Qui veut dormir avec le fantôme de Marilyn Monroe ?
Qui veut dormir avec le fantôme de Marilyn Monroe ?
25/04/2017
par Marc Fourny
en ligne sur lepoint.fr
La dernière demeure hollywoodienne de la star est en vente pour 6,9 millions de dollars. Avec la fameuse chambre où elle poussa son dernier soupir.
La bâtisse n'a rien d'un château hollywoodien doré sur tranche comme on peut en trouver dans la Cité des anges. Il s'agit d'une modeste hacienda des années 1920, construite par un comptable des studios hollywoodiens au fond d'un cul-de-sac, dans le quartier de Brentwood, proche du Pacifique. Quatre chambres, trois salles de bain, une piscine et une cour à l'ombre des palmiers. Un petit havre de paix, chic et bohême, sur un terrain de plus de 2 000 mètres carrés, avec ses pièces de plain-pied, ses toits de tuiles, ses grilles en fer forgé et des bougainvilliers qui s'accrochent au crépi blanc.
Quand Marilyn Monroe découvre la maison, en 1961, c'est le coup de foudre : elle adore le solarium, le pavillon d'amis, son cachet espagnol vintage... Elle l'achète pour moins de 100 000 dollars et entreprend de la meubler dans le style colonial, en allant dévaliser les boutiques de décorateurs à Mexico. À l'époque, elle tente de remonter la pente tant bien que mal... Shootée aux médicaments, accro à l'alcool et épaulée par son médecin personnel et son psychiatre Ralph Greenson, ses caprices ont fini par agacer les studios.
Overdose
Elle a commencé le tournage difficile de Something's Got to Give, en conflit avec la Fox, et sa vie privée est un fiasco complet : après son récent divorce avec le dramaturge Arthur Miller, elle vient de se faire larguer par le président John Kennedy... Malgré tout, elle n'abandonne pas et projette même de se remarier avec son ex Joe DiMaggio. Une date a même été fixée : le 8 août 1962. En attendant, elle déballe ses cartons, prend la pose pour le magazine Life, fait un saut sur les plateaux, et tient le coup avec des somnifères.
Mais, le 5 août, la police investit subitement le 12305 5th Helena Drive, LA. Le corps sans vie de la star gît sur son lit, un drap sur la tête, laissant apercevoir quelques mèches blond platine. Sa gouvernante et son psychiatre, qui n'habite pas loin, ont donné l'alerte après avoir découvert la scène. Officiellement, Marilyn, 36 ans, a succombé à une overdose de Nembutal, un barbiturique. Mais la version du suicide n'a cessé d'être remise en cause depuis plus de cinquante ans. L'actrice a-t-elle été supprimée par la mafia ? Par les Kennedy qui craignaient un chantage ? Emportée par un mélange fatal de médicaments mal dosés par ses différents médecins ? Si les murs pouvaient parler...
Star sur écoutes
Les théories complotistes n'ont fait qu'empirer quand on a découvert tout un système illégal d'écoutes dans les pièces de la maison, lors de gros travaux de rénovation entrepris dans les années 1970... Depuis, la villa est passée de main en main, prenant de la valeur à chaque revente. En 2010, elle était estimée à 3,6 millions de dollars, en 2012 à déjà 5 millions et aujourd'hui à presque 7. Le prix à payer pour dormir dans les murs de la star défunte. Si les fantômes ne vous effraient pas...
19 mai 1962. Ivre-morte, Marilyn Monroe monte sur scène...
19 mai 1962. Ivre-morte, Marilyn Monroe monte sur scène pour fêter l’anniversaire de Kennedy
Article publié le 19/05/2015
en ligne sur mosaikhub
Par Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos pour Le Point
"Et maintenant, Monsieur le Président, mesdames et messieurs... Marilyn Monroe !" s’égosille l’acteur Peter Lawford, beau-frère de John Fitzgerald Kennedy. Il est chargé d’annoncer les stars venues fêter les 45 ans du président. Personne ne sort des coulisses ! La blonde se fait désirer. Aurait-elle croisé DSK ? Lawford raconte une petite blague au public pour le faire patienter, puis recommence l’annonce : "Et maintenant..." Toujours personne. Les 15 000 personnes présentes dans la salle n’en peuvent plus d’attendre le clou du spectacle. 40 millions de téléspectateurs sont rivés à leur petit écran. Dans son berceau, Obama fait un rot. Suspense... "Ladies and gentlemen, the late Marilyn Monroe !" hurle pour la vingtième fois Lawford. Cette fois, la star monte enfin sur scène dans une robe somptueuse. Tonnerre d’applaudissements. Elle s’avance en sautillant vers le micro, se débarrasse de son étole d’hermine et entame avec hésitation "Happy Birthday, Mister President", qui entre immédiatement dans l’histoire.
Maîtresse épisodique de JFK depuis le milieu des années 50, Marilyn n’aurait raté cet anniversaire pour rien au monde. Que la Fox qui l’a menacée de la virer si elle quittait le plateau de Something’s Got to Give aille se faire foutre ! Elle a besoin de deux jours, c’est tout. Elle appelle Robert Kennedy, qui lui est redevable de quelques "gâteries", pour plaider sa cause auprès de Milton S. Gould, le patron de la Fox. Même l’attorney général des États-Unis se heurte à un refus. "C’est no !" Elle fait son job d’actrice, sinon elle est virée ! Depuis que le tournage a commencé trois semaines auparavant, elle n’a pas cessé de se faire porter malade. Désormais, plus de bons de sortie. Même pour assister à l’anniversaire du président !
First Lady
Le 17 mai, Marilyn est donc sur le plateau. Elle tourne, ou du moins essaie de tourner entre deux coupes de Dom Pérignon, se bourrant de pilules pharmaceutiques. Soudain, un hélicoptère se pose à proximité du studio. Peter Lawford en sort, se dirige vers Marilyn, la saisit et l’entraîne à bord de l’appareil qui s’envole immédiatement. Direction : New York. Un enlèvement prémédité par la star. Elle, se plier aux ordres du patron de la Fox ? Pas question.
À cette époque, Marilyn s’est mise en tête de devenir la "First Lady" ! Elle espère encore que John divorcera de Jackie pour l’épouser. Du grand n’importe quoi ! En fait, elle commence à fatiguer le président qui est plus près de la larguer que de la marier. Même si Jackie, apprenant la venue de la blonde hollywoodienne à la soirée privée de son époux, décide ne pas y mettre les pieds.
Grande inspiration...
Pour cette soirée très spéciale, Marilyn a commandé une robe à 12 000 dollars au couturier français Jean-Louis, cette même robe qui sera vendue plus d’un million de dollars 37 ans plus tard. Elle n’avait donné qu’une consigne au créateur : qu’elle soit si sexy qu’elle seule puisse la porter sur la planète, sans rien dessous. Elle comporte vingt couches de soie, et dix-huit couturières consacrent sept jours à temps plein pour y coudre plusieurs milliers de pierres du Rhin scintillantes. Petit détail qui aura son importance : le fourreau est si étroit que Marilyn ne peut l’enfiler. Il faudra le coudre sur elle, juste avant de monter en scène. C’est pour cela que, contrairement à son habitude, elle n’arrive pas en retard au Madison Square Garden où se déroule la "petite fête privée". Debout sur un tabouret, dans sa loge, elle attend que les couturières lui greffent la fameuse robe. Ça y est, la voilà prête à bondir sur scène. Avant que ce soit son tour, elle sirote des coupes de Dom Pérignon tout en gobant quelques Smarties pharmaceutiques. Elle sait qu’elle est belle, même l’esprit embrumé.
Maria Callas, Ella Fitzgerald, Jimmy Durante, Peggy Lee et bien d’autres se sont déjà succédé sur scène. C’est à elle que revient d’achever en beauté le show. Des molosses viennent la chercher dans sa loge, et étant donné qu’il lui est presque impossible de marcher dans sa robe, ils la soulèvent telle une poupée de porcelaine pour la déposer derrière le rideau de scène. Elle entend Lawford l’annoncer. Morte de trac, elle prend une grande inspiration... Mais qu’a-t-elle fait ? Les coutures de la robe n’ont pas résisté. "Shit !" Impossible d’apparaître devant les caméras à moitié à poil, puisque, effectivement, elle ne porte rien sous son fourreau.
"Happy Birthday" torride
Les fesses à l’air, elle retourne à sa loge. Les couturières s’affairent, Marilyn vide encore quelques coupes. Pendant ce temps, le brave Lawford l’annonce encore et encore. La voilà, enfin. Tonnerre d’applaudissements. Personne ne lui en veut de son retard. Elle est si belle, si fragile, si attendrissante. Elle s’approche du micro, le silence se fait dans la salle. Visiblement, elle est éméchée, mais on la sent également très excitée à l’idée de chanter pour "The Prez" comme elle l’appelle. Elle prend son souffle. Et merde, sa robe recommence à craquer sur son fessier. S’en rend-elle compte, absorbée par sa déclaration d’amour ? Son "Happy Birthday" est torride. Un ange passe... nu et en érection. Elle chante comme si elle faisait l’amour au président devant 15 000 personnes et 40 millions de téléspectateurs.
JFK, comme tous les hommes présents, ne rêve que d’une chose que la décence oblige à taire. Marilyn jubile, elle a fait sensation. C’est sûr, et bientôt, elle sera la First Lady. Son John va l’épouser. La malheureuse naïve. Elle tombe de l’Everest cinq jours plus tard quand JFK la fait appeler par Peter Lawford pour lui annoncer que leur aventure est terminée, qu’elle ne doit plus le contacter. La voilà virée du cheptel présidentiel comme une malpropre. Elle devenait trop incontrôlable, trop dangereuse pour la réputation du président. L’actrice trahie implore, supplie, mais rien n’y fait. Elle ne sera jamais First Lady. Cerise sur le gâteau, elle est finalement licenciée par la Fox. Le château de cartes s’effondre. Elle ne le remontera jamais. Le 4 août suivant, elle fait une ultime overdose, la dernière d’une très longue série. Suicide ? Assassinat ? Accident ? Le mystère demeure, 50 ans plus tard.
Le Point 22/09/2010
Le magazine Le Point n°1984, de la semaine du 22 septembre 2010 , consacre un article de 4 pages à Marilyn Monroe. Prix: 3,50 €.