25 avril 2018

Doc - Robert Mitchum, le mauvais garçon d'Hollywood

Robert Mitchum, le mauvais garçon d'Hollywood

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Année: 2017
Réalisation: Stéphane Benhamou

Pays: France, Arte / Lobster
Durée: 55 min

Par son naturel, le "bad boy" Robert Mitchum a conquis le public et les plus grands cinéastes, d'Otto Preminger à Vincente Minnelli en passant par Howard Hawks. Sans occulter ses frasques, ce séduisant portrait dévoile la sensibilité que l'acteur dissimulait sous sa désinvolture.


Retranscription des passages liés à Marilyn Monroe:

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(à 08 min) - En mars 1940, il se marie avec Dorothy qui l'a rejoint à Los Angeles. Elle tombe enceinte, et Mitchum doit abandonner ses petits boulots et le théâtre pour trouver un emploi stable. Il est embauché à l'usine Lockheed. L'Amérique vient d'entrer en guerre et les cadences sont infernales sur les chaînes de fabrication de bombardiers. Il se lie avec un collègue, Jim Dougherty, tout juste marié à une jolie fille d'à peine 16 ans, Norma Jeane Baker. Ils sont loin d'imaginer, eux, les enfants de la crise qui peinent à boucler leurs fins de mois, qu'ils se retrouveront stars, douze ans plus tard, sur "Rivière sans retour".

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(à 16 min) - Il préfère les soirées plus intimes. Comme celle où il est invité chez la jeune comédienne Lila Leeds. La soirée est brutalement interrompu par la police de Los Angeles, qui surprend les invités en train de fumer de la marijuana. Michum est embarqué dans une voiture de police. Et, chose étrange, la presse se bouscule déjà au commissariat où on le ramène avec les autres invités. Tout cela ressemble tellement à l'un de ces films noirs que Mitchum déclare aussitôt au Los Angeles Times qu'une arrestation pour usage de drogue, ça ruine une carrière. Il en a tellement tourné des histoires comme celle-ci où un soit-disant mauvais garçon paie pour les fautes des autres, qu'il est certain de l'issue de cette sale affaire. Son producteur et patron, Howard Hughes, est appelé au milieu de la nuit. On l'informe que sa jeune vedette risque jusqu'à six ans de prison. Il n'a pas échappé au procureur que Mitchum a déjà été condamné. Peu importe qu'il l'ait été seulement pour vagabondage quand il avait 16 ans. Hugues engage aussitôt le meilleur avocat de la ville, Jerry Giesler. Mitchum ne se fait guère d'illusion sur son sort. Au greffier, qui lui demande son métier, il répond "ancien acteur". Lors de son procès en février 1949, son avocat prouve qu'il a été victime d'une sombre histoire de chantage. Le juge accorde les circonstances atténuantes et Mitchum et Leeds sont condamnés à 60 jours de prison. Pour Lila Leeds, qui n'a encore qu'un statut de starlette, sa carrière va s'arrêter là. Et le film qu'elle tourne très rapidement pour raconter cette histoire sera son dernier.

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(à 27 min) - Ceux qui travaillent avec lui savent très bien qu'il n'y a rien à gagner à le provoquer. Le réalisateur Otto Preminger va l'apprendre à ses dépends sur le tournage de "Un si doux visage". Mitchum doit donner une gifle à Jean Simmons, pour la sortir de sa torpeur. Mais Preminger ne trouve pas la scène assez convaincante. Il la fait refaire plusieurs fois. Il exige que Mitchum donne une gifle plus forte, et, encore plus forte, jusqu'au moment où Mitchum s'avance vers Preminger et lui envoie une énorme claque en lui demandant: "Et comme ça, c'est assez fort ?".
(...) Après avoir été giflé, Preminger demande à Howard Hugues le renvoie de Mitchum, qu'il n'obtient pas. Cela n'empêche pas de réclamer Mitchum pour son film suivant, une super production en technicolor. Mitchum retrouve une vieille connaissance, celle qu'on appelle maintenant Marilyn Monroe. Malgré son air indifférent, Mitchum est un partenaire précieux. Il dissuade sa vieille copine Marilyn de suivre les conseils de sa répétitrice. Juste avant de tourner, il lui donne une claque dans le dos et lui demande d'abandonner ses airs affectés de grande tragédienne. Des airs qu'elle ne prend jamais quand elle se retrouve en famille chez les Mitchum.
Christopher Michum, fils de Robert Mitchum: "Je me souviens du jour où je l'ai rencontré à Mandeville, ils tournaient "La rivière sans retour". J'étais assis devant la cheminée, dans le salon, sur un petit banc haut comme ça, recouvert de tapisserie rembourrée. J'étais là, en plein hiver, à me réchauffer le dos au coin du feu. Je devais avoir dans les 10 ans. Elle est entrée, elle s'est retournée, et elle a relevé sa robe pour se réchauffer le postérieur au coin du feu. Et moi, j'étais là, à regarder... (rire). Arrive mon père, qui lui demande: "Tu as fait connaissance avec mon fils ? Là, elle se retourne, et elle me dis: "Bonjour, je m'appelle Norma Jeane." Apparemment, elle ne m'avait pas vu. Mais ça ne l'a pas troublée du tout. Ce premier contact m'a fait forte impression. Voilà comment j'ai rencontré Marilyn Monroe ! (rire)."
Carrie Mitchum, petite-fille de Robert Mitchum: "Je crois que les grandes amitiés que Bob a tissé, pas seulement avec des actrices, mais aussi avec des acteurs, d'autres hommes, était basé sur une compréhension réciproque de leur histoire. C'est une génération qui a survécu à la Dépression, à la pauvreté, à la dureté du quotidien. Ils étaient liés par cette expérience de la survie. Ils savaient tous parfaitement d'où ils venaient. Et ils ne voulaient pas retourner en arrière".


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21 avril 2018

TV - Robert Mitchum, le mauvais garçon d'Hollywood

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 Dimanche 22 avril 2018 - 22h50 - Arte
Rediffusion: Jeudi 10 mai 2018 - 15h10
Disponible en Vidéo à la demande
du 22/04/2018 au 28/04/2018

Documentaire:  Robert Mitchum,
le mauvais garçon d'Hollywood

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Réalisation: Stéphane Benhamou
Pays: France
Année: 2017
Durée: 55 min

Par son naturel, le "bad boy" Robert Mitchum a conquis le public et les plus grands cinéastes, d'Otto Preminger à Vincente Minnelli en passant par Howard Hawks. Sans occulter ses frasques, ce séduisant portrait dévoile la sensibilité que l'acteur dissimulait sous sa désinvolture.
Né en 1917 dans le Connecticut, Robert Mitchum subit de plein fouet la Grande Dépression. À 11 ans, il quitte un foyer qui n'a plus de quoi le nourrir. Après quelque temps passé chez ses grands-parents et une arrestation pour vagabondage, il rejoint la cohorte des hobos, ces errants en quête de jobs ou de combines. Cette jeunesse à la dure lui forgera le caractère et les muscles. Elle lui donnera aussi le désir d'un ancrage familial. En 1940, il épouse Dorothy, et leur union résistera à toutes ses infidélités.

"Jane Russell mâle"
Dès ses débuts, Robert Mitchum joue avec un naturel remarquable, à contre-courant de la vogue Actors Studio. Sa carrure, son flegme, son ironie en font un sex-symbol, le "Jane Russell mâle". Mais le jour où la police le coince en train de fumer de l'herbe, il se croit fini. Le patron de la RKO, Howard Hugues, dégaine alors une campagne de communication montrant Mitchum purgeant humblement sa peine. L'amour du public, acquis à la cause de ce mauvais garçon, fait le reste. L'acteur enchaîne les tournages avec les plus grands cinéastes, de Minnelli à Preminger (à qui il mettra une claque !). Sertie d'extraits de films, de témoignages et d'archives personnelles, cette plaisante biographie ne ruine pas la mauvaise (et savoureuse) réputation de l'acteur. Elle rappelle ses frasques, ses multiples liaisons (avec Ava Gardner et Shirley MacLaine, entre autres), sa rétivité aux mondanités, et ressuscite le franc-parler réjouissant qui le vit déclarer devant la commission aux activités antiaméricaines, en plein maccarthysme, qu'il répugnait à converser "avec des gens avec lesquels il n'irait pas boire des coups". Mais ce portrait dévoile aussi l'émotivité cachée derrière la façade de dur à cuire. Le touchant témoignage de son fils, Christopher Mitchum, révèle le père sensible et aimant que fut l'acteur. On apprend aussi que, malgré ses dénégations, Mitchum prenait son métier à cœur. L'échec des chefs-d'œuvre La nuit du chasseur et La fille de Ryan, réévalués longtemps après, minèrent ce faux cynique, qui prétendait faire du cinéma "pour le fric".

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19 mars 2018

TV - Jayne Mansfield, la tragédie d'une blonde

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 Dimanche 25 mars 2018 - 22h50 - Arte
Disponible en Vidéo à la demande
du 18/03/2018 au 31/03/2018

Documentaire:  Jayne Mansfield, 
la tragédie d'une blonde

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Réalisation: Patrick Jeudy
Année: 2013
Durée: 53 min

 L'itinéraire de Jayne Mansfield, une des plus célèbres pin-up américaines des années 1950, devenue une actrice jouissant d'une incroyable popularité, longtemps considérée comme la rivale de Marilyn Monroe, avant de disparaître des écrans et de connaître une descente aux enfers. Un documentaire empreint de nostalgie et truffé d'images d'archives.

Les mauvaises langues la qualifiaient de "doublure d'une imitation de Marilyn Monroe". D'autres ne voyaient en elle qu'une "pin-up pour routiers". Jayne Mansfield est pourtant bien plus : une actrice unique jouissant d'une incroyable popularité et, avec le recul, un symbole du Hollywood des années 1950. Née dans une famille bourgeoise en 1933, Jayne Mansfield n'avait qu'un but dans la vie : devenir star. Tout juste majeure, la brune plantureuse quitte son Texas pour Los Angeles, se teint les cheveux et change de look. Mais Hollywood toise de haut sa blondeur platine et ses formes avantageuses. Elle part alors à New York pour s'essayer au théâtre où le succès l'attend. Au cinéma, Mansfield est enfin reconnue pour son rôle dans La blonde explosive, qui récolte un Golden Globe en 1958. La presse se l'arrache autant qu'elle la moque. Il faut dire qu'avec ses grosses lunettes de soleil, son petit chien, son goût immodéré pour l'argent et ses caprices récurrents, Mansfield déploie toute la panoplie de la starlette décérébrée. Qu'importe si elle assure lire Montaigne en français ou interpréter Rachmaninov !

L'actrice n'a que faire de ces persiflages car le public l'adule, au point d'en faire une rivale de Marilyn Monroe. Sa chute n'en est que plus brutale. Alors qu'elle n'a pas 30 ans, elle disparaît des écrans et se retrouve ruinée. C'est le temps des scandales. Elle se drogue, tourne dans des films érotiques (elle est d'ailleurs la première actrice d'une telle notoriété à apparaître nue à l'écran), collectionne les amants douteux et s'empâte. Sa descente aux enfers s'achève lors d'une nuit d'été en 1967, sur une route à proximité de La Nouvelle-Orléans, où elle meurt à 34 ans dans un accident.

Électrisante
À travers de nombreuses images d'archives, notamment de la tournée européenne triomphale de l'actrice en 1957, ce documentaire captivant permet de (re)découvrir le vieil Hollywood des années 1950, royaume des pin-up. Des vidéos stupéfiantes témoignent de l'électricité provoquée par "la blonde explosive", reflet déjà vacillant d’une époque aujourd'hui disparue.

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23 septembre 2017

TV - Lauren Bacall, ombre et lumière

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 Dimanche 24 septembre 2017 - 22h30 - Arte
à revoir en replay pendant 7 jours

Documentaire:  Lauren Bacall,
ombre et lumière

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Durée : 53 min
Année et origine : 2015, France
Réalisation: Pierre-Henry Salfati

Son histoire d’amour mythique avec Humphrey Bogart a imprimé à jamais la pellicule de chefs-d’œuvre du film noir. À son image, un classieux portrait intime de Lauren Bacall, surnommée "The Look".
Son regard, magnétique, qui lui vaudra son surnom, "The Look", sa classe et son timbre de voix éraillé l’ont propulsé, dès son premier film, "Le port de l’angoisse", dans la mythologie hollywoodienne. Lauren Bacall, née Joan Betty Perske, a 19 ans, et la passion naissante entre la débutante et son partenaire adulé, Humphrey Bogart, 44 ans, irradie l’écran. La petite fille du Bronx, élevée par sa mère après l’abandon paternel, courait jusque-là les cachets à Broadway entre deux séances de mannequinat, quand Nancy Hawks, l’épouse du cinéaste, la repère à la une de "Harper’s Bazaar". Avec son sens de l’autodérision, celle qui se décrit comme "une grande perche plate avec de grands pieds" s’étonne de cette gloire précoce. Mais plus encore que son talent, c’est son histoire d’amour fou avec "Bogie" qui fonde sa légende, la condamnant du même coup au rôle d’épouse de l’icône. Le couple le plus glamour de l’histoire du cinéma tourne trois joyaux noirs encore, "Le grand sommeil", "Les passagers du vent" et "Key Largo". Après la mort de Bogart, douze ans plus tard, Lauren Bacall change de registre, basculant dans la comédie, avant d’être délaissée par les studios. Mais son triomphe tardif sur les planches de Broadway sonnera comme une revanche.
Betty
"J'ai passé une grande partie de ma vie à essayer de trouver ma propre identité. Et ça n'a pas été facile." Au travers d’extraits cultes de sa filmographie, d’archives et d’entretiens délicieux, entre insolence et humilité, ce film part en quête de Betty derrière Bacall. Laquelle, timide et vulnérable, ne se reconnaissait pas dans cette image de femme fatale aux nerfs d’acier composée par les studios. Celle qui disait avoir vécu sa vie à l’envers – star à 19 ans, presque oubliée à 32 – regrettait aussi de ne pas avoir davantage affiché ses origines juives. Le portrait intime d’une "lady" new-yorkaise disparue en 2014, qui avait prédit avec un humour lucide : "Ma nécrologie sera pleine de Bogart."

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16 septembre 2017

Doc - Billy Wilder ou le grand art de distraire

Billy Wilder ou le grand art de distraire

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Année: 2016
Réalisation: André Schäfer,
Jascha Hannover
Pays: Allemagne, ZDF
Durée: 91 min

Le Viennois d'Hollywood a écrit et tourné les comédies les plus enlevées de sa génération, de "La garçonnière" à "Certains l'aiment chaud", et défié l'Amérique puritaine. Ce documentaire ressuscite le mythe Wilder en mêlant à de savoureux extraits de ses grands classiques des interviews de ses proches et de ses collaborateurs.


Retranscription du passage lié à Marilyn Monroe:

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(à 47min) - extrait interview Jack Lemmon: "Il me dit "J'ai un scénario sur le massacre de la Saint Valentin. Tu es musicien, le gars qui est avec toi, aussi. Vous êtes témoins du massacre. Vous devez vous travestir et intégrer un orchestre de femmes. Sinon, les gangsters, qui savent que vous les avez vus, vont vous tuer. Pendant les trois quarts du film, tu seras sapé en femme. T'es partant ?" Je sais pas pourquoi, j'ai accepté !"
interview de Dick Guttman, écrivain et attaché de presse:"C'est la scène dans laquelle Jack Lemmon et Tony Curtis sont déguisés en femmes essaient d'intégrer l'orchestre féminin. Ils sont tous les deux sur le quai, et soudain, Marilyn arrive en se trémoussant comme elle seule savait le faire. Elle les dépasse et ils sont subjugués. Mais ce n'était pas encore assez pour Billy. Il a glissé un mot à Marilyn puis il a crié: "On la refait !" Je n'ai pas entendu ce qu'il lui disait exactement. Ensuite, il est allé voir l'accessoiriste, puis ils ont refait la scène. Quand Marilyn les a dépassé, cette fois, le train a craché de la vapeur pile sur son popotin et elle s'est retournée d'un coup en sursautant. Quand Billy est revenu, il a dit "Elle est tellement sexy que même le train veut lui mettre la main aux fesses." C'était Billy !"

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extrait interview Jack Lemmon: "Je ne l'ai jamais vu sans voix, sauf avec Marilyn. On tournait une scène, et tout ce qu'elle... -la caméra était dirigée sur Tony et moi- Là, elle frappe à la porte, on enfile vite nos perruques, parce qu'on était censés être des femmes. Tony dit "Entrez !" Elle entre, la caméra se dirige sur elle. Et elle doit juste dire: "Où est le bourbon ?"
interview de Armgard Seegers-Karasek, journaliste et traductrice: "Ils ont du la tourner 56 fois parce qu'elle n'arrivait pas à dire cette phrase. Elle disait toujours: "Où est le whisky ?" ou "Où est-ce que je dois regarder ?" Ils ont fini par coller cette phrase partout, dans tous les tiroirs qu'elle ouvrait, c'était écrit: Où est le bourbon ? Mais elle continuait de se tromper. Au bout de la 64ème prise, Billy lui dit: "Marilyn, ne sois pas inquiète."
extrait interview Billy Wilder: "Et elle répond: "Inquiète de quoi ?"

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extrait interview Billy Wilder: "Je n'avais aucun problème avec Monroe. C'est Monroe qui avait un problème avec elle-même. Elle était toujours un peu confuse et avait un mal fou à se concentrer. Il y avait toujours quelque chose qui la rongeait. C'était laborieux. Mais, mon Dieu, une fois que c'était passé, que vous aviez subi les 30, 40, 50 premières prises ou son retard, vous teniez quelque chose d'absolument unique."
interview de Volker Schlöndorff, régisseur: "Billy Wilder n'était pas arrogant. Simplement, il se tenait à distance des choses. Et d'une manière très drôle, aimable et amicale. Par exemple, il n'a jamais laissé les comédiens pleurer un bon coup devant lui, pour se soulager, ou de lui exposer une demande personnelle, ou existentielle. Un jour, je lui ai demandé comment il faisait, et il m'a répondu: "Je n'encourage pas ce genre d'attitude." Il ne se serait jamais embarqué là-dedans."


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09 septembre 2017

TV - Billy Wilder ou le grand art de distraire

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Dimanche 10 septembre 2017 - 22h55 - Arte
à revoir en replay pendant 7 jours

Documentaire:  Billy Wilder
ou le grand art de distraire

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Durée : 91 min
Année et origine : 2016, Allemagne
Réalisation: André Schäfer, Jascha Hannover

Le Viennois d'Hollywood a écrit et tourné les comédies les plus enlevées de sa génération, de "La garçonnière" à "Certains l'aiment chaud", et défié l'Amérique puritaine. Ce documentaire ressuscite le mythe Wilder en mêlant à de savoureux extraits de ses grands classiques des interviews de ses proches et de ses collaborateurs.
Né dans une petite ville de l'empire austro-hongrois, dans l'actuelle Pologne, en 1906, Samuel Wilder passe son enfance à Vienne, dans une famille juive aisée. Très vite, il délaisse la carrière d'avocat ou de médecin à laquelle le destine son père pour partir à Berlin où, de 1927 à 1933, il travaille comme journaliste et auteur de feuilletons, puis pour le cinéma. Fuyant le nazisme, il débarque en Amérique sans parler anglais. Il commence par faire traduire ses scénarios, et parvient à vendre un premier film à la Paramount.
La touche Wilder
Une fois arrivé à Hollywood, Billy Wilder se confronte à tous les genres. Du film noir ("Assurance sur la mort, Boulevard du crépuscule") à la comédie scandaleuse ("La garçonnière, Certains l'aiment chaud"), plus sage ("Sabrina"), ou satirique ("Un, deux, trois", "Stalag 17"), son éclectisme et son brio ont imposé la "Wilder touch" au fil d'une cinquantaine de films. L'enfant de Vienne (dont il a, témoignent ici ses amis et acteurs, conservé l'humour particulier) s'est surtout illustré par sa destruction jubilatoire du discours puritain de l'Amérique des années 1950. Chez Wilder, on aime à trois, on se travestit, on trompe et on est trompé. Disparu en 2002, ce maître cinéaste, qui avait placardé dans son bureau la question "Qu'aurait fait Lubitsch ?", a influencé les frères Coen et Wes Anderson. Ce documentaire ressuscite le mythe Wilder en mêlant à de savoureux extraits de ses grands classiques des interviews de ses proches et de ses collaborateurs.

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02 septembre 2017

Doc - Au Fil des Enchères

Au fil des enchères
La robe de Marilyn Monroe

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Année: 2017
Réalisation: Stephane Carrel

Pays: France
Production: Arte France et Gedeon Programmes
Durée: 27 min

Le destin de pièces exceptionnelles proposées dans des salles des ventes, qui racontent à elles seules toute une époque. Dans ce volet, nous découvrons la robe de couleur chair portée par Marilyn le 19 mai 1962 au Madison Square Garden, à New York, lorsqu’elle a chanté "Happy Birthday" au président Kennedy.

>> Diffusé en France sur arte le 27 août 2017


Retranscription du documentaire

Dans les salles de ventes aux enchères, il y a des passionnés, des flambeurs, des marteaux, mais surtout des objets par milliers aux destins hors du commun. "Au fil des enchères" retrace les histoires insolites de ces trésors. Et aujourd'hui, notre objet est une robe. Non, pardon, LA robe de Marilyn Monroe.
Voix off, extrait interview Marilyn: Elle se prend pour qui, Marilyn Monroe ? (rire) Si je suis une star, ce sont les gens qui ont fait de moi une star.
Tout commence à Los Angeles. La ville qui a vu naître la légende Marilyn Monroe. Là où l'on croise toujours l'icône sur les si célèbres murs peints ou bien dans la rue ou même sur un pont. Mais aussi, en ce qui nous concerne, dans la salle des ventes des stars Julien's Auction. Cette vente aux enchères consacrée à la star est la plus exeptionnelle depuis ces dix dernières années. Toute la vie de Marilyn est là. Du rouleau avec cheveu inclu, à ses chaussures, ses sacs à mains, son rouge à lèvres, son appareil photo, son journal intime, ses bas, sa vaisselle, ses tubes de crèmes usagers, ses costumes de films. Plus de 1000 objets de rêves ou de fantasmes. Marilyn est comme les diamants... éternelle.

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Voix off, extrait interview Marilyn: Qui que je sois, je serais toujours La Blonde. (rire) Mais s'il vous plaît, ne me ridiculisez pas. Je veux être une artiste, une actrice.
Mais le clou de la vente, la pièce de résistance, c'est elle: un chef d'oeuvre, d'après Martin Nolan, l'expert de la maison.
Martin Nolan, expert de la vente: Cette robe est le vêtement le plus historique, le plus iconique jamais porté dans le monde. Cette robe dont je parle a été portée par Marilyn Monroe le 19 mai 1962 au Madison Square Garden à New York, quand elle a chanté "Happy Birthday" au Président des Etats-Unis John Fitzgerald Kennedy. Quelques semaines plus tard, Marilyn décédait. Et l'année suivante, le Président a été assassiné. La tragédie autour de cette robe et son lien avec l'événement historique font qu'elle est très iconique et importante. Nous en parlons aujourd'hui, 54 ans après son décès, parce que c'est une interaction entre la politique et Hollywood. C'est Monroe et les Kennedy, c'est du talent, de la mode, c'est tout simplement une oeuvre d'art.

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extrait de Marilyn au Madison Square Garden chantant "Happy Birthday"
Le prix de vente de notre robe est estimé entre 2 et 3 millions de dollars. Alors ce soir, on ne lésine pas sur les moyens: champagne et ambiance glamour à mort. Tout pour honorer le mythe et surtout, s'arracher un bout de l'icone.
Dans la salle de vente: "Bonsoir Mesdames et Messieurs. Soyez tous les bienvenus à la soirée de ventes aux enchères chez Julien's pour la vente d'objets de la vie et de la carrière de Marilyn Monroe."

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Alors que dans la salle, on se demande déjà qui va repartir avec gros lot, plongeons-nous à présent dans cette soie couleur chair qui épousait parfaitement les formes de la déesse et regardons comment un certain soir de 1962, notre robe est entrée dans l'histoire.
En 62, à seulement 43 ans, John Fitzgerald Kennedy est le fringuant Président des Etats-Unis. Il est jeune, il est beau, il est télégénique et le monde entier l'adore. Quant à Marilyn, elle est la plus grande star de Hollywood. La plus glamour, la blonde que tout le monde désire. JKF le premier. A tel point que les rumeurs de liaisons entre la star et le lion vont bon train. Alors, quand il s'agit pour le Président de fêter son anniversaire, ou plutôt de renflouer les caisses du Parti démocrate à l'occasion d'une grande soirée au Madison Square Garden, quel meilleur outil promotionnel que Marilyn Monroe ?

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La Maison Blanche n'a pas manqué d'envoyer un courrier à la star prédisant que sa venue guarantirait un succès extraordinaire. Ce 19 mai 62, les 17 500 tickets ont tous été vendus. L'événement marque l'unique rencontre publique de ces deux symboles de l'Amérique, rencontre soulignée par l'absence de Jackie Kennedy.

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Une véritable romance de cinéma qui pourrait s'écrire par Scott Fortner, l'un des plus grands spécialistes et collectionneur de la star.
Scott Fortner, spécialiste et collectionneur de Marilyn Monroe: En ce qui concerne l'histoire d'amour entre le Président Kennedy et Marilyn Monroe, personnellement et d'après mes recherches, je ne pense pas que ce fut une histoire d'amour de longue durée. Je pense que leur rencontre, en mars 1962, a été l'histoire d'un soir. De nombreuses personnes affirment que Marilyn disait qu'elle avait rencontré le Président mais que c'était juste l'histoire d'un soir et qu'une relation à long terme ne l'intéressait pas. Par contre, on pense que c'était lors de ce rendez-vous en mars, que le Président aurait demandé à Marilyn de se produire à son gala d'anniversaire en mai.
Voix off, extrait interview Marilyn: J'ai été honorée d'être invitée au Madison Square Garden. En fait, j'ai pensé: "Oh, mon Dieu ! Et si aucun son ne sortait de ma bouche ?" (rire)
Scott Fortner: Vous imaginez ? La petite Norma Jeane, qui avait grandi dans des orphelinats et des familles d'accueil, invitée à chanter pour le Président des Etats-Unis. Alors, évidemment, il lui fallait porter une robe sensationnelle pour aller à ce gala et pour lui chanter "Happy Birthday". L'histoire veut qu'elle ait réclamé une robe que seule Marilyn Monroe pourrait porter. Jean-Louis a créé cette robe pour elle.

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Mais qui est ce Jean-Louis ? Jean-Louis est l'un des plus importants couturiers de l'âge d'or d'Hollywood. Il commence sa carrière dans les années 30 à Paris puis tente sa chance à New York. Son style, élégant et simple, tape tellement dans l'oeil des stars, qu'il se retrouve très vite chef costumier pour les grands studios hollywoodiens. Il habille alors toutes les grandes vedettes, dont Marilyn Monroe pour "Les désaxés" et "Quelque chose doit craquer". Et si Marilyn fait appel à lui, c'est pour une robe renversante. Une robe inoubliable, que seul Jean-Louis peut réaliser. Une de ces robes illusions, qui donne l'impression d'être totalement nue.

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A cette époque, un certain Bob Mackie débute sa carrière auprès de Jean-Louis. Notre robe va changer son destin.
Bob Mackie, dessinateur de la robe: Jean-Louis m'a fait un tout petit dessin et c'était une forme très classique. Alors, j'ai fait l'esquisse de la robe. Je l'ai fait en une heure ou deux dans la matinée. Et puis, ils l'ont emportée. Je ne savais pas pour quoi c'était, j'étais le gamin le plus jeune à qui on ne dit rien. "Fais ton travail et tais-toi !" C'était mon premier job, et j'étais mort de trouille. Bien sûr, je savais que le croquis était pour Marilyn Monroe, parce qu'il faut savoir qui elle est, pour dessiner la femme aux cheveux blonds avec la belle poitrine et tout ce qui va avec. Vous savez, lorsque vous ressemblez à Marilyn Monroe, vous n'avez pas besoin d'avoir une robe extravaguante. C'était simplissime: un décolleté élégant, et puis serré tout le long, elle mettait parfaitement en valeur sa silhouette. La robe est faite d'une seule couche de tube de soie couleur chair et par-dessus, les cristaux troués au centre, sont cousus un à un. Il y a de nombreuses pinces et astuces pour l'ajuster à son corps. Des choses qu'on ne voit pas lorsqu'elle est portée. Mais la robe comporte des pinces juste au bon endroit. Elle était très échancrée derrière et mettait en valeur son beau dos, elle mettait parfaitement en valeur ses fesses. Marilyn était en excellente forme, comme elle ne l'avait pas été depuis des années. Elle avait un physique incroyable. En général, sur ces robes, on coud des cristaux plus petits en haut, on en met un peu plus en descendant et au centre, et un peu moins en allant vers les côtés. Vers le bas de la robe, de plus grands cristaux se mélangent avec les plus petits. Cela donne du poids, et en plus, c'est esthétique. C'est très efficace sous les projecteurs. C'était la robe parfaite pour Madison Square Garden. Je suis sûr que la personne au dernier rang qui devait être à plus d'un kilomètre de la scène, pouvait voir Marilyn Monroe dans le moindre détail.

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Notre robe, entièrement faite main dans un esprit Haute-Couture française, a été exécutée en trois mois. Le montant de la facture délivrée à Marilyn, qui comprenait la robe (1027,36), les strass (321,89), et une paire de styletos (35,68), s'élevait à 1440 Dollars et 33 cents, environ 12 000 Euros aujourd'hui. C'est dire à quel point Marilyn voulait marquer l'événement. Alors, combien va-t-elle coûter au prochain acquéreur ? Après avoir vendu tous les objets précédents ayant appartenus à la star, c'est enfin le tour de notre robe.
Dans la salle de vente: "Et maintenant, le moment historique, la vente d'une des robes des plus importantes dans le monde. J'en parlais avec un monsieur avant la vente, ce que cette robe représente, est un moment d'histoire. Et puisqu'elle représente un moment d'histoire, nous faisons partis de l'histoire. Ce moment est historique. Vous pouvez en faire parti ce soir. C'est une opportunité rare dans ce beau pays qu'est le nôtre. Allez-y: que quelqu'un lève sa main pour 20 millions et prouvons que les robes peuvent monter aussi haut. Qu'en pensez-vous ? Est-ce que quelqu'un veut ouvrir les enchères à 20 millions ?"
Vingt millions de dollars ! Une mise à prix totalement hystérique pour une enchère qui va se dérouler à l'envers; ça ? c'est l'effet Marilyn !

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En mai 62, quand Marilyn Monroe se rend à New York pour la soirée du Président, elle quitte le tournage de son dernier film "Quelque chose doit craquer". Un titre prémonitoire. En effet, la Fox, agacée par les retards et les absences répétées de la star, menace de la virer. Peu importe. Un moment historique l'attend, dans lequel notre robe va jouer un rôle essentiel. Marie Irvine, son amie maquilleuse rencontrée en 58 lors d'une séance photos de Richard Avedon, se souvient de cette journée de préparation.
Marie Irvine, maquilleuse et amie de Marilyn Monroe: Marilyn était très inquiète le jour de l'anniversaire. Elle ne comprenait pas pourquoi le studio de la Fox lui avait fait autant de problèmes, puisqu'il était stipulé dans son contrat que cette journée serait libérée pour sa participation au gala du Président. Les préparatifs ont pris toute la journée. Il y avait tant de choses à faire: la robe devait être essayée, cela n'avait pas été fait; je crois me souvenir que cela avait pris beaucoup de temps. Il y avait le maquillage à faire, elle avait une peau pratiquement parfaite. Je n'ai pas fait grand chose pour Marilyn, à part faire ressortir Marilyn elle-même. Elle devait s'entraîner à chanter "Happy Birthday": il y avait un célèbre pianiste noir qui l'avait aidé à chanter. Elle a beaucoup répété la chanson "Happy Birthday", jusqu'à... vous ne pouvez pas imaginer, c'était très important pour elle. La robe a pris beaucoup de temps. Norell est venu personnellement pour coudre la robe sur Marilyn. Alors, la robe a été cousue sur elle et ça a du prendre au moins une demie heure. 
On sait que Jean-Louis, le créateur de la robe, bloqué à Los Angeles, a demandé à son couturier Norman Norell, qui connaissait lui aussi très bien Marilyn, de se rendre à l'appartement de la star pour ajuster la robe sur elle au dernier moment. Marie a tout vu.
Marie Irvine: Oui, je l'ai vue mettre la robe. Elle ne portait rien en-dessous. J'ai tout simplement pensé: "Quelle belle femme !"
Hannn... scandale ! De quoi provoquer la stupeur et décrocher la mâchoire du séduisant JFK.
Marie Irvine: J'ai adoré. Je l'ai trouvée magnifique. Tout le monde a poussé des "Oh !", des "Ah !", elle était maquillée, elle était coiffée, et nous avons tous eu le souffle coupé. C'était un régal pour les yeux. Elle est allée directement à la voiture qui l'attendait, une grande limousine évidemment, et elle est partie pour Madison Square Garden. On a réalisé qu'elle avait oublié ses boucles d'oreilles en diamants. J'ai donc été obligée de les amener à Madison Square Garden. Elle n'a pas dit grand chose, à part "merci". On s'est fait un signe de la main pour se dire au revoir et c'est la dernière fois que j'ai vu Marilyn.

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extrait Peter Lawford annonce Marilyn au Madison Square Garden
Alors que dans sa loge Marilyn semble prête, quand Peter Lawford l'annonce à exactement 22 heures 32, elle ne se montre pas. Que se passe-t-il en coulisses ? Les rumeurs les plus folles ont couru. La robe aurait craqué, Marilyn aurait été ivre.
Scott Fortner: Je pense que c'était juste une blague récurrente. Je crois par contre qu'elle savait que la soirée serait historique, et donc il fallait une interprétation historique avec une robe historique. Si c'était son objectif, elle l'a atteint. Marilyn gérait intelligemment son image. Cette nuit là, c'était encore une véritable performance. Et elle restera dans les annales comme l'une des plus mémorables.

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Quand enfin Marilyn se montre, que la fourrure tombe, que la robe apparaît et qu'elle commence à chanter, l'allusion sexuelle est phénoménale. Pour immortaliser ce moment, une meute de photographes est postée devant la scène. Parmi eux, Bill Ray, jeune reporter de 26 ans qui couvrait l'événement pour Life.
Bill Ray, photographe: Life magazine était un hebdomadaire. Donc, on, essayait toujours de prendre une photo différente en espérant qu'elle soit la meilleure. Je me suis dégagé de cet attroupement tout de suite. Et j'ai commencé à faire le tour vers l'arrière de la scène. J'espérais pouvoir prendre une photo de Marilyn de dos avec le Président Kennedy face à elle. Bien sûr, il y avait des projecteurs sur les artistes. Et à un moment donné, toutes les lumières se sont éteintes, comme une coupure d'électricité. On ne voyait plus rien. Et puis soudain, un projecteur très puissant a éclairé Marilyn Monroe, dans cette robe moulante, de couleur chair, avec tous ces cristaux étincelants de partout. On a entendu un grand "Ahhhh", venant du public du Madison Square Garden. Mon objectif était très lourd. Alors, j'essayais de trouver une position stable en m'appuyant sur la rembarde. Et je n'étais pas du tout sûr que la photo serait réussie ou simplement nette. La photo n'a pas été publiée cette semaine là. C'était drôle car elle n'était pas considérée comme assez bonne à l'époque. Mais quelques années plus tard, elle est devenue l'une des meilleures. Elle fait partie du mythe maintenant. Tout ce qui était réuni ce soir là était exceptionnel: Marilyn en train de chanter cette chanson avec cette robe, dans cette lumière, en cet instant précis, et dans la posture où je l'ai prise. Une photo qui vous renvoie à un moment où on a l'impression que le temps s'est arrêté, est une photo iconique.

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Un autre moment historique nous attend du côté de la salle des ventes.
Dans la salle de vente, le commissaire priseur: "Est-ce que quelqu'un veut ouvrir les enchères à 20 millions ? Et à 10 ? Est-ce qu'il y a des courageux dans la salle pour 10 ? Elle les vaut. Il n'y a pas de doute qu'elle vaudra 20 ou 30 millions un jour, si ce n'est pas aujourd'hui. Qui offre 10 ? 5 millions, alors ? 5 millions de dollars ? J'ai 2 millions pour commencer. Est ce que quelqu'un offre 3 millions ?"
Nous approchons du but. Mais il reste une question: Ou était la robe pendant toutes ces années ? Comment a-t-elle ressurgi ?
On sait que le 19 mai 62, Marilyn, toujours vêtue de sa robe, quitta la soirée vers 3 heures du matin et rentra chez elle, seule. Elle s'envola à 14 heures pour Los Angeles où son dernier tournage l'attendait, sa robe chrysalide dans sa valise. A sa mort, moins de trois mois plus tard, Lee Strasberg, son professeur de théâtre, hérita de ses effets personnels qu'il entassa dans un garde meuble à New York. Tout fut exhumé en 99 lorsque sa deuxième femme Anna Strasberg orchestra leurs dispersions lors d'une vente d'anthologie à New York. A cette époque, Nancy Valentino était chargée de la vente.
Nancy Valentino, ex spécialiste chez Christie's: C'était la première fois que les cartons de Marilyn étaient ouverts depuis son décès, 35 ans après sa mort. C'est moi qui ait tout ouvert. On avait l'impression que le temps s'était arrêté. J'ai passé environ deux ans, seule, dans un entrepôt avec toutes ses affaires. Cela a été très intense. On était juste toutes les deux dans cette pièce. Vers la toute fin, j'ai remarqué une petite boîte dans un coin. Je l'ai poussée un peu avec mon pied, elle était légère et on aurait dit qu'elle était vide. J'ai presque continué mon chemin en l'ignorant et puis j'ai décidé de vérifier. J'ai ouvert la boîte, et j'ai vu du papier de soie. Et puis j'ai remarqué quelque chose de brillant et argenté. J'ai glissé ma main, et j'ai soulevé: une robe. Je l'ai regardée et je me suis dit: "Est-ce que c'est la robe Jean-Louis qu'elle a porté pour chanter Happy Birthday Mister President ?" J'étais là, toute seule, il n'y avait personne à qui j'aurais pu poser la question. Alors, c'est à ce moment là que j'ai su que j'avais trouvé la robe. Cela a été incroyable; un moment incroyable. 
Et en 99, notre robe fut adjugée à plus d'un million de dollars au richissime homme d'affaires Martin Zweig.
Nancy Valentino: Nous nous trouvons dans l'appartement terrasse de l'hôtel Pierre. La robe est restée ici, entre deux fenêtres avec vue sur New York. Alors voilà, c'est ici qu'elle est restée durant ces 17 dernières années. La robe était sur un mannequin spécialement conçu pour la conservation, le même que celui du jour de la vente. Et la vitrine derrière moi a été fabriquée pour la robe, elle n'existait pas avant 1999. Et donc la robe a été conservée dans cette vitrine pendant 17 ans.
Le millionnaire est décédé en 2013, ses héritiers comme la maison de vente, espérent bien que The Robe atteindra des sommets. 

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Le moment tant attendu est enfin arrivé.
Dans la salle de vente, le commissaire priseur: "Un grand moment de l'histoire. Important, comme aucun autre. Une histoire à raconter aux générations futures. Est-ce que quelqu'un offre 3 millions ? Nous avons 2 millions. 3 millions: j'ai 3 millions ! J'ai une offre pour 3 millions. Est-ce qu'il y a d'autres offres ? Pour 4 millions ? Nous avons une offre pour 3 millions. 4 millions de dollars ! Nous avons une offre ! 4 millions. Maintenant, levez vos mains, levez vos paddles, tapez sur vos claviers, faites ce qu'il faut. Mesdames et Messieurs, cette robe vient de se vendre à 4 millions de dollars. 572: félicitations. Quelle soirée mémorable ! "
Edward Meyer, acheteur de la robe: J'ai essayé de l'acheter en 99, la dernière fois qu'elle a été mise en vente. A l'époque, elle m'est passée sous le nez. Alors, j'étais vraiment très motivé pour l'avoir aujourd'hui. Nous allons l'exposer dans un des musées Ripley's to Believe or Not. Nous la considérons comme La robe la plus iconique du XXième siècle. Elle symbolise la culture pop, elle la résumé parfaitement.

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Une fois de plus, Marilyn a fait s'envoler les enchères. 55 ans après sa mort, l'actrice reste l'icône éternelle de l'Amérique. Elle fascine toujours autant. Marilyn est comme une obsession qui n'est pas prêt de s'éteindre.

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30 août 2017

TV - Au fil des enchères

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Dimanche 27 août 2017 - 19h15 - Arte
à revoir en replay pendant 7 jours

Magazine:  Au fil des enchères

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Durée : 27 min
Année et origine : 2016, France
Réalisation: Stéphane Carrel

Le destin de pièces exceptionnelles proposées dans des salles des ventes, qui racontent à elles seules toute une époque. Dans ce volet, nous découvrons la robe de couleur chair portée par Marilyn le 19 mai 1962 au Madison Square Garden, à New York, lorsqu’elle a chanté "Happy Birthday" au président Kennedy.

Ambiance glamour et champagne : pour sa vente consacrée à l’icône éternelle (la plus importante de ces dix dernières années), Julien’s Auction, maison d’enchères californienne spécialisée dans les effets de stars, n’a pas lésiné sur les moyens. La pièce phare est une robe de couleur chair portée par Marilyn le 19 mai 1962 au Madison Square Garden, à New York, lorsqu’elle a chanté "Happy Birthday" au président Kennedy. Prix de vente estimé : entre 2 millions et 3 millions de dollars !

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03 août 2017

A la TV - Soirée Marilyn sur TCM

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 Dimanche 6 août 2017 - sur TCM


- à 19h00 -
Documentaire - Love, Marilyn

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Durée : 103 minutes
Année et origine : 2012, USA
Réalisateur: Liz Garbus
Diffusions: 06 août 19.00|09 août 11.45|15 août 10.00

Lectures par Glenn Close, Adrien Brody ...
Résumé: À travers les lettres et poèmes de la star, Love, Marilyn retrace la personnalité fascinante de Norma Jeane érigée au rang d’Aphrodite du cinéma hollywoodien.


- à 20h45 -
Film - Le Prince et la Danseuse

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Durée : 111 minutes
Année et origine : 1957, USA
Réalisateur: Laurence Olivier
Diffusions: 06 août 20.45|09 août 09.50|15 août 08.05

Acteurs: Marilyn Monroe, Laurence Olivier ...
Résumé: En 1911, alors qu'il se trouve en visite officielle à  Londres, le belliqueux Grand-Duc d'un pays des Balkans tombe sous le charme d'une danseuse de cabaret. Face à  Laurence Olivier, considéré comme l'un des plus grands acteurs de tous les temps, Marilyn Monroe irradie tellement dans cette comédie romantique qu'elle parvient à lui voler la plupart des scènes qu'ils partagent à l'écran !


- à 22h40 -
Film - Quand la ville dort

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 Durée : 107 minutes
Année et origine : 1950, USA
Réalisateur: John Huston
Diffusions: 06 août 22.40|09 août 08.00|15 août 06.15

Acteurs: Sterling Hayden, Louis Calhern, Jean Hagen...
Résumé: Fraîchement sorti de prison, Doc Riedenschneider projette le cambriolage d'une bijouterie. Il recrute Louis, perceur de coffres, le chauffeur Gus, Dix Handley comme homme de main et Emmerich afin de financer l'opération. Le film de John Huston donna naissance à un genre : le « caper movie », ou film de cambriolage.

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18 juin 2017

TV - Jerry Lewis, Clown Rebelle

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Dimanche 18 juin 2017 - 22h50 - Arte
à revoir en replay pendant 7 jours

Documentaire:  Jerry Lewis,
clown rebelle

Durée : 61 min
Année et origine : 2015, France
Réalisateur: Gregory Monro

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Digne successeur des grands maîtres (Buster Keaton, Charlie Chaplin, Stan Laurel), Jerry Lewis a passé sa vie au service du divertissement. Comique, cinéaste, producteur, philanthrope... : qui se cache derrière le masque élastique de l'as de la maladresse ? Retour sur une carrière à rebondissements.

C'est le visage des empotés, des pitres, des enfants, des souffre-douleurs, toujours au mauvais endroit au mauvais moment… Dès les années 1940, Jerry Lewis connaît un succès public fulgurant, notamment grâce à son duo avec Dean Martin. Mais son passage derrière la caméra, début 1960, brouille les pistes et braque les critiques sur sa légitimité à se proclamer "cinéaste", malgré la technicité et l'originalité extraordinaires dont il fait preuve dans sa mise en scène. Dès lors, Jerry Lewis entame un bras de fer avec les studios de Hollywood, pour lesquels il écrit, produit et réalise des œuvres singulières, comme Le tombeur de ces dames ou Dr. Jerry et Mister Love, connaissant la gloire et gagnant le respect en Europe, tout en étant simultanément rejeté par les critiques et le public américains.

Subversion par le geste
"Le plus pur comique, c'est celui qui se passe du verbe", commente Pierre Étaix, l'un des nombreux intervenants, en entretien ou en archives – aux côtés, entre autres, de Martin Scorsese et Jean-Luc Godard –, du documentaire de Gregory Monro. Digne successeur des grands maîtres (Buster Keaton, Charlie Chaplin, Stan Laurel…), Jerry Lewis a passé sa vie au service du divertissement. Mais s'il a fait de son corps l'arme polymorphe d'un burlesque qui s'embarrasse rarement de mots, c'est aussi pour mettre face à elle-même une Amérique oublieuse de ses plus faibles. Une des raisons, peut-être, du peu de succès rencontré dans son propre pays et du triomphe que lui a réservé l'Europe, notamment la France, où les cinéastes de la Nouvelle Vague ont salué en lui un pair, satiriste brillant, émouvant et hilarant, de son temps.

Posté par ginieland à 20:06 - - Commentaires [1] - Permalien [#]
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