20 août 2017

Décès de l'acteur Jerry Lewis

Décès de l'acteur Jerry Lewis à 91 ans
20/08/2017

en ligne
sur liberation

L'humoriste américain, qui a tourné dans une cinquantaine de films, est mort ce dimanche à Las Vegas.

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Jerry Lewis est mort ce dimanche matin (20 août 2017) à l'âge de 91 ans à son domicile de Las Vegas. Acteur et metteur en scène de plus de cinquante films, il a connu le succès notamment avec Docteur Jerry et Mister Love, considéré comme un chef d’œuvre en France, mais aussi de gros flops et des critiques au vitriol aux Etats-Unis. Lewis était aussi l’inventeur, dès 1966, du téléthon outre-atlantique, levant au total près de 1,5 milliard de dollars pour la recherche contre la dystrophie musculaire. «Jerry Lewis est-il un simple pitre ou un grand cinéaste ?» feignait de se demander en 1998 notre critique ciné Louis Skorecki lors de la ressortie en salles du Tombeur de ces dames. «Dès son second film en tant que cinéaste, l’ancien souffre-douleur de Dean Martin savait danser, se laissant aller au passage à un tango travesti avec le plus gracieux des gangsters d’amour, le beau George Raft», poursuivait ce dernier. Et Skorecki de conclure : «Jerry Lewis, lui, lorgnerait plutôt du côté des deux génies immatures du cinéma muet, Harry Langdon et Stan Laurel, les seuls à avoir eu la délicatesse de ne pas signer leurs films.»


Jerry et Marilyn
> Le 9 février 1953, il participe à la remise du prix Photoplay :
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> Le 24 février 1953, avec Dean Martin, ils jouent un skecth
quand Marilyn reçoit le prix Redbook :
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> Le 11 mars 1955, ils participent au Friars Club Testimonial Dinner :
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02 novembre 2014

Marilyn Monroe, des années de réflexion

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  Marilyn Monroe, des années de réflexion
article publié sur liberation.fr

La galerie In Focus, à Cologne, expose au Château Kolvenburg-Billerbeck, en Allemagne, huit regards de photographes célèbres sur Norma Jeane Baker de 1945 à 1962. Une chronologie de l'absolue photogénie de l'actrice américaine.
«Marilyn Monroe, in the Vew of Master Photographers » jusqu'au 4 novembre. Commissariat de l'exposition : Burkhard Arnold. Kolvenburg. An der Kolvenburg 3. 48727 Billerbeck. Galerie In Focus, Cologne. www.infocusgalerie.com


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En 1945, elle est alors une jeune modèle de 19 ans. Andre de Dienes est photographe de mode.
Photo Andre de Dienes. Courtesy In Focus Galerie. Cologne


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En 1946. Le photographe Andre de Dienes suivra la star et son évolution jusqu'en 1953.
Photo Andre de Dienes. Courtesy In Focus Galerie. Cologne


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En 1946. Bruno Bernard, plus connu sous le nom de Bernard of Hollywood, est le photographe des pin-up et du glamour. Il réalise des séances de photo-test dans son studio.
Photo Bruno Bernard. Courtesy In Focus Galerie. Cologne


 

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En 1950, pour le magazine «Life» qui ne publiera pas cette image, estimant que Marilyn n'est pas assez connue, et attendra 1953 pour la mettre en une.
Photo Edward-Clark. Courtesy In Focus Galerie. Cologne 


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En 1953.
Photo Bruno Bernard. Courtesy In Focus Galerie. Cologne 


 

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En 1954. Sur le tournage de «Sept Ans de réflexion» de Billy Wilder, où de nombreux photographes ont immortalisé la scène devenue mythique.
Photo Bruno Bernard. Courtesy In Focus Galerie. Cologne 


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A New York, en 1954.
Photo Elliott Erwitt. Courtesy In Focus Galerie. Cologne


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Avec son mari, Arthur Miller, en 1960. Eve Arnold, photographe de l'agence Magnum décédée en 2012, rencontre l'actrice en 1952.
Photo Eve Arnold. Courtesy In Focus Galerie. Cologne


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A Los Angeles, en 1960. Eve Arnold et Marilyn Monroe collaboreront plus de dix ans ensemble.
Photo Eve Arnold. Courtesy In Focus Galerie. Cologne 


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En 1962. George Barris est un des derniers photographes à shooter la star.
Photo George Barris. Courtesy In Focus Galerie - Cologne

10 octobre 2010

Libération 6/10/2010

libe_2010_10_06_coverLe journal Libération du mercredi 6 octobre 2010 consacre un article intérieur de deux pages à Marilyn Monroe pour la sortie du livre Fragments.
(visuel pages de Chris).

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07 octobre 2010

Marilyn mots à maux

Marilyn mots à maux

Article publié le 06/10/10
Par CLAIRE DEVARRIEUX
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n ligne sur liberation.fr 

Critique - Demain paraît simultanément dans une dizaine de pays européens «Fragments», un recueil des notes, textes et poèmes écrits par l’actrice. Le journal intime d’un cœur en vrac.

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Marilyn Monroe en décembre 1961.
(Len Steckler (PRNewsFoto/Eagle National Mint))

Marilyn Monroe
Fragments. Poèmes, écrits intimes, lettres

Edité par Stanley Buchthal et Bernard Comment. Préface d’Antonio Tabucchi. Traduit de l’anglais par Tiphaine Samoyault. Seuil, 270 pp., 29,80 €. En librairie demain.

On disposait déjà de la radiographie pulmonaire de Marilyn. Nous tenons désormais la radioscopie de son cerveau, de son âme. Depuis l’âge de 17 ans, en 1943, et jusqu’à 1962, l’année de sa mort, Marilyn Monroe a consigné de temps à autre ses émotions, ses sentiments, qui n’étaient pas gais, tenté de mettre au clair son état d’esprit, surtout quand elle se sentait «déprimée folle», voire «borderline». Les pages les plus étonnantes sont destinées à son psychanalyste, en mars 1961 : elle y raconte son séjour en hôpital psychiatrique, elle qui était obsédée par la folie des femmes de sa famille.

Fac-similé. La majeure partie de ces écrits date des années 50, quand Marilyn Monroe vient à New York. Qu’ils nous parviennent seulement aujourd’hui s’explique aisément. Le tout est revenu à Lee Strasberg, mentor et exécuteur testamentaire. Assez longtemps après la mort du directeur de l’Actors Studio (en 1982), l’épouse de ce dernier est tombée sur les papiers de Marilyn. Un ami, Stanley Buchthal, en a parlé à Bernard Comment, éditeur au Seuil, un soir, à Paris. Le résultat, édité par leurs soins, est un élégant album de textes, documents et photos. Il paraît simultanément dans une dizaine de pays, chez Feltrinelli en Italie, Seix Barral en Espagne, Fischer Verlag en Allemagne, rien que des maisons ultra-littéraires contactées par Bernard Comment. Fragments : le titre est bien trouvé. La star a le cœur en vrac.

Sur la page de gauche, la reproduction en fac-similé des notes manuscrites (ou des feuillets tapés à la machine). A droite, le texte anglais et la traduction. Les éditeurs ont mis en page le désordre des exclamations, des poèmes, des bouts d’auto-analyse. La traductrice, Tiphaine Samoyault, a patiemment décrypté les gribouillis. Marilyn Monroe, «une enfant radieuse» (son portrait par Truman Capote porte ce titre), est bourrée de complexes : «Je ne suis pas très maligne je pense.» Ou encore : «Les gens vont penser que je ne suis pas bonne, ou rire et me rabaisser, ou encore penser que je ne sais pas jouer.» Elle fait part de ses difficultés à se concentrer, à se rassembler. Strasberg l’aide à dominer sa peur. «Travailler (accomplir les tâches que je me suis fixées)/ Sur scène - je ne serai pas punie pour cela/ ni fouettée/ni menacée/ ni pas aimée/ ni envoyée en enfer pour être brûlée avec les méchants.» Elle a conscience des «problèmes et phobies qui viennent de mon passé». Elle pense que «l’enfance de chacun se rejoue tout le temps».

Marilyn Monroe est comme vous et moi, elle commence des cahiers qu’elle ne finit pas. Utilise le papier à en-tête des grands hôtels. Des agendas, des répertoires à la couverture en cuir, frappée de ses initiales, des carnets, noirs ou rouges. Elle est l’adolescente immortelle que le photographe Cecil Beaton avait vue en elle. Qui s’en va répétant : «Je suis seule. Je suis toujours seule/quoi qu’il arrive.» Mais qui fait des progrès : «Solitude - sois calme.» Elle a un fort sentiment de culpabilité, se sent «sous-humaine», doit combattre l’impression qu’elle joue un rôle. Quel genre d’homme est Arthur Miller, son mari, pour laisser traîner, ouvert, son propre journal ? Les éditeurs nous avertissent : elle «y découvre que le dramaturge est déçu par elle, qu’il a honte parfois de ses comportements, et qu’il doute de leur amour».

Trahison. Le livre de Marilyn Monroe est un bouleversant signal, un pêle-mêle bordélique, follement sympathique. Mais il n’est pas que ça. On sent son désir de faire le tri entre les mots bons pour la corbeille, et ceux qui pourraient être lus : «Seuls quelques fragments de nous/ toucheront un jour des fragments d’autrui.» On la voit gommer, barrer, afin de parvenir à l’expression la plus adéquate. On lit : «J’ai vu plein de jeunes marins solitaires qui paraissaient trop jeunes pour être aussi tristes. Ils me rappelaient de jeunes arbres frêles croissant dans la douleur.»

Il y a surtout de beaux poèmes. L’un d’eux est inspiré par Arthur, sans qu’on sache s’il a été écrit avant ou après la trahison : «La souffrance de sa nostalgie lorsqu’il regarde/ quelqu’un d’autre/ comme une insatisfaction ressentie depuis/ le jour de sa naissance/ Et moi, ma détresse implacable/devant la souffrance de sa nostalgie -/ lorsqu’il en regarde une autre et qu’il l’aime/comme une insatisfaction ressentie depuis/ le jour de sa naissance/ nous devons l’endurer/ moi encore plus tristement car je ne puis ressentir aucune joie.»

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«Une expérience assez forte, un peu totale»

«Une expérience assez forte, un peu totale»

Article publié le 06/10/10
en ligne sur liberation.fr 

Interview - Cotraductrice de James Joyce, Tiphaine Samoyault a travaillé sur «Fragments» :

La traduction des Fragments a été faite par Tiphaine Samoyault, qui est une des cotraductrices d’Ulysse, de James Joyce, et travaille actuellement sur une biographie de Roland Barthes.

Vous avez tout de suite accepté ce projet ?
Oui et non, j’étais un peu interloquée par la proposition. C’était comme si on me proposait de rencontrer quelqu’un d’ultracélèbre, d’ultra-auratique ; comme si on me disait : demain tu vas rencontrer Obama en tête-à-tête, parce que la traduction est quand même un tête-à-tête. Après, c’est devenu extrêmement fort de faire cela. Les choses très simples dont elle parle tout le temps, le rapport aux hommes… C’est étonnant, je traduisais des phrases que je venais de prononcer, ou inversement… mais c’est une expérience qui aurait été partagée par toute traductrice.

En dehors de ce que je fais pour la revue Poésie, j’ai une seule expérience importante de traduction, c’est Ulysse, de Joyce. C’est drôle, il y a dans Fragments cette célèbre photo de Marilyn lisant Ulysse. Il y a d’autres photos d’elle lisant, mais quand elle lit Arthur Miller, on voit que c’est une photo posée ; quand elle lit Whitman ou Joyce, elle lit vraiment.

Quelle est la particularité de cette traduction ?
Je travaillais sur un manuscrit non établi : au départ, j’ai eu une liasse qui correspondait à un premier déchiffrement fait par les éditeurs. Ensuite, tout a beaucoup bougé, la datation et l’ordre des textes, leur lecture même… Jusqu’à la fin, on a hésité sur la lecture de certains mots. Parfois, c’était lié à l’illisibilité de l’écriture - notamment les notes écrites sur le papier à en-tête de l’hôtel Waldorf, une époque où elle était très désespérée -, et parfois à son orthographe fantaisiste. Même si elle se perfectionne incroyablement avec les années, elle a quand même un anglais fragile.

Etre devant un texte complètement instable était très intéressant : cette instabilité correspond tellement à l’instabilité affective dont témoignent ces textes que cela rendait l’expérience assez forte, un peu totale.

J’ai trouvé qu’il y avait là une vérité profonde : même dans le côté solaire de Marylin, même dans sa beauté, sa lumière, il y a quelque chose d’instable.

Comment avez-vous travaillé sur ces textes ?
Le premier, une note qu’elle a écrite à 17 ans, est dans un anglais vraiment très hésitant. Après, quand on voit tout le travail qu’elle fait sur la langue, le souci qu’elle a de bien parler et bien écrire l’anglais, de chercher les nuances, fait que, dans la traduction, je n’ai pas reporté toutes les hésitations de la première note.

Par ailleurs, selon l’état dans lequel elle est, sa graphie change beaucoup, c’est très troublant parce qu’au bout d’un moment, il suffit de voir une page pour savoir comment elle est. Mais c’est aussi sensible pour le lecteur attentif.

Parmi les textes que j’aime le mieux, il y a ce poème magnifique, «J’ai quitté ma maison verte en bois brut…», et j’adore évidemment celui sur les ponts, que je trouve très puissant, très elliptique. Et aussi la longue lettre au docteur Greenson, très articulée, très belle. On voit bien comment entre la première note, écrite dans une très grande inquiétude liée à une probable infidélité de son mari, et cette lettre-ci, elle a acquis une maîtrise. Cela ne la rend pas forcément plus heureuse, mais elle a une maîtrise de son expression, même dans les moments incontrôlables. Cette aptitude à l’auto-éducation m’a beaucoup touchée. Elle a été aidée par des gens qu’elle a rencontrés, mais elle a su les rencontrer.

En même temps que cette traduction, vous étiez en train d’écrire la biographie de Barthes…
J’ai commencé ce travail sur Barthes il y a un an et demi. Mais je n’étais pas dans les deux manuscrits et je n’avais pas les deux graphies dans la tête en même temps. Dans les deux expériences, il y a quelque chose de très intime. On sort d’un rapport au texte pour entrer dans un rapport de grande proximité avec les êtres, qui passe par le rapport très concret au papier, aux écritures, aux encres…

Après, ce qui est étonnant chez Barthes, c’est que cet esprit si articulé, éduqué - suréduqué, même -, qui a une maîtrise totale de la langue, cède progressivement, il est attiré par la non-maîtrise. On le voit bien dans ses derniers cours, ses derniers textes, la façon dont il entre dans le discontinu. Avec Marilyn, c’est un peu l’inverse. On a un texte discontinu par défaut, et une quête progressive de la maîtrise.

Finalement, qu’est-ce que cette traduction représente pour vous ?
Au départ, je ne savais pas à quoi m’attendre, j’aurais pu avoir des petites lettres, cela aurait pu être plus anodin. Je me disais que ce n’est pas très sérieux, comme s’il y avait un décalage avec ce que je suis. Et, en cours de route, c’est devenu une expérience très forte. J’ai trouvé qu’il y avait, à la fois dans ce qu’elle écrit et dans la façon dont ce texte nous arrive, quelque chose de puissant, qu’on ne peut posséder complètement, qui est de l’ordre de l’instabilité, de la fragilité dans l’écriture, mais aussi l’inachèvement. Au bout du compte, j’ai été très fière et très touchée d’avoir fait ça.

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