu'on laisse sortir Gladys, qui en retour, accepte de vivre avec sa tante pendant un an. L'été 1945, l'hôpital 'Agnew State Hospital' la laisse alors sortir avec 200$ et deux robes, déclarant que Gladys ne représente plus un danger ni pour elle, ni pour les autres. Gladys part vivre chez sa tante Dora et trouve du travail en faisant le ménage et effectuant des soins non-médicaux à des patients en convalescence et invalides. Elle s'habille de blanc, comme une infirmière. Dora écrit une lettre à Berniece en lui racontant que Gladys s'intéresse beaucoup à la Science Chrétienne, et qu'elle souhaite soigner des gens malades sans l'apport de la médecine.
En novembre et décembre 1945, Norma Jeane voyage dans l'Ouest des Etats-Unis avec le photographe André DeDienes pour un reportage photographique: ils vont jusque dans le désert de Mojave et dans le Nevada. Lors de leur passage dans l'Oregon, ils font une halte à Portland pour rendre visite à Gladys où ils arrivent les bras chargés de cadeaux. Mais après des années passées dans des institutions, Gladys est devenue totalement asociale, fermée sur elle-même et très amaigrie. Ces retrouvailles vont marquer profondément Norma Jeane: elle embrasse sa mère et lui montre les photos prises par Dedienes. Gladys reste murée dans son silence, vissée dans son fauteuil. DeDienes racontera plus tard: "La rencontre entre la mère et la fille manquait de chaleur. Elles n'avaient rien à se dire. Mrs Baker était une femme d'un âge incertain, émaciée et apatique, ne faisant aucun effort pour nous mettre à l'aise. Norma Jeane faisait bonne figure. Elle avait déballé nos cadeaux: une écharpe, du parfum, des chocolats. Ils restèrent où nous les avions posés, sur la table. Il y eut un silence. Puis Mrs Baker cacha son visage dans ses mains et sembla nous oublier complètement. C'était très pénible. Apparement, ils l'avaient laissée sortir trop tôt de l'hopital." Déboussollée, Norma Jeane s'agenouille auprès de sa mère qui finit par lui murmurer: "J’aimerais tellement vivre avec toi Norma Jeane." Retenant ses larmes, Norma Jeane embrasse sa mère et lui laisse son adresse et son numéro de téléphone avant de partir. En reprenant la route avec Dedienes, elle restera inconsolable, ne cessant de pleurer. En effet, Gladys reste plus ou moins une étrangère pour Norma Jeane qui ne l'a, finalement, que très peu connue. De plus, Norma Jeane vient de signer un contrat de modèle et aspire à faire carrière. Elle se sent donc incapable de prendre soin de Gladys qui souffre de problèmes mentaux.
Gladys insiste et ne cesse d'implorer sa fille Norma Jeane lui réclamant de l'aide. En avril 1946, Norma Jeane cède et envoie de l'argent à sa mère pour qu'elle la rejoigne à Los Angeles. Elles partagent deux petites chambres louées par Norma Jeane, en dessous de chez "tante" Ana Lower, sur Nebraska Avenue. Gladys n'est pas en forme; elle est obsédée par la Science Chrétienne et découvre, par le biais des pouvoirs guérisseurs d'Ana Lower, les possibilités de l'esprit sur la maladie et étudie ainsi dévotement de nombreux livres sur ce thème. Elle assiste aussi aux services de l'Eglise tous les dimanches. Eleanor 'Bebe' Goddard (la fille de Doc Goddard, le mari de Grace McKee) racontera: "Elle errait et était imprévisible. Elle était docile mais absente."
Un jour, Gladys, toute de blanc vêtue, se rend à l'agence de modèle de sa fille (BlueBook) et déclare à la directrice Emmeline Snively, en lui saisissant la main: "Je suis simplement venue vous remercier personnellement pour tout ce que vous avez fait pour Norma Jeane. Vous lui avez offert une nouvelle vie."
En août 1946, Berniece se rend à Los Angeles avec sa fille Mona Rae pour rendre visite à sa famille. A leur arrivée à l'aéroport de Burbank, Norma Jeane, Grace McKee, Ana Lower et Gladys sont venues les accueillir.
>> Août 1946, Santa Monica - Gladys et ses filles
(Berniece et Norma Jeane) et sa petite fille Mona Rae
>> Août 1946, Los Angeles, dans un restaurant chinois:
Berniece, Mona Rae, Grace, Norma Jean, Ana Lower et Gladys.
Après plusieurs semaines, Gladys rechute et doit à nouveau rejoindre l'hôpital Norwalk State Asylum. Grâce à ses salaires gagnés en tant que modèle, Norma Jeane envoie de l'argent pour améliorer la prise en charge de sa mère.
Gladys entretient une correspondance épistolaire avec Margaret Cohen (la mère de la petite Norma Jeane qu'elle gardait à Louisville en 1923); elle lui confie, dans une de ses lettres envoyée l'été 1946: "Mes propres filles ne me comprennent pas, elles n'essayent même pas". Gladys lui demande aussi des nouvelles de Norma Jeane Cohen, âgée désormais de 26 ans, souhaitant reprendre contact avec elle.
En février 1948, Gladys sort de l'hôpital et emmènage chez Ana Lower; elle trouve un emploi de femme de ménage.
Le 30 mai 1948, Gladys écrit une lettre à Berniece, lui reprochant notamment le fait qu'elle ne lui ait pas annoncée la mort de Tante Ana Lower, décédée le 14 mars, mais aussi car Berniece n'a pas répondu à sa dernière lettre:
>> Juin 1948 - Lettre de Gladys à Grace
>> Lettre non datée de Gladys à Norma Jeane
(merci à Eduardo)
Le 20 avril 1949, Gladys épouse John Stewart Eley, un électricien originaire de Boise, dans l'Idaho. Norma Jeane apprend la nouvelle par une lettre que lui a envoyée Grace. Mais John est déjà marié et son épouse vit à Boise.
En 1951, Marilyn demande à Inez Melson, l'administratrice de ses affaires, de faire des visites régulières à Gladys, pour s'assurer de son bien être tandis qu'elle continue à fréquenter diverses institutions. En 1952, Inez Melson persuade Marilyn qu'elle la désigne comme tutrice légale de Gladys. Gladys travaille dans une clinique privée à Homestead Lodge, près de Pasadena.
Le 23 avril 1952, John Stewart Eley meurt d'une affection cardiaque à l'âge de 62 ans et Gladys se retrouve veuve. La semaine suivante, l'existence de la mère de Marilyn est révélée par le journaliste Erskine Johnson: Marilyn a toujours dit qu'elle était orpheline; mais avec le scandale du calendrier où elle a posé nue en 1949 et qui fait surface cette année là, des journalistes curieux enquêtent et découvrent que sa mère n'est pas morte, contrairement à ce qu'a encore déclaré Marilyn la semaine précédente dans une interview pour Redbook, et que celle-ci a fréquenté des institutions psychiatriques. Marilyn accorde alors une interview, publiée le 3 mai 1952, qu'elle a préparée avec Sidney Skolsky, et y déclare notamment: "Je n'ai jamais connu ma mère intimement et, depuis que je suis adulte, je suis entrée en contact avec elle. A présent, je l'aide et veux continuer à l'aider tant qu'elle aura besoin de moi." Puis Marilyn reçoit alors une lettre implorante de sa mère: "Chère Marilyn, Je t'en prie, ma chère fille, j'aimerais avoir de tes nouvelles. Je n'ai que des soucis ici, et j'aimerais bien partir le plus vite possible. Je préfèrerais avoir l'amour de mon enfant que sa haine. Tendrement, ta mère." Gladys continue à entretenir aussi des relations avec sa fille Berniece: elle lui rend visite en Floride au cours de l'année 1952.
>> 1952, Floride - Berniece, Gladys et Mona Rae
Le 9 février 1953, d'après les conseils de Grace McKee, Marilyn fait transférer Gladys dans un établissement plus confortable, l'institution privée Rockhaven Sanatorium, à Verduga City, afin de protéger sa mère contre les journalistes trop curieux; Marilyn paie alors 300$ par mois pour les frais d'hospitalisation.
Marilyn racontera: "Longtemps, j'ai eu peur de m'apercevoir que je ressemblais à ma mère et que je finirais comme elle dans un asile de fous. Quand je déprime, je me demande si je vais craquer, comme elle. Mais j'éspère devenir plus forte."
>> 22/03/1956 - chèque de 600 Dollars de Marilyn
adressé à Inez Melson pour l'hospitalisation de Gladys
(merci à Eduardo)
En 1959, Marilyn assure définitivement l'avenir financier de sa mère par un fonds de fidéicommis (qui désigne une disposition juridique -souvent testamentaire- par laquelle un bien est versé à une personne via un tiers). Pour Noël 1959, Gladys envoie ses souhaits à Marilyn, signant toujours du nom de son dernier époux décédé: "Loving Good Wishes, Gladys Pearl Eley":
>> Noël 1959 - Carte de voeux de Gladys pour Marilyn:
Au cours du premier trimestre 1960, pendant que Marilyn tourne le film "Le Milliardaire" ("Let's Make Love"), elle donne une interview au journaliste George Belmont, à qui elle évoque notamment son enfance et sa mère. Elle déclare alors que sa mère est "morte".
Le 5 août 1962, le monde entier apprend le décès de Marilyn Monroe. Gladys en est très affectée; elle ne se rend pas à l'enterrement et fera plusieurs tentatives de suicide. Le 22 août 1962, elle écrit une lettre à Inez Melson, la remerciant de son soutien et rappelant qu'elle avait enseigné la science chrétienne à Norma Jeane: "I am very greatefull for your kind and gracious help toward Berniece and myself and to dear Norma Jeane. She is at peace and at rest now and may our God bless her and help her always. I wish you to know that I gave her (Norma) Christian Science treatment for approximately a year."
>> 22/08/1962 - Lettre de Gladys à Inez Melson:
Un jour, en 1963, elle s'enfuit de Rockhaven Sanatorium; elle est retrouvée le lendemain, dans une église de San Fernando Valley, serrant dans ses mains une bible et un livre de prières de la Science chrétienne.
Inez Melson déclarera: "La mère de Marilyn se consacrait toute entière à sa religion, la Science chrétienne, et était principalement préoccupée par le mal. C'est là que se situait ses dysfonctionnements. Elle pensait avoir fait quelque chose de mal dans sa vie, et qu'elle serait punie pour cela."
Le 27 avril 1966, elle est transférée au Camarillo State Hospital où elle y reste un an. Elle reçoit régulièrement la visite de Inez Melson:
>> 1966 - Gladys et Inez Melson
-photographies-
-captures-
-video-
En 1967, elle part vivre chez sa fille Berniece en Floride.
En 1970, c'est sous le nom de Gladys Eley qu'elle intègre la maison de retraite Collins Court Home, à Gainesville en Floride. Aux journalistes curieux qui tentent de l'approcher pour qu'elle leur évoque sa célèbre fille Marilyn, elle leur répond: "Ne me parlez pas de cette femme !". En 1972, elle déclare à James Haspiel, un fan de Marilyn qui l'a connu et suivi pendant de nombreuses années: "Je n'ai jamais voulu qu'elle fasse ce métier !"
En 1980, c'est Lawrence Cusak qui devient son tuteur légal.
Le 11 mars 1984, c'est à l'âge de 81 ans que Gladys meurt d'une crise cardiaque; elle est incinérée.
> sources pour l'article:
Livres: Marilyn Monroe, L'encyclopédie, de Adam Victor / The secret life of Marilyn Monroe, de J. Randy Taraborelli / Marilyn Monroe de Roger Baker
Sur le blog: enfance de Marilyn évoquée dans l' Interview de Georges Belmont
Sur le web: biographie d'Yria sur le forum mmonline / article "family" sur marilynmonroesplace / fiche Gladys sur findagrave , sur geni , sur imdb
© All images are copyright and protected by their respective owners, assignees or others.
copyright text by GinieLand.
11/02/1952 Photoplay Award
Le 11 février 1952, Marilyn Monroe participe à la soirée de remise de prix organisée par le magazine Photoplay à l'Ambassador Hotel de Los Angeles; Marilyn y aurait reçu un prix spécial "Special Award".
In February 11, 1952, Marilyn Monroe participates to the Awards Party organized by Photoplay magazine at the Ambassador Hotel in Los Angeles; Marilyn would have received a "Special Award".
> Marilyn avec Richard Widmark
(son partenaire de 'Don't Bother to Knock')
> Marilyn avec David Wayne
(son partenaire de 'We're not married')
> Photographie de Nate Cutler
Marilyn avec David Wayne
Sheilah Graham racontera que Marilyn passera une bonne partie de la soirée à poser dans une salle de l'Ambassador pour les photographes.
Sheilah Graham wrote that Marilyn spent a part of the evening posing on the far side of the Ambassador room for the press.
> photographie de Phil Burchman
(> source: Photoplay Awards sur imdb ) -
(> ne pas confondre avec la Première de Don't Bother to Knock ) -
© All images are copyright and protected by their respective owners, assignees or others.
copyright text by GinieLand.
24/03/1955 Cat On Hot Tin Roof
Le 24 mars 1955, Marilyn Monroe se prépare dans sa suite de l'Ambassador Hotel, à New York, enfilant une robe or lamé très moulante, se parfumant de Chanel n°5 et se repoudrant le visage, avant de se rendre, avec Milton Greene, au Morosco Theatre pour assister à la dernière pièce de théâtre de Tennessee William, "La chatte sur un toit brûlant", mise en scène par Elia Kazan, avec Barbara Bel Geddes dans le rôle de Maggie et Ben Gazzara dans celui de Brick (qui sera adapté au cinéma en 1958 par le réalisateur Richard Brooks avec Paul Newman et Elizabeth Taylor).
On March 24, 1955, Marilyn Monroe prepares herself in her suite at the Ambassador Hotel, New York, fitting in a skin-tight gold lame dress, perfuming Chanel No. 5 and makie-up her face, before going at the Morosco Theatre, with Milton Greene, for the new play of Tennessee William "Cat on a hot Tin Roof", directed by Elia Kazan, with Barbara Bel Geddes who plays the role of Maggie and Ben Gazzara who is Brick (which will be adapted to film in 1958 by director Richard Brooks with Paul Newman and Elizabeth Taylor).
> Dans sa suite de l'Ambassador Hotel
-photographies de Ed Feingersh -
In her suite at the Ambassador Hotel.
-photographer: Ed Feingersh-
> Dans le hall de l'Hotel 14 - NYC
in the lobby of The Hotel 14 in NYC
- autres photos ->
-photographies de Frieda Hull, une fan des 'Monroe Six' -
-photographies de James Collins, un fan des 'Monroe Six' -
Collins recalls that on this night he waited for MM and her group (which included her date, Milton Berle) to come out of the Copacabana night club which was located upstairs in the same building as The Hotel 14 at 14 East 60th Street in Manhattan -- his patience paid off when he was able to snap these great candid photos of the star as well as pose next to her in one (top row, center).
> Arrivée au Morosco Theater
Arrival at Morosco Theater
-photographies de Frank Mastro ->
-photographies de Ed Feingersh ->
> Dans le théâtre (avec Milton Greene)
In the theatre (with Milton Greene)
-photographies de Ed Feingersh ->
All photos are copyright and protected by their respective owners.
copyright text by GinieLand.
Mars 1955 Marilyn à l'Ambassador Hotel
Marilyn Monroe dans sa suite de l'Ambassador Hotel, à New York. Elle discute avec Dick Sheperd, agent au département cinéma de MCA à New York.
Photographies de Ed Feingersh.
Marilyn Monroe in her suite at the Ambassador Hotel, Manhattan, NYC. She talks with Dick Sheperd.
Photographer: Ed Feingersh.
All photos are copyright protected by their respective owners.
Mars 1955 Marilyn dans N.Y.C
Marilyn Monroe dans Manhattan à New York.
Photographies de Ed Feingersh.
Marilyn Monroe, in Manhattan, NYC.
Photographer: Ed Feingersh.
> Dans sa suite de l'Ambassador Hotel
In her suite at the Amabassor Hotel.
Marilyn lit la presse (The Motion Picture Daily) et s'instruit sur le métier d'acteur.
Marilyn reads the newspaper (The Motion Picture Daily) and she learns on the acting job.
> Dans le métro (à la station Grand Central, direction Uptown)
In the subway (Grand Central Station, to Uptown)
Il s'agit ici d'une mise en scène: Marilyn était très connue à cette époque, et elle ne prenait pas les transports en communs, se déplacant plutôt en taxi ou voiture avec chauffeur. Cependant, même si les new-yorkais se retournent en la voyant, les gens la laissent plutôt tranquille. Elle est accompagnée de son agent Dick Sheperd.
De retour dans la rue, Marilyn regarda autour d'elle avec un sourire taquin. "Voulez-vous la voir?" demanda-t-elle; là, elle enleva son manteau, ébouriffa ses cheveux, et cambra son dos pour prendre la pose. En un instant, elle a été engloutie, et cela amena plusieurs bousculades, des minutes effrayantes jusqu'à se dégager de la foule grandissante.
This is here a staging as Marilyn was really popular at that time, and she didn't take public transport, means moving rather taxi or limousine. However, even if New Yorker recognized her, people leave her rather quiet. She is accompanied by her agent Dick Shepherd.
Back up on the street, Marilyn looked around with a teasing smile. “Do you want to see her ?” she asked, then took off the coat, fluffed up her hair, and arched her back in a pose. In an instant she was engulfed, and it took several shoving, scary minutes to rewrap her and push clear of the growing crowd.
> Au restaurant Costello
> At Costello's
C'est Robert Stein (éditeur au magazine Redbook) et le photographe Ed Feingersh, qui ont emmené Marilyn dans ce bar restaurant. On la voit admirer les dessins de James Thunder accrochés au mur, assise à une table en face du bar. C'est Tim Costello, le propriétaire, qui prit la commande de Marilyn: une vodka.
Tim, le plus souvent méfiant envers les étrangers, a été clairement intrigué par la flambée des cheveux blonds et, dans un geste rare, est venu prendre lui-même les commandes.
"Un tournevis s'il vous plaît," dit Marilyn. Tim était sans expression.
"Vodka et jus d'orange», a-t-elle ajouté.
Tim continuait à la regarder. "Nous ne servons pas de petit déjeuner ici", a-t-il dit.
«OK», dit agréablement Marilyn, "vodka 'on the rocks'."
Tim a donné l'ordre à son frère Joe au bar et retourna à la lecture de son journal. Plus tard, comme Eddie se dirigeait vers les toilettes des hommes, Tim l'a arrêté. «Qui est-elle?"
Eddie sourit. «Marilyn Monroe».
Le visage de Tim s'assombrit. "Je pose une question civile et vous faîtes de l'intelligence."
Eddie sourit à nouveau et Tim retourna à son papier.
Dans l'heure, plus personne d'autre ne donna à Marilyn plus qu'un coup d'oeil. Alors qu'elle partait, un photographe au bar tapota Eddie sur le bras. «Si vous revenez plus tard," at-il murmuré, «amenez votre petite amie."
This is Robert Stein (editor at Redbook magazine) and the photographer Ed Feingersh, who took Marilyn in the Costello' s restaurant. She admires James Thunder drawings hung on the wall, sat at a table across from the bar. This is Tim Costello, the owner, who took the order of Marilyn: a vodka.
Tim, usually wary of strangers, was clearly intrigued by the blaze of blonde hair and, in a rare gesture, came over to take the orders himself.
“A screwdriver please,” Marilyn said.
Tim was expressionless.
“Vodka and orange juice,” she added.
Tim kept looking at her. “We don’t serve breakfast here,” he said.
“O.K.,” Marilyn said agreeably, “vodka on the rocks.”
Tim gave the order to his brother Joe at the bar and went back to reading his paper. Later, as Eddie was heading to the men’s room, Tim stopped him.
“Who is she?”
Eddie smiled. “Marilyn Monroe.”
Tim’s face darkened. “I ask a civil question and you get smart.”
Eddie smiled again and Tim went back to his paper.
In the hour there no one else gave Marilyn more than a quick look. As she was leaving, a photographer at the bar tapped Eddie on the arm. “If you come back later,” he stage-whispered, “bring your little friend.”
All photos are copyright protected by their respective owners.
Mars 1955 Essayage à l'Ambassador Hotel
Marilyn Monroe enfile, dans sa suite de l'Ambassador Hotel de New York, une robe se soie noire signée Norman Norrell, que Amy Greene (l'épouse de Milton Greene) avait commandée. L'habilleuse Judy Goetz assiste Marilyn.
Marilyn portera cette robe au théâtre (à la pièce "The Seven year Itch") le 27 mars, mais aussi avant et après la soirée de bienfaisance donnée le 30 mars au Madison Square Garden.
Elle porte aussi un peignoir avec l'inscription "The Ambassador" au dos.
Photographies de Ed Feingersh.
> La robe noire 'Norman Norrell'
> Le peignoir 'The Ambassador'
In her room at the Ambassador Hotel in New York, Marilyn Monroe fits a Norman Norrell black silk dress, ordered by Amy Greene (wife of Milton Greene). The dresser Marilyn Judy Goetz assists.
Marilyn wearing this dress in the theater (to watch the play "The Seven year Itch") on March 27, but also before and after the charity ceremony given on March 30 at Madison Square Garden.
She also wears an embroidered robe that reads 'The Ambassador'.
Photographs by Ed Feingersh.
All photos are copyright protected by their respective owners.
30/03/1955 Ringling Brothers Circus
Action Caritative
La soirée du 30 mars 1955: Marilyn Monroe participa à la grande cérémonie de bienfaisance organisée par Mike Todd et son cirque (Ringling Brothers Circus) dont les bénéfices étaient reversés à une fondation qui lutte contre l'arthrose et les affections rhumatismales.
C'était la première apparition en publique de Marilyn depuis son départ de Los Angeles. Le contrat de la Fox lui interdisait la participation à des spectacles rémunérés, mais les soirées de bienfaisance n'entraient pas dans cette catégorie.
Marilyn se rendit de son hôtel au Madison Square Garden en limousine avec Dick Sheperd (qui était alors agent au département cinéma de MCA à New York). Elle réussit à se faufiler dans les couloirs de l'établissement, gagna sa loge et put s'habiller dans le calme relatif.
The evening of March 30, 1955: Marilyn Monroe participated to the great charity ceremony organised by Mike Todd and his circus (Ringling Brothers Circus) to benefit the Arthritis Foundation and Rhumastismales disorders.
It was the first public appearance of Marilyn since her departure from Los Angeles. Fox's contract forbade participation in paid shows, but charity evenings did not fall into this category.
Marilyn was accompanied by Dick Shepperd for the trip from the hotel to Madison and photographed by Ed Feingersh. She managed to sneak into the corridors of the school, won his lodge and could dress in relative calm.
> Marilyn et Dick Sheperd (photos de Ed Feingersh)
Dans les coulisses, Marilyn s'est préparée, soutenue par Milton Berle et la jeune Alice Fitzpatrick; Milton Greene et Peter Leonardi (son secrétaire et coiffeur à cette époque) sont aussi présents, dans l'ombre. Elle lui dédicacera une des photos de la soirée (voir ci-contre).
Behind the scenes, Marilyn prepared, supported by Milton Berle, the young Alice Fitzpatrick; but also Milton Greene and Peter Leonardi (his secretary and hairdresser at the time) who were also presents in the shadows. She will dedicate him one of the photos of the evening.
> Arrivée de Marilyn (avec Milton Greene)
- de la collection de Frieda Hull, une fan des Monroe Six
-from the personal collection of Frieda Hull, one of the 'Monroe Six'
- photo de Max Peter Haas ->
- photos de Marvin Scott ->
- photo de Weegee ->
- autres photos ->
- photo de Sam Goldstein ->
Le grand show, qui se tient au Madison Square Garden à New York, était présenté par Milton Berle, qui officiait en tant que "Monsieur Loyal", le 'maître de cérémonie', et qui présente Marilyn en ces termes: "Voici la seule femme au monde à côté de qui Jane Russell ressemble à un homme!", provoquant l'hilarité dans la foule. Plus de 25 000 spectateurs étaient présents; ils avaient payer 50 dollars leurs places; dont Joe DiMaggio, l'ex-époux de Marilyn.
Dans la salle, deux cents photographes s'arrachaient les meilleures places (Ed Feingersh, Milton Greene, Marvin Scott, Walter Carone, Weegee, Sam Goldstein, Erika Stone...). Lorsqu'enfin elle entra en scène, Milton Berle dut leur demander de s'accroupir pour ne pas gêner les autres spectateurs. Marilyn Monroe fit une entrée triomphale, juchée sur le dos d'un éléphant indien peint en rose, nommé Karnaudi (ou Kinardy), appartenant au cirque Barnum & Bailey. Elle déclarera plus tard: "C'était très important pour moi, je n'étais jamais allée au cirque quand j'étais enfant."
The big show, which held at the Madison Square Garden in New York, was presented by Milton Berle, who was the "Master of the Ceremony". More than 25,000 spectators were presents, including Joe DiMaggio in the stands; and two hundred photographers snatched the best seats (Ed Feingersh, Milton Greene, Marvin Scott, Walter Carone, Weegee, Sam Goldstein, Erika Stone...). When finally she came on the stage, Milton Berle, had to ask them to squat to not to interfere with other spectators. Marilyn Monroe made a triumphal entrance, perched on the back of an indian elephant painted pink, named Karnaudi (or Kinardy) and belonging to the Barnum & Bailey circus.
Le magazine Variety écrivit: "Marilyn Monroe juchée sur un pachyderme peint en rose fut le clou de la soirée. Malheureusement, les photographes agglutinés autour de la star à demie nue l'empêchaient d'avancer. On put difficilement admirer les charmes de Miss Monroe, mais en définitive, la foule ne s'était déplacée pas pour rien." Les autres stars présentes furent toute au plus citées.
Variety Magazine said: "Marilyn Monroe perched on an elephant painted pink was the highlight of the evening. Unfortunately, photographers clustered around the half naked star prevented her from advancing. We could hardly see the charms of Miss Monroe, but ultimately, the crowd had not moved for nothing. "Other present stars have not been mentionned.
> Entrée de Marilyn qui monte sur l'éléphant
- photos de Ed Feingersh ->
- autres photos (Marvin Scott, Weegee, Sam Goldstein...) ->
- photos de Walter Carone ->
- Photographies de Milton H Greene -
> Le public (on distingue Joe DiMaggio)
> videos
Marilyn Madison Square Garden 1955 par MissYria
Le soir du spectacle, Milton Greene loua la suite Cecil Beaton de l'Ambassador Hotel de New York, où lui-même, Amy Greene et Marilyn purent s'habiller et accueillir une poignée de visiteurs en provenance de la Côte Ouest. Michael Todd, toujours généreux avec ses invités, avaient fait venir les stars en avion et en première classe: Jeannette MacDonald et Gene Raymond, James Cagney, Red Buttons, Martha Raye, Terry Moore, Julius LaRosa, Sammy Davis Jr, Sonja Henie et Bess Myerson. Amy Greene avait commandé à Norman Norrel la robe se soie noire que MM devait porter jusqu'au Madison Square Garden et pendant les mondanités.
(> voir les photos de l'essayage de la robe par Ed Feingersh).
The night of the show, Greene rent a room (the 'Cecil Beaton suite') at the Ambassador Hotel in New York, where he himself, Amy and Marilyn dressed and could receive visitors from the West Coast. Michael Todd, always generous with his guests, had made come by plane and first class some movie stars like Jeanette MacDonald and Gene Raymond, James Cagney, Red Buttons, Martha Raye, Terry Moore, Julius LaRosa, Sammy Davis Jr, Sonja Henie and Bess Myerson. Amy Greene commanded the Norman Norrell black silk dress black that Marilyn was wearing at her arrival to the Madison Square Garden and for the party in the hotel.
sources pour l'article:
Magazines: Paris Match 9 avril 1955 / Redbook 1955, July
Livres: Marilyn édition de La Martinière, photos de Ed Feingersh /
Marilyn Monroe et les caméras .
web: article "Do you want to see her?" sur le blog / le site d'images corbis
Photos de Milton Greene: a huge thanks to Maarit !
All photos are copyright protected by their respective owners.
Julien's Auction 04/2013 - Documents papiers
lot n°732: MARILYN MONROE 1950 CAR TITLE AND DOCUMENTS
A Marilyn Monroe car title and service brochures. The 1950 State of California car title is issued to Marilyn Monroe at 1301 N. Harper Avenue, Los Angeles, California, for a 1950 Pontiac, license number 19B2992. Accompanied by a Pontiac battery warranty brochure dated July 1, 1950, and a Pontiac owner service policy brochure that lists the vehicle body style as " 2527D ." Both brochures have Monroe's information typed on them.
Estimate: $2 500 - $5 000
lot n°740: MARILYN MONROE SHEET OF PERSONAL STATIONERY
A sheet of Marilyn Monroe stationery with envelope. The cream color paper is blind embossed "Marilyn Monroe" on the top of the stationery sheet and on the flap of the envelope.
Estimate: $200 - $300
lot n°741: MARILYN MONROE CHECK
A blank check for an account at Irving Trust Company of New York. "Marilyn Monroe" is printed at the top of the check. Check number 2372.
Estimate: $200 - $300
lot n°745: MARILYN MONROE SIGNED CHECK
A Marilyn Monroe signed check. The check, dated December 17, 1952, is made out to "Cash" in the amount of $5. Monroe has written in the name of her bank, and below her signature she has written her address as "Beverly Hills Hotel."
Estimate: $1 000 - $2 000
lot n°746: MARILYN MONROE SIGNED CHECK
A Marilyn Monroe signed counter check written to Milton F. Kreis Drugs in the amount of $50.71. Monroe has filled in her bank name and its address as well as her own address at 882 Doheny in Los Angeles. The check is dated "March 9,1953." Milton F. Kreis Drugs was a drugstore and luncheonette located in the Beverly Wilshire hotel.
Estimate: $1 000 - $2 000
lot n°747: MARILYN MONROE SIGNED BANK DEMAND NOTE
A Marilyn Monroe signed bank demand note with Bank of America, dated November 9, 1953, in the amount of $8,000. The typed document is signed by Marilyn Monroe, whose signature has been partially stamped over with a "renewed" stamp. The back of the document notes one interest and principal payment made on February 9, 1954.
Estimate: $1 500 - $2 000
lot n°748: MARILYN MONROE CHANGE OF RATE CARD FROM 20TH CENTURY FOX
Marilyn Monroe Change of Rate card from 20th Century Fox, dated "5 - 11 - 1953," changing Monroe's weekly pay rate from $750 to $1,250.
Estimate: $200 - $400
lot n°750: MARILYN MONROE "GENTLEMEN PREFER BLONDES" WARDROBE PLOT BOOK PAGES
A group of 22 pages from the wardrobe plot book for the film Gentlemen Prefer Blondes (20th Century, 1953) for Marilyn Monroe's character, Lorelei Lee. The collection includes handwritten and typed transcriptions. Costumes for the film were designed by Travilla.
Estimate: $800 - $1 200
lot n°756: MARILYN MONROE SCRIPT
A mimeographed 124-page script titled Horns for the Devil, an unmade film. Housed in red paper cover that reads "Famous Artists Corporation," dated May-June, 1954, and written by Lou Breslow. Also present is a large paper folder from Christie's indicating that this was originally intended to be part of Lot 497 in that auction.
11 1/2 by 9 inches
Lot 165, "Property from the Estate of Marilyn Monroe," Julien's, Los Angeles, June 4, 2005
Estimate: $500 - $700
lot n°757: "SEVEN YEAR ITCH" PREMIERE INVITATION
An invitation to the July 1, 1955, premiere of The Seven Year Itch (20th Century Fox, 1955) at Loew's State Theatre in New York. Attached to black scrapbook page. The item came from the Estate of Peter Leonardi.
PROVENANCE Lot 705, "Julien's Summer Sale," Julien's, Las Vegas, June 26, 2009
Estimate: $200 - $400
lot n°762: MARILYN MONROE APRIL 1955 WALDORF-ASTORIA INVOICE
A Marilyn Monroe invoice from the Waldorf-Astoria Hotel in New York City. The one-page typed Waldorf-Astoria invoice lists 10 telephone charges from April 12-18, 1955. Typed at the top of the page: "2728 Monroe Miss Marilyn NR JNS / 30 / 4 - 12 D 819 PZ MW." Monroe rented a suite on the 27th floor of the Waldorf Towers for several months in 1955.
Estimate: $400 - $600
lot n°763: MILTON GREENE SIGNED MARILYN MONROE PRODUCTIONS CHECK
A Marilyn Monroe Productions, Inc. check signed by Milton Greene. The check, dated July 14, 1955, is written to the Waldorf-Astoria Hotel in the amount of $500 and is drawn from an account at the Colonial Trust Company.
Estimate: $200 - $400
lot n°765: MARILYN MONROE AMBASSADOR HOTEL INVOICE AND MILTON GREENE SIGNED CHECK
A Marilyn Monroe invoice from the Waldorf-Astoria Hotel in New York City. The one-page typed Waldorf-Astoria invoice lists 10 telephone charges from April 7-8, 1955, in the amount of $1,035.36. Typed at the top of the page: "Monroe Miss Marilyn / 480 Lexington Ave / New York NY / ARR 3 - 24 - 55 / ACC 191509 - C." The charges include a balance forward, phone, room, restaurant and garage. Stamped paid on April 8, 1955. Accompanied by a Milton Greene signed Marilyn Monroe Productions, Inc. check in the amount of $1,035.36 made out to "The Ambassador " and dated " April 8 , 1955."
Estimate: $400 - $600
lot n°766: MARILYN MONROE BANK STATEMENT AND DEPOSIT SLIP
Marilyn Monroe Productions, Inc. bank statement from Colonial Trust Company showing checks paid and the account balance from April 1957. Accompanied by a deposit slip from April 22, 1957, and matching calculation receipts in triplicate. Only days prior to this, Monroe took control of her production company and ousted former friend, business partner and photographer Milton Greene from her company.
Largest, 10 by 7 inches
PROVENANCE Lot 771, "Hollywood Legends," Julien's, Las Vegas, June 26, 2010
Estimate: $400 - $600
lot n°771: MARILYN MONROE RECEIVED "SOME LIKE IT HOT" NOTE
A letter dated April 1, 1959, addressed to Mrs. Arthur Miller, on Mirisch Company Inc/Some Like It Hot stationery, signed by Harold Mirisch. Letter reads, in part, “You know, of course, that the picture is doing tremendous business, and you should be very happy. My best to Arthur and yourself.”
11 by 8 1/2 inches
PROVENANCE Lot 797, "Julien's Summer Sale," Julien's Auctions, Las Vegas, June 26, 2009
Estimate: $600 - $800
lot n°772: MARILYN MONROE LETTER FROM 20TH CENTURY FOX
A letter written to Marilyn Monroe from Lew Schreiber of 20th Century Fox advising that Monroe will begin shooting Time and Tide on April 14, 1959, under the direction of Elia Kazan. The letter is dated March 4, 1959, and signed by Schreiber. The date of this letter and the fact that filming did not begin on time is one battle in the Marilyn Monroe/20th Century Fox history.
Estimate: $500 - $700
lot n°778: MARILYN MONROE CABLE SENT TO THE ACADEMIE DU CINEMA
A typed one-page letter dictated by Marilyn Monroe to be sent to Georges Auric of the Academie du Cinema in Paris, thanking him for the invitation to become an honorary member of his organization. Pencil notation indicates this was sent on February 6, 1960.
11 by 8 1/2 inches
PROVENANCE Lot 798, "Julien's Summer Sale," Julien's Auctions, Las Vegas, June 26, 2009
Estimate: $200 - $400
lot n°779: MARILYN MONROE SIGNED CHECK
A Marilyn Monroe signed check. Drawn from a Marilyn Monroe Productions, Inc. account at Colonial Trust Company. The check is dated July 15, 1960, and made out to MCA Artists, LTD. in the amount of $672.94.
Estimate: $1 000 - $2 000
lot n°782: MARILYN MONROE BANK SAVINGS BOOK
A City National Bank of Beverly Hills bank statement book. Marilyn Monroe’s name appears written in ink, and stamped inside on the first page are “NOV 17 ’61” and her account balance of $40,000.00.
5 1/2 by 3 1/4 inches
PROVENANCE Lot 194, "Property from the Estate of Marilyn Monroe," Julien's, Los Angeles, June 4, 2005
Estimate: $600 - $800
lot n°788: MARILYN MONROE ARTHUR MILLER UNUSED CHECK
An unused check from a First National Bank of New York account belonging to Marilyn (Monroe) and Arthur Miller.
2 3/4 by 8 inches
PROVENANCE Partial Lot 142, "Property from the Estate of Marilyn Monroe," Julien's, Los Angeles, June 4, 2005
Estimate: $200 - $400
lot n°811: MARILYN MONROE LIVERY SERVICE RECEIPT
A carbon receipt from Carey Cadillac Renting Company of California, Inc. dated "4/2/1962." It lists 7 1/2 hours of time spent driving and waiting for Marilyn Monroe. The service receipt shows Monroe going to her therapist Dr. Greenson's home at 902 Franklin Street twice that day.
Estimate: $100 - $200
lot n°812: MARILYN MONROE FUNERAL CARD
An original card from the funeral of Marilyn Monroe on Wednesday, August 8, 1962, at the Westwood Village Mortuary in Los Angeles. The front of the card bears an image of the Bok Singing Tower. The inside reads in part "In Memory of Marilyn Monroe" with the details of her funeral service and Psalm 23.
Estimate: $600 - $800
Avril 1955 Ambassador Hotel
Avril 1955 - Marilyn Monroe danse avec Serge Obolensky (un prince d'origine russe qui a combattu auprès de l'armée américaine lors de la seconde Guerre Mondiale), à l'Ambassador Hotel de New York.
1955, April - Marilyn Monroe dances with Serge Obolensky (a Russian prince who fought with US Army during World War II), at the Ambassador Hotel in New York.
(source: Forum ES)
© All images are copyright and protected by their respective owners, assignees or others.
copyright text by GinieLand.
2/08/1945 Inscription à Blue Book
Le 2 août 1945, Norma Jeane, âgée de 19 ans, signe son contrat à la Blue Book Modeling Agency. Pour son rendez-vous, elle porte une robe blanche avec un empiècement orange et des chaussures en daim blanc.
La Blue Book est une agence de mannequin, dirigée par Emmeline Snively, à l'Ambassador Hotel de Los Angeles. Seule une vingtaine de mannequins n'étaient alors inscrite dans l'agence. Le mannequinat n'était alors pas très prisée par les jeunes filles. Bon nombre d'entre elles rêvaient alors plutôt de cinéma et souhaitaient devenir actrice.
Norma Jeane paie 25$ pour avoir sa photo dans le catalogue de l'agence.
Dans les semaines suivantes, elle suit assidûment des cours de maquillage et de soins de beauté avec Maria Smith, de mode avec Mrs Gavin Beardsley et de maintien avec Miss Emmeline Snively.
Dans le dossier de Norma Jeane, on y trouve les informations suivantes :
- taille : 1m65
- poids : 53kg
- mensurations : 91-60-86
- taille de vêtements : 40
- couleur des cheveux : blond moyen (« trop bouclés et indisciplinés, décoloration et permanente conseillées »)
- couleur des yeux : bleu
- dents parfaites
- sait un peu danser et chanter
> extrait du dossier:
> extract from the file:
On August 2nd 1945 Norma Jeane, 19 years old, signs her contract with the Blue Book Modeling Agency; she wore a white dress with an orange yoke and white suede shoes.
Blue Book is a model agency , directed by Emmeline Snively, at Ambassador Hotel in Los Angeles. Only 20 girls were inscribed as models in the agency.
Norma Jeane pays 25$ to have her picture in the agency catalog.
She assiduously attends make-up and beauty cares lessons with Maria Smith, fashion lesson with Mrs Gavin Beardsley and charm school with Miss Snively.
In the Norma Jeane's file, there were these following informations:
- stature : 1m65
- weight : 53kg
- measurements : 91-60-86
- size : 12
- hair color : medium blonde ("too much curled and unruly, discoloring and perm recommended")
- eye color : blue
- teeth perfect
- knows a little dancing and singing
© All images are copyright and protected by their respective owners, assignees or others.
copyright text by GinieLand.