Fiche du film "Love Happy"
Love Happy |
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Aux USA : Love Happy |
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-- reste de la distribution non créditée, par ordre alphabétique: |
Synopsis Harpo, un artiste rêveur et gentil, est aussi un kleptomane invétéré. Un jour, pour nourrir ses amis comédiens, alors qu'il vole tranquillement les clients d'une épicerie, il assiste à une livraison de boîtes de sardines. Il suit les livreurs dans la réserve du magasin et en profite largement pour se servir. Dans sa "récolte", Harpo ignore qu'il a prit une boîte de sardines où un collier en diamants d'une valeur d'un million de dollars y a été dissimulé. Les diamants appartenant aux Romanoff, ils lancent la police aux trousses d'Harpo pour récupérer leur bien. Mais Harpo et ses amis sont aussi poursuivis par Sam Grunion, un détective engagé par les Romanoff, et la cupide Madame Egilichi qui pour récupérer les pierres précieuses, fait enlever et torturer Harpo. Harpo, a dreamy and kind artist, is also an inveterate kleptomaniac. One day, to feed his actor friends, while quietly stealing customers from a grocery store, he attends a delivery of cans of sardines. He follows the delivery people in the reserve of the store and takes advantage of it to help himself. In his "harvest", Harpo is unaware that he took a can of sardines where a diamond necklace worth a million dollars was concealed there. The diamonds belonging to the Romanoffs, they launch the police on Harpo's heels to recover their property. But Harpo and his friends are also pursued by Sam Grunion, a detective hired by the Romanoffs, and the greedy Madame Egilichi who, in order to recover the precious stones, has Harpo kidnapped and tortured. |
DVD
- sur le blog: Love Happy en DVD et VHS
Sur le web:
- fiche sur imdb (en anglais)
- infos sur le film sur wikipedia (en français)
- fiche film sur gloubik (en français)
- le film sur DVD toile (en français)
- le site dédié aux Marx Brothers (en anglais)
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Autour du film "Love Happy"
La pêche au trésor
Secrets de tournage ... et anecdotes
The Secrets of filming ... and anecdotes
Genèse
Genesis
A l'origine, le film a été initié par Harpo Marx, qui souhaite se distancer de ses frères, à travers un film qui lui permettrait de se lancer par la suite en solo. Harpo suggère plusieurs titres pour son histoire (The Sidewalk -"Le trottoir" en français-, puis Sidewalk of New York, Diamonds in the Sidewalk et Diamonds in the Pavement - "Diamants dans le pavé" en français), confiant le scénario à Ben Hecht assisté du spécialiste en matière de gags, Frank Tashlin. Le projet faisant grand bruit, il attire Leo MacCarey comme potentiel réalisateur (il a déjà dirigé les Marx Brothers en 1933). Néanmoins, ils rencontrent des difficultés pour le financement et Tashlin, Hecht et Harpo reportent la faute au producteur Lester Cowan qui, pour eux, avait présenté un financement moins important aux studios pour être concrétisé. Dans une interview ultérieure, Tashlin racontera que Ben Hecht avait développé l'histoire originale autour de Harpo Marx, mais que le film "ne s'est jamais déroulé comme prévu... à cause d'un horrible producteur du nom de Lester Cowan qui l'a bâclé."
Le script original se retrouve réduit à néant et Ben Hecht se retire du projet qui se poursuit malgré tout à travers divers remaniements intitulés de plusieurs titres de travail provisoires: Blondes Up, Blonde Heaven et Hearts and Diamonds - pour finalement devenir Love Happy. Le scénariste Mac Benoff rejoint l'écriture aux côtés de Frank Tashlin, pour recadrer l'histoire et une narration qui tourne désormais aussi autour de Groucho Marx qui, avec Chico Marx, ont accepté de tourner le film pour soutenir leur frère Harpo qui souhaite désespérément mener à terme son projet de rêve (Chico ayant aussi besoin d'argent pour rembourser des dettes de jeu).
Ben Hecht étant boycotté au Royaume-Uni (à cause de sa critique ouverte de l'occupation britannique en Palestine), le film sera interdit au Royaume-Uni jusqu'en 1952, imposant souvent à Hecht à devoir travailler sans être crédité. Dans un article de presse du 18 octobre 1948, le représentant de l'Artists Alliance, Robert Armstrong, a répondu à une demande de renseignements sur la participation de Hecht au film Love Happy en déclarant que neuf scénaristes différents avaient travaillé sur le scénario (outre Harpo Marx, Ben Hecht, Frank Tashlin et Mac Benoff, sont aussi intervenus William Alland, Harry d'Abbadie d'Arrast et Ann Ronell) - seuls Tashlin et Benoff seront crédités au générique.
Originally, the film was initiated by Harpo Marx, who wanted to distance himself from his brothers, through a film that would allow him to later go solo. Harpo suggests several titles for his story (The Sidewalk, then Sidewalk of New York, Diamonds in the Sidewalk and Diamonds in the Pavement), giving the scenario to Ben Hecht assisted by the specialist in gags, Frank Tashlin. The project making a lot of noise, it attracts Leo MacCarey as a potential director (he already directed the Marx Brothers in 1933). Nevertheless, they ran into difficulties with funding and Tashlin, Hecht and Harpo blamed producer Lester Cowan who, for them, had presented smaller funding to the studios to materialize. In a later interview, Tashlin will relate that Ben Hecht had developed the original story around Harpo Marx, but that the film "never came out the way it was planned...because of a dreadful producer by the name of Lester Cowan who botched it up."
The original script was scrapped and Ben Hecht withdrew from the project which continued regardless through various titled redesigns of several working titles: Blondes Up, Blonde Heaven and Hearts and Diamonds - eventually becoming Love Happy. Screenwriter Mac Benoff joins the writing alongside Frank Tashlin, to reframe the story and a narration that now also revolves around Groucho Marx who, along with Chico Marx, have agreed to shoot the film to support their brother Harpo who is desperate to complete his dream project (Chico also needing money to pay off gambling debts).
Ben Hecht being boycotted in the UK (because of his open criticism of the British occupation of Palestine), the film was banned in the UK until 1952, often requiring Hecht to work without being credited. In a press article published in October 18, 1948, Artists Alliance representative Robert Armstrong responded to an inquiry about Hecht's participation in the film by saying that nine different writers had worked on the script (besides Harpo Marx, Ben Hecht, Frank Tashlin and Mac Benoff, there are also William Alland, Harry d'Abbadie d'Arrast and Ann Ronell who intervened) - only Tashlin and Benoff will be credited.
Harpo Marx / Ben Hecht / Frank Tashlin / Mac Benoff
Ces aléas d'écriture et de financement ont perduré un certain temps et démontrent les difficultés rencontrées alors que le film n'était qu'à l'état de projet. Par ailleurs, c'est aussi à travers les correspondances épistolaires de Groucho Marx que l'on peut comprendre l'embourbement du projet et le choix progressif d'intégrer les autres frères Marx au film: dès le 20 juin 1947 (le tournage débutera plus d'un an après), Groucho écrit à sa fille Miriam où il mentionne un film que Ben Hecht écrivait pour Harpo et Chico. Une autre lettre (du 25 septembre 1947) mentionne le rôle d'invité de Groucho en tant que simple narrateur. Puis sa lettre du 18 octobre 1947 parle encore du film, le décrivant comme l'histoire que Hecht "a écrite pour Harpo, et finalement Chico y est inséré, puis je me suis soudainement retrouvé dedans pendant un bref instant". Au départ devant faire une minime apparition, le personnage interprété par Groucho s'étoffe tellement qu'il en devient un rôle à part entière, ouvrant et fermant le film. Lester Cowan n'a pas respecté l'accord initial décidé avec les frères Marx: le film ne devait s'articuler qu'autour du personnage de Harpo, mais Cowan est parvenu à faire intégrer petit à petit les autres frères Marx, présentant ainsi le film comme "un film des frères Marx", ce qui était contraire à l'accord initial.
These writing and financing hazards lasted for some time and demonstrate the difficulties encountered when the film was only in the planning stage. Moreover, it is also through Groucho Marx's correspondence that we can understand the bogging down of the project and the progressive choice to integrate the other Marx brothers into the film: from June 20, 1947 (filming will begin more than a year later), Groucho writes to his daughter Miriam where he mentions a film that Ben Hecht was writing for Harpo and Chico. Another letter (from September 25) mentions Groucho's guest role as a simply narrator. Then his letter of October 18, 1947 speaks again of the film, describing it as the story that Hecht "wrote for Harpo, and finally Chico got in it, and then I suddenly found myself in it for a brief bit." Initially having to make a small appearance, the character played by Groucho expands so much that it becomes a role in its own right,opening and closing the movie. Lester Cowan did not respect the initial agreement decided with the Marx brothers: the film was to revolve only around the character of Harpo, but Cowan managed to integrate the other Marx brothers little by little, thus presenting the film as "a Marx Brothers movie", which was contrary to the original agreement.
David Miller, Harpo Marx & Ben Hecht / Lester Cowan & Mary Pickford
Pour palier au budget du financement, le producteur Lester Cowan a l'idée d'introduire ce qu'on appelle aujourd'hui du "placement de produit" dans le film, ce qui était totalement inédit pour l'époque et qui lui sera reproché dans la presse (cf l'article du Harrison's report du 17 septembre 1949: Les critiques sur "Love Happy" ). C'est ainsi qu'un espace publicitaire est proposé, à travers les enseignes au néon sur le toit qui servaient de décor à la fin du film, faisant de la pub pour les montres Bulova et les cigarettes Kool.
La grande actrice du muet Mary Pickford, l'une des fondatrices de la société de production United Artists (créé en 1919 par Charlie Chaplin, Douglas Fairbanks, Mary Pickford et D. W. Griffith), rejoint le projet en tant que productrice (il s'agira du dernier film qu'elle produira). Et c'est finalement David Miller qui est en charge de la réalisation du film.
Lester Cowan travaille aussi en famille: il se fait assister de son frère Bob Cowan en tant que directeur de casting, et sa femme Ann Ronnell compose le thème musical. Cowan prend néanmoins une place bien trop importante dans la fabrication du film et sort largement de son rôle de producteur. Un article du magazine The Salt Lake Tribune explique en détail le rôle joué par Cowan sur le tournage du film: réunion de travail autour de l'écriture du film avec Harpo Marx et Ben Hecht, direction des acteurs sur le tournage, il tient aussi ces propos: "Je fais le montage tous les soirs. Si je n'aime pas une scène, je la fais refaire tout de suite", se subsituant ainsi au rôle de réalisateur.
To compensate for the financing budget, the producer Lester Cowan has the idea of introducing what is now called "product placement" in the film, which was completely new for the time and who will be reproached to him in the press. This is how an advertising space is offered, through the neon signs on the roof that served as the backdrop at the end of the film, advertising Bulova watches and Kool cigarettes.
The great silent actress Mary Pickford, one of the founders of the production company United Artists (created in 1919 by Charlie Chaplin, Douglas Fairbanks, Mary Pickford and D. W. Griffith), joins the project as producer (this will be the last film she will produce).
It's finally David Miller who is in charge of the realization of the film.
Lester Cowan also works with his family: he is assisted by his brother Bob as casting director, and his wife Ann Ronnell composes the musical theme. Cowan takes nethertheless a place too important in the making of the film and goes far beyond his role as producer. An article from The Salt Lake Tribune magazine explains in detail the role played by Cowan on the set of the film: working meeting around the writing of the film with Harpo Marx and Ben Hecht, directing the actors on the set, he also says: "I cut my films every night. If I don't like a scene, I re-do it right away", thus replacing the role of a director.
The Salt Lake Tribune, 09/01/1949
Le résultat final, malgré une critique positive du New York Times et d'autres critiques majeures, restera une grande déception pour Harpo jusqu'à la fin de sa vie. Alors que le film devait permettre à Harpo de se démarquer, c'est finalement Groucho, qui joue le rôle du détective privé, qui se distinguera dans le film.
Love Happy est le dernier film qui réunit les trois frères Groucho, Chico et Harpo Marx, bien qu'ils n'ont jamais une seule scène les réunissant tous les trois. On les reverra ensemble encore une fois, dans L'Histoire de l'humanité, sorti en 1957, n'y faisant que des apparitions.
Quand le film sera édité en DVD, la durée est plus longue (91 min) que la version originale (85 min), incluant ainsi plusieurs scènes qui étaient restées jusqu'alors inédites.
The final result, despite positive reviews from The New York Times and other major critics, would remain a great disappointment for Harpo for the rest of his life. While the film was to allow Harpo to stand out, it is ultimately Groucho, who plays the role of the private detective, who will stand out in the film.
Love Happy is the last film that brings together the three brothers, Groucho, Chico and Harpo Marx, although they never have a single scene bringing them all together. We will see them together again, in The Story of Mankind, released in 1957, only making cameo apperances there.
When the film will be released on DVD, the duration is longer (91 min) than the original version (85 min), thus including several scenes which had remained unpublished until then.
Rôle de Marilyn
Role of Marilyn
Plusieurs versions et hypothèses ainsi que diverses dates existent sur les raisons pour lesquelles Marilyn aurait décroché le rôle:
Several versions and hypotheses as well as various dates exist on the reasons why Marilyn would have landed the role:
- 1ère hypothèse: C'est Johnny Hyde, l'impresario et amant de Marilyn, qui l'aurait présenté au producteur Lester Cowan, au moment où il travaillait comme co-producteur avec Mary Pickford sur une comédie qui devait relancer la carrière des Marx Brothers. Le réalisateur cherchait une blonde pour une courte séquence avec Groucho. Hyde aurait organisé une audition et c'est ainsi que Marilyn aurait été engagée. (cf "Marilyn Monroe la biographie" de Donald Spoto et "Marilyn Monroe, Private and Undisclosed" de Michelle Morgan qui situe l'événement au début de l'année 1949).
- 1st hypothesis: It was Johnny Hyde, the impresario and lover of Marilyn, who would have introduced her to producer Lester Cowan, when he was working as co-producer with Mary Pickford on a comedy that was to relaunch the career of the Marxes Brothers. The director was looking for a blonde for a short sequence with Groucho. Hyde would have organized an audition and that's how Marilyn would have been hired. (cf "Marilyn Monroe the biography" by Donald Spoto and "Marilyn Monroe, Private and Undisclosed" by Michelle Morgan which places the event at the beginning of the year 1949).
- 2ème hypothèse: C'est au drugstore Schwab au printemps 1949 que Marilyn aurait entendu par hasard qu'on recherchait une jolie fille pour le prochain film des Marx Brothers, conduisant à deux versions:
. Elle aurait soit contacté Lester Cowan et lui aurait dit: "J'ai appris que vous cherchiez une blonde sexy pour jouer avec les frères Marx. Aimeriez-vous me rencontrer ? Je suis blonde et je suis sexy." Puis une audition aurait été organisée soit par Harry Lipton (son agent en 1946 et 1947) ou Louis Shurr ou John Carroll (qui devient une sorte de manager avec sa femme Lucille Ryman entre 1947 et 1949; acteur, Carroll avait tourné dans un film des Marx Brothers Go West en 1940) ou encore Johnny Hyde (son agent à partir de 1949) (cf "Marilyn sa vie en images" de Martin Howard et "Marilyn Monroe L'Encyclopédie" d'Adam Victor);
. Ou elle aurait contacté directement les frères Marx et Groucho lui aurait fait ainsi passer l'audition en lui demandant de marcher. (cf "Les vies secrètes de Marilyn Monroe" d'Anthony Summers, et la période de début 1949 est référencée dans "Marilyn Monroe et les caméras").
- 2nd hypothesis: It was at the Schwab drugstore in the spring of 1949 that Marilyn would have heard by chance that a pretty girl was being sought for the next Marx Brothers film, leading to two versions:
. She allegedly either contacted Lester Cowan and said, "I heard you were looking for a sexy blonde to play with the Marx Brothers. Would you like to meet me? I'm blonde and I'm sexy." Then an audition would have been organized by Harry Lipton (her agent in 1946 and 1947) or Louis Shurr or John Carroll (who became a kind of manager with his wife Lucille Ryman between 1947 and 1949; actor, Carroll had starred in a Marx Brothers film Go West in 1940) or even Johnny Hyde (his agent from 1949)- (cf "Marilyn her life in pictures" by Martin Howard);
. Or she would have contacted the Marx brothers directly and Groucho would have made her pass the audition and asked her to walk. (cf "The Secret Lives of Marilyn Monroe" by Anthony Summers, and the early 1949 period is referenced in "Marilyn Monroe and the Cameras").
- La version de Marilyn: Marilyn racontera les circonstances qui l'ont amené à se retrouver à tourner dans le film (via des entretiens accordés à Ben Hecht en 1954 qui seront publées dans "Confessions inachevées"): "Quelqu'un que j'ai rencontré à un comptoir d'un snack m'a dit qu'on faisait de nouvelles prises de vues d'un film intitulé "Love Happy" et qu'on avait besoin d'une fille pour un petit rôle. Harpo et Groucho Marx étaient dans le film. Sur le plateau, je suis allée trouver le producteur aux commandes, Lester Cowan. Il m'a présenté Groucho et Harpo. (...) Ils m'ont regardé comme si j'étais une pâtisserie française. "C'est la jeune femme pour la scène du bureau", a déclaré M. Cowan. Groucho me regarda d'un air pensif: "Pouvez-vous marcher ?" m'a-t-il demandé. J'ai hoché la tête. "Ce rôle", a déclaré Groucho, "exige d'une jeune femme qui, en marchant à côté de moi, puisse éveiller ma libido âgée et à faire sortir de la fumée de mes oreilles." Harpo klaxonna du bout de sa canne et me sourit. J'ai marché comme Groucho le voulait. "Extrêmement bien fait", commenta-t-il, épanoui. Harpo a klaxonné trois fois et a donné un coup de sifflet perçant. "C'est Mae West, Theda Bara et Bo-Peep réunies", a déclaré Groucho. "Nous tournons la scène demain matin. Venez tôt. Et n'allez pas vous aventurer dans des quartiers non surveillés par la police", a déclaré Harpo. Je jouais le lendemain. Groucho me dirigeait."
Dans un entretien accordé à Immogene Collins (pour le magazine Modern Screen de novembre 1952), elle racontera que c'est en allant à Beverly Hills chez Doc Shurr (Louis Shurr, son agent qui représentait aussi Bob Hope et était au courant de tous les potins), que ce dernier lui appris que les frères Marx faisaient passer un casting et il l'envoya voir Groucho Marx.
- The Marilyn's version: Marilyn will recount the circumstances that led her to find herself shooting in the film (via interviews granted to Ben Hecht in 1954 which will be published in "My Story"): "Someone I met at a lunch counter, told me they were making retakes on a movie called "Love Happy" and needed a girl for a bit part. Harpo and Groucho Marx were in the movie. I went on the set and found the producer, Lester Cowan, in charge. He introduced me to Groucho and Harpo. (...) They both smiled at me as if I were a piece of French pastry. "This is the young lady for the office scene," said Mr. Gowan. Groucho stared thoughtfully at me. "Can you walk ?" he demanded. I nodded. "This role," said Groucho, "calls for a young lady who can walk by me in such a manner as to arouse my elderly libido and cause smoke to issue from my ears." Harpo honked a horn at the end of his cane and grinned at me. I walked the way Groucho wanted. "Exceedingly well done," he beamed. Harpo honked three times and blew a piercing whistle. "It's Mae West, Theda Bara, and Bo-Peep rolled into one," said Groucho. "We shoot the scene tomorrow morning. Be early." "And don't do any walking in any unpoliced areas," said Harpo."
In an interview given to Immogene Collins (for Modern Screen magazine in November 1952), she recounted that it was while going to Beverly Hills to Doc Shurr's (Louis Shurr, his agent who also represented Bob Hope and was aware of all the gossip), that the latter told her that the Marx brothers were having a casting and he sent her to see Groucho Marx.
Schwab's Pharmacy (Drugstore) 8024 Sunset Boulevard, Hollywood
- La vérité: C'est sans doute par hasard, alors qu'elle se trouve au comptoir du drugstore Schwab (lieu fréquenté par les acteurs et producteurs) fin octobre 1948 que Marilyn Monroe apprend qu'on recherche une jolie fille pour le prochain film des Marx Brothers. Elle se rend chez l'agent Louis Shurr (à cette époque, elle ne connaissait pas encore Johnny Hyde) qui aurait ainsi contacté le producteur Lester Cowan pour qu'il puisse la recevoir dans les studios. Il semble qu'après son entrevue avec Cowan, elle se soit entraînée plusieurs jours avec sa coach Natasha Lytess pour adopter cette fameuse démarche d'ondulation du corps qu'elle exécutera dans la scène du film. Cowan la recontacte donc quelques jours après pour passer une audition.
- The truth: It is probably by chance, while she is at the counter of the Schwab drugstore (a popular hangout for movie actors and producers) at the end of October 1948 that Marilyn Monroe learns that a pretty girl is being sought for the next Marx Brothers film. She goes to the agent Louis Shurr (at that time, she didn't yet know Johnny Hyde) who would have contacted the producer Lester Cowan so that he could receive her in the studios. It seems that after her meeting with Cowan, she trained for several days with her coach Natasha Lytess to adopt this famous body undulation gait that she will perform in the scene of the film. Cowan therefore contacted her a few days later to audition.
Mae West / Theda Bara / Bo-Peep
- L'audition: Lester Cowan a selectionné trois candidates, dont Marilyn, pour passer l'audition devant Groucho Marx qui demande à chacune d'entre elles de faire quelque pas sous ses yeux. Groucho leur aurait dit: "Il me faut pour ce rôle, une jeune femme qui, en marchant devant moi, soit capable de réveiller ma libido déclinante et de me faire sortir de la fumée par les oreilles." Marilyn a été la seule à laquelle Groucho lui a demandé de recommencer et lui aurait chuchoté à l'oreillé: "Tu as le plus joli cul de la profession." Elle dira que "c'était un compliment et non une grossièreté". C'est à ce moment que Groucho aurait qualifié Marilyn de "Mae West, Theda Bara et Bo-Peep tout ça roulé ensemble", une citation qui sera reprise dans la presse et bon nombre de livres consacrés à Marilyn (nb: l'actrice blonde platine Mae West reste un sex-symbol des années 1930s, avec un franc-parler et une certaine gouaille qui lui ont permi d'être populaire auprès du public; l'actrice brune Theda Bara est l'une des premières vamps très populaire du cinéma muet; Bo-Peep est un personnage de fiction, une jeune et jolie bergère sortie d'une comptine pour enfants). Groucho étant immédiatement séduit par Marilyn, il aurait alors demandé au producteur Lester Cowan: "Comment avez-vous pu choisir quelqu'un d'autre que cette dernière ?" Le rôle initial devait être une simple figuration sans dialogue, mais Groucho est tellement impressionné qu'il décide d'écrire un peu de texte pour Marilyn (deux lignes de texte).
- The audition: Lester Cowan has selected three candidates, including Marilyn, to pass the audition in front of Groucho Marx who asks each of them to take a few steps under his eyes. Groucho reportedly told them, "I need for this role a young lady who can walk by me in such a manner as to arouse my elderly libido and cause smoke to issue from my ears." Marilyn was the only one Groucho asked her to do it again and allegedly whispered in her ear: "You have the prettiest ass in the business." She will say that "it was a compliment and not a rudeness". It was at this time that Groucho would have called Marilyn as "Mae West, Theda Bara, and Bo Peep all rolled into one!", a quote that would be used in the press and in a number of books devoted to Marilyn (nb: the actress platinum blonde Mae West remains a sex symbol of the 1930s, with an outspoken and bantering quality that made her popular with the public; brunette actress Theda Bara is one of the first popular vamps of the silent cinema; Bo-Peep is a fictional character, a young and pretty shepherdess from a children's nursery rhyme). Groucho being immediately seduced by Marilyn, he would then have asked the producer Lester Cowan: "How can you take anybody except that last girl ?" The initial role was to be a simple figuration without dialogue, but Groucho is so impressed that he decides to write a little text for Marilyn (two lines of text).
- VIDEO extrait de Groucho Marx au Today Show du 08/11/1962 -
- Le tournage: C'est sans doute à l'issue de l'audition qu'elle signe le contrat le 25 octobre 1948, pour tourner la scène le lendemain à cinq heures. Groucho a affirmé que la robe de Marilyn était si décolletée qu'il en a oublié le dialogue.
Le tournage de sa scène ne dure qu'une demie journée pour laquelle Marilyn aurait perçu la somme de 500 Dollars plus un cachet supplémentaire de 300 Dollars pour les portraits publicitaires pris en studio (Groucho Marx dira qu'elle a touché 100 Dollars ainsi qu'un extra de 25 Dollars pour poser pour des photos publicitaires dans une station service juste après sa scène -cf son interview dans le Today Show de 1962). Elle dépensera une bonne partie de la somme pour faire des cadeaux à la famille Karger, dont une montre en or à Fred qu'elle achète à crédit et des cadeaux au couple Carroll. Après le tournage, elle se retrouvera à nouveau au chômage.
Le réalisateur David Miller évoquera Marilyn dans des termes peu élogieux lors d'une interview retrospective sur sa carrière: "Ilona Massey était notre blonde, mais nous avions aussi besoin d'une idiote. Marilyn est entrée pour une entrevue et Groucho a crié: "Vous êtes embauchée." Elle ne riait jamais à aucune de ses blagues, ce qui signifiait que nous pouvions tout faire dès la première prise. Il était profondément épris d'elle. (...) Elle avait 23 ans, avait les ongles sales, ne se lavait jamais et donc son cou était sale. Elle avait l'air perplexe et ça coinçait. Elle exsudait juste le sex-appeal."
- The shooting: It was probably after the audition that she signed the contract on October 25, 1948, to shoot the scene the next day at five o'clock. Groucho claimed that Marilyn's dress was so low-cut that he forgot the dialogue.
The filming of her scene lasts only half a day for which Marilyn would have received the sum of 500 Dollars plus an additional fee of 300 Dollars for publicity portraits taken in the studio (Groucho Marx will say that she received 100 Dollars as well as an extra 25 Dollars to pose for publicity photos in a gas station just after her scene -cf his interview in the Today Show of 1962). She will spend a good part of the sum on gifts for the Karger family, including a gold watch for Fred which she buys on credit and gifts for the Carroll couple. After the shooting, she will again find herself unemployed.
The director David Miller will evoke Marilyn in not very flattering terms during a retrospective interview about his career: "Ilona Massey was our blonde, but we needed a dumb one, too. Marilyn walked in for an interview and Groucho shouted, “You’re hired.” She never laughed at any of his jokes, which meant we could do everything on the first take. He was mightily smitten with her. (...) She was 23, had dirty fingernails, never washed, so her neck was dirty. She looked bewildered and that stuck. She just oozed sex appeal."
Portraits publicitaires de Groucho Marx & Marilyn Monroe
Lester Cowan lui fait la promesse de la prendre sous contrat. Là encore, Marilyn racontera (extrait de "Confessions inachevées"): "Ce n'était guère plus que de la figuration, mais M. Cowan, le producteur, a dit que j'avais l'étoffe d'une star et qu'il allait faire quelque chose à ce sujet. Quand on est fauchée et inconnue et qu'un homme vous dit cela, il devient un génie à vos yeux. Mais il ne s'est rien passé pendant une semaine. Puis un matin, j'ai trouvé mon nom dans le titre d'une colonne de potins sur les films d'Hollywood. J'étais tellement excitée que j'en suis tombée du lit. Le titre disait que Lester Cowan m'avait mise sous contrat pour jouer dans un prochain film."
Lester Cowan promises to take her under contract. Again, Marilyn will tell (excerpt from "My Story"): "It was hardly more than a walk-on, but Mr. Cowan, the producer, said I had the makings of a star and that he was going to do something about it. When you're broke and a nobody and a man tells you that, he becomes a genius in your eyes. But nothing happened for a week. Then one morning I found my name in the headline of a Hollywood movie-gossip column. I was so excited I fell out of bed. The headline said Lester Cowan had put me under contract to star in a forthcoming movie."
- Cet article de presse dont fait référence Marilyn a été écrit par la commère à potins Louella Parsons, dans l'une de ses colonnes parue le 13 novembre 1948 (Los Angeles Examiner): "Marilyn Monroe, qui, je l'ai dit il y a presque un an après l'avoir rencontrée un soir lors d'un dîner, va avoir une chance de prouver sa perspective. Lester Cowan m'a dit qu'il lui a signé un contrat à long terme après qu'elle ait fait "Love Happy" avec le clan Marx. "Elle se démarque comme une lumière", a déclaré Lester. Puis il a poursuivi en me parlant de Marilyn qui est née en Californie, et orpheline, et qui a été pupille de la nation pendant 18 ans. "Je crois", a-t-il dit, "qu'elle n'ira jamais à Hollywood, parce qu'elle est reconnaissante pour toute la chance qui se présente à elle." Son prochain rôle dans "Le client a toujours raison" lui donne une excellente chance, et nous la surveillerons tous et espérons que tout ce que Lester croit d'elle sera vrai."
- This press article Marilyn refers to was written by gossip Louella Parsons, in one of her columns published on November 13, 1948 (Los Angeles Examiner): "Marilyn Monroe, who, I said almost a year ago after meeting her at a dinner one night, is going to get a chance to prove its prospect. Lester Cowan tells me he signed her on a long-term contract after she made "Love Happy" with the Marx clan. "She stands out like a light," Lester said. Then he went on to tell me about Marilyn who was born in California, and orphaned, and was a ward of a state for 18 years. "I believe," he said, "That she will never 'go Hollywood", because she's grateful for all the good luck that comes her way." Her next role "The Customer's Always Right" gives her an excellent chance, and we will all watch for her and hope that all the things Lester believes of her will be true."
En fait, Cowan ne lui fait pas signer de contrat, mais il l'utilisera pour faire la publicité du film: "Je lui ai dit que j'avais lu pour le contrat. J'ai même suggéré que je reçoive cent dollars par semaine. "Nous verrons," répondit M. Cowan. "Rentrez chez vous et attendez d'avoir de mes nouvelles. Je vous contacterai". Il a tenu parole et m'a contacté. Il ne pouvait pas encore m'utiliser comme une star. Mais il aimerait m'engager pour exploiter le film 'Love Happy'".
In fact, Cowan didn't sign her to a contract, but he will use her to advertise the film: "I told him I'd read about getting a contract. I even suggested I get a hundred dollars a week. "We'll see," Mr. Cowan replied. "Just go home and wait till you hear from me. I'll send for you."
He kept his word and sent for me. He wasn't ready to use me as a star. But he would like to engage me to exploit the movie "Love Happy."
Rôle de Marilyn: Bien que sa scène ne dure que 40 secondes dans le film, elle est tout de même mentionnée à part dans le générique du film avec cette petite phrase: "and Introducing (...) Marilyn Monroe".
Role of Marilyn: Although her scene only lasts 40 seconds in the film, she is still mentioned separately in the credits of the film with this little sentence: "and Introducing (...) Marilyn Monroe".
Itinéraire d'un film et tournée promo
Film itinerary and Tour promo
- La production a débuté à la mi-juillet 1948 et bien que les registres indiquent une fin de production au 10 septembre 1948, le nombre de jours de tournage est resté fixe jusqu'au 20 août 1948. Le tournage se situe à Los Angeles: d'abord dans des studios loués à la RKO (3 500 Dollars par jour) puis au General Service Studios - 1040 N. Las Palmas à Hollywood; mais des scènes en extérieur sont aussi tournées à New York. Des prises seront faites et ajoutées fin octobre et début novembre 1948 dans les studios de Los Angeles, correspondant notamment à la scène tournée par Marilyn.
Production begin in mid-July 1948 and although the records indicate an end of production on September 10, 1948, the number of shooting days remained fixed until August 20, 1948. Filming took place in Los Angeles: first in studios rented from the RKO (3,500 Dollars a day) then at General Service Studios - 1040 N. Las Palmas in Hollywood; but outdoor scenes are also shot in New York. Takes will be made and added at the end of October and beginning of November 1948 in the Los Angeles studios, corresponding in particular to the scene shot by Marilyn.
- Début septembre 1948: Dans les rubriques news cinéma de la presse, les chroniqueurs parlent du film; Louella Parsons ne semble pas très bien renseignée, elle indique dans sa colonne du 05 septembre que le film porte le titre de "The Customer is always Right" (en français: "Le client a toujours raison"); tandis que d'autres articles indiquent dès le 03 septembre que le titre de "Blondes Up" a été modifiée en "Love Happy"; et bien que le tournage soit presque fini, des scènes avec Groucho Marx doivent encore être tournées.
Beginning of September 1948: In the cinema news sections of the press, the columnists talk about the film; Louella Parsons doesn't seem very well informed, she indicates in her column of September 05 that the film bears the title of "The Customer is always Right"; while other articles indicate from September 03 that the title of "Blondes Up" has been changed to "Love Happy"; and although filming is almost done, scenes with Groucho Marx have yet to be shot.
1/ The Fort Worth Star Telegram du 05/09/1948, article de Louella Parsons
2/ The Evening News du 03/09/1948
3/ The Bakersfield Californian du 25/09/1948
- 25 octobre 1948: Marilyn passe l'audition. Elle est selectionnée et signe le contrat pour sa demie journée de tournage (l'annonce est publiée dans la presse dès le lendemain).
October 25, 1948: Marilyn passes the audition. She is selected and signs the contract for her half day of filming (the news is published in the press the next day).
The Los Angeles Evening Citizen New du 26/10/1948
- Début novembre 1948: Marilyn tourne sa scène. Le tournage se déroule en une après-midi.
Beginning of November 1948: Marilyn shoots her scene. Filming takes place in one afternoon.
- 13 novembre 1948: Louella Parsons annonce dans la presse que Marilyn a signé un contrat avec Lester Cowan. N'étant pas au courant, Marilyn se rend au bureau de Cowan, qui lui promet de la rappeler. Une semaine après, il l'informe vouloir l'engager pour faire la promotion du film.
November 13, 1948: Louella Parsons announces in the press that Marilyn has signed a contract with Lester Cowan. Not being aware, Marilyn goes to Cowan's office, who promises to call her back. A week later, he informs her that he wants to hire her to promote the film.
- Début 1949 (vers février) - Marilyn pose pour les portraits publicitaires du film pour lesquels elle est payée 300 Dollars. Cowan utilise son filon des espaces publicitaires dans la presse pour promouvoir le film à travers Marilyn: elle fait de la pub pour un concours de manteau de fourrure (publié le 08 mai en Oregon) ou encore pour des pillules d'amaigrissement (publié fin août dans plusieurs journaux) et où ses photos sont légendées avec la mention du film "Love Happy".
Beginning of 1949 (circa February) - Marilyn poses for the publicity portraits of the film for which she is paid 300 Dollars. Cowan uses his cunning of advertising space in the press to promote the film through Marilyn: she advertises for a fur coat contest (published on May 8 in Oregon) or for weight loss pills (published at the end of August in several newspapers) and where her photos are captioned with the mention of the film "Love Happy".
- Blog: 05/1949 - Marilyn mannequin et Publicité Kyron, 1949 (USA)
Encarts publicitaires de produits et du film dans la presse locale
- Juin / Juillet 1949: Lester Cowan envoie Marilyn à travers différentes villes des Etats-Unis pour faire la tournée de promotion pour "Love Happy"- comme il est malin, cette tournée se déroule en parallèle de la tournée caricative annuelle de Base Ball "Movie Stars World Series" (dont les fonds sont reversés à l'association "City of Hope") et pour laquelle des starlettes des studios de cinéma participent aux lancements de match de base-ball à travers les grandes villes américaines faisant office de "batgirls".
June / July 1949: Lester Cowan sends Marilyn across different cities of the United States to do the promotional tour for "Love Happy" - how clever he is, this tour takes place in parallel with the annual charity tour of Baseball "Movie Stars World Series" (whose funds are donated to the "City of Hope" association) and for which movie studio starlets take part in baseball match launches across major American cities acting as "batgirls".
MOVIE STARS WORLD SERIES - 1949 Tour
Photo de droite: Eddie Bracken, Virginia O Brian, Virginia Grayson
Pour la mise en place de la promotion au niveau local, Lester Cowan avait transmis aux services de presse une petite biographie de Marilyn, décrivant son enfance à l'image de ce qui avait été rapporté par l'article de Louella Parsons. Ainsi, elle est présentée comme "l'orpheline d'Hollywood". Marilyn racontera, dans son entretien avec le journaliste Georges Belmont en 1960 : "C'était un petit rôle qu'il m'offrait, ce M. Cowan, mais il tenait à m'avoir sous contrat. Donc, il téléphone. J'etais encore très jeune et il me dit qu'il voulait parler à mon père et à ma mère. Je lui dis : "Impossible." - "Pourquoi?" insiste-t-il. Je lui ai expliqué alors brièvement la chose : "Je n'ai jamais vécu avec eux." C'était la vérité et je ne vois toujours pas ce que cela avait de sensationnel. Mais il téléphona à la chroniqueuse Louella Parsons et lui raconta toute l'histoire. Cela parut dans la "colonne" de Louella."
To set up the promotion at the local level, Lester Cowan had transmitted to the press services a short biography of Marilyn, describing her childhood like what had been reported by Louella Parsons' article. Thus, she is presented as "the orphan of Hollywood". Marilyn will tell, in her interview with the journalist Georges Belmont in 1960: "He offered me a small part, this Mr. Cowan; but he was interested in putting me under contract. So he called. I was still very young, and he said he wanted to speak to my father and mother. I told him, "Impossible. ""Why?" he insisted. So I briefly explained the situation: "I never lived with them." That was the truth, and I still don't see what was so unusual about it. But then he called Louella Parsons and told her the whole story, and it all appeared in Louella's column."
(- blog: 1960 - Interview de Marilyn par Georges Belmont -)
Cowan lui accorde un cachet hebdomadaire de 100 Dollars pendant 5 semaines, en plus des frais de représentation, et elle est envoyée en tournée dans différentes villes des Etats-Unis pour assurer la promotion du film sous bonne escorte [San Francisco (Californie), Rockford (Illinois), New York, Detroit (Michigan), Chicago et Oak Park (Illinois), Newark (New Jersey), Cleveland (Ohio), Milwaukee (Wisconsin)]. Marilyn le racontera (extrait de "Confessions inachevées"): "Je ne sais pas comment exploiter un film," dis-je (à Cowan). "Vous n'avez pas besoin de savoir", a répondu M. Cowan. "Tout ce que vous aurez à faire, c'est d'être Marilyn Monroe." Il m'a expliqué que je voyagerai de villes en villes, que je logerai dans les meilleurs hôtels, que je rencontrerai la presse, que je donnerai des interviews et que je poserai pour les photographes. M. Cowan a accepté de payer mes frais de déplacement et de me donner un salaire de cent dollars par semaine."
Elle ajoutera: "J'étais à l'écran moins de 60 secondes, mais j'avais 5 semaines de travail... partant en tournée pour faire la promotion du film dans 8 grandes villes. Je me sentais coupable d'apparaître sur scène alors que j'avais un rôle aussi insignifiant dans le film, mais les gens dans le public ne semblaient pas s'en soucier."
Cowan grants her a weekly fee of 100 Dollars for 5 weeks, in addition to performance fees, and she is sent on tour to various cities in the United States to promote the film under good escort [San Francisco (California), Rockford (Illinois), New York, Detroit (Michigan), Chicago and Oak Park (Illinois), Newark (New Jersey), Cleveland (Ohio), Milwaukee (Wisconsin)]. Marilyn will tell it (excerpt from "My Story"): "But I don't know how to exploit a picture," I said (to Cowan). "You don't have to know," Mr. Cowan replied. "All you have to do is to be Marilyn Monroe." He explained that I would travel from city to city, put up at the finest hotels, meet the Press, give out interviews, and pose for photographers. Mr. Cowan agreed to pay my travelling expenses and give me a salary of a hundred dollars a week."
She will add: "I was on screen less than 60 seconds, but I've got 5 weeks work... going on the PA tour, which promoted the film in 8 major cities. I felt guilty about appearing on the stage when I had such an insignificant role in the film, but the people in the audiences didn't seem to care."
Avant de partir en tournée, Marilyn s'aperçoit qu'elle a peu de vêtement et rien dans sa garde-robe n'est assez convenable pour être en représentation publique. Elle contacte Cowan qui lui donne 75 Dollars pour qu'elle puisse s'acheter de nouveaux vêtements au grand magasin May Company, conseillée par sa coach Natasha Lytess et Johnny Hyde qui est devenu son agent depuis mars 1949. Elle dira "J'ai acheté trois tailleurs en laine pour 25 dollars chacun. J'ai acheté des vêtements en laine parce que je me souvenais que New York et Chicago étaient dans le Nord." Elle ne savait pas qu'en fait les étés à New York et Chicago étaient très chauds.
Before leaving on tour, Marilyn notices that she has few clothes and nothing in her wardrobe is suitable enough to perform in public. She contacts Cowan who gives her 75 Dollars so that she can buy new clothes at the May Company department store, advised by her coach Natasha Lytess and Johnny Hyde who has become her agent since March 1949. She will say "I bought three woollen suits for 25 dollars apiece. I bought woollen suits because I remembered that New York and Chicago were in the North." Little did she know that the summers in New York and Chicago were actually very hot.
Marilyn et des hommes de la Marine (Navy)
Pendant plusieurs semaines, elle prend des bains de foule et signe des autographes, se fait photographier en studio, à l'extérieur, en maillot de bain, fait de la publicité, rencontre des élus locaux, assiste à des projections en avant-première du film et autres soirées de gala ou événements publics, constamment entourée d'une équipe d'assistant l'empêchant de toute liberté. Elle se distance de cette promotion publique en visitant des orphelinats et hôpitaux pour enfants, ainsi que des cliniques, mais ses initiatives ne sont pas suivies par les reporters, car bien trop éloignées de l'image de rêve et de glamour à vendre dans la presse.
For several weeks, she takes walkabouts and signs autographs, has her photograph taken in the studio, outdoors, in a bathing suit, advertises, meets local elected officials, attends preview screenings of the film and other gala evenings or public events, constantly surrounded by a team of assistants preventing her from any freedom. She distances herself from this public promotion by visiting orphanages and children's hospitals, as well as clinics, but her initiatives are not followed by reporters, as it is too far from the dream image and glamor to sell in the press.
Tournée promo pour "Love Happy"
Tour promo for "Love Happy"
- Du 12 au 16 juin 1949: Tournée "Love Happy" à Rockford - ILLINOIS
Marilyn arrive dans la soirée du 12 juin; le lendemain 13 juin, elle se promène en ville puis pose en maillot de bain à la piscine; elle défile dans la ville le 14 juin pour la "journée du drapeau" et visite un orphelinat.
Le film est présenté en avant-première au cinéma State Theatre l'après-midi du 14 juin; elle est en promotion dans le hall du cinéma le 15 et le 16 juin.
From June 12 to 16, 1949: "Love Happy" Tour in Rockford - ILLINOIS
Marilyn arrives on the evening of June 12; the next day, June 13, she walks in town then poses in a swimsuit at the swimming pool; she parades through the city on June 14 for "flag day" and visits an orphanage.
The film is presented in preview at the State Theater cinema on the afternoon of June 14; she promotes the film in the theatre lobby on June 15 and 16.
(- blog: Du 12 au 16/06/1949, Rockford - Tournée Promo "Love Happy" -)
- 19 juin 1949 - Match de Base-Ball de la tournée "Movie Stars World Series" au Wrigley Field de Los Angeles - les fonds sont reversés au sanatorium Duarte. Parmi les batgirls: Virginia O Brien. Marilyn n'est pas présente car elle est partie de Los Angeles depuis une semaine.
June 19, 1949 - Baseball Game of "Movie Stars World Series" Tour at Wrigley Field in Los Angeles - funds go to Duarte Sanitarium. Among the batgirls: Virginia O Brien. Marilyn is not present because she left Los Angeles a week ago.
- Du 20 juin à la fin du mois: Tournée "Love Happy" à New York
Marilyn arrive par le train à la gare Grand Central le 20 juin vêtue de son tailleur en laine noire alors qu'il fait une chaleur étouffante. On l'amène au Sherry-Netherland Hotel, où elle y loge pendant son séjour New-Yorkais et où elle pose en maillot de bain pour une séance photos (les photographies restent à ce jour inconnues).
Marilyn dira (extrait de "Confessions inachevées"): "Toutes sortes de personnes sont venues m'interviewer. J'ai posé des questions sur la Statue de la Liberté, quels étaient les meilleurs spectacles à voir et les cafés les plus huppés où sortir. Mais je n'ai rien vu et je ne suis allée nulle part." (...) J'en avais assez de transpirer dans l'un de mes trois tailleurs en laine. "Je devrais avoir quelque chose de plus attrayant à porter le soir", ai-je dit aux représentants du studio. Ils m'ont acheté une robe en coton chez un grossiste. Elle avait un col décolleté et des pois bleus."
Elle prend le train le lendemain (vêtue de la robe d'été en coton) avec les acteurs Don Defore, Donald Buka et Lon McAllister pour passer la journée du 21 juin à Warrensburg, chargés par le magazine Photoplay de participer à la remise du prix du concours "La Maison de Rêve" organisé par le magazine. Ils passent tous la nuit à l'hôtel Colonial Arms et retournent à New York le 22 juin. Il semble qu'elle passe la dernière semaine du mois de juin à New York.
Le 27 juin, le chroniqueur Sidney Fields du New York Daily Mirror écrit: "Marilyn est une actrice ravissante et relativement inconnue. Mais donnez lui quelques temps et vous entendrez parler d'elle. Elle est encore très jeune."
From June 20 to the end of the month: "Love Happy" tour in New York
Marilyn arrives by train at Grand Central Station on June 20 wearing her black wool suit in the sweltering heat. She is taken to the Sherry-Netherland Hotel, where she stays during her stay in New York and where she poses in a swimsuit for a photo shoot (the photographs remain unknown to this day).
Marilyn will say (excerpt from "My Story"):"All sorts of people came to interview me. I asked questions about the Statue of Liberty, and what were the best shows to see and the most glamorous cafes to go to. But I saw nothing and went nowhere. (...) I got tired of sitting around perspiring in one of my three woollen suits. "I ought to have something more attractive to wear in the evenings," I told the studio representatives. They bought me a cotton dress at a wholesale shop. It had a lowcut neck and blue polka dots."
She takes the train the next day (wearing the cotton summer dress) with actors Don Defore, Donald Buka and Lon McAllister to spend the day of June 21 in Warrensburg, sent by Photoplay magazine to participate in the award ceremony of the "Dream Home" contest organized by the magazine. They all spend the night at the Colonial Arms Hotel and return to New York on June 22. It seems she's spending the last week of June in New York.
On June 27, columnist Sidney Fields from New York Daily Mirror wrote "Marilyn is a lovely and relatively unknown actress. But give her some time and you'll hear about her. She's still very young."
(- blog: 20/06/1949, Gare Grand Central de New York -)
(- blog: 21/06/1949, Warrensburg - Concours "Dream Home" -)
Du 20 juin à la fin du mois: NEW YORK
- Début juillet 1949: Tournée "Love Happy" à Détroit - MICHIGAN
Marilyn arrive par avion à l'aéroport Willow Run; elle loge à l'hôtel Book Cadillac (le 01er juillet) et participe à une publicité pour une bière locale.
Beginning of July 1949: "Love Happy" tour in Detroit - MICHIGAN
Marilyn arrives by plane at the Willow Run airport; she stays at the Book Cadillac hotel (the July 1st) and participates in an advertisement for a local beer.
(- blog: Début Juillet 1949, Detroit - Tournée Promo "Love Happy" -)
Début juillet: DETROIT
- 09 juillet 1949: Match de Base-Ball de la tournée "Movie Stars World Series" au stade de Wrigley de Chicago - Marilyn Monroe, Virginia O Brien et Belita font parties des batgirls, ces jolies starlettes qui ramassent les balles pendant le match. Marilyn est même filmée pour un reportage local.
Elle a posé pour des portraits promotionnels pour sa participation au match mais aussi pour le journal local (le Chicago Sunday Tribune). Marilyn et l'acteur Roddy McDowall passent la soirée au club Ricketts.
July, 09, 1949: Baseball game of the "Movie Stars World Series" tour at Wrigley Stadium in Chicago - Marilyn Monroe, Virginia O Brien and Belita are among the batgirls, these pretty starlets who pick up the balls during the game. Marilyn is even filmed for a local report.
She posed for promotional portraits for her participation in the game but also for the local newspaper (Chicago Sunday Tribune). Marilyn and the actor Roddy McDowall spend the evening at the Ricketts club.
(- blog: 09/07/1949, Chicago - Tournée Promo "Love Happy" -)
Le 09 juillet à CHICAGO
A Oak Park (Illinois, à côté de Chicago), elle se rend dans un pensionnat d'orphelinat et à Newark (New Jersey), elle rencontre des infirmes placés en institut spécialisés. Ces visites n'entraient pas dans le cadre de sa promotion et n'intéressaient pas les reporters qui ne l'ont pas accompagnée.
Elle avait l'habitude de porter une chaîne à sa cheville, qu'elle assimilera à une chaîne d'esclavage, déclarant "Je l'ai portée parce que je n'appartenais à personne même si j'en avais envie."
Elle est épuisée mentallement et physiquement et souhaite rentrer chez elle. De Chicago, elle téléphone à Bill Pursel (son petit-ami de Las Vegas) et lui tient des propos perturbants: il racontera qu'elle pleurait, disant vouloir s'asperger le visage d'acide pour que les photographes arrêtent de la prendre en photos, n'ayant plus d'intimité et devant toujours en donner plus aux photographes. Il la console, la rassure en lui disant de jouer le jeu, et que si cela va trop loin, qu'elle contacte immédiatement son agent pour mettre un terme aux agissements de ces "loups" prédateurs. Il lui propose de venir à Chicago mais elle refuse car elle n'y restait que quelques jours puis elle finit par se calmer.
In Oak Park (Illinois, near Chicago), she goes to to an orphanage institute and in Newark (New Jersey) she meets invalids placed in specialized institutes. These visits didn't fall within the framework of her promotion and didn't interest the reporters who didn't accompany her.
She used to wear a chain on her ankle, which she would liken to a slavery chain, stating "I wore it because I didn't belong to anyone even though I felt like it."
She is mentally and physically exhausted and wants to go home. From Chicago, she telephones Bill Pursel (her boyfriend from Las Vegas) and makes disturbing remarks to him: he will say that she was crying, saying that she wanted to splash acid on her face so that the photographers would stop taking her in photos, no longer having privacy and always having to give more to the photographers. He consoles her, reassures her by telling her to play the game, and that if it goes too far, that she immediately contacts her agent to put an end to the actions of these predatory "wolves". He suggets to come to Chicago but she refuses because she only stayed there for a few days and then she calms down.
- 10 juillet 1949 - Match de Base-Ball de la tournée "Movie Stars World Series" au Municipal Stadium de Cleveland. Parmi les batgirls: Belita, Laura Elliott, Virginia O Brien. Marilyn n'y participe pas bien que Cleveland fait partie des villes de sa tournée de "Love Happy".
July, 10, 1949 - Baseball game of the "Movie Stars World Series" tour at Municipal Stadium in Cleveland. Among the batgirls: Belita, Laura Elliott, Virginia O Brien. Marilyn doesn't take part even though Cleveland is one of the cities on her "Love Happy" tour.
- captures ecran Match de Cleveland - video sur chicagofilmarchives.org
- 11 ou 13 juillet 1949 - Match de Base-Ball de la tournée "Movie Stars World Series" au Shilbe Park de Philadelphie. Marilyn n'y participe pas.
June 11 or 13, 1949 - Baseball Game of "Movie Stars World Series" Tour at Shilbe Park in Philadeplphia. Marilyn doesn't participate.
- Début juillet 1949: Tournée "Love Happy" à Milwaukee - WISCONSIN
Marilyn se rend vers le 14 juillet dans le bâtiment du journal local (The Milwaukee Journal) pour donner une interview et poser en photos pour des portraits dans le studio du journal.
Beginning of July 1949: "Love Happy" tour in Milwaukee - WISCONSIN
Marilyn goes around July 14 to the building of the local newspaper (The Milwaukee Journal) to give an interview and pose for portraits in the studio of the newspaper.
Début juillet -vers le 14-: MILWAUKEE
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21 juillet 1949 - Match de Base-Ball de la tournée "Movie Stars World Series" au Forbes Field de Pittsburgh (Pennsylvannie). Parmi les batgirls: Virginia O Brien et Laura Elliott. Quelques jours avant, Marilyn y est annoncée dans la presse locale (dans le Pittsburgh Sun-Telegraph du 19 juillet 1949 ci-contre) mais elle n'y participe pas. D'autres matchs de la tournée ont lieu à Detroit, Cincinnati, New York et Washington, D.C. mais apparemment sans la participation de Marilyn.
- Elle était attendue à la première de "Love Happy" le 21 juillet au Palms Theatre (anciennement State Theatre) de Détroit (Michigan) mais n'y est pas allée. Lester Cowan, Harpo Marx et Vera-Ellen se sont rendus à Détroit, participant à la promotion du film les jours précédents la première.
July, 21, 1949 - Baseball game of the "Movie Stars World Series" tour in Pittsburgh (Pennsylvannie) , Forbes Field. Among the batgirls: Virginia O Brien and Laura Elliott. A few days before, Marilyn is quoted in the local press (in the Pittsburgh Sun-Telegraph of July 19, 1949 opposite) but she will not participate.
Other matches take place in Detroit, Cincinnati, New York and Washington, D.C. but apparently without Marilyn's participation.
She was expected at the premiere of "Love Happy" on July 21 at the Palms Theater (formerly State Theatre) in Detroit but did not attend. Lester Cowan, Harpo Marx and Vera-Ellen are in Detroit, helping to promote the film in the days before the premiere.
Le 21 juillet 1949 Premiere de "Love Happy à DETROIT:
1- Vera-Ellen & Lester Cowan
2- Harpo Marw & la "Miss Soda Jerk" de Detroit
3- article du Showmen's Trade Review du 09/07/1949
- De mi-juillet à la fin juillet 1949: Retour à à New York pour la Tournée "Love Happy"
Marilyn décide de mettre fin au périple de voyage et retourne à New York. Elle retrouve le Sherry Netherland Hotel (au 14ème étage). Le soir, elle reste à l'hôtel à lire des romans et essais (Proust, Wolfe, Freud) et téléphone à son agent Johnny Hyde et surtout discute des heures avec sa coach d'art dramatique Natasha Lytess, restée à Los Angeles, pour lui faire part de ses réflexions que lui ont suscité ses lectures.
Elle rencontre par hasard à son hôtel André De Dienes, le photographe de ses débuts, qui l'amène le samedi 23 juillet 1949 faire une séance sur la plage de Tobey Beach à Long Island. De Dienes lui a acheté un maillot de bain blanc et des accessoires (deux parapluies et un foulard). Le photographe, qui avait vécu une passion amoureuse avec Marilyn par le passé (en 1945), tente de la séduire à nouveau, mais elle ne succombe pas à sa séduction.
Le dimanche 24 juillet, elle est interviewée au Sherry Netherland par le chroniqueur Earl Wilson pour le journal Daily News qui remarque que Marilyn ne porte pas de sous-vêtements. Elle avait préparé en amont cette interview, souhaitant évoquer ses goûts littéraires et autres activités en dehors du cinéma. Mais les questions sont insipides et Marilyn tente d'aborder des sujets plus sérieux, sans que le journaliste n'en tienne compte; dans son article il la qualifiera de "Mmmm Girl", ce qui en fera le titre de son article (une expression qu'il a en fait reprise via d'autres articles de presse: le 28 juin 1949, un chroniqueur l'avait déjà qualifié de "Mmmm Girl"). Wilson racontera l'avoir trouvé "ennuyeuse" et pour écrire son article, il ne fera que consulter les archives de son journal. Il s'excusera plus tard de son attitude et deviendra un ami et un appui dans la presse de la Côte Est pour sa carrière.
Ce serait Earl Wilson qui l'aurait emmené un soir au club très chic El Morroco de New York où elle y rencontre le couturier Henry Rosenfeld, qui deviendra un ami pour la vie.
Pendant sa dernière semaine de juillet, elle prend la pose à la piscine de Jones Beach de Long Island pour le photographe Weegee (parution des photos dans la presse dès la mi août).
From mid-July to the end of July 1949: Return to New York for the "Love Happy" Tour
Marilyn decides to put an end to the journey and goes back to New York. She returns to the Sherry Netherland Hotel (on the 14th floor). In the evening, she stays at the hotel reading novels and essays (Proust, Wolfe, Freud) and telephones her agent Johnny Hyde and above all talks for hours with her drama coach Natasha Lytess, who has remained in Los Angeles, to share her reflections about her readings.
She meets by chance at her hotel André De Dienes, the photographer of her debut, who brings her on Saturday July 23, 1949 to do a session on the beach of Tobey Beach in Long Island. De Dienes bought her a white bathing suit and accessories (two umbrellas and a scarf). The photographer, who had lived a romantic passion with Marilyn by the past (in 1945), tries to seduce her again, but she does not succumb to his seduction.
Sunday July 24, she is interviewed at Sherry Netherland by columnist Earl Wilson for the Daily News newspaper who notices that Marilyn is not wearing underwear. She had prepared this interview in advance, wishing to discuss her literary tastes and other activities outside the cinema. But the questions are insipid and Marilyn tries to approach more serious subjects, without the journalist taking it into account; in his article he will call her "Mmmm Girl", which will make it the title of his article (an expression which he has in fact taken up via other press articles: on June 28, 1949, a columnist had already referred to as "Mmmm Girl"). Wilson will say he found her "boring" and to write his article, he will only consult the archives of his newspaper. He would later apologize for his attitude and become a friend and support in the East Coast press for her career.
It would be Earl Wilson who would have taken her one evening to the very chic El Morroco club in New York where she met fashion designer Henry Rosenfeld, who would become a friend for life.
During her last week of July, she posed at the Jones Beach swimming pool in Long Island for photographer Weegee (photos appeared in the press in mid-August).
(- blog: article Earl Wilson 14/08/1949, Daily News -)
(- blog: Juillet 1949, Jones Beach pool par Weegee -)
Le 23 juillet , Tobey Beach, Long Island - séance d'Andre De Dienes
Fin juillet , Jones Beach, Long Island - séance de Arthur Fellig (alias Weegee)
Avoir mis un terme à cette tournée éprouvante provoque la colère de Lester Cowan, d'autant qu'il ne lui fait pas signer le contrat qu'il lui avait tant promis. De son séjour elle n'en retient rien de bon, ayant le sentiment d'être exploitée (extrait de "Confessions inachevées"): "C'était la même histoire à chaque fois. J'ai été emmenée dans un hôtel, mise d'urgence dans un maillot de bain, on me donnait un ventilateur, et des photographes arrivaient pour prendre plus de photos "pin-up" de moi. La chose la plus sexy du cinéma se rafraîchissait encore et encore. (...) J'en avais assez vu du monde. En plus, en raison de mes déplacements continuels, je n'avais reçu aucun salaire. En conséquence, je n'avais pas cinquante centimes à dépenser pour moi pendant ma grande tournée. J'ai dit à l'attaché de presse que j'aimerais retourner à Hollywood."
Having put an end to this trying tour angered Lester Cowan, especially since he didn't make her sign the contract he had promised her so much. From her stay she retains nothing good, having the feeling of being exploited (excerpt from "My Story"): "It was the same story at each. I was taken to a hotel, rushed into a bathing suit, given a fan, and photographers arrived to take more "cheesecake" pictures of me. The hottest thing in pictures was cooling off again. (...) I had seen enough of the world. Also, due to my moving around continually I had not received any salary. As a result I didn't have fifty cents to spend on myself during my grand tour. I told the Press agent that I would like to return to Hollywood."
De retour à Hollywood début août 1949, Johnny Hyde parvient à lui faire décrocher une audition pour ce qui sera son prochain film: "Le petit train du Far West", un western musical tourné en technicolor (elle fait les essayages des costumes le 05 août 1949 - sur le blog film 1950 - A Ticket to Tomahawk ).
En octobre 1949 le magazine Photoplay publie une double page de mode où Marilyn pose en modèle de vêtements. L'article la présente en ces termes "Marilyn Monroe, blonde et belle feuille pour les Marx Brothers dans le film d'United Artists 'La pêche au trésor'".
Le 12 octobre 1949, le film est présenté en avant-première au Macys de San Francisco en la présence de Harpo Marx et Marion Hutton; mais la sortie nationale du film est encore repousée suite à des problèmes de distribution et de financement.
Finallement, la sortie nationale se déroule le 03 mars 1950, présenté au Criterion Theatre sur Times Square à New York.
Back in Hollywood at the beginning of August 1949, Johnny Hyde managed to get her an audition for what would be her next film: "A Ticket to Tomahawk", a musical western shot in Technicolor (she did the costume fittings on August 05 1949).
In October 1949, Photoplay magazine publishes a double fashion page where Marilyn poses as a clothing model. The article introduces her in these terms "Marilyn Monroe, blonde and lovely fail for the Marx Brothers in United Artists 'Love Happy''”.
On October 12, 1949, the film premiered at the Macys in San Francisco in the presence of Harpo Marx and Marion Hutton; but the national release of the film is still postponed due to distribution and financing problems.
Finally, the national release took place on March 3, 1950, presented at the Criterion Theater on Times Square in New York.
Sources:
Livres
-"Confessions Inachevées", des entretiens de Marilyn avec Ben Hecht, dont des extraits avaient été publiés en 1955 dans "The Australian Women Weekly" - Blog: 19/01/1955, The Australian Women's Weekly: "This is my story" (part 3)
-"Marilyn Monroe" de Maurice Zolotow
-"Marilyn Monroe La Biographie" de Donald Spoto
-"Les vies secrètes de Marilyn Monroe" d'Anthony Summers
-"Marilyn Monroe Private and Undisclosed" de Michelle Morgan
-"Marilyn Sa vie en images" de James Spada, George Zeno
-"Marilyn sa vie en images" de Martin Howard
-"Marilyn Monroe et les caméras"
-"Marilyn, the passion and the paradox" de Lois Banner
-"Marilyn, l'Encyclopédie" d'Adam Victor
Web
-presse d'époque sur newspapers.com
-article complet sur la genèse du film sur le site Marxology
-article "the rise and fall of the Marx Brothers" sur le blog Holy Bee of Ephesus
-interview David Miller sur The Columnists
-anecdotes et lieux de tournage sur imdb et sur AFI Catalog
-la page du film sur wikipedia
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Le style de Marilyn dans "Love Happy"
Les looks de Marilyn au cinéma
Marilyn's looks at the cinema
La pêche au trésor
Les vêtements de la 'cliente' de Grunion
The clothes of the Grunion's 'client'
Dans les crédits officiels du film, il est indiqué que les costumes sont de Richard Bachler (pour les hommes), et aussi les stylistes Grace Houston et Norma (Koch). Le maquilleur est Fred Phillips et le coiffeur Scotty Rackin.
In the film's official credits, the costumes are said to be by Richard Bachler (for the men), and also stylists Grace Houston and Norma Koch. The makeup artist is Fred Phillips and the hairstylist Scotty Rackin.
Dans le film
Marilyn Monroe porte une tenue
In the movie
Marilyn Monroe wears one outfit
Une longue robe bustier de soirée et une étole en fourrure.
A long strapless evening dress and a fur stole.
Cette robe appartenait à Marilyn Monroe qui l'a portée plusieurs fois.
This dress belonged to Marilyn Monroe who wore it several times.
- article Longue robe bustier de 'Love Happy'
L'étole en fourrure appartient aux studios labellisé "Costume Western Co."
l'étiquette cousue à l'intérieure mentionne le nom de "Marilyn Monroe".
Etole en vison avec une doublure en satin gris-brun clair bordé de noir.
Taille: 76 en longueur, 15 à son point le plus large et 9 au plus étroit.
La doublure comporte la mention ''MJA'', peut être des initiales d'une actrice
(ou le titre d'un autre film) dans lequel l'étole aurait été portée.
The fur stole belongs to the studios with label "Western Costume Co."
the label sewn within reading the name ''Marilyn Monroe''.
Mink Stole with a lining in a light brown-gray satin trimmed in black.
It measures approximately 76'' long, 15'' at its widest point and 9'' at its narrowest.
Monogram to lining shows ''MJA'', maybe from an actress
(or title of another movie) to which this stole was worn.
L'étole de fourrure a été vendue aux enchères
Nate D Sanders - lot #174 - 29/09/2016
Page web: Marilyn Monroe Mink Stole
avec une mise à prix à 20 000 $
Pour les séances de portraits publicitaires
Marilyn Monroe porte quatre tenues
For the publicity portraits session
Marilyn Monroe wears four outfits
Bien que son rôle dans le film soit mineur (elle est une simple cliente de Grunion, interprété par Groucho Marx) n'apparaissant à l'écran que 40 secondes, Marilyn Monroe a participé à la promotion du film en posant pour de nombreuses séances publicitaires.
Although her role in the film is minor (she is a simple client of Grunion, played by Groucho Marx) only appearing on screen for 40 seconds, Marilyn Monroe participated in the promotion of the film by posing for numerous publicity sessions.
- Pour deux séances de portraits, elle a emprunté deux bikinis avec une jupe cape attachée à la taille parmi les costumes des studios. Ces tenues sont portées par des figurantes dans le film, dans une scène où de jolis filles défilent devant Harpo Marx, portant même un chapeau coordonnée à la tenue.
For two portrait sessions, she borrowed two bikinis with a cape skirt tied at the waist from the studio costumes. These outfits are worn by extras girls in the film, in a scene where pretty girls parade in front of Harpo Marx, even wearing a matching hat.
- Le bikini indien en fourrure d'ermine -
- The Indian bikini in ermine fur -
- Le bikini à fleurs -
- The bikini with flowers -
- Captures de la scène du film avec les figurantes qui défilent (à 30min) -
- Captures of the scene of the film with the extras parading (at 30min) -
- Pour deux autres séances de portraits, elle porte deux tenues inédites, sobres et chics: une robe en dentelles noire et une robe à longues manches noires avec des épaulettes (style typique des années 1940s).
For two other portrait sessions, she wore two original, sober and chic outfits: a black lace dress and a black long-sleeved dress with shoulder pads (typical style of the 1940s).
- La robe noire en dentelles -
- The black lace dress -
- La robe noire à épaulettes -
- The black dress with shoulder pads -
Autres supports publicitaires
Marilyn Monroe porte deux maillots de bain
Other advertising medias
Marilyn Monroe wears two swimsuits
Pour promouvoir le film, Marilyn participe à des prises de vues avec Harpo Marx et Chico Marx. Ces photographies prises par un procédé spécifique sont destinées à former des petits sketchs, en les visualisant de façon très rapide, tel un petit film d'animation et vendus sous forme de petit livret dénommé "flipbook". On ne connait que trois séquences auxquelles a participé Marilyn et pour lesquelles elle est vêtue de deux maillots de bain: un maillot deux pièces à pois et à volant, et un maillot une pièce noir et blanc qu'elle a porté plusieurs fois l'année 1947.
To promote the film, Marilyn participates in shootings with Harpo Marx and Chico Marx. These photographs taken by a specific process are intended to form small sketches, by viewing them very quickly, like a small animated film and sold in the form of a small booklet called "flipbook". Only three sequences are known in which Marilyn took part and for which she is dressed in two swimsuits: a two-piece swimsuit with polka dots and a ruffle, and a black and white one-piece swimsuit that she has worn several times during the year 1947.
- article Maillot de bain bicolore une pièce
Les chaussures
The shoes
La paire de chaussures portée par Marilyn sont dorées à petits talons, avec plusieurs petites ouvertures sur le pied, mais au talon fermé, fermées par une sangle en haut du pied. Il faut vraiment bien ouvrir l'oeil pour les distinguer à ses pieds pendant sa scène d'apparition dans le film, tant la robe qu'elle porte est d'une longueur qui couvre les pieds.
Elle a déjà porté cette paire de chaussures en 1948: pour une séance photos de JR Eyerman en répétition avec le musicien Phil Moore au club Mocambo (en novembre 1948), à la grande soirée chez Sam Spiegel (du réveillon du 31 décembre 1948); mais aussi lors de séances de pose de style pin-up pour Earl Moran (courant 1948 / 1949), et pour une série de portraits publicitaires pour promouvoir le film "La Pêche au trésor" (en 1949).
Elle porte une paire du même style pour le film de la Columbia " Les Reines du Music-Hall " (tourné entre mi-mai et mi-juin 1948 - entouré en bleu sur la photo ci-dessous) sauf que le talon est ouvert.
The pair of shoes worn by Marilyn are golden with small heels, with several small openings on the foot, but with a closed heel, closed by a strap at the top of the foot. Keep really your eyes open to see them at her feet during her appearance scene in the film, as the dress she wears is so length that it covers her feet.
She has already worn this pair of shoes in 1948: for a photo shoot of JR Eyerman in rehearsal with musician Phil Moore at the Mocambo club (in November 1948), at the big party at Sam Spiegel's (from New Year's Eve on December 31, 1948); but also during pin-up style posing sessions for Earl Moran (during 1948 / 1949), and for a series of publicity portraits to promote the film "Love Happy" (in 1949).
She wears a pair of same style in the Columbia film "Ladies of the Chorus" (shot between mid-May and mid-June 1948- circled in blue in the photo below) except the heel is open.
La coiffure
The hairstyle
Marilyn Monroe conserve le style de coiffure qui lui a été élaboré par les studios de la Columbia pour lequel elle a tourné " Les Reines du Music-Hall " en 1948. La Columbia avait relooké Marilyn à l'image de leur star sous contrat, la rousse flamboyante Rita Hayworth. Ce style de coiffure de cheveux mi-longs, ondulés et crantés, avec la raie placée sur le côté, a été initiée par une autre actrice des années 1940s, Veronica Lake, star de la Paramount et dont la coiffure deviendra célèbre. On retrouve même aussi le style de pose photographique où les actrices sont allongées et placent leur chevelure librement en arrière.
Marilyn Monroe keeps the hairstyle that was developed for her by the Columbia studios for which she has filmed "Ladies of the Chorus" in 1948. Columbia had revamped Marilyn in the image of their star under contract, the Flamboyant redhead Rita Hayworth. This mid-length, wavy and scalloped hair style, with the parting placed on the side, was initiated by an another actress of the 1940s, Veronica Lake, star of Paramount and whose hair style would become famous. We even also find the style of photographic pose where the actresses are lying down and place their hair freely behind.
sur le web - article 1943, Les cheveux de Veronica Lake
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14/08/1949, Daily News
Daily News
country: USA
date: 1949, August, 14
pays: USA
date: 14 août 1949
article
It Happened in New York
Now We Get The Mmmm Girl
by Earl Wilson
Daily News Broadway Columnist
OVER THE YEARS, Hollywood has joyously given us its "It Girl," its "Oomph Girl," its "Sweater Girl," and even "The Body" - and they've all become big movie names.
Now we get the "Mmmm Girl."
Miss Marilyn Monroe still wasn't quite sure what an "Mmmm Girl" has to do when I talked to her.
"But I'm sure none of the girls ever got hurt by being called such names," she said.
Miss Monroe is probably right. They don't get hurt, but they get mighty tired, even sick, of the tags. Miss Monroe, who is practically an unknown, is a 21-year-old, long-haired blonde from Van Nuys, Cal. She has a nice flat waist that rises to an (mmmmm!) 36 1/2 bra line. She also has long, pretty legs.
* * *
"BUT WHY DO THEY call you the 'Mmmm Girl'? I asked her.
"Well," she said, "it seems it started in Detroit where they were having a sneak preview of my picture."
"But why?"
"Well," she said, doubteless remembering it just like the press agent told her to, it seems some people couldn't whistle so they went 'Mmmm'."
"Why couldn't they whistle?" I said.
"Well," she said, "some people just can't whistle."
"Maybe they couldn't whistle because they had their mouths full of popcorn," I suggested.
Personnaly, we think the whole thing was dreamed up by the publicist - but the fact remains that these appellations (get HIM!) have helped make a few girls pretty famous.
Annie Pie Sheridan, the "Oomph Girl," told me once she was sick to death of oomph, and she was a good enough actress to make people forget she ever was the Oomph Girl.
* * *
THE "MMMM GIRL" starts out, candidly, without any claim to acting genius. She was working as a typist in California a couple years ago when The Big Thing happened.
"I only did 35 words a minute and didn't do them very well, so they gave me a job inspecting parachutes," she says.
"One day some photographers came in and they said, 'Where have you been hiding?'"
Very soon after that her picture was in magazines and a Howard Hughes scout phoned her, but by this time she was already signed by 20th Century-Fox.
"They gave me a bit part in a picture but cut it out," she says. So she left there.
One day she met Louis Shurr, the Hollywood agent who keeps a lot of mink coats for emergencies, and without so much offering her a coat he suggested she go to see Producer Lester Cowan.
"Groucho Marx was there, too.
"Groucho said, 'You get behind me and walk like I do.'
"Groucho did a girlish swagger, very much exaggerated. I did it, and they said, 'You start tomorrow.'"
* * *
THAT'S HOW SHE GOT into the picture, "Love Happy," and got acquainted with the press agent who insists there are people in Detroit who can't whistle but say "Mmmm" instead.
Strangely, the "Mmmm Girl," while dazzling others with her figure, is a little starry-eyed herself about a young movie actor she's never met, Montgomery Clift.
"He's got tremendous talent," she says. And she added, of course, "Mmmmmm."
traduction
C'est arrivé à New York
Maintenant, nous avons la fille Mmmm
par Earl Wilson
Chroniqueur du Daily News à Broadway
Maintenant, nous avons la "Mmmm Girl".
Mlle Marilyn Monroe n'était toujours pas sûre de ce qu'une "Mmmm Girl" devait faire quand je lui ai parlé.
"Mais je suis sûre qu'aucune des filles n'a jamais été offusquée en se faisant appeler par de tels noms", a-t-elle déclaré.
Mlle Monroe a probablement raison. Elles ne sont pas offusquées, mais sont très fatiguées, voire malades, de ces surnoms. Miss Monroe, qui est pratiquement une inconnue, est une blonde aux cheveux longs de 21 ans de Van Nuys, en Californie. Elle a une belle taille plate qui monte jusqu'à un bonnet de soutien-gorge (mmmmm!) de 95. Elle a aussi de longues et jolies jambes.
* * *
"MAIS POURQUOI EST-CE QU'ILS t'appellent la 'Mmmm Girl' ? Je lui ai demandé.
"Eh bien," dit-elle, "il semble que cela a commencé à Detroit où ils ont pu voir en avant-première mon film."
"Mais pourquoi ?"
"Eh bien", a-t-elle dit, se souvenant sans doute ce que l'attaché de presse lui avait dit, "il semble que certaines personnes ne pouvaient pas siffler alors elles ont dit "Mmmm".
"Pourquoi ne pouvaient-ils pas siffler ?" ai-je dit.
"Eh bien," dit-elle, "certaines personnes ne savent tout simplement pas siffler."
"Peut-être qu'ils ne pouvaient pas siffler parce qu'ils avaient la bouche pleine de pop-corn," ai-je suggéré.
Personnellement, nous pensons que tout a été imaginé par le publiciste - mais il n'en reste pas moins que ces appellations (venant de LUI !) ont contribué à rendre certaines filles assez célèbres.
Annie Pie Sheridan, la "Oomph Girl", m'a dit un jour qu'elle en avait marre de ce oomph, et qu'elle était une actrice assez bonne pour faire oublier aux gens qu'elle avait toujours été la Oomph Girl.
* * *
THE "MMMM GIRL" débute, franchement, sans aucune prétention du génie d'acteur. Elle travaillait comme dactylographe en Californie il y a quelques années lorsque La Grande Chose est arrivée.
"Je ne faisais que 35 mots par minute et je ne les faisais pas très bien, alors ils m'ont donné un travail d'inspection de parachutes", dit-elle.
"Un jour, des photographes sont entrés et ils ont dit : 'Où te cachais-tu ?'"
Très peu de temps après, sa photo a été publiée dans des magazines et un dépisteur d'Howard Hughes lui a téléphoné, mais à ce moment-là, elle était déjà signée par la 20th Century-Fox.
"Ils m'ont donné un petit rôle dans un film mais l'ont coupé au montage", dit-elle. Elle est donc partie de là.
Un jour, elle rencontre Louis Shurr, l'agent d'Hollywood qui garde beaucoup de manteaux de vison pour les urgences, et sans trop lui proposer de manteau, il lui propose d'aller voir le producteur Lester Cowan.
"Groucho Marx était là aussi.
"Groucho a dit : 'Tu te mets derrière moi et tu marches comme moi.'
"Groucho a fait une démarche de fille, très exagérée. Je l'ai fait, et ils ont dit: "Vous commencez demain.'"
* * *
C'EST AINSI QU'ELLE A EU LE ROLE dans le film, "La pêche au trésor", et a fait la connaissance de l'attaché de presse qui insiste sur le fait qu'il y a des gens à Detroit qui ne peuvent pas siffler mais disent "Mmmm" à la place.
Étrangement, la "Mmmm Girl", tout en éblouissant les autres avec sa silhouette, est elle-même un peu pétillante à propos d'un jeune acteur de cinéma qu'elle n'a jamais rencontré, Montgomery Clift. "Il a un talent énorme", dit-elle.
Et elle a ajouté, bien sûr, "Mmmmmm."
Pour info: Pendant sa tournée de promotion pour le film "La pêche au trésor" pour lequel elle sillone plusieurs villes aux Etats-Unis, Marilyn Monroe est à New York du 22 au 30 juin 1949 et y retourne fin juillet. C'est au Sherry Netherland Hotel, où elle loge, qu'elle rencontre le 24 juillet 1949 le journaliste people Earl Wilson qui écrit pour le "Daily News", journal qui se décline dans les diverses villes des Etats américains. L'article complet paraît le 14 août 1949 (mais des éditions locales en publie des extraits dès le 28 juillet dans le "Daily Press" en Virginie, "The Times Recorder" en Ohio; le 30 juillet dans le "Galveston Daily News" au Texas et le 31 juillet dans "The Akron Beacon Journal" en Ohio, "Pittsburgh Post-Gazette" en Pennsylvannie, "Winston-Salem Journal" en Caroline du Nord).
Il s'agit ici de la première interview qu'Earl Wilson fait de Marilyn; il fera parti par la suite, des journalistes qui écrira de nombreuses chroniques sur elle.
For information: During her promotional tour for the film "Love Happy" for which she traveled to several cities in the United States, Marilyn Monroe was in New York from June 22 to 30, 1949 and returned there at the end of July. It was at the Sherry Netherland Hotel, where she was staying, that on July 24, 1949, she met the celebrity journalist Earl Wilson who wrote for the "Daily News", a newspaper which was distributed in the various cities of the American States. The article appears on August 14, 1949.
This is the first interview that Earl Wilson does of Marilyn; he will later be part of the journalists who will write many chronicles on her.
- Dans la presse -
Pittsburgh Post-Gazette, 31/07/1949
The Akron Beacon Journal, 31/07/1949
Winston-Salem Journal, 31/07/1949
Times Recorder The Zanesville Ohio, 28/07/1949
The Terre Haute Star, 30/07/1949
The Akron Beacon Journal, Ohio, 31/07/1949
Source scan: newspaper.com
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Les Affiches de "Love Happy"
La pêche au trésor
Les Affiches
- USA -
- 1949 -
The San Francisco Examiner, 10/10/1949
- Dans la presse usa -
The film daily year book of motion pictures, 1949
Rockford Register, 14/06/1949 - USA
The Ames Daily Tribune, 16/06/1949 - USA
Film Music Notes - March / April 1950
- Pressbook usa -
- ALLEMAGNE -
- ARGENTINE / BRESIL -
- AUSTRALIE -
- BELGIQUE -
- DANEMARK -
- ESPAGNE -
- FRANCE -
- ITALIE -
- MAROC -
- NOUVELLE ZELANDE -
- SUEDE -
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Les photos d'exploitation de "Love Happy"
La pêche au trésor
Photos d'exploitation cinéma
Cinema Lobby Cards
- lobby cartes USA -
serie 1
- lobby cartes USA -
serie 2 - 1949
- lobby cartes USA -
serie 3 - 1953
- lobby cartes USA -
serie 4
- lobby cartes USA -
serie 5
- lobby cartes France -
- lobby cartes Espagne -
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Dressing - Longue robe bustier de 'Love Happy'
Longue robe bustier
Long strapless dress
Longue robe de soirée sans bretelles, au bustier froncé, à la longue jupe plissée avec une fente à l'ourlet avant, nouée à la taille par une longue ceinture de forme cravate, fermée par une glissière dans le dos, en tissu de soie métallique.
N'existant que des photographies prises en noir et blanc de Marilyn portant la robe, beaucoup pensaient qu'elle était de couleur or; cependant, une robe identique de couleur argentée platine a été vendue aux enchères en 2013. La marque et le styliste de la robe reste inconnus.
Long strapless evening gown, with a gathered bustier, long pleated skirt with a slit at the front hem, tied at the waist with a long tie-shaped belt, closed with a zipper in the back, in metallic silk fabric.
Only existing photographs taken in black and white of Marilyn wearing the dress, many thought that it was gold in color; however, an identical platinum silver-colored dress was auctioned off in 2013. The brand and designer of the dress remains unknown.
Marilyn porte la robe en novembre 1948 pour des séances de poses avec le photographe J.R. Eyerman pour un reportage du magazine américain Life:
Marilyn wears the dress in November 1948 for posing sessions with photographer J.R. Eyerman for a report by the American magazine Life:
- D'abord en séance de répétition avec le musicien Phil Moore au club Mocambo, où elle apprend à placer sa voix pour chanter.
First in a rehearsal session with musician Phil Moore at the Mocambo club, where she learns to place her voice to sing.
- Puis pour des portraits en studio qui seront utilisés l'année d'après - en 1949 - par les studios United Artists pour promouvoir le film "La Pêche au trésor".
Then for studio portraits that will be used the following year - in 1949 - by United Artists studios to promote the film "Love Happy".
Marilyn fait partie de la pléiade d'invités de la Saint-Sylvestre du 31 décembre 1948 à la grande soirée chez Sam Spiegel , producteur d'Hollywood. Marilyn arrive à la soirée avec une veste courte en peluche blanche qu'elle laisse dans un vestiaire, ne portant que la robe pendant la soirée où elle est accompagnée de Fred Karger.
Marilyn is one of the host of New Year's Eve guests from December 31, 1948 to the big party at Sam Spiegel's, Hollywood producer. Marilyn arrives at the party with a short white plush jacket that she leaves in a locker room, wearing only the dress during the party where she is accompanied by Fred Karger.
Elle prend une pose de style pin-up courant 1949 pour l'illustrateur Earl Moran, qui, avant de peindre ses pin-up, prenait en photographie les modèles; il fera une illustration de la pose de Marilyn, avec une robe en couleur or, mais dont le visage de la pin-up qu'il représente est différent de celui de Marilyn; et pour l'autre illustration avec le visage de Marilyn, il change la robe avec laquelle elle a été photographiée mais garde les mêmes chaussures.
She takes a pin-up style pose during the year 1949 for the illustrator Earl Moran, who, before painting his pin-ups, took photographs of the models; he will make an illustration of Marilyn's pose, with a gold color dress, but whose face of the pin-up girl he represents is different from Marilyn's; and for the other illustration he makes with Marilyn's face, he changes the dress with which she was photographed but keeps the same shoes.
La robe reste en fait indissociable à l'image du film La Pêche au trésor sorti en 1949 (tourné en novembre 1948), dans lequel Marilyn apparaît quelques secondes, et dont sa démarche d'ondulation du corps est accentuée par l'effet lamé et scintillant de la robe.
> les captures + les photos + sur le tournage
The dress is in fact inseparable from the image of the film Love Happy released in 1949 (shot in november 1948), in which Marilyn appears few seconds, and whose undulating gait of the body is accentuated by the lamé and scintillating effect of the dress.
Pour promouvoir le film La Pêche au trésor en 1949, Marilyn Monroe fait une série de portraits publicitaires dans les studios United Artists dont des poses où elle porte la robe.
To promote the film Love Happy in 1949, Marilyn Monroe makes a series of publicity portraits in the United Artists studios, including poses where she wears the dress.
L'après Marilyn
After Marilyn
La robe vendue aux enchères
The dress sold in auction
S'agissait-il d'une tenue de la garde robe personnelle de Marilyn ou l'avait-elle emprunté au département costume de studios de cinéma, nul ne sait.
Une robe très similaire a été proposée à des enchères, la présentant ainsi comme étant probablement la robe qu'elle porte dans Love Happy; le vendeur expliquant qu'il l'avait reçu en cadeau par son ami décédé, qui était un grand collecteur de costumes de films. La robe est dans un état très fragile et abîmée :
Was it an outfit from Marilyn's personal wardrobe or had she borrowed it from the costume department of movie studios, no one knows.
A very similar dress was offered at auction, featuring it as possibly the dress she wears in Love Happy; the seller explaining that he had received it as a gift from his deceased friend, who was a great collector of film costumes. The dress is in a very fragile and damaged state:
- Heritage Auctions (vente du 10/08/2013)
Page web: “Entertainment & Music Memorabilia Signature Auction - Dallas #7081" - Lot 46001
Mise à prix à 2 000 Dollars,
la robe fut vendue 30 000 Dollars
DESCRIPTION: A Marilyn Monroe Possibly Worn Evening Gown from "Love Happy." United Artists, 1949 (...) (Please note this gown has a number of issues: it is in extremely fragile condition now, portions of the bustline fabric are entirely worn away, the metallic thread is frayed, parts of the dress are slightly discolored and threadbare, and there are a few spots of staining throughout, especially on the inside lining.)
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Dédicaces de portraits de "Love Happy"
Dédicace de portraits de Marilyn Monroe du film "La pêche au trésor"
Marilyn Monroe portraits dedication from movie "Love Happy"
- Sur le blog: 1949, Portraits publicitaires de Marilyn Monroe pour "Love Happy" -
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Gifs "Love Happy" - (1)
> source: fragramarilynmonroe.blogspot.com
> sur le blog 1949 film Love Happy
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26/01/1955, The Australian Women's Weekly: "This is my story" (part 3)
The Australian Women's Weekly
country: Australia
date: 1955, January, 26
content: 3 pages article on Marilyn Monroe
part 3 of a series of articles in 4 parts - "This is my story"
pays: USA
date: 26 janvier 1955
contenu: article de 3 pages sur Marilyn Monroe
partie 3 sur une série d'articles en 4 parties - "This is my story"
Article: "This is my story - by Marilyn Monroe"
Third absorbing instalment
SYNOSPIS - After an unhappy orphan childhood and an unsucessful marriage which ends in divorce when she is 19, MARILYN MONROE (born NORMA JEAN MORTENSON) tries to break into movies. A period of bitter hardship, during which she poses nude for a calendar to earn a much-needed 50 dollars, is following by a small success when she gets a part as a bit player. Then, without warning, she is sacked. She has no money, and practically no friends, and is in a state of utter despair whan suddendly, and for the first time in her life, she falls in love.
WHEN I lay on this ocean bottom of despair, love hit me, hoisted me into the air and stood me on my feet looking at the world as if I'd just been born.
HE'S married now to a movie star and it might embarrass him if I used his real name, and her, too. I read in the paper that their marriage, only a year old, is heading for the Hollywood reefs where most of the movieland marriages come apart. A few years ago I might have felt like giving it a push, just for old times' sake.
But now I've known happiness and I wish him well and I wish anybody he loves well.
I was coming out of the casting department at M.G.M. with the usual results - no job and no prospects - when a girl I knew introduced me to an ordinary-looking man. All I could tell about him was that he wasn't an actor.
Actors are often wonderful and charming people, but for a woman to love an actor is something like incest. It's like loving a brother with the same face and manner as your own.
We went to a cafe and sat down and talked. Or, rather, he talked. I stared and half-listened. I was sick inside with failure and there was no hope in me. His voice was like a medicine. He told me he was a musician and how he liked to play the piano and why some music was better than other music. I didn't think of him as a man or a musician. All I though was: "He's alive and strong."
He called me up and I always hurried to join him. The first thing I saw when I entered any place to meet him, no matter how crowded it was, was his face. It would jump out at me.
After a few weeks he knew I loved him. I hadn't said so, but I didn't have to. I stumbled when I went to sit down, my mouth hung open, my heart ached so much I wanted to cry all the time. If his hand touched mine by accident my knees buckled.
He smiled at me through all this as if I were half a joke. When he laughed at things I hadn't meant to be funny I felt flattered. He talked a lot about women and the emptiness of their love. He had just been divorced and was very cynical. He had a six-year-old son whose custody had been granted him by the court.
One evening after he had put his son to bed he sat and played the piano for me. He played a long time. The he did something that made my heart beat crazily. In order to see the music better he put on a pair of glasses. I had never seen him with glasses on.
I don't know why, but I had always been attracted to men who wore glasses. Now, when he put them on, I felt suddenly overwhelmed.
When I looked back on all the years I could remember I shuddered. I knew now how cold and empty they had been. I had always thought of myself as someone unloved. Now I knew there had been something worse than that in my life. It had been my own unloving heart. I had loved myself a little, and Aunt Grace and Anna. How little it seemed now !
I tried to figure out what was so different about my life. It was the same - no hopes, no prospects, all doors closed. The troubles were still there - every one of them - but they were like dust swept into a corner.
There was only one cloud in my paradise, and it kept growing. At first nothing had mattered to me except my own love. After a few months I began to look at his love. I looked, listened, and looked, and I couldn't tell myself more than he told me. I couldn't tell if he really loved me.
He grinned a lot when we were together and kidded me a lot. I knew he liked me and was happy to be with me. But his love didn't seem anything like mine. Most of his talk to me was a form of criticism. He criticised my mind. He kept pointing out how little I knew and how unaware of life I was. It was a sort of true. I tried to know more by reading books.
I had a new friend, Natasha Lytess. She was an acting coach and a woman of deep culture. She told me what to read. I read Tolstoy and Turgenev. They excited me and I couldn't lay a book down till I's finished it. And I would go around dreaming of all the characters I'd read and hearing then talk to each other. But I didn't feel that my mind was improving.
I never complained about his criticism, but it hurt me. Alone, I would like awake repeating all he'd said. I'd think, "He can't love me or he wouldn't be so conscious of my faults. How can he love me if I'm such a goof to him ?"
Then finally I realised the truth. He didn't love me. A man can't love a woman on whom he looks down, and he showed clearly in his criticism that that was how he felt about me. So I knew what I had to do.
When I saw him again the next day I said goodbye.
ALL this time I had forgotten about my film "career." But I went on looking for work because I was broke. I was living on money I could borrow.
Someone I met at a lunch counter, told me they were making retakes on a movie called "Love Happy" and needed a girl for a bit part. Harpo and Groucho Marx were in the movie.
I went on the set and found the producer, Lester Cowan, in charge. He introduced me to Groucho and Harpo. It was like meeting familiar characters out of "Mother Goose." There they were with the same happy, crazy look I had seen on the screen. They both smiled at me as if I were a piece of French pastry.
"This is the young lady for the office scene," said Mr. Gowan.
Groucho stared thoughtfully at me.
"Can you walk ?" he demanded.
I nodded.
"This role," said Groucho, "calls for a young lady who can walk by me in such a manner as to arouse my elderly libido and cause smoke to issue from my ears."
Harpo honked a horn at the end of his cane and grinned at me.
I walked the way Groucho wanted.
"Exceedingly well done," he beamed.
Harpo honked three times and blew a piercing whistle.
"It's Mae West, Theda Bara, and Bo-Peep rolled into one," said Groucho. "We shoot the scene tomorrow morning. Be early."
"And don't do any walking in any unpoliced areas," said Harpo.
I played the next day. Groucho directed me. It was hardly more than a walk-on, but Mr. Cowan, the producer, said I had the makings of a star and that he was going to do something about it.
When you're broke and a nobody and a man tells you that, he becomes a genius in your eyes. But nothing happened for a week.
Then one morning I found my name in the headline of a Hollywood movie-gossip column. I was so excited I fell out of bed. The headline said Lester Cowan had put me under contract to star in a forthcoming movie.
I dressed and made up quicker than a fireman and squandered my last two dollars on a taxi.
Mr. Cowan was in his office.
I told him I'd read about getting a contract. I even suggested I get a hundred dollars a week.
"We'll see," Mr. Cowan replied. "Just go home and wait till you hear from me. I'll send for you."
He kept his word and sent for me. He wasn't ready to use me as a star. But he would like to engage me to exploit the movie "Love Happy."
"But I don't know how to exploit a picture," I said.
"You don't have to know," Mr. Cowan replied. "All you have to do is to be Marilyn Monroe."
He explained that I would travel from city to city, put up at the finest hotels, meet the Press, give out interviews, and pose for photographers. Mr. Cowan agreed to pay my travelling expenses and give me a salary of a hundred dollars a week.
The day before I left for New York to start the tour of the USA I realised I had almost no wardrobe.
"I won't be much of an advertisement in one old suit," I told Mr. Cowan.
He gave me 75 dollars to outfit myself for the tour. I bought three woollen suits for 25 dollars apiece.
I bought woollen suits because I remembered that New York and Chicago were in the North. I had seen them in the movies blanketed with snow. I forgot it was summertime there as well as in Los Angeles.
When the train stopped in New York I could hardly breathe, it was so hot. It was hotter than I had ever known it to be in Hollywood. The woollen suit made me feel as if I were wearing an oven.
The Press agent who was supervising my trip had me pose on the train steps with perspiration running down my face and icecream cone in each hand. The caption for the pictures read: "Marilyn Monroe, the hottest thing in pictures, cooling off."
That "cooling off" idea became sort of the basis for my exploitation work.
Half an hour after arriving in New York I was led into an elegant suite in the Sherry-Netherland Hotel and told to put on a bathing suit. More photographers arrived and took pictures of me "cooling off."
I spent several days in New York looking at the walls of my elegant suite and the little figures of people 15 stories below.
All sorts of people came to interview me. I asked questions about the Statue of Liberty, and what were the best shows to see and the most glamorous cafes to go to. But I saw nothing and went nowhere.
Finally I got tired of sitting around perspiring in one of my three woollen suits.
"I ought to have something more attractive to wear in the evenings," I told the studio representatives.
They bought me a cotton dress at a wholesale shop. It had a lowcut neck and blue polka dots.
Next step was Detroit, then Cleveland, Chicago, Milwaulkee, and Rockford. It was the same story at each. I was taken to a hotel, rushed into a bathing suit, given a fan, and photographers arrived to take more "cheesecake" pictures of me. The hottest thing in pictures was cooling off again.
In Rockford I decided that I had seen enough of the world. Also, due to my moving around continually I had not received any salary. As a result I didn't have fifty cents to spend on myself during my grand tour.
I told the Press agent that I would like to return to Hollywood.
SOME days later, in the office of a film agency, I met John Hyde, one of the most important talent scouts in Hollywood.
Everyone called him Johnny, because of the friendly look he had.
"You're going to be a great movie star," Johnny said to me. "I know. Many years ago I discovered a girl like you and took her to Metro - Lana Turner. You'll go farther. You've got more."
"Then why can't I get a job ?" I asked. "Just to make enough money to eat on ?"
"It's hard for a star to get and eating job," said Johnny. "A star is only good as a star. You don't fit into anything less."
"I used to feel confident of myself once," I said. "When I first started. But I haven't felt it for some time. I've been too busy having troubles."
"Love trouble ?" he asked.
I said "Yes".
"Come around tomorrow and we'll talk again," said Johnny Hyde.
I had made another friend, a woman who was head of the MGM talent-scout department. Her name was Lucille Ryman. Miss Ryman had not only been kind to me, but had also assured me I was going to be a star.
One day Miss Ryman called me up.
"There's a part in John Huston's picture, "The Asphalt Jungle" that's perfect for you," she said. "It's not a big part, but you'll be bound to make a hit in it. Tell your agent to get in touch with Mr. Huston. I've already discussed you with him."
Johnny Hyde took me to Mr. Huston's office. Arthur Hornblow, the producer of the picture, was also present.
Mr. Huston was an exciting-looking man. He was tall, long-faced, and his hair was mussed. He was a genius - the first I had ever met.
Mr. Huston gave me a copy of the script. I took it home and my friend Natasha Lytess agreed to coach me.
"Do you think you can do it ?" Johnny Hyde asked me. "You have to break up in it, and cry and sob."
At first I felt Johnny had lost faith in me. Then I realised he was just being "too close" to me, and that he was worrying with my nerves and tears.
I studied the part for several days, then returned to Mr. Huston's office to read for him. Several other men were present, including Mr. Hornblow.
They were all friendly and make jokes. But I couldn't smile. I felt I would never be able to recite a line. A pulse was pounding in my stomach.
I couldn't have been more frightened if I were about to step in front of a locomotive to get run over.
"Well," said Mr. Huston, "do you like the part ?"
I nodded. My mouth was too dry to try talking.
"Do you think you can do it ?"
I nodded again.
I felt sick. I had told myself a million times I was an actress. I had practised acting for years. Here, finally, was my first chance at a real acting part, with a great director to direct me. And all I could do was stand with quivering knees and a quivering stomach and nod my head like a wooden toy.
But I could feel Mr. Huston was watching me and waiting.
I felt desperate. What was the use of reading in a shaking voice like a terrified amateur ?
"We're waiting, Miss Monroe," said Mr. Huston.
"I don't think I'm going to be any good," I answered.
Everybody stopped talking and looked at me.
"Would you mind if I read the part lying on the floor ?" I blurted out.
"Why, not at all," Mr. Huston replied gallantly. "Bill, here, will cue you."
I stretched myself out on the floor and Bill crouched down beside me. I felt much better. I had rehearsed the part lying on a couch as the directions indicated. There wasn't any couch in the office.
I went through the part with a crouching Bill reading the male actor's lines. When I finished I said: "Let me do it again."
"If you want to," said Mr. Huston, "but there's no need."
I did it again.
When I stood up Mr. Huston said: "You were in after the first reading. Go fit yourself up with the wardrobe department."
I knew this part wouldn't be cut out of the picture because it was vital to the plot. I was the reason one of the stars, Louis Calhern, committed suicide in the story. My characterisation was Mae West, Theda Bara, and Bo Peep - in tight silk lounging pyjamas.
IN a movie you can act a little bits and pieces. You say two lines and they "cut." They set up the camera in another place - and you act two more lines. You walk five feet and they "cut." The minute you get going good in your characterisation they "cut."
But it doesn't matter. There's no audience watching you. There's nobody to act for except yourself.
It's like the games you play when you're child and pretend to be somebody else. Usually, it's even almost the same sort of story you used to make up as a child - about meeting somebody who fell in love with you because, despite everything he'd heard against you, you were a good girl with a heart of gold.
But it wasn't this way while we were making "Asphalt Jungle", because it was an adult script. There was also an audience watching me act - an audience of one, the director. A director like Mr. Huston makes your work exciting. Some directors seem more interested in photographing the scenery than the actors.
The keep moving the camera around, saying, "Here's a wonderful shot." Or, "This is a superb set-up. We'll be able to get the fireplace and the Oriental mask in the frame." Or they say, "That'll cut beautifully. It'll give us a fast tempo."
You feel they're more interested in their directing than they are in your acting. They want the Front Office to praise them when the rushes are shown. Mr. Huston wasn't like that. He was interested in the acting I did. He not only watched it; he was part of it. And even though my part was a minor one, I felt as if I were the most important performer in the picture when I was before the camera.
This was because everything I did was important to the director - just as important as everything the stars of the picture did.
Johnny Hyde was so excited as I was during the shooting. He kept telling me: "This is it, honey. You're in. Everybody is crazy about your work."
When the picture was previewed all the studio heads went to see it. It was a fine picture. I was thrilled by it. The biggest thrill, though, was myself. The audience whistled at me. They made "wolf noises." They laughed happily when I spoke. They liked me very much.
It's a nice sensation to please an audience. I sat in the theatre with Johnny Hyde. He held my hand. We didn't say anything on the way home. He sat in my room beaming at me. It was as if he had made good on the creen, not me. It was not only because I was his client and his "discovery". His heart was happy for me.
I could feel his unselfishness and his deep kindness. No man had ever looked on me with such kindness. He not only knew me; he knew Norma Jean, too. He knew all the pain and all the desperate things in me. When he put his arms around me and said he loved me, I knew it was true. Nobody had ever loved me like that. I wished with all my heart that I could love him back.
I told him about my love affair that had just ended and about all the pain I had felt. The affaire was over in every way but one. It made it hard to love again. Johnny was even kind about this. He didn't scream and carry on. He understood. He didn't blame or criticise. Life was full of mix-ups and wrong starts, he said. He would wait for my heart to get strong again and wait for me to love him, if I could.
Kindness is the strangest thing to find in a sweetheart - or in anybody. Johnny's kindness made him seem the most wonderful human being I'd ever met.
"The first thing to do," he said to me the next day, "is get you a contract with Metro."
"Do you think you can ?" I asked.
"They've got a new star on their hands," said Johnny, "and they know it. Everybody is raving about your work. Most of all, you saw and heard that audience. They bought you as I've never seen any small part player bought in a picture before."
A week later Johnny said to me, "I don't want you to feel depressed, honey. We've had a temporary setback."
"Metro doesn't want me," I said.
"You guessed it," Johnny smiled at me. "It's fantastic. I've been talking to Dore Schary all week. He likes your work. He thinks you've done a wonderful job, in fact. But he said you're not star material. He sayd you're not photogenic, that you haven't got the sort of looks that make a movie star."
"Maybe he's right," I said. "Mr. Zanuck said the same when Twentieth dropped me."
"He's wrong," said Johnny. "And so was Zanuck. I have to laugh when I think how wrong they are and how they'll both eat their words some day - and some day soon."
Johnny laughed, but I didn't. It was frightening - to be up so high in your hopes and then take another tumble back to no work, no prospects, no money, and nowhere. But I didn't quite take the full tumble this time. I wasn't alone. I had Johnny with me. I wasn't merely Johnny's client or even his sweetie. I was a Cause he had.
My heart ached with gratitude and I would have cut my head off for him. But the love he hoped for wasn't in me. You might as well try to make yourself fly as to make yourself love. But I felt everything else towards Johnny Hyde, and I was always happy to be with him. It was like being with a whole family and belonging to a full set of relatives.
It's hard to hope with somebody else's heart and be happy with somebody else's daydreams. But Johnny made me happy and kept me believing in myself. I didn't run around the studios job-hunting anymore. Johnny did that. I stayed home and took dramatic lessons and read books.
One of them excited me more than any other I had read. It was the Autobiography of Lincoln Steffens. It was the first book I'd read that seemed to tell the truth about people and life.
It was bitter, but strong. It didn't just echo tha half lies I's always heard. I loved his book. Reading it I forgot all about not having a job and not being "photogenic". But Johnny didn't forget.
"We've landed a good one," he reported one evening. "I didn't want to talk about it till I was sure. I'm sure now. It's the new Joseph Mankiewicz picture called 'All About Eve.' It's not a big part, but it will establish you at Twentieth."
"But they don't like me there," I said.
"They will," said Johnny.
Mr. Mankiewicz was a different sort of director from Mr. Huston. He wasn't as exciting and he was more talkative. But he was intelligent and sensitive. I felt happy on the set, and, with Johnny Hyde's help, I was able to daydream again.
The studio was always cooking up little publicity stories for the different people under its roof. I was eager for publicity, but there was one kind I refused to accept. This was the publicity you get as a result of being seen in a cafe at night with a fellow actor. The columnists would then hint that you and the young actor were setting out on a romance.
I didn't like going to fancy cafes and sitting around with some ambitious profile. I didn't like people thinking of me as being romantic about somebody I didn't know. And I knew Johnny wouldn't like it. So I stayed out of the cafes and the movie columns as a romance dizzy starlet.
I have had a talent for ittitating women since I was 14. Wives have a tendency to go off like burglar alarms when they see their husbands talking to me. Even young and pretty Hollywood "maidens" greet me with more sneer than smile.
This sort of sex fear that women often feel when I walk into their barnyard has different effects on me. I find it flattering and upsetting. I find it also mysterious. Women don't resent me because I'm prettier or better shaped than they are - or show more of myself to male eyes.
I've seen women at parties who had only enough clothes on to keep from being arrested, and I've heard such party-nudists buzzing about how vulgar I was. They were showing more leg, more bosom, and more spinal column than I was, and I was the "vulgar" one !
Women also don't like the way I talk - even when I'm not talking to thei husbands or lovers. One angry woman said my voice was "too premeditated". I found out she meant I was putting on a sort of bedroom drawl. This isn't true.
The chief difference between my voice and the voices of most women I've seen is that I use mine less.
I can't chatter if I wanted to. I can't pretend to laugh and be full of some sort of foolish good spirits when I'm in company. Standing around at a party looking serious attracts unfavorable feminine comment. They think I'm plotting something, and usually the same thing - how to steal their gentlemen friends from under their noses.
I don't mine their thinking that. I would rather a thousand women were jealous of me than I was jealous of one of them. I've been jealous, and it's no fun.
Sometimes I've been to a party where no one spoke to me a whole evening. The men, frightened by their wives or sweeties, would give me a wide berth. And the ladies would gang up in a corner to discuss my dangerous character.
Being given the social cold shoulder like that never made me too unhappy. I've done most of my thinking at such parties, standing in a corner with a cocktail glass in hand and nobody to talk to.
I've thought about women. Their jealousy had little to do with me. It cornes out of their realising their own shortcomings. Men have told me a lot about women - how lame their love-making often is; how they mistake hysteria for passion and nagging for devotion.
Looking at me, women think I'm different from them in such matters, and this makes them angry.
When I see women frowning in my direction and cutting me up among themselves, I really feel sorry - not for them, but for their menfolk. I have a feeling that such women are poor lovers. The only thing they are able to give a man is a guilt complex. It they are able to make them fell that he is a bad husband or an unappreciative lover then they consider themselves "successful."
Johnny Hyde's kindness changed the outside world for me, but it didn't touch my inner world. I tried hard to love him. He was not only kind, but loyal, and wise, and devoted.
Johnny was never jealous because of anything I had done. It was always because of what I might do. Most men have been jealous for the same reason. I've liked their jealousy. Often it was the only sincere thing about their love. Most men judge your importance in their lives by how much you can hurt them, not by how happy you can make them.
But there was one kind of jealousy I never liked. It was the jealousy that kept a man asking questions about other men, and never letting up, and wanting to know more and more details. I felt then that my jealous friend was more interested in those men than in me.
I did all I could to lessen Johnny Hyde's fears. I never went out with other men. I was a faithful to him as he was kind to me.
Johnny Hyde gave me more than his kindness and love. He was the first man I had ever known who understood me. Most men (and women) thought I was scheming and two-faced. No matter how thruthfully I spoke to them, or how honestly I behaved, they always believed I was trying to fool them.
When I talk I have the habit of not finishing sentences, and this gives the impression I'm telling lies. I'm not. I'm just not finishing sentences. Johnny knew that I didn't tell lies, and that I wasn't planning to fool him.
The thruth is I've never fooled anyone. I've let men sometimes fool themselves. Men sometimes didn't bother to find out who and what I was. Instead they would invent a character for me. I wouldn't argue with them. They were obviously loving somebody I wasn't. When they found this out they would blame me for disillusioning them - and fooling them.
I have even tried to be straightforward with women. This is more difficult than being straightforward with men. Men are often pleased when you tell them the truth about how you feel. But very few women want to hear any truth - if it's going to be in any way annoying.
As far as I can make out women's friendships with each other are based on a gush of lies and pretty speeches that mean nothing.
One evening in his house Johnny started up the stairs to get me a book. I saw him stop on the landing and lean against the balustrade. I had seen my Aunt Ana do that a few months before she died of her heart attack.
I ran up tp Johnny and put my arms around him and said: "Oh, Johnny, I'm sorry. I'm sorry you feel bad."
"I'll be all right," he said. But that was only Johnny's courage talking. It wasn't his heart. Johnny's heart had been ill for years.
A few week later he died. His family wouldn't let me sit among them at the funeral. I sat in the back of the church among Johnny's acquaintances. When I passed by his coffin I felt such a sadness that I forgot myself. I threw myself on the coffin and sobbed. I wished I was dead with him.
My great friend was buried. I was without his importance to fight for me, and without his love to guide me. I cried for nights at a time. I never stopped regretting him - the kindest man in the world.
Now for the story of what is called a Hollywood "feud".
I met Joan Crawford at Joe Schenck's house. She was an impressive woman. I admired her during dinner. I hoped that when I was her age I would keep my looks as well as she had.
Some movies stars don't seem like stars when you meet them, and some seem more like stars off the screen than on. I don't know which is better, but Miss Crawford was definitely the latter type.
She was as much the movie star at Mr. Schenck's dinner table as she could have been electrifying a courtroom in a movie drama - even a little more.
After dinner Miss Crawford said to me: "I think I could help you if you would let me. For instance, that white knitted dress you're wearing is utterly incorrect for a dinner of this kind."
It was the only good dress I owned. I wore it evenings as well as daytimes when I was going any place important, and I cleaned it myself every day.
I looked at Miss Crawford's beautiful evening gown as she went on: "Taste is every bit as important as looks and figure. Will you let me help you, my dear ?"
I said I was flattered. We made a date to meet Sunday morning after church. It turned out that Miss Crawford and I went to the same church.
Afterwards Miss Crawford said: "I'm so glad to see you. But tou mustn't come to church in flat heels and a grey suit with black trimming. If you wear grey, you must wear different grey tones, but never black."
It was my only suit, but there was no sense defending it on that ground.
She invited me to her lovely home. I thought she might be going to give me some of her old gowns. Instead she said: "I must show you the things I've been knitting."
She showed me a number of knitted fronts in different shades of brown and explained that they were to be worn under different shades of brown suits.
"The main thing about dressing well," Miss Crawford explained, "is to see that everything you wear is just right - that your shoes, stockings, gloves, and bag all fit the suit you're wearing."
"Now what I would like to do is to make a list of all the clothes in your wardrobe and I'll make a list of the things you need to buy and see that you buy the right things."
I didn't say anything. I usually didn't mind telling people I was broke and even trying to borrow a few dollars from them to tide me over.
But for some reasons I couldn't tell Miss Crawford that she had seen my wardrobe in full - the incorrect white knitted dress and the wrong grey suit.
"It's so easy not to look vulgar," Miss Crawford assured me when I was ready to leave. "Do let me guide you a bit, You'll be surprised at the results. And so will everyone else."
The next time I heard from Miss Crawford was in the newspapers. This was a year later. I'd gone to work at 20th Century-Fox again, and the Marilyn Monroe boom had started. I was all over the magazines and movie columns, and the fan mail at the studio was arriving in trucks.
Among the honors that were now showering on me was the privilege of presenting one of the Oscars to one of the Award winners at the Motion Picture Academy's annual affair.
I was frozen with fear the night of the ceremonies. But I thought I did well - until I read Joan Crawford's remarks in the morning papers.
I haven't saved the clippings but I have sort of remembered what she said. She said that Marilyn Monroe's vulgar performance at the Academy affair was a disgrace to all of Hollywood.
The vulgarity, she said, consisited of my wearing a dress too tight for me and wriggling my rear when I walked up holding one of the Oscars in my hand.
I was so suprised I could hardly believe what I was reading. I called up some friends who had seen me at the ceremony and asked them if it were true. They laughed. It wasn't true, they said.
I have written out this accurate account of one of my "feuds" because it is typical. The feuds are all started by someone whom I have mysteriously offended - always a woman.
The truth is my tight dress and my wriggling were in Miss Crawford's mind. She obviously had been reading too much about me.
Or maybe she was just annoying because I had never brought her a list of my wardrobe.
I kept my eyes wide with interest, althought I couldn't understand anything they were saying.
To begin with I didn't know who Botticelli or Da Vinci were.
"We're boring Marilyn," said the director. "I can always tell when she's bored to tears. She opens her eyes wide and parts her lips slightly with bogus eagerness."
"Let's talk about something closer to her than the Renaissance," said the writer. "How about sex ?"
"At least I'll know which side you're on," I said.
But I didn't. The discussion about sex sounded completely unfamiliar. It had to do with Freud and Jung and a few other characters who seemed to me pretty mixed up.
Something occurred to me, however, as I sat listening to my two witty friends.
I realised that about two-thirds of the time I hadn't the faintest idea of what people (even women) were talking about.
There was no hiding from it - I was terribly dumb.
When I arrived home I sat in bed and asked myself if there was anything I did know. I couldn't think of anything - except acting. I knew acting. It was a way to live in dreams for a few minutes at a time.
I decided to go to school. The next day I enrolled in the University of Southern California.
I went to school every afternoon - and often in the evening. The teacher was a woman. I was depressed by this at first because I didn't think a woman could teach me anything. But in a few days I knew differently.
She was one of the most exciting human beings I had ever met. She talk about the Renaissance, and made it sound ten times more important than the studio's biggest epic.
I drank in everything she said. I met Michelangelo and Raphael and Tintoretto.
At night I lay in bed wishing I could have lived in the Renaissance. Of course, I would be dead now. But it seemed almost worth it.
After a few weeks I branched out as a student. I started buying books by Freud, and some of its modern disciples. I read them till I got dizzy.
But I didn't have enough time. There were acting lessons and singing lessons, publicity interviews, sessions with photographers - and rehearsals of a movie.
Finally I decided to postpone my intelligence, but I made a promise to myself I woudn't forget.
To be continued next week
Traduction
"C'est mon histoire - par Marilyn Monroe"
Troisième tome captivant
SYNOSPIS - Après une enfance d'orpheline malheureuse et un mariage raté qui se solde par un divorce à 19 ans, MARILYN MONROE (née NORMA JEAN MORTENSON) tente de percer dans le cinéma. Une période de difficultés amères, au cours de laquelle elle pose nue pour un calendrier afin de gagner les 50 dollars dont elle a tant besoin, et suivie d'un petit succès lorsqu'elle obtient un petit rôle. Puis, sans avertissement, elle est renvoyée. Elle n'a pas d'argent, et pratiquement pas d'amis, et se retrouve dans un état de désespoir total quand soudain, et pour la première fois de sa vie, elle tombe amoureuse.
QUAND je me suis allongée dans ce fond océanique de désespoir, l'amour m'a frappé, m'a soulevé dans les airs et m'a tenu debout en regardant le monde comme si je venais de naître.
IL est maintenant marié à une star de cinéma et si j'utilisais son vrai nom, cela pourrait l'embarrasser autant lui que elle. J'ai lu dans le journal que leur mariage, il y a à peine un an, se dirige vers les récifs d'Hollywood où la plupart des mariages font naufrages au pays du cinéma. Il y a quelques années, j'aurais peut-être eu envie de lui donner un coup de pouce, juste en souvenir du bon vieux temps.
Mais maintenant je suis heureuse, je lui souhaite bonne chance et je souhaite bonne chance à tous ceux et celles qu'il aime.
Je sortais du département casting de la M.G.M. avec les résultats habituels - pas de travail et pas de perspectives - lorsqu'une fille que je connaissais m'a présenté à un homme d'apparence ordinaire. Tout ce que je pouvais dire de lui, c'est qu'il n'était pas acteur.
Les acteurs sont souvent des gens merveilleux et charmants, mais pour une femme, aimer un acteur s'apparente à de l'inceste. C'est comme aimer un frère avec le même visage et les mêmes manières que les vôtres.
Nous sommes allés dans un café où nous nous sommes assis et avons parlé. Ou plutôt, il a parlé. Je le regardais en écoutant à moitié. J'étais désemparée par mes échecs et il n'y avait aucun espoir en moi. Sa voix agissait comme un médicament. Il m'a dit qu'il était musicien et qu'il aimait jouer du piano et pourquoi certaines musiques étaient meilleures que d'autres. Je ne le considérais pas comme un homme ou un musicien. Tout ce que je pensais, c'était : "Il est vivant et fort."
Quand il m'appelait, je me suis toujours dépêchée pour le rejoindre. La première chose que je voyais quand j'entrais dans un endroit pour le rencontrer, aussi bondé soit-il, c'était son visage. Comme s'il se jetait sur moi.
Après quelques semaines, il savait que je l'aimais. Je ne l'avais pas dit, mais ce n'était pas nécessaire. Je trébuchais en allant m'asseoir, ma bouche restait grande ouverte, mon cœur me faisait tellement mal que j'avais envie de pleurer tout le temps. Si sa main effleurait la mienne par accident, mes genoux flageolaient.
Il me sourait au milieu de ces travers comme s'il s'agissait d'un petit jeu. Quand il riait de choses que je n'avais pas voulu être drôle, je me sentais flattée. Il a beaucoup parlé des femmes et du vide de leur amour. Il venait de divorcer et était très cynique. Il avait un fils de six ans dont la garde lui avait été accordée par le tribunal.
Un soir, après avoir mis son fils au lit, il s'est assis et a joué du piano pour moi. Il a joué longtemps. Il a fait quelque chose qui a fait battre mon cœur follement. Pour mieux voir la musique, il a mis une paire de lunettes. Je ne l'avais jamais vu avec des lunettes.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours été attirée par les hommes qui portaient des lunettes. Alors quand il les a mises, je me suis sentie soudainement submergée.
Quand je repensais à toutes les années dont je me souvenais, j'en frissonnais. Je savais maintenant à quel point elles avaient été froides et vides. Je m'étais toujours considérée comme quelqu'un de mal-aimée. Maintenant, je savais qu'il y avait eu quelque chose de pire que cela dans ma vie. Cela avait été mon propre cœur sans amour. Je m'étais un peu aimée moi-même, ainsi que tante Grace et Anna. Comme cela paraissait peu désormais !
J'ai essayé de comprendre ce qui était si différent dans ma vie. C'était toujours pareil - pas d'espoirs, pas de perspectives, toutes les portes fermées. Les problèmes étaient toujours là - chacun d'entre eux - mais ils étaient comme de la poussière balayée dans un coin.
Il n'y avait qu'un seul nuage dans mon paradis, et il n'arrêtait pas de grandir. Au début, rien n'avait compté pour moi, sauf mon amour. Après quelques mois, j'ai commencé à observer le sien. Je regardais, écoutais et regardais encore, et je ne pouvais pas me dire plus que ce qu'il me disait. Je ne pouvais pas dire s'il m'aimait vraiment.
Il souriait beaucoup quand nous étions ensemble et se moquait beaucoup de moi. Je savais qu'il m'aimait bien et qu'il était heureux d'être avec moi. Mais son amour ne ressemblait en rien au mien. La plupart de ses conversations avec moi étaient une forme de critique. Il critiquait mon état d'esprit. Il n'arrêtait pas de souligner à quel point je savais peu de choses, à quel point j'ignorais la vie. C'était en quelque sorte vrai. J'ai essayé d'en savoir plus en lisant des livres.
J'avais une nouvelle amie, Natasha Lytess. Elle était professeure de théâtre et très cultivée. Elle me conseillait pour mes lectures. J'ai lu Tolstoï et Tourgueniev. Ils m'exhaltaient et je ne pouvais pas poser un livre avant de l'avoir terminé. Et je me promenais en rêvant de tous les personnages que je lisais en les entendant se parler entre eux. Mais je n'avais pas l'impression que mon intelligence s'améliorait.
Je ne me suis jamais plainte de ses critiques, mais ça me faisait mal. Seule, je restais éveillée dans mon lit en me répétant tout ce qu'il me disait. Je pensais : "Il ne peut pas m'aimer ou sinon il ne serait pas si conscient de mes défauts. Comment peut-il m'aimer si je suis si gourde ?"
Puis finalement, j'ai réalisé la vérité. Il ne m'aimait pas. Un homme ne peut pas aimer une femme qu'il méprise, et il a clairement montré dans sa critique que c'était ce qu'il ressentait pour moi. Alors je savais ce que j'avais à faire.
Quand je l'ai revu le lendemain, je lui ai dit au revoir.
Pendant tout ce temps, j'avais oublié ma "carrière" cinématographique. Mais j'ai continué à chercher du travail parce que j'étais fauchée. Je vivais avec de l'argent que je pouvais emprunter.
Quelqu'un que j'ai rencontré à un comptoir d'un snack m'a dit qu'on faisait de nouvelles prises de vues d'un film intitulé "Love Happy" et qu'on avait besoin d'une fille pour un petit rôle. Harpo et Groucho Marx étaient dans le film.
Sur le plateau, je suis allée trouver le producteur aux commandes, Lester Cowan. Il m'a présenté Groucho et Harpo. C'était comme rencontrer les personnages si familiers de "Mother Goose". Ils étaient là avec le même regard joyeux et fou que j'avais vu à l'écran. Ils m'ont tous les deux souri comme si j'étais une pâtisserie française.
"C'est la jeune femme pour la scène du bureau", a déclaré M. Gowan.
Groucho me regarda d'un air pensif.
"Pouvez-vous marcher ?" m'a-t-il demandé.
J'ai hoché la tête.
"Ce rôle", a déclaré Groucho, "exige qu'une jeune femme qui, en marchant à côté de moi, puisse éveiller ma libido âgée et à faire sortir de la fumée de mes oreilles."
Harpo klaxonna du bout de sa canne et me sourit.
J'ai marché comme Groucho le voulait.
"Extrêmement bien fait", commenta-t-il, épanoui.
Harpo a klaxonné trois fois et a donné un coup de sifflet perçant.
"C'est Mae West, Theda Bara et Bo-Peep réunies", a déclaré Groucho. "Nous tournons la scène demain matin. Venez tôt."
"Et ne marchez pas dans les quartiers non surveillés par la police", a déclaré Harpo.
Je jouais le lendemain. Groucho me dirigeait. Ce n'était guère plus que de la figuration, mais M. Cowan, le producteur, a dit que j'avais l'étoffe d'une star et qu'il allait faire quelque chose à ce sujet.
Quand on est fauchée et inconnue et qu'un homme vous dit cela, il devient un génie à vos yeux. Mais il ne s'est rien passé pendant une semaine.
Puis un matin, j'ai trouvé mon nom dans le titre d'une colonne de potins sur les films d'Hollywood. J'étais tellement excitée que j'en suis tombée du lit. Le titre disait que Lester Cowan m'avait mise sous contrat pour jouer dans un prochain film.
Je me suis préparée -habillée et maquillée- plus vite qu'un pompier et j'ai gaspillé mes deux derniers dollars dans un taxi.
M. Cowan était dans son bureau.
Je lui ai dit que j'avais lu pour le contrat. J'ai même suggéré que je reçoive cent dollars par semaine.
"Nous verrons," répondit M. Cowan. "Rentrez chez vous et attendez d'avoir de mes nouvelles. Je vous contacterai."
Il a tenu parole et m'a contacté. Il ne pouvait pas encore m'utiliser comme une star. Mais il aimerait m'engager pour exploiter le film "Love Happy".
"Mais je ne sais pas comment exploiter un film," lui dis-je.
"Vous n'avez pas besoin de savoir", a répondu M. Cowan. "Tout ce que vous aurez à faire, c'est d'être Marilyn Monroe."
Il m'a expliqué que je voyagerai de villes en villes, que je logerai dans les meilleurs hôtels, que je rencontrerai la presse, que je donnerai des interviews et que je poserai pour les photographes. M. Cowan a accepté de payer mes frais de déplacement et de me donner un salaire de cent dollars par semaine.
La veille de mon départ pour New York, afin de commencer ma tournée des États-Unis, j'ai réalisé que je n'avais presque pas de garde-robe.
"Je ne ferai pas vraiment une bonne publicité vêtue de vieux vêtements", ai-je dit à M. Cowan.
Il m'a donné 75 dollars pour que je puisse m'habiller pour la tournée. J'ai acheté trois tailleurs en laine pour 25 dollars chacun.
J'ai acheté des vêtements en laine parce que je me souvenais que New York et Chicago étaient dans le Nord. Et j'avais vu dans les films que ces villes étaient recouvertes de neige. J'avais oublié que c'était aussi l'été là-bas, comme à Los Angeles.
Quand le train s'est arrêté à New York, je pouvais à peine respirer, il faisait si chaud. Il faisait encore plus chaud que la chaleur que je connaissais à Hollywood. Mon tailleur de laine me donnait l'impression d'être dans un four.
L'attaché de presse qui supervisait mon voyage m'a fait poser sur les marches du train, la sueur dégoulinant sur mon visage et un cornet de glace dans chaque main. La légende des photos était la suivante : "Marilyn Monroe, la chose la plus sexy au cinéma, se rafraîchit."
Cette idée de "rafraîchissement" est devenue en quelque sorte la base de mon travail d'exploitation.
Une demi-heure après mon arrivée à New York, on m'a conduit dans une suite élégante du Sherry-Netherland Hotel et on m'a dit de mettre un maillot de bain. D'autres photographes sont arrivés et ont pris des photos de moi "en train de me rafraîchir".
J'ai passé plusieurs jours à New York à regarder les murs de mon élégante suite et les petites silhouettes des gens 15 étages plus bas.
Toutes sortes de personnes sont venues m'interviewer. J'ai posé des questions sur la Statue de la Liberté, quels étaient les meilleurs spectacles à voir et les cafés les plus huppés où sortir. Mais je n'ai rien vu et je ne suis allée nulle part.
Finalement, j'en ai eu assez de rester assise à transpirer dans l'un de mes trois tailleurs en laine.
"Je devrais avoir quelque chose de plus attrayant à porter le soir", ai-je dit aux représentants du studio.
Ils m'ont acheté une robe en coton chez un grossiste. Elle avait un col décolleté et des pois bleus.
La prochaine étape était Detroit, puis Cleveland, Chicago, Milwaulkee et Rockford. C'était la même histoire à chaque fois. J'ai été emmenée dans un hôtel, mise d'urgence dans un maillot de bain, on m'a donné un ventilateur, et des photographes sont arrivés pour prendre plus de photos "pin-up" de moi. La chose la plus sexy du cinéma se rafraîchissait à nouveau.
À Rockford, j'ai décidé que j'en avais assez vu du monde. En plus, en raison de mes déplacements continuels, je n'avais reçu aucun salaire. En conséquence, je n'avais pas cinquante centimes à dépenser pour moi pendant ma grande tournée.
J'ai dit à l'attaché de presse que j'aimerais retourner à Hollywood.
QUELQUES jours plus tard, dans le bureau d'une agence de cinéma, j'ai rencontré John Hyde, l'un des découvreurs de talents les plus importants d'Hollywood.
Tout le monde l'appelait Johnny, à cause de son air amical.
"Tu vas devenir une grande star de cinéma", m'a dit Johnny. "Je sais. Il y a de nombreuses années, j'ai découvert une fille comme toi et je l'ai emmenée à la Metro - Lana Turner. Tu iras plus loin. Tu en as plus."
"Alors pourquoi est-ce que je ne peux pas trouver de travail ?" lui ai-je demandé. "Au moins pour gagner assez d'argent pour manger ?"
"Il est difficile pour une star d'obtenir un emploi alimentaire", a déclaré Johnny. "Une star n'est bonne qu'en tant que star. Tu ne peux pas prétendre moins que ça."
"J'avais l'habitude d'avoir confiance en moi autrefois", lui ai-je dit. "Quand j'ai commencé. Mais je ne l'ai pas ressenti depuis un certain temps. J'ai été trop occupée à avoir des problèmes."
"Chagrin d'amour ?" m'a-t-il demandé.
Je lui ai répondu "oui".
"Reviens demain et nous en reparlerons", a déclaré Johnny Hyde.
Je m'étais faite une autre amie, une femme qui dirigeait le département de recherche de talents de la MGM. Elle s'appelait Lucille Ryman. Miss Ryman avait non seulement été gentille avec moi, mais elle m'avait aussi assuré que j'allais devenir une star.
Un jour, Miss Ryman m'appela.
"Il y a un rôle dans le film de John Huston, "Quand la ville dort", qui est parfait pour vous", a-t-elle déclaré. "Ce n'est pas un grand rôle, mais vous y ferez forcément un tabac. Dites à votre agent de contacter M. Huston. J'ai déjà discuté de vous avec lui."
Johnny Hyde m'a amené au bureau de M. Huston. Arthur Hornblow, le producteur du film, était également présent.
M. Huston était un homme fascinant. Il était grand, au visage long et ses cheveux étaient ébouriffés. C'était un génie - le premier que j'aie jamais rencontré.
M. Huston m'a donné une copie du scénario. Je l'ai ramené à la maison et mon amie Natasha Lytess a accepté de me coacher.
"Penses-tu pouvoir le faire ?" me demandait Johnny Hyde. "Pour ce rôle, tu dois être effondrée, pleurer et sangloter."
Au début, j'ai senti que Johnny avait perdu confiance en moi. Puis j'ai réalisé qu'il était juste "trop proche" de moi, et qu'il s'inquiétait de ma nervosité et de mes larmes.
J'ai étudié le rôle pendant plusieurs jours, puis je suis retournée au bureau de M. Huston pour en faire une lecture. Plusieurs autres hommes étaient présents, dont M. Hornblow.
Ils étaient tous sympathiques et faisaient des blagues. Mais je ne pouvais pas sourire. Je sentais que je ne serais jamais capable de réciter une ligne. Mon pouls battait dans mon ventre.
Je n'aurais pas pu avoir plus peur que si je devais courir pour ne pas me faire écraser face à une locomotive en marche.
"Eh bien," dit M. Huston, "aimez-vous le rôle ?"
J'ai hoché la tête. Ma bouche était bien trop sèche pour prononcer un seul mot.
"Pensez-vous pouvoir le faire ?"
J'ai de nouveau hoché la tête.
Je me sentais malade. Je m'étais dit un million de fois que j'étais une actrice. J'avais pratiqué le théâtre pendant des années. Voilà, enfin, ma première chance d'avoir un vrai rôle d'actrice, avec un grand réalisateur pour me diriger. Et tout ce que je pouvais faire, c'était de me tenir debout, les genoux tremblant et l'estomac serré, et de hocher la tête comme un jouet en bois.
Mais je sentais bien que M. Huston me regardait et attendait.
Je me sentais désespérée. A quoi bon lire d'une voix tremblante comme un simple amateur terrifié ?
"Nous attendons, Mlle Monroe", a dit M. Huston.
"Je ne pense pas que je serai bonne," répondis-je.
Tout le monde s'est arrêté de parler et m'a regardé.
"Est-ce que ça vous dérangerait si je lisais en m'allongeant par terre ?" ai-je lâché.
"Pourquoi pas, après tout," répondit galamment M. Huston. "Bill, ici, va vous donner le signal."
Je m'allongeai sur le sol et Bill s'accroupit à côté de moi. Je me sentais beaucoup mieux. J'avais répété mon rôle allongée sur un canapé comme les instructions l'indiquaient. Il n'y avait pas de canapé dans le bureau.
J'ai fais ma lecture avec un Bill accroupi lisant les répliques de l'acteur masculin. Quand j'ai fini, j'ai dit : "Laissez-moi recommencer."
"Si vous voulez," dit M. Huston, "mais ce n'est pas nécessaire."
Je l'ai fait encore une fois.
Quand je me suis levée, M. Huston m'a dit : "Vous étiez prise dès la première lecture. Allez au département costume."
Je savais que ce rôle ne serait pas coupé au montage final car il était essentiel pour l'intrigue. J'étais la raison pour laquelle l'une des stars, Louis Calhern, se suicide dans l'histoire. Mon inspiration s'appuyait sur Mae West, Theda Bara et Bo Peep - en pyjama moulant en soie.
DANS un film, vous jouer un peu par petits morceaux. Vous dites deux lignes et on "coupe". Ils installent la caméra à un autre endroit - et vous jouez deux autres répliques. Vous faites cinq pas et on "coupe". À la minute où vous êtes bien lancé dans votre personnage, on "coupe".
Mais cela n'a pas d'importance. Il n'y a pas de public qui vous regarde. Il n'y a personne pour qui jouer à part vous-même.
C'est comme les jeux auxquels on joue quand on est enfant et qu'on prétend être quelqu'un d'autre. Habituellement, c'est même presque le même genre d'histoire que vous inventiez quand vous étiez enfant - de la rencontre avec quelqu'un qui est tombé amoureux de vous parce que, malgré tout ce qu'il avait entendu sur vous, vous étiez une bonne fille avec un cœur d'or.
Mais ce n'était pas comme ça pendant que nous faisions "Quand la ville dort", parce que c'était un scénario pour adultes. Il y avait aussi un public qui me regardait jouer - un public composé d'un seul, le réalisateur. Un réalisateur comme M. Huston rend votre travail passionnant. Certains réalisateurs semblent plus intéressés à photographier les décors que les acteurs.
Ils n'arrêtent pas de déplacer la caméra en disant : "Voici une superbe image." Ou, "C'est un superbe montage. On va pouvoir mettre la cheminée et le masque oriental dans le cadre." Ou ils disent : "Ça fera un plan de coupe formidable. Ça donnera un tempo rapide."
Vous sentez qu'ils sont plus intéressés par leur mise en scène que par votre jeu. Ils veulent que la direction les félicite lorsque les rushes sont diffusés. M. Huston n'était pas comme ça. Il était intéressé par le jeu que je faisais. Il ne s'est pas contenté de le regarder; il en faisait partie. Et même si mon rôle était mineur, je me sentais comme si j'étais l'interprète la plus importante du film quand j'étais devant la caméra.
C'était parce que tout ce que je faisais était important pour le réalisateur - tout aussi important que tout ce que faisaient les stars du film.
Johnny Hyde était aussi excité que moi pendant le tournage. Il n'arrêtait pas de me dire : "Ça y est, chérie. Tu es lancée. Tout le monde est fou de ton travail."
Lorsque le film a été visionné, tous les directeurs du studio sont allés le voir. C'était un beau film. J'en étais ravie. Le plus grand frisson, cependant, a été moi-même. Le public me sifflait à l'écran. Ils faisaient des "bruits de loup". Ils riaient si joyeusement dès que je parlais. Ils m'aimaient beaucoup.
C'est une belle sensation de plaire à un public. J'étais assise dans la salle avec Johnny Hyde. Il me tenait la main. Nous n'avons rien dit sur le chemin du retour. Il s'est assis dans ma chambre et me contempla, l'air rayonnant. Comme si c'était lui sur lécran, et pas moi. Ce n'était pas seulement parce que j'étais sa cliente et sa "découverte". Son cœur était heureux pour moi.
Je pouvais sentir son altruisme et sa profonde gentillesse. Aucun homme ne m'avait jamais regardé avec autant de bonté. Non seulement il me connaissait; mais il connaissait Norma Jean aussi. Il connaissait toute la douleur et toutes les choses désespérées en moi. Quand il a mis ses bras autour de moi et a dit qu'il m'aimait, j'ai su que c'était vrai. Personne ne m'avait jamais aimé comme ça. Je souhaitais de tout mon cœur pouvoir l'aimer en retour.
Je lui ai parlé de mon histoire d'amour qui venait de se terminer et de toute la douleur que j'avais ressentie. L'histoire était terminée à tous les égards sauf un. Il était difficile d'aimer à nouveau. Johnny était même compréhensif sur ce point. Il n'a pas crié et n'a pas fait de scène. Il a compris. Il n'a ni blâmé, ni critiqué. La vie était pleine de confusions et de mauvais départs, disait-il. Il attendrait que mon cœur redevienne fort et attendrait que je l'aime, si je le pouvais.
La gentillesse est la chose la plus étrange à trouver chez un amoureux - ou chez n'importe qui, d'ailleurs. La gentillesse de Johnny faisait de lui l'être humain le plus merveilleux que j'aie jamais rencontré.
"La première chose à faire, me dit-il le lendemain, c'est de te trouver un contrat avec la Metro".
"Penses-tu que tu peux ?" lui ai-je demandé.
"Ils ont une nouvelle star entre les mains", a déclaré Johnny, "et ils le savent. Tout le monde est ravi de ce que tu as fait. Surtout, tu as bien vu et entendu ce public. Ils t'ont adopté comme je n'ai jamais vu un aussi petit rôle dans un film l'a fait avant."
Une semaine plus tard, Johnny m'a dit : "Je ne veux pas que tu te sentes déprimée, chérie. Nous avons un revers temporaire."
"La Metro ne veut pas de moi," lui dis-je.
"Tu l'as deviné," Johnny me sourit. "C'est fantastique. J'ai parlé à Dore Schary toute la semaine. Il aime ce que tu fais. Il pense que tu as fait un travail formidable, en fait. Mais il a dit que tu n'as pas l'étoffe d'une vedette. Il a dit que tu n'étais pas photogénique, que tu n'as pas le physique d'une star de cinéma."
"Peut-être qu'il a raison," dis-je. "M. Zanuck a dit la même chose quand la Fox m'a laissé tomber."
"Il a tort", a déclaré Johnny. "Et Zanuck aussi. Ca me fait bien rire quand je pense à quel point ils se trompent et comment ils vont tous les deux ravaler leurs mots un jour – et ce jour est bientôt."
Johnny riait, pas moi. C'était effrayant - d'avoir ses espoirs placés tout en haut puis de retomber ensuite si bas sans travail, sans perspectives, sans argent et d'être nul part. Mais je n'ai pas tout à fait complètement sombré dans ma chute cette fois. Je n'étais pas seule. J'avais Johnny avec moi. Je n'étais pas simplement la cliente de Johnny ou même sa chérie. J'étais une cause qu'il avait à défendre.
J'avais le coeur serré de gratitude et j'aurais coupé ma tête pour lui. Mais je ne ressentais pas cet amour qu'il espérait avoir en retour. C'est autant essayer de voler dans les airs que de se faire aimer. Mais je ressentais tout le reste envers Johnny Hyde et j'étais toujours heureuse d'être avec lui. C'était comme être et appartenir à une famille entière.
C'est difficile de fonder ses espoirs avec le cœur de quelqu'un d'autre et d'être heureux avec ses rêves éveillés à lui. Mais Johnny m'a rendu heureuse et m'a permis de croire en moi. Je n'ai plus couru dans les studios à la recherche d'un emploi. Johnny l'a fait pour moi. Je restais à la maison, prenais des cours de théâtre et lisait des livres.
L'un surtout m'a emballé plus que tout les autres que j'avais lu: L'autobiographie de Lincoln Steffens. C'était le premier livre que je lisais qui semblait dire la vérité sur les gens et la vie.
C'était amer, mais fort. Cela ne faisait pas seulement écho aux demi-mensonges que j'ai toujours entendus. J'ai adoré son livre. En le lisant, j'oubliais que je n'avais pas de travail et que je n'étais pas "photogénique". Mais Johnny, lui, n'oublait pas.
"On a tiré le gros lot", rapporte-t-il un soir. "Je ne voulais pas t'en parler avant d'en être certain. Je suis sûr maintenant. C'est le nouveau film de Joseph Mankiewicz qui s'appelle "Eve". Ce n'est pas un grand rôle, mais cela te permettra de te faire une place à la Fox."
"Mais ils ne m'aiment pas là-bas," lui dis-je.
"Ils t'aimeront", a déclaré Johnny.
M. Mankiewicz était un genre de réalisateur différent de M. Huston. Il n'était pas aussi exalté et il était plus bavard. Mais il était intelligent et sensible. Je me sentais heureuse sur le plateau et, avec l'aide de Johnny Hyde, j'ai pu à nouveau rêvasser.
Le studio préparait toujours de petites histoires publicitaires pour les différentes personnes sous leur coupe. J'étais avide de publicité, mais il y en avait une que je refusais d'accepter. C'était cette publicité qu'on reçoit après avoir été vue dans un night-club le soir avec un autre acteur. Les chroniqueurs laissaient alors entendre que vous et le jeune acteur étiez lancés dans une idylle.
Je n'aimais pas aller dans des boîtes chics pour m'y m'asseoir avec un profil ambitieux. Je n'aimais pas que les gens puisse penser que je sois romantique avec quelqu'un que je ne connaissais pas. Et je savais que Johnny n'aimerait pas ça non plus. Je suis donc restée en dehors des clubs et des potins des rubriques de cinéma qui parlaient de starlette romantique étourdie.
Depuis mes 14 ans, j'ai le don d'irriter les femmes. Les femmes ont tendance à se déclencher comme des alarmes antivol lorsqu'elles me voient parler à leur mari. Même les jeunes et jolies "jeunes filles" d'Hollywood m'accueillent avec plus de ricanements aigres que de sourires aimables.
Ce genre de peur du sexe que les femmes ressentent souvent lorsque j'entre dans leur basse-cour a des effets différents sur moi. Je trouve ça flatteur et bouleversant. Je trouve ça aussi mystérieux. Les femmes ne m'en veulent pas parce que je suis plus jolie ou que j'ai plus de formes qu'elles - ou que je me montre davantage aux yeux des hommes.
J'ai vu des femmes dans des soirées qui portaient juste assez de vêtements pour ne pas être arrêtées, et j'ai entendu ces nudistes bourdonner sur ma vulgarité. Elles montraient plus de jambes, plus de poitrine et plus de colonne vertébrale que moi, et c'était moi qui étais "vulgaire" !
Les femmes n'aiment pas non plus ma façon de parler - même quand je ne parle pas à leur mari ou à leur amant. Une femme en colère m'a dit que ma voix était "trop préméditée". J'ai découvert qu'elle voulait dire que je parlais d'une sorte de voix traînante de chambre. Ce n'est pas vrai.
La principale différence entre ma voix et les voix de la plupart des femmes que j'ai vues, est que j'utilise moins la mienne.
Je ne bavarde pas à volonté. Je ne peux pas faire semblant de rire et d'être dans une folle plénitude quand je suis en société. Rester debout à une fête avec un air sérieux attire aussi des commentaires féminins défavorables. Elles pensent que je mijote un truc, en général toujours la même chose - comment voler leurs amis messieurs sous leur nez.
Je me fiche qu'elles puissent penser ça. Je préférerais qu'un millier de femmes soient jalouses de moi que moi d'être jalouse d'une seule d'entre elles. J'ai été jalouse, et ce n'est pas amusant.
Il m'est arrivé parfois d'être à une fête où personne ne m'adresse la parole de toute la soirée. Les hommes, effrayés par leurs femmes ou leurs chéries, me laissaient à l'écart. Et les dames se regroupaient dans un coin pour discuter de mon caractère dangereux.
Etre snobée de la sorte ne m'a jamais vraiment affectée. J'ai beaucoup réfléchi dans ces soirées où je restais debout dans un coin avec un verre à cocktail à la main et personne à qui parler.
J'ai pensé aux femmes. Leur jalousie n'avait pas grand chose à voir avec moi. Cela vient du fait qu'elles réalisent leurs propres manques. Les hommes m'ont beaucoup parlé des femmes - à quel point leurs relations amoureuses sont souvent boiteuses; comment elles confondent l'hystérie avec la passion et le harcèlement avec la dévotion.
Quand elles me regardent, les femmes pensent que je suis différente d'elles dans ces domaines, et cela les met en colère.
Quand je vois des femmes froncer des sourcils en me regardant et de me faire saquer dans leurs conversations, je me sens vraiment navrée - pas pour elles, mais pour leurs hommes. J'ai l'impression que ces femmes sont de médiocres amantes. La seule chose qu'elles sont capables de donner à un homme est un complexe de culpabilité. Si elles parviennent à lui faire croire qu'il soit un mauvais mari ou un amant peu attentif, alors elles pensent avoir "gagné".
La gentillesse de Johnny Hyde a changé le monde extérieur pour moi, mais elle n'a pas touché mon monde intérieur. J'ai essayé de l'aimer. Il était non seulement gentil, mais aussi loyal, sage et dévoué.
Johnny n'a jamais été jaloux de tout ce que je faisais. C'était toujours à cause de ce que j'aurai pu faire. La plupart des hommes ont été jaloux pour la même raison. J'ai aimé leur jalousie. C'était souvent la seule chose sincère dans leur amour. La plupart des hommes jugent votre importance dans leur vie en fonction de la façon dont vous pouvez les blesser, et non en fonction de la façon dont vous pouvez les rendre heureux.
Mais il y avait une sorte de jalousie que je n'ai jamais aimée. C'était la jalousie qui poussait un homme à poser des questions sur d'autres hommes, à ne jamais lâcher prise et à vouloir en savoir de plus en plus sur les détails. Je sentais alors que mon ami jaloux s'intéressait plus à ces hommes qu'à moi-même.
J'ai fait tout ce que j'ai pu pour apaiser les craintes de Johnny Hyde. Je ne suis jamais sortie avec d'autres hommes. Je lui étais aussi fidèle comme il était aussi gentil avec moi.
Johnny Hyde m'a donné plus que sa gentillesse et son amour. Il a été le premier homme qui m'a comprise. La plupart des hommes (et des femmes) pensaient que j'étais calculatrice et hypocrite. Peu importe la sincérité avec laquelle je leur parlais ou l'honnêteté avec laquelle je me suis comportée, ils croyaient toujours que j'essayais de les tromper.
Quand je parle, j'ai l'habitude de ne pas finir mes phrases, ce qui donne l'impression que je raconte des mensonges. Ce n'est pas le cas. Je ne termine simplement pas mes phrases. Johnny savait que je ne mentais pas et que je n'avais pas l'intention de le duper.
La vérité est que je n'ai jamais trompé personne. J'ai laissé parfois des hommes se duper eux-mêmes. Parfois, les hommes ne se souciaient pas de savoir qui j'étais et ce que j'étais. Au lieu de cela, ils m'inventaient de toute pièce une personnalité. Je n'aurais pas discuté avec eux. Ils aimaient manifestement une personne que je n'étais pas. Quand ils s'en apercevaient, ils me reprochaient de les avoir désillusionnés - et de les avoir trompés.
J'ai même essayé d'être franche avec les femmes. C'est plus difficile que d'être direct avec les hommes. Les hommes sont souvent ravis lorsque vous leur dites la vérité sur ce que vous ressentez. Mais très peu de femmes veulent entendre la vérité - si cela doit être en quelque sorte dérangeant.
Autant que je sache, l'amitié entre femmes repose sur un flot de mensonges et de jolis discours qui ne veulent rien dire.
Un soir, dans sa maison, Johnny montait les escaliers pour aller me chercher un livre. Je le vis s'arrêter sur le palier et s'appuyer contre la balustrade. J'avais vu ma tante Ana faire la même chose quelques mois avant de mourir d'une crise cardiaque.
Je me suis précipitée vers Johnny et en l'enlacant de mes bras autour de lui, je lui ai dit : "Oh, Johnny, je suis désolée. Je suis désolée que tu te sentes mal."
"Je vais bien," me dit-il. Mais ce n'était que le courage de Johnny qui parlait. Ce n'était pas son cœur. Le cœur de Johnny était malade depuis des années.
Quelques semaines plus tard, il mourut. Sa famille ne m'a pas laissé m'asseoir parmi eux à l'enterrement. Je me suis assise au fond de l'église parmi les connaissances de Johnny. Quand je suis passée devant son cercueil, j'ai éprouvé une telle tristesse que je m'oubliais totalement. Je me suis jetée sur le cercueil et j'ai sangloté. J'aurais aimé mourir avec lui.
Mon grand ami était enterré. Je ne l'avais plus, lui qui se battait pour moi, et sans son amour pour me guider. J'ai pleuré des nuits entières. Je n'ai jamais cessé de le regretter - l'homme le plus gentil du monde.
Passons maintenant à l'histoire de ce qu'on appelle une « querelle » hollywoodienne.
J'ai rencontré Joan Crawford chez Joe Schenck. C'était une femme impressionnante. Je l'ai admirée pendant le dîner. J'espérais qu'à son âge, je conserverais mon apparence aussi bien qu'elle.
Certaines stars de cinéma ne ressemblent pas à des stars quand vous les rencontrez, et certaines ressemblent plus à des stars dans la vie qu'à l'écran. Je ne sais pas ce qui est le mieux, mais Miss Crawford était définitivement de la seconde catégorie.
Elle était autant, si ce n'est même plus, la star de cinéma à la table du dîner de M. Schenck qu'elle aurait pu électrifier une salle d'audience d'un procès d'assise dans un film dramatique.
Après le dîner, Miss Crawford m'a dit : "Je pense que je pourrais vous aider si vous me le permettez. Par exemple, cette robe en tricot blanc que vous portez est tout à fait incorrecte pour un dîner de ce genre."
C'était la seule belle robe que je possédais. Je la portais aussi bien le soir que la journée quand je me rendais dans un endroit important, et je la lavais moi-même tous les jours.
Je regardai la magnifique robe de soirée de Miss Crawford tandis qu'elle poursuivait : "Le goût est tout aussi important que l'apparence et la silhouette. Voulez-vous que je vous aide, ma chère ?"
Je lui ai dit que j'étais flattée. Nous avons pris rendez-vous le dimanche matin après l'église. Il s'est avéré que Miss Crawford fréquentait la même église que moi.
Après la messe, Mlle Crawford a déclaré : "Je suis si heureuse de vous voir. Mais vous ne devez pas venir à l'église avec des talons plats et un costume gris avec des accessoires de couleur noir. Si vous portez du gris, vous devez porter des tons de gris différents, mais jamais du noir. "
C'était mon unique tailleur, mais je n'allais pas me justifier pour une aussi mauvaise raison.
Elle m'a invité dans sa jolie maison. J'ai pensé qu'elle allait peut-être me donner quelques-unes de ses vieilles robes. Au lieu de cela, elle m'a dit: "Je dois vous montrer les choses que j'ai tricotées."
Elle m'a montré un certain nombre de petits hauts tricotés dans différentes nuances de marron et m'a expliqué qu'ils devaient être portés sous différentes nuances de tailleurs marrons.
"L'essentiel pour bien s'habiller", a expliqué Mlle Crawford, "est de s'assurer que tout ce que vous portez est parfait - que vos chaussures, vos bas, vos gants et votre sac s'harmonisent tous au tailleur que vous portez."
"Maintenant, ce que j'aimerais faire, c'est une liste de tous les vêtements de votre garde-robe et j'établirai une liste des choses que vous devez acheter et je veillerai à ce que vous achetiez les bonnes choses."
Je n'ai rien dit. Cela ne me dérangeait généralement pas de dire aux gens que j'étais fauchée et même d'essayer de leur emprunter quelques dollars pour me dépanner.
Mais pour certaines raisons, je ne pouvais pas dire à Miss Crawford qu'elle avait vu l'intégralité de ma garde-robe - la mauvaise robe en tricot blanc et le mauvais tailleur gris.
"C'est si facile de ne pas avoir l'air vulgaire", m'a assuré Miss Crawford quand j'étais sur le départ. "Laissez-moi vous conseiler un peu, vous serez surprise des résultats. Et tout le monde le sera aussi."
La fois d'après où j'ai entendu parler de Miss Crawford, c'était dans les journaux. C'était un an plus tard. J'étais retournée travailler à la 20th Century-Fox, et le boom de Marilyn Monroe avait démarré. J'étais partout dans les magazines et les rubriques de cinéma, et le courrier des fans arrivait par camions au studio.
Parmi les honneurs qui pleuvaient maintenant sur moi, il y avait le privilège de présenter l'un des Oscars à l'un des lauréats lors de la cérémonie annuelle.
Le soir de la cérémonie, j'étais pétrifiée. Mais je pensais que j'avais bien fait - jusqu'à ce que je lise les remarques de Joan Crawford dans les journaux du matin.
Je n'ai pas conservé les coupures de presse, mais je me souviens de ce qu'elle a dit. Elle a dit que la performance vulgaire de Marilyn Monroe à la cérémonie des Oscars était une honte pour le tout Hollywood.
La vulgarité, a-t-elle dit, consistait à porter une robe trop serrée pour moi et à me tortiller les fesses quand j'arrivais sur la scène en tenant l'un des Oscars à la main.
J'étais tellement surprise que je pouvais à peine croire ce que je lisais. J'ai appelé des amis qui m'avaient vu à la cérémonie et leur ai demandé si c'était vrai. Ils ont rigolé. Ce n'était pas vrai, disaient-ils.
J'ai écrit ce récit précis d'une de mes « querelles » parce qu'il est typique. Ce genre de querelles ont toutes été provoquées par quelqu'un que j'aurai mystérieusement offensé - et toujours une femme.
La vérité est que ma robe moulante et mes frétillements étaient dans l'esprit de Miss Crawford. De toute évidence, elle avait lu trop de bobards à mon sujet.
Ou peut-être m'en voulait-elle parce que je ne lui avais jamais rapporté la liste de ma garde-robe.
UN soir, j'écoutais deux amis discuter bon train. Nous dînions dans un petit restaurant italien. L'un était écrivain. L'autre était réalisateur. Le sujet était de savoir si Botticelli était un meilleur peintre que Léonard de Vinci.
J'écarquillai les yeux avec intérêt, même si je ne comprenais rien à ce qu'ils disaient.
Au début, je ne savais pas qui étaient Botticelli ou De Vinci.
"Nous ennuyons Marilyn", a déclaré le réalisateur. "Je peux toujours dire quand elle s'ennuie aux larmes. Elle écarquille les yeux en grand et entrouve légèrement sa bouche en prenant des airs de faux désir."
"Parlons de quelque chose qu'elle connait mieux que la Renaissance", a déclaré l'écrivain. "Et si on parlait de sexe ?"
"Au moins, je saurai de quel bord tu es", lui dis-je.
Mais ce ne fut pas le cas. Leur discussion sur le sexe m'était totalement étrangère. Cela parlait de Freud et Jung et quelques autres personnages qui me plongeaient dans une totale confusion.
Quelque chose m'est cependant venue à l'esprit, pendant que j'étais assise là à écouter mes deux amis pleins d'esprit.
J'ai réalisé que les deux tiers du temps environ, je ne savais absolument pas de quoi les gens (même les femmes) parlaient.
Il n'y avait pas le moyen de le cacher - j'étais terriblement stupide.
Quand je suis rentrée chez moi, je me suis assise sur mon lit et je me suis demandée si je connaissais des choses. Je ne pouvais penser à rien - à part jouer. Je savais jouer. C'était une façon de vivre dans des rêves pendant quelques minutes.
J'ai décidé d'aller à l'école. Le lendemain, je me suis inscrite à l'Université de Californie du Sud.
J'allais à l'école tous les après-midi - et souvent le soir. Le professeur était une femme. Cela me déprimait au début parce que je ne pensais pas qu'une femme pouvait m'apprendre quoi que ce soit. Mais après quelques jours, j'ai changé d'avis.
Elle était l'un des êtres humains les plus passionnants que j'aie jamais rencontrés. Elle parlait de la Renaissance et c'était dix fois plus captivant que la plus grande épopée du studio.
Je buvais toutes ses paroles. Je rencontrais Michel-Ange et Raphaël et le Tintoret.
La nuit, je restais dans mon lit en souhaitant vivre pendant la Renaissance. Bien sûr, je serais morte aujourd'hui. Mais cela en aurait presque valu la peine.
Après quelques semaines, je me suis diversifiée en tant qu'étudiante. J'ai commencé à acheter des livres de Freud et de certains de ses disciples modernes. Je les lisais jusqu'à en avoir le vertige.
Mais je manquais de temps. Il y avait les cours de théâtre et de chant, les interviews publicitaires, les séances avec les photographes - et les répétitions d'un film.
J'ai finalement décidé de remettre mon éducation à plus tard, et je me suis faite la promesse de ne pas l'oublier.
A suivre la semaine prochaine
pour info
Il s'agit ici de la publication dans la presse (et du vivant de Marilyn) de ce qui restera considéré comme son "autobiographie" débutée mais jamais achevée, le fruit d'une collaboration émaillée d'entretiens avec le journaliste Ben Hecht au début de l'année 1954 et publiée dans un livre intitulé (comme cet article) "My Story" en 1974 et publié en France en 2011 sous le titre de "Confession inachevée".
This is here the publication in the press (and during Marilyn's lifetime) of what will remain considered as her "autobiography" started but never completed, the result of a collaboration punctuated by several interviews with the journalist Ben Hecht at the early of the year 1954 and published in a book entitled (like this article) "My Story" in 1974 and published in France in 2011 under the title of "Confession inachevée".
- Blog: 12/01/1955, The Australian Women's Weekly: "This is my story" (part 1) -
- Blog: 19/01/1955, The Australian Women's Weekly: "This is my story" (part 2) -
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