25 avril 2018

Doc - Robert Mitchum, le mauvais garçon d'Hollywood

Robert Mitchum, le mauvais garçon d'Hollywood

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Année: 2017
Réalisation: Stéphane Benhamou

Pays: France, Arte / Lobster
Durée: 55 min

Par son naturel, le "bad boy" Robert Mitchum a conquis le public et les plus grands cinéastes, d'Otto Preminger à Vincente Minnelli en passant par Howard Hawks. Sans occulter ses frasques, ce séduisant portrait dévoile la sensibilité que l'acteur dissimulait sous sa désinvolture.


Retranscription des passages liés à Marilyn Monroe:

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(à 08 min) - En mars 1940, il se marie avec Dorothy qui l'a rejoint à Los Angeles. Elle tombe enceinte, et Mitchum doit abandonner ses petits boulots et le théâtre pour trouver un emploi stable. Il est embauché à l'usine Lockheed. L'Amérique vient d'entrer en guerre et les cadences sont infernales sur les chaînes de fabrication de bombardiers. Il se lie avec un collègue, Jim Dougherty, tout juste marié à une jolie fille d'à peine 16 ans, Norma Jeane Baker. Ils sont loin d'imaginer, eux, les enfants de la crise qui peinent à boucler leurs fins de mois, qu'ils se retrouveront stars, douze ans plus tard, sur "Rivière sans retour".

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(à 16 min) - Il préfère les soirées plus intimes. Comme celle où il est invité chez la jeune comédienne Lila Leeds. La soirée est brutalement interrompu par la police de Los Angeles, qui surprend les invités en train de fumer de la marijuana. Michum est embarqué dans une voiture de police. Et, chose étrange, la presse se bouscule déjà au commissariat où on le ramène avec les autres invités. Tout cela ressemble tellement à l'un de ces films noirs que Mitchum déclare aussitôt au Los Angeles Times qu'une arrestation pour usage de drogue, ça ruine une carrière. Il en a tellement tourné des histoires comme celle-ci où un soit-disant mauvais garçon paie pour les fautes des autres, qu'il est certain de l'issue de cette sale affaire. Son producteur et patron, Howard Hughes, est appelé au milieu de la nuit. On l'informe que sa jeune vedette risque jusqu'à six ans de prison. Il n'a pas échappé au procureur que Mitchum a déjà été condamné. Peu importe qu'il l'ait été seulement pour vagabondage quand il avait 16 ans. Hugues engage aussitôt le meilleur avocat de la ville, Jerry Giesler. Mitchum ne se fait guère d'illusion sur son sort. Au greffier, qui lui demande son métier, il répond "ancien acteur". Lors de son procès en février 1949, son avocat prouve qu'il a été victime d'une sombre histoire de chantage. Le juge accorde les circonstances atténuantes et Mitchum et Leeds sont condamnés à 60 jours de prison. Pour Lila Leeds, qui n'a encore qu'un statut de starlette, sa carrière va s'arrêter là. Et le film qu'elle tourne très rapidement pour raconter cette histoire sera son dernier.

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(à 27 min) - Ceux qui travaillent avec lui savent très bien qu'il n'y a rien à gagner à le provoquer. Le réalisateur Otto Preminger va l'apprendre à ses dépends sur le tournage de "Un si doux visage". Mitchum doit donner une gifle à Jean Simmons, pour la sortir de sa torpeur. Mais Preminger ne trouve pas la scène assez convaincante. Il la fait refaire plusieurs fois. Il exige que Mitchum donne une gifle plus forte, et, encore plus forte, jusqu'au moment où Mitchum s'avance vers Preminger et lui envoie une énorme claque en lui demandant: "Et comme ça, c'est assez fort ?".
(...) Après avoir été giflé, Preminger demande à Howard Hugues le renvoie de Mitchum, qu'il n'obtient pas. Cela n'empêche pas de réclamer Mitchum pour son film suivant, une super production en technicolor. Mitchum retrouve une vieille connaissance, celle qu'on appelle maintenant Marilyn Monroe. Malgré son air indifférent, Mitchum est un partenaire précieux. Il dissuade sa vieille copine Marilyn de suivre les conseils de sa répétitrice. Juste avant de tourner, il lui donne une claque dans le dos et lui demande d'abandonner ses airs affectés de grande tragédienne. Des airs qu'elle ne prend jamais quand elle se retrouve en famille chez les Mitchum.
Christopher Michum, fils de Robert Mitchum: "Je me souviens du jour où je l'ai rencontré à Mandeville, ils tournaient "La rivière sans retour". J'étais assis devant la cheminée, dans le salon, sur un petit banc haut comme ça, recouvert de tapisserie rembourrée. J'étais là, en plein hiver, à me réchauffer le dos au coin du feu. Je devais avoir dans les 10 ans. Elle est entrée, elle s'est retournée, et elle a relevé sa robe pour se réchauffer le postérieur au coin du feu. Et moi, j'étais là, à regarder... (rire). Arrive mon père, qui lui demande: "Tu as fait connaissance avec mon fils ? Là, elle se retourne, et elle me dis: "Bonjour, je m'appelle Norma Jeane." Apparemment, elle ne m'avait pas vu. Mais ça ne l'a pas troublée du tout. Ce premier contact m'a fait forte impression. Voilà comment j'ai rencontré Marilyn Monroe ! (rire)."
Carrie Mitchum, petite-fille de Robert Mitchum: "Je crois que les grandes amitiés que Bob a tissé, pas seulement avec des actrices, mais aussi avec des acteurs, d'autres hommes, était basé sur une compréhension réciproque de leur histoire. C'est une génération qui a survécu à la Dépression, à la pauvreté, à la dureté du quotidien. Ils étaient liés par cette expérience de la survie. Ils savaient tous parfaitement d'où ils venaient. Et ils ne voulaient pas retourner en arrière".


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05 février 2017

Dorothy Dandridge

Dorothy Dandridge
(1922 - 1965)

actrice américaine
amie avec Marilyn de 1948 à 1955s
surnommée "The Black Marilyn Monroe" 

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Dorothy Jean Dandridge naît le 29 novembre 1922 à Cleveland (dans l'Ohio, USA). Deuxième fille d'un pasteur et ébéniste (Cyril Dandridge) et d'une apprentie comédienne (Ruby Dandridge), sa soeur aîné s'appelle Vivian. Ses parents se séparent peu avant sa naissance. Leur mère lance ses deux petits filles très vite sur scène: Dorothy et Vivian se produisent sous le nom des Wonder Children, dans des spectacles religieux au sein des églises à travers le territoire des États-Unis pendant cinq ans, avec leur manager Geneva Williams, pendant que leur mère reste travailler à Cleveland, se produisant aussi sur scène.

dorothy-1930s-dandridge_sisters Avec la Grande Dépression, le travail se fait plus rare et en 1930 Ruby déménage avec ses filles pour s'installer à Hollywood (en Californie), où elle trouve du travail dans des stations de radio et joue des rôles de servantes au cinéma.
En 1934, le duo Dorothy - Vivian se rebaptise The Dandridge Sisters et s'associent avec la danseuse et chanteuse Etta Jones (voir photo ci-contre). Elles se produisent sur scène dans de nombreux clubs à travers le pays, dont le Cotton Club et l'Apollo Theater à New York.

Dorothy obtient un petit rôle au cinéma en 1935, dans la comédie Teacher's Beau (de la série des films Our Gang). Et le trio parvient à être au casting des films The Big Broadcast of 1936, A Day at the Races avec les Marx Brothers et It Can't Last Forever avec les Jackson Brothers en 1937.
Puis Dorothy parvient à enchaîner divers rôles au cinéma; dans Four Shall Die (1940), une production de films faits pour les noirs avec des acteurs noirs, puis l'année suivante dans Lady from Louisiana avec John Wayne et Sundown avec Gene Tierney. En 1941, elle joue dans une comédie musicale de la 20th Century Fox: Sun Valley Serenade, où elle chante avec les Nicholas Brothers. En plus du cinéma, Dorothy prête sa voix à plusieurs courts métrages d’animation.

dorothy_dandridge-harold  Le 6 septembre 1942, Dorothy se marie avec le danseur de claquettes Harold Nicholas (l'un des frères Nicholas des 'Nicholas Brothers' - voir photo ci-contre). Ils ont ensemble une fille, Harolyn Suzanne Nicholas qui naît le 2 septembre 1943 avec un handicap mental (autisme profond). Sa belle-soeur Geraldine Branton racontera: «Dottie ne devait plus jamais se débarrasser d'un sentiment de culpabilité; personne n'est parvenu ensuite à la raisonner.» Dorothy et Harold finissent par divorcer en octobre 1951. Les échecs de sa vie privée et son enfance chaotique où elle s'est toujours sentie exploitée, vont la conduire à une dépression chronique jusqu'à la fin de sa vie.
Contrainte de subvenir aux besoins de sa fille, elle se produit dans les night-clubs qu'elle abhorre, paralysée par le trac et la timidité, malgré un grand succès car elle est plébiscitée par le public masculin séduit par sa beauté et elle triomphe au Mocambo de Los Angeles. Elle devient la première chanteuse noire à se produire dans des endroits aussi huppés que l'Empire Room du Waldorf Astoria de New York (elle voyagera ensuite à Londres, Toronto, La Havane, São Paulo).

dorothy-Last Frontier Hotel in Las Vegas L'Amérique des années 1950 est ségrégationniste et Dorothy va souffrir du racisme, comme toute personne de couleur aux Etats-Unis. Les lois raciales vont notamment lui imposer de ne pas 'se mélanger' avec les blancs. Dorothy racontera qu'un hôtel du Nevada lui avait ordonné de rester enfermer dans sa chambre quand elle n'était pas sur scène en train de chanter dans la salle de spectacle de l'hôtel et de ne pas fréquenter ni le bar ni la piscine de l'hôtel, réservés à la clientèle blanche. Le costumier William Travilla lui dessine des robes pour ses performances dans les nights-clubs; ils deviennent amis et Travilla sera témoin du traitement de racisme que subit Dorothy: un soir, au début des années 1950, il va la voir avec un ami à Las Vegas où Dorothy se produit. Le trio souhaite sortir ensemble dans les bars, casinos et night clubs mais il est interdit à Dorothy d'aller dans les lieux publics. Donc ils se retrouvent dans la cuisine de l'appartement d'hôtel de Dorothy et les hommes sont écoeurés de voir qu'il est acceptable pour Dorothy de se produire sur scène pour la clientèle blanche, mais pas assez pour se mêler à eux avant ou après. Ce qui aménera à Dorothy de dire "Si j'étais blanche, je pourrais capturer le monde."
A la même époque, elle a une aventure avec le comédien Peter Lawford, futur gendre du président Kennedy, qui, au dernier moment, refuse de l'épouser par crainte de saborder sa carrière.

dorothy_dandridge-tarzan  En 1951, son apparition dans Tarzan's Peril fait parler d'elle: c'est surtout sa tenue qui est jugée provocante (voir photo ci-contre) et elle surfe sur le phénomène en posant en tenue sexy pour la couverture du magazine Ebony.
En décembre 1952, un agent des studios de la MGM la voit sur scène au club Mocambo à Los Angeles et la recommande au casting de Bright Road, qui sera son premier vrai grand rôle, où elle y donne pour la première fois la réplique à l'acteur Harry Belafonte, qu'elle retrouvera plus tard dans bien d'autres films et qui restera un fidèle ami.
Elle poursuit en parallèle sa carrière sur scène, se produisant dans de nombreux nightclubs et multipliant les apparitions dans des émissions de télé, comme le célèbre Ed Sullivan.

dorothy-carmenEn 1953, un casting national est organisé par la 20th Century Fox pour l'adaptation de la comédie musicale jouée à Broadway en 1943 Carmen Jones, basée sur l'opéra Carmen, et adapté dans le contexte de la seconde guerre mondiale, mettant en scène les afro-américains. A la recherche d'acteurs et d'actrices noirs, le réalisateur Otto Preminger ne veut pas au départ de Dorothy dans le rôle de Carmen, pensant que son look est trop sophistiqué et mieux adapté au rôle de Cindy Lou. Pour obtenir le rôle, Dorothy se fait aider des maquilleurs de la marque Max-Factor, pour obtenir l'apparence et la personnalité du rôle titre Carmen, et se rend dans le bureau de Preminger qui se laisse convaincre. Dorothy retrouve Harry Belafonte pour former le couple star du film. Malgré le statut de chanteuse reconnu de Dorothy, le studio voulait une voix d'opéra, les chansons sont donc doublées par la chanteuse d'opéra Marilyn Horne.

dorothy_dandridge-1954-11-life-1  A sa sortie, le film rencontre un succès considérable tant au niveau de la critique (le chroniqueur Walter Winchell dit que sa performance est "enchanteresse") que des recettes engendrées, et impose Dorothy comme la première sex-symbol noire américaine. Elle devient la première femme noire à faire la couverture du très populaire magazine Life (le 1er novembre 1954 - voir photo ci-contre), en posant dans son rôle de Carmen par une photographie publicitaire du film. Le succés international du film (qui a rapporté 10 millions $ au box office qui en fait l'un des films ayant rapporté le plus de bénéfices) mène Dorothy, la première actrice afro-américaine, aux Oscars (elle est nommée meilleure actrice aux Oscars de 1955 et fait sensation à la cérémonie, mais c'est Grace Kelly qui remporte le prix. Ce soir là, Marlon Brando, très attiré par Dorothy, va embrasser Dorothy sur la bouche pour la consoler et l'anecdote va choquer les bonnes moeurs américaines).
Dorothy va se rendre au Festival de Cannes en mai 1955 pour présenter le film en hors compétition: elle y est présentée comme "la bombe du festival"; dans un reportage pour la télévision française, le journaliste François Chalais dit qu' "elle explose sous les traits de l'étourdissante actrice café au lait. (...) elle n'a qu'à paraître pour que tout ait l'air de disparaître autour d'elle. Elle n'a qu'à bouger pour que tout, à part elle, ait l'air d'être soudain immobile, comme figé de stupeur devant autant d'inconsciente audace, devant autant d'hormones en liberté pas surveillée".

Le film lui a aussi permis de rencontrer l'amour: Dorothy devient la maîtresse d'Otto Preminger qui, de son côté, est marié. Leur relation va durer quatre ans, au bout desquels Dorothy mettra fin, réalisant que les promesses de Preminger de quitter sa femme ne seront jamais réelles et après que Preminger l'ait obligé à avorter par peur du scandale.

dorothy_dandridge-portrait-1 Le 15 février 1955, Dorothy signe un contrat de trois films avec la Fox, avec l'appui du grand patron des studios Darryl F. Zanuck, lui permettant de gagner 75 000 $ par film. Zanuck veut faire d'elle la première icone afro-américaine du cinéma. Dorothy est en lice pour de grands rôles: le remake du film The Blue Angel, reprenant le rôle de la chanteuse Lola, tenu jadis par Marlene Dietrich, ainsi que dans le remake de Under Two Flags, dans des adaptations entièrement afro-américaine. Elle accepte le rôle de Tuptim dans The King and I, et un rôle dans The Lieutenant Wore Skirts. Mais, suivant les conseils de Preminger lui indiquant que ces films sont indignes d'elle, elle décline donc les offres, ce qu'elle regrettera plus tard.
Elle fait son retour au cinéma en 1957, dans le film Island in the Sun, donnant la réplique à James Mason, Joan Fontaine, Joan Collins, et retrouvant encore Harry Belafonte. L'histoire controverse raconte l'amour entre une indienne (jouée par Dorothy) et un homme blanc (joué par John Austin) et le script a été remanié plusieurs fois afin de respecter les codes imposés par les studios concernant les relations inter-raciales. Côté coulisses, Dorothy et John Austin vont entamer une liaison. Malgré la controverse et les critiques négatives, le film rencontre un très grand succès.

dorothy-1960-malaga Elle joue ensuite dans une production italienne, Tamango, face à l'acteur allemand Curd Jürgens avec qui elle vit une romance sur le tournage. En 1958, elle redonne la réplique à James Mason dans The Deck Ran Red, puis joue dans la super production hollywoodienne Porgy and Bess réalisée par Preminger avec Sidney Poitier et Sammy Davis Jr.
En 1959, elle joue dans un thriller britannique à petit budget, Malaga. La publicité autour du film annonce que c'est la première fois qu'une actrice noire embrasse un acteur blanc (ce qui est erroné, car c'est le film Tamango qui montre pour la première fois un baiser entre une noire et un blanc, entre Dorothy et Curd Jürgens); mais Dorothy et son partenaire Trevor Howard créent une tension sexuelle sous-jacente sous la direction de Laszlo Benedek et le film sera interdit dans les salles américaines jusqu'en 1962.
Elle joue avec James Coburn dans The Murder Men (1961 - qui sera ensuite intégré en épisode de la série télévisée Les Barons de la Pègre). En 1962, Christian-Jaque l’engage avec Alain Delon pour tourner un Marco Polo qui reste inachevé.

dorothy_dandridge-jack_denison Le 22 juin 1959, Dorothy épouse en secondes noces le restaurateur Jack Denison (voir photo ci-contre). Une relation décevante: il la dépouille de sa fortune et ils divorcent en 1962 après des accusations de violences domestiques.
À cette époque, elle découvre que les personnes chargées de gérer ses finances l'ont déjouée de 150 000 $ et qu'elle avait 139 000 $ de dettes pour les arriérés d'impôts. Elle vend alors sa maison d'Hollywood et place sa fille dans un établissement psychiatrique d'état à Camarillo, en Californie, et emménage dans un petit appartement au 8495 Fountain Avenue à West Hollywood, en Californie.
Rencontrant de multiples déboires, tant sur le plan professionnel que personnel, elle décide de reprendre en main sa carrière de chanteuse. Le 9 septembre 1965, il est prévu qu'elle prenne l'avion pour New York, où elle doit faire son retour sur scène au Basin Street East.

dorothy-1960s Le 8 septembre 1965, elle discute au téléphone avec sa belle-soeur et amie Geraldine "Geri" Branton qui racontera que Dorothy évitait d'exprimer son espoir pour l'avenir de chanter People dans son intégralité (chanson de 1964 de Barbra Streisand) et de faire cette remarque énigmatique avant de raccrocher: «Quoi qu'il arrive, je sais que vous comprendrez.»
Plusieurs heures après cet appel, Dorothy est retrouvée morte, allongée nue au sol de sa salle de bain avec un turban bleu sur la tête, par son manager Earl Mills qui a forcé la porte pour rentrer. L'institut de pathologie de Los Angeles conclut que la cause de son décès est un accident vasculaire cérébral à la suite d'une overdose de médicaments (des antidépresseurs), alors que le coroner de Los Angeles parvient à une conclusion différente: décès du à une rare embolie d'obstruction du flux sanguin aux poumons et au cerveau, par de minuscules morceaux de graisse s'écaillant de la moelle osseuse dans le pied droit qu'elle s'était fracturée cinq jours avant sa mort.
Earl Mills déclarera que «La vie de Dorothy n'a été qu'une suite d'épreuves plus douloureuses les unes que les autres. Chaque fois elle perdait un peu plus pied. Il n'y avait pas d'issue, elle le savait.»
Dorothy avait 42 ans. Incinérée, ses cendres sont dispersées dans le Freedom Mausoleum du cimetière Forest Lawn Memorial Park à Glendale (en Californie).
 


Dorothy Dandridge est une référence dans la culture américaine, et bon nombre des personnalités noires américaines lui rendent désormais hommage:

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Beyoncé / Janet Jackson / Rihanna

En 1999, un biopic est réalisé pour la télévision "Introducing Dorothy Dandridge" ("Dorothy Dandridge, le destin d'une diva") avec Halle Berry dans le rôle titre, et récompensé par des Emmy Awards et Golden Globes:

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Marilyn et Dorothy

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Dorothy Dandridge, Otto Preminger, Marilyn Monroe

L'amitié entre Marilyn Monroe et Dorothy Dandridge reste un fait peu connu. Non relaté dans la presse d'époque, du à la ségrégation et au racisme -où les blancs étaient séparés des noirs- le lien entre les deux actrices est aussi peu décrit dans les biographies consacrées à Marilyn; tandis que l'on trouve plus d'information dans les livres consacrés à Dorothy.
Dorothy est surnommée la "Black Marilyn" (la "Marilyn noire") par les médias et la communauté noire de l'époque, de par leur sex-appeal et leur vie au destin tragique.

Marilyn Monroe rencontre Dorothy Dandridge à la fin de l'année 1948 pendant les cours d'art dramatique de l'"Actor's Lab" à Hollywood, que Marilyn a commencé à suivre en 1947. Elles se soutiennent lors des auditions (Dorothy, anxieuse et impatiente, apprécie la patience et la gaité de Marilyn) et s'appellent souvent au téléphone, discutant de leur carrière, des hommes et du racisme à Hollywood. Elles vont souvent ensemble à des fêtes privées à Los Angeles, parfois accompagnées d'Ava Gardner, une autre amie de Dorothy.

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Ava Gardner et Dorothy (1953)

En 1952, quand Marilyn emménage à Hilldale Avenue, dans le West Hollywood, Dorothy est en quelque sorte une voisine de Marilyn, car elle habitait plus bas dans la même rue, dans un duplex qu'elle partegeait avec son petit-ami Phil Moore, un musicien de jazz, compositeur et professeur de chant pour les actrices, qui travaillait aussi en répétition avec Marilyn (en 1948 pour 'Ladies of the Chrorus' ). Marilyn se rendait ainsi souvent chez Dorothy, pour prendre des cours avec Phil Moore, où son piano est installé à l'étage:

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Phil Moore avec Dorothy Dandridge (1951) / Marilyn Monroe (1948 et 1951)

Le 3 août 1952, Marilyn se rend chez Dorothy pour se préparer à la fête de Ray Anthony, en la présence du photographe Phil Stern, qui prendra des photos à la fête.

Eté 1953, sur le tournage de River of no return (La rivière sans retour) à Jasper au Canada,, Dorothy qui accompagne 'officieusement' son amant Otto Preminger, retrouve Marilyn. Les acteurs, Preminger et Dorothy sont photographiés dans les coulisses (les seules photographies montrant Dorothy en compagnie de Marilyn):

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Rory Calhoun, Dorothy Dandridge,
Otto Preminger, Robert Mitchum et Marilyn

Le 15 septembre 1954, pendant que Marilyn tourne la scène de la robe de The Seven Year Itch (Sept ans de réflexion) à New York, Joe DiMaggio, entraîné par le chroniqueur Walter Winchell, va découvrir sa femme affoler le public majoritairement masculin lorsque sa robe blanche se soulève faisant découvrir ses jambes et sa culotte. Le soir à l'hôtel, le couple se dispute violemment. Quand la décision du divorce est prise, Marilyn téléphone aussitôt à Dorothy et les deux femmes vont pleurer ensemble. Dorothy va même proposer à Marilyn de venir à New York pour lui apporter son soutien.

En 1956, Dorothy souhaite obtenir le rôle de Cherie dans Bus Stop (Arrêt d'autobus) et supplie Darryl Zanuck de le lui donner. C'est Marilyn qui aura la rôle.

Quand Dorothy apprend le décès de Marilyn, elle en est dévastée. 
Dorothy meurt dans l'appartement D2 de l'immeuble "El Palacio Apartments", au 8495 Fountain Avenue, qui est l'immeuble où a vécu Marilyn pendant quelques mois en 1947.

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El Palacio Apartments

Dorothy a confié à son manager Earl Mills que
- "Marilyn était un sex-symbol mondial mais je pense qu'elle n'aimait pas être ça. En plus, elle pensait ne pas être un bon coup au lit. Elle avait toujours de la peine pour toute sorte, donc faire l'amour pour Marilyn était souvent douloureux. Vous ne pouvez pas apprécier le sexe de cette manière."
- "Ce qu'elle voulait chez un homme n'existe pas. Elle avait le sentiment qu'un homme bien pourrait guérir tous ses maux, ses insécurités, ses doutes. Il pourrait la protéger de tous les troubles du monde. A chaque fois qu'elle rencontrait un homme dont elle pouvait tomber amoureuse, elle pensait que c'était cet homme qui pouvait faire toutes ces choses. Donc elle se mariait ou engageait une relation emplie de grands espoirs. Là, l'homme n'avait pas la possibilité de répondre à ces attentes. De plus, il ne savait pas ce qu'elle attendait de lui. Si il l'aurait su, peut être que ça aurait fonctionné. Mais si il finissait par lui demander, Marilyn ne savait pas dire ce qu'il fallait faire pour combler ce vide."

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 >> sources:
biographie en anglais sur wikipedia
biographie en français sur
wikipedia

blog Dorothy Dandridge, Angel Face sur coppercoloredgal
photographies sur  The Red List / LIFE / Doctor Macro
livre "Dorothy Dandridge: An intimate Biography" de Earl Mills (extrait sur Google Books)
forum EverlastingStar
article "The frienship of Marilyn and Dorothy" sur le blog
thegentlemensfoundation

article "Encounters with Racism - Travilla, Marilyn and Dorothy" sur le blog
travillastyle

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- video documentaire / biographie en anglais -


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27 avril 2013

Fiche du film River of no return

>> Sur le web:
- tout sur le film sur imdb (en anglais)
- infos sur le film sur wikipedia français 

02 avril 2013

Autour du film River of no return

 La rivière sans retour

Secrets de tournage ...
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 ... et anecdotes

Genèse d'un film non désiré
   C'est le producteur Stanley Rubin qui lança le projet de "Rivière sans retour". Il voulait s'inspirer du classique italien néoréaliste "Le voleur de bicyclette" (réalisé en 1948 par Vittorio De Sica) et en faire une version américaine, transposant l'intrigue au far-west et remplacant la bicyclette volée par les chevaux et les armes des personnages. Parce qu'il avait travaillé sur des films westerns avec certains réalisateurs, Stanley Rubin portait son choix au départ sur William Wellman, Raoul Walsh, ou Henry King; et il n'était pas très emballé par Otto Preminger qui, pour lui, était excellent pour filmer des films noirs melodramatiques, mais pas un film western d'aventures. Mais c'est Darryl F. Zanuck, producteur de la 20th Century Fox, qui imposa Otto Preminger à la réalisation.
Le film disposait d'un budget colossal: 3 800 000 de dollars.
   Le monteur Dann Cahn avait recommandé Marilyn Monroe, avec qui il sortait, pour la série "Your Show Time" en 1949. Le producteur Stanley Rubin l'avait auditionnée mais pas selectionnée, à cause de son manque d'expérience. Stanley Rubin tenta alors de rattraper son erreur et appuya le nom de Marilyn Monroe pour qu'elle fasse partie du casting de "La rivière sans retour".
ronr_mm   Le projet de "Rivière sans retour" ne semblait pas trop enthousiasmer Marilyn Monroe. Le film sera d'ailleurs l'unique western de sa carrière où elle tient l'exclusif rôle féminin (bien que l'on peut relever la comédie "A Ticket to Tomahawk" tourné en 1950 dans lequel elle tient un rôle secondaire). Mais en dépit des succès de "Niagara" et de "Les hommes préfèrent les blondes", l'actrice n'était pas en position de discuter son contrat avec la Fox, et elle devait se plier aux volontés du producteur Darryl Zanuck. Néanmoins, elle pouvait porter un droit de regard sur le scénario et elle restait tout de même emballée à l'idée de travailler avec Robert Mitchum qui, avant de devenir acteur, avait été un collègue de son premier mari Jim Dougherty chez Lockheed Aircraft. D'ailleurs, on raconte que c'est Marilyn qui aurait imposé Mitchum, alors que celui-ci était engagé auprès de la RKO. Elle était en revanche moins ravie d'être dirigée par Otto Preminger, qui avait déjà la mauvaise réputation d'un réalisateur très exigeant et misogyne.
  D'ailleurs, quant à Otto Preminger, il venait de goûter aux joies de la liberté en produisant lui-même son film "The Moon is blue" ("La lune était bleue"). Et il s'est vu contraint, comme Marilyn, de tourner "Rivière sans retour" pour honorer son contrat avec la 20th Century Fox, à qui il "devait" un nouveau film. C'est donc sans grande ambition qu'il s'engage dans un tournage qui va d'ailleurs s'avérer infernal. Cependant, Preminger aurait tout de même porté un intérêt au film seulement après avoir lu le scénario et il approuva le choix du casting avec Robert Mitchum et Marilyn Monroe dans les rôles principaux. Darryl Zanuck lui avait fait miroiter la technologie du nouveau Cinémascope, et certains critiques noteront que Preminger avait plus envie de filmer le paysage spectaculaire que d'arracher une interprétation dramatique à ses acteurs.
   Le tournage ne sera pas de tout repos: malentendus, retards, mauvaises conditions climatiques (il pleuvait sans cesse), ainsi que plusieurs incidents et accidents qui émailleront le tournage au Canada. Pour ces raisons, le film va prendre beaucoup de retard. D'ailleurs, l'ambiance suscitée par ces affrontements est si catastrophique, et les retards qui en découlent si importants, que Mitchum finira par rebaptiser le projet "Picture of no return" ("Le film sans retour"). 

Un réalisateur exigeant et tyrannique
 ronr_preminger  Otto Preminger était célèbre pour ses tournages très minutés. Faire ce film fut une épreuve pour toutes les personnes qui y furent impliqués. Paul Helmick, l'assistant à la mise en scène, raconta à Lee Server, le biographe de Robert Mitchum, que: "Otto Preminger était quelqu'un de très pénible. Méchant, impatient, il était très grossier, surtout avec les femmes." Durant le tournage, lui et Marilyn Monroe ne se parlèrent pratiquement jamais: "Pas un mot. C'était le tandem le plus mal assorti qui fût. Ils se détestaient littérallement." Et l'hostilité régna sur le plateau lorsque le réalisateur Otto Preminger et Marilyn entamèrent une guerre d'usure.
   Otto Preminger déclara à propos de Marilyn: "D'abord, le studio la choya -elle était gâtée quand nous avons fait 'Rivière sans retour'- au point qu'elle avait perdue de vue ce qu'elle pouvait et ne pouvait pas faire, et lorsqu'il apparut qu'elle n'avait pas le pouvoir attractif qu'elle exerçait habituellement, ils attendirent d'elle qu'elle se comporte comme une actrice ordinaire." Il ira même jusqu'à déclarer: "La diriger équivalait à diriger Lassie. Il fallait faire 14 prises pour en avoir une bonne." bien qu'il nia par la suite d'avoir tenu de tels propos. Preminger pouvait se montrer très méchant envers Marilyn: il la tourmenta sur le fait qu'elle n'était pas capable d'apprendre son texte; il lui fit effectuer ses propres cascades; et le comble, il émit des doutes sur sa vertu. Marilyn ne pouvait se défendre qu'avec les seules armes dont elle disposait: elle fut régulièrement en retard et suscita des difficultés. Par ailleurs, Otto Preminger entra aussi en conflit avec Natasha Lytess, la coach de Marilyn, à qui l'actrice prêtait bien plus d'attention, comme il le racontera plus tard: "Je suppliais Marilyn de se détendre et de parler naturellement, mais elle n'y prêtait aucune attention. Elle n'écoutait que Natasha (...) et répétait son texte en ar-ti-cu-lant avec tant de sérieux et des mouvements de lèvres si brutaux qu'il était impossible de la filmer."
Otto Preminger parlera toujours de Marilyn en des termes peu élogieux dans de nombreuses interviews. Ce n'est qu'en janvier 1980, lors d'une entrevue pour le New York Daily News, qu'il concédera: «Elle a essayé très dur, et quand les gens essaient dur, vous ne pouvez pas être en colère contre eux."  
  
Quant à Marilyn, elle qualifia par la suite Preminger de "pompeux imbécile." 

Clash entre Natasha Lytess vs Otto Preminger
ronr_lytess   Toujours en proie aux doutes, Marilyn Monroe est à l'époque sous la coupe de Natasha Lytess, sa coach personnelle, que Marilyn fait embaucher par les studios pour qu'elle puisse l'accompagner sur les tournages. La coach cherche à faire adopter à Marilyn un jeu plus cérébral, la poussant notamment à articuler exagérement ses répliques -il fallait que Marilyn prononce ses répliques, selon ses propres mots, "en ar-ti-cu-lant a-vec gra-vi-té"- au grand dam du réalisateur Otto Preminger, qui lui demande exactement l'inverse ! Preminger est d'autant plus irrité que Marilyn ne faisait qu'écouter exclusivement les conseils de Natasha Lytess, comme elle en avait l'habitude sur ses précédents tournage, ce qui d'ailleurs agaça la plupart des réalisateurs qui ont dirigé Marilyn. Robert Mitchum, le partenaire masculin de Marilyn dans le film, tente lui aussi d'inciter l'actrice à plus de naturel dans son interprétation, sans parvenir lui non plus à entamer le pouvoir de Natasha. Robert Mitchum est cependant plus tolérant, il déclara que: "Marilyn se disait qu'elle avait besoin de quelqu'un d'autre que le metteur en scène, et de préférence une femme, pour lui dire quand ce qu'elle faisait était bien."
Et en plus de ne pas aimer la manière dont elle enseignait à Marilyn à surarticuler les mots, Preminger détestait sa personnalité et ce, dès le début du tournage. Ne la supportant plus, Preminger explosa et la renvoya du plateau, comme d'ailleurs ont fait d'autres réalisateurs qui avaient précédemment travaillés avec Marilyn. Otto Preminger téléphona à Stanley Rubin qui était resté à Los Angeles, afin de bannir Lytess du plateau. Evidemment, cela ne dura pas car Marilyn ne pouvait poursuivre son travail sans la présence rassurante de sa coach. Aussitôt que Rubin accéda à la demande du réalisateur, Marilyn appela son agent Charles Feldman pour régler au plus vite la situation; celui-ci contacta le patron de la Fox Darryl Zanuck, qui donna l'ordre à Preminger de laisser Natasha revenir, ayant trop peur que Marilyn mette à exécution sa menace de quitter le tournage. Après tout, Marilyn était la valeur qui montait et qui "rapportait gros"; la coach indésirable fut réintroduite sur le plateau et promit de ne plus parler exclusivement qu'à sa protégée durant le tournage. Irrité par cette décision, Otto Preminger dirigera alors sa colère sur Marilyn Monroe durant tout le reste du tournage. La coach continuant de prodiguer les mêmes conseils à Marilyn (l'articulation excessive entraînait des déformations du visage de l'actrice qui devenait alors impossible à filmer), c'est Robert Mitchum qui parvint à trouver un compromis: aux répétitions, il laissait Marilyn faire son jeu exagéré, mais au moment de tourner, soit il lui donnait une grande tape dans le dos, soit une grande claque sur les fesses en disant: "Bon, maintenant, cessons de faire les imbéciles et comportons-nous comme des humains !   
   L'ambitieuses coach entreprend même de se mêler du jeu de petit acteur de dix ans, Tommy Rettig, qui interprète le fils de Mitchum. Le réalisateur Otto Preminger relata l'incident: "Il connaissait son texte et parfois, nous devions faire 18 prises ou plus, mais il était bon à chaque fois, sans que la qualité de son jeu en pâtisse. Un jour, je fis une scène avec Marilyn et lui, mais il n'arrivait pas à se rappeler son texte et se mit à pleurer. 'Que se passe-t-il ?' lui demandai-je. Sa mère me dit que Miss Lytess avait parlé à Tommy et lui avait dit qu'à l'âge de 14 ans, tous les enfats acteurs perdaient leur talent, à moins de suivre des cours et d'apprendre à se servir de leur instrument."
A partir de ce moment, Natasha Lytess va se mettre toute l'équipe à dos: sa présence les insupportait tous; et ils finirent alors par se rallier au réalisateur, en soutenant son travail, ses efforts et ses remarques

Un tournage éprouvant
ronr_jasper   Les prises de vues en extérieur eurent lieu au Canada, dans les parcs nationaux de Banff et de Jasper, ansi qu'à Lake Louise, à Alberta et dans les Rocheuses canadiennes. Otto Preminger et Stanley Rubin étaient venus en repérage dans la région bien avant de commencer le tournage; durant cette période, Stanley Rubin se rendit compte que Preminger portait un grand intérêt pour sa future réalisation. Stanley Rubin prévu douze semaines de pré-production, au cours de laquelle Marilyn Monroe répétait et enregistrait les numéros musicaux, et 45 jours pour le tournage. Les acteurs et l'équipe sont partis de Calgary à la fin de juin 1953, d'où ils prirent un train pour se rendre au Banff Spring Hotel, un grand complexe hôtelier où toute l'équipe logea pendant la durée du tournage.
Pendant que Marilyn tournait, Joe DiMaggio l’attendait dans leur bungalow à Jasper (dans l'Alberta; un de ces Becker’s Bungalows où toute l’équipe du film avait trouvé à se loger selon le lieu de tournage) ou au Mount Royal Hotel à Banff lorsque la production émigra vers un nouveau décor.

ronr_eau   Grand film d'aventures, 'La rivière sans retour' comprend un certain nombre de morceaux de bravoures, pour lesquels le réalisateur Otto Preminger exigeait que ses deux stars (Marilyn et Mitchum) jouent sans doublure les scènes où ils luttent contre la rivière en furie, afin de donner plus de véracités aux héros du film; bien qu'il est important de souligner que les cascades les plus complexes furent effectuées par des professionnels (Roy Jenson, Helen Thurston et Harry Monty). Habituée à être entourée d'une équipe aux petits soins, ce fut un rôle très exigeant pour Marilyn, qui doit se soumettre à toute une série de prises de vues particulièrement pénibles, où on l'asperge de trombes d'eau tandis qu'elle tente de garder son équilibre sur le radeau; ou encore on la trempe avec des seaux d'eau pour les raccordsMais Marilyn supporte assez bien ces désagréments physiques, tel que le déclara Paul Wurtzel, responsable des effets spéciaux à la Fox, qui témoigna de son implication: "On lui en a fait voir de belles dans ce film, et elle ne s'est jamais plainte. Elle savait ce qu'exigeait le film, et dès qu'on lui faisait signe de tourner, c'était un pro. Toute l'équipe l'adorait."  
Les acteurs devant effectuer eux-mêmes les cascades, il en résultera plusieurs accidents, certains réels, et d'autres simulés:

  • Un jour, Marilyn glissa dans l'eau, alors qu'elle portait des bottes de pêche montant jusqu'en haut de ses cuisses; ses bottes remplies d'eau l'entraînant vers le fond, il fallut plusieurs hommes, dont Robert Mitchum, pour l'arracher au cours impétueux de la rivière. Marilyn fut alors repêchée de justesse. Aussitôt, gros titres dans la presse: "Marilyn Monroe manque de se noyer !" 
  • Une autre fois, le radeau de Marilyn et de son partenaire Robert Mitchum, bloqué dans les rapides, manqua de se renverser et il fallut les secourirNorman Bishop raconta que "le radeau sur lequel étaient Marilyn et Mitchum donna sur un rocher et resta bloqué. Si vous aviez vu comme ça bougeait ! D'une seconde à l'autre, le radeau pouvait se renverser." Bishop et un collègue bondirent dans un canot de sauvetage et la catastrophe fut de nouveau évitée. 
  • Enfin, le 20 août, un troisième accident fit la une de nombreux journaux: "Miss Monroe blessée à la jambe au Canada", bien que les articles de presse ne donnaient pas de détails, car il n'y avait eu en réalité aucun accident. Ce n'était qu'un moyen habile de la part de Marilyn, de se venger de Preminger. La supercherie ne fut révélée que bien des décennies plus tard par l'actrice Shelley Winters.
    ronr_mitch_shelleyShelley Winters, qui se trouvait aussi dans les environs de Jasper pour le tournage d'un film, était venue rendre visite à Marilyn, avec qui elle avait partagé un appartement, au temps où elles n'étaient encore que des starlettes. Un jour, elle assista au tournage d'une scène où Marilyn se tenait debout sur le radeau amarré à la rive dans l'Athabasca. Shelley Winters raconta: "Marilyn ne savait plus où elle en était et, comme chaque fois dans ces cas-là, ouvrait la bouche et souriait à tout ce qui se présentait. Preminger se mit à proférer des paroles épouvantables et insinua qu'avec le talent qu'elle avait, elle aurait mieux fait de ne jamais abandonner son premier 'métier'. (...) Marilyn garda les yeux baissés; son sourire n'en devint que plus figé." Quand ce fut fini, Shelley Winters rejoigna Marilyn pour l'aider à remonter sur la rive; et, voyant que Marilyn n'avait pas le pas très assuré, lui dit: "Attention à ne pas glisser. Tu pourrais te casser la jambe." Ces paroles vont alors fortement inspirer Marilyn car lorsque leur voiture s'arrêta devant l'hôtel, elle déclara: "Je ne peux pas sortir, je me suis cassée la jambe." On la monta dans sa chambre, on demanda des médecins, Winters lui donne un analgésique (du Percodan) et une double vodka, et Marilyn appella Darryl Zanuck en présence de Shelley. Elle tenait à rassurer le grand patron des studios en lui déclarant qu'elle ferait tout son possible pour terminer le film en dépit de "douleurs terribles".
    Dans la soirée, Marilyn, Mitchum et Winters allèrent dîner dans un restaurant pour y manger des homards arrosés de champagne. Le lendemain, une horde de médecins amenés de Los Angeles par avion privé, débarquèrent à l'hôtel. Les radios ne révèlèrent aucune lésion et les médecins des studios ne virent là rien de sérieux sans écarter la possibilité d'une éventuelle foulure. Et Marilyn réussit à les persurader de lui mettre un plâtre et de lui donner des béquilles. Arrêtée pendant quelques jours, elle en profita pour poser devant la presse, plâtre au pied et béquilles aux coudes. Cette feinte de Marilyn ne fut qu'une occasion de se venger d'Otto Preminger, mais certains prétendent qu'elle s'était surtout comportée ainsi afin d'attirer la bienveillance du metteur en scène.
    ronr_piedplatreLorsque Marilyn reprit le tournage -il ne restait que deux semaines- elle portait toujours son plâtre et ses béquilles, mais le studio avait pris un retard très onéreux.
    Shelley Winters racontera: "Marilyn n'était pas une nigaude, mais elle rusée comme un renard ! Un soir, nous allâmes dans une boîte. A un moment, je la vois esquisser une rumba avec Mitch.
    -'Rassieds-toi pour l'amour du ciel! lui dis-je. Tu n'es même pas encore capable de marcher.
    -Oh, c'est vrai, j'avais oublié...'
    Et elle s'assit en ricanant sur les genoux de Mitch
    ."

Joe DiMaggio à la rescousse
ronr_joeL'incident de la cheville foulée fit venir Joe DiMaggio. Selon Maurice Zolotow, qui interviewa Marilyn environ un an plus tard, Joe DiMaggio l'appella le soir même de "l'accident". Comme elle pleurait, Joe arriva dès le lendemain, accompagné d'un médecin et de son copain new-yorkais Georges Solotaire. Joe semblait totalement dans son élement dans ce coin reculé et sauvage du Canada. Sur le plateau de tournage, il prenait des photos de Marilyn et donnait des coups de mains aux techniciens. Parfois, pendant que Marilyn tournait, il allait seul à la pêche. Mais il arrivait aussi que, hors tournage, Marilyn l'accompagnait au golf et à la pêche, où ils emmenaient avec eux Tommy Rettig, le petit acteur de dix ans.
Pendant le séjour de DiMaggio, le couple avait disparu tout un week-end. La presse évoqua alors rapidement un prochain mariage.
 

Tommy Rettig et Marilyn 
ronr_tommy   Tommy Rettig, l'acteur de dix ans qui interprétait le fils de Robert Mitchum, fut l'un des rares enfants dont Marilyn eut du mal à se faire un ami. Comme le racontera le photographe Bruno Bernard dans son journal intime: "Le visage de Marilyn s'illuminait chaque fois qu'elle se trouvait en compagnie d'enfants, et on sentait qu'elle réagissait envers eux de manière émotionnelle. Elle était profondément heureuse de les aider et de leur donner un peu d'amour." Mais le jeune Tommy Rettig se montrait distant avec Marilyn, l'évitant soigneusement. Et Marilyn raconta l'incident à Bruno Bernard: "Alors que Tommy devait tourner une scène avec moi, il s'est brusquement précipité vers sa mère sans dire un mot. J'en ai été très peinée. Le troisième jour, sa mère n'étant pas là, je me suis approchée de lui et je lui ai demandé: 'Tommy, puis-je te parler une minute ? Tu m'as évitée pendant trois jours. Comme nous ne nous sommes jamais rencontrés avant ce film, je n'ai rien pu faire qui t'ai blessé. Qu'est-ce qu'il y a ?' Il m'a regardée d'un air vraiment effrayé, puis m'a avoué: 'C'est mon curé qui m'a dit que je ne devrais pas parler à une femme telle que vous en dehors du tournage.'". Sur le moment, Marilyn en fut très blessée et offensée, mais les rapports entre eux ne vont s'améliorer qu'après l'arrivée de Joe DiMaggio: "La semaine suivante, lorsque Joe est venu me voir sur le plateau, Tommy s'est dit que, comme lui était génial, moi aussi je devais être OK." Et Marilyn et Joe emmenèrent plusieurs fois le petit Tommy à la pêche.

Anecdotes diverses
   A cette période, Marilyn Monroe semblait malheureuse et ne voulait pas aller tourner dans un lieu aussi perdu et loin de Hollywood. Le journaliste James Bacon l'interviewa à Los Angeles, juste avant son départ pour le Canada: "Elle semblait ne plus s'être peignée depuis plusieurs jours. Elle s'était barbouillée tout le visage de crème, même ses sourcils, qui étaient tout poisseux. En elle-même, elle restait certainement la Marilyn de toujours, mais au physique, c'était la fille de Dracula; et je pris congé le plus vite possible." Et durant son séjour au Canada, elle continuait de se cacher sous ce masque de crème grasse, même quand elle faisait un saut dans la bourgade voisine. Whitey Snyder, son maquilleur, finira par lui dire: "Enlève cette saloperie de ta figure : tu fais fuir les gens!"
ronr_mitch   En dehors du tournage, Robert Mitchum menait joyeuse vie, trinquant, chahutant; il faisait d'ailleurs preuve d'une consommation excessive d'alcool, réclamant aux assistants de lui amener des verres de vodka, ce qui engendrait, là aussi, des conflits avec le réalisateur Otto Preminger. Mais c'est Mitchum qui parvint à faire sortir Marilyn de sa coquille. Un jour, Mitchum la trouva plongée dans un dictionnaire de psychanalyse, qui ne devait guère satisfaire sa curiosité puisqu'elle lui demanda ce que signifiait "érostisme anal" et ouvrit de grand yeux quand il entreprit de lui expliquer. 
Une autre fois, toujours selon Mitchum, la doublure de celui-ci s'approcha d'elle pour lui proposer, en termes choisis, une partouze avec l'un de ses copains.
-"Tous les deux en même temps?" demanda-t-elle.
-"Et pourquoi pas?"
-"Vous voulez me tuer!"
-"Personne n'est jamais mort de ça que je sache."
-"Oh si. Sauf que ce n'est pas ce qu'on dit officiellement; on appelle ça mort naturelle..."
Mitchum rapporta cette anecdote au biographe Anthony Summers en 1982, précisant que Marilyn plaisantait; quant à sa doublure, il en était moins sûr.
   Robert Mitchum était un homme plutôt simple: un jour, lors d'une scène en tournage à Jasper, un résident local Wilbur Stanley et un de ses amis, regardaient le travail des acteurs. Ils discutèrent avec Robert Mitchum devant leur voiture, où ils ont bu une bière. Après leur discussion, lorsque Mitchum repartit, il déclara, en s'éloignant de la voiture et en jetant la bouteille au sol: "C'est le meilleur petit déjeuner que j'ai jamais eu!"
   On retrouve, non créditée au générique, l'actrice Barbara Nichols, dans l'un de ses premiers rôles sur grand écran. Elle joue le rôle d'une danseuse. La comédienne, au cheveux blond platine, fera ensuite partie avec d'autres actrices, comme Jayne Mansfield ou Sheree North, d'un groupe de femmes au physiques assez proches de celui de Marilyn Monroe; et sera d'ailleurs engagée par les studios pour concurrencer Marilyn.
   Les trois paires de blue jeans que porte Marilyn Monroe dans le film ont été achetées par le créateur Tommy Hilfiger, aux enchères de Christies pour la somme de 42 550 Dollars.

Une rivière au goût amer
   De retour à Los Angeles pour travailler les dernières scènes en studio, Marilyn mit à profit toutes ses ruses pour gagner du temps, refusant souvent de sortir de sa loge des heures entières. David Conover (qui fut le photographe qui a "découvert" Marilyn) écrit que Marilyn voulut gâcher le film par vengeance, pour que Preminger ne retravaille plus jamais pour la Fox. Elle y est si bien parvenue, que c'est l'un des films les moins populaires.
    Bernard of Hollywood, raconta dans son journal intime que Marilyn se montrait alors désormais plus critique de son jeu que la plupart de ses censeurs et de ses fans. Un après-midi où elle assistait à la projection de rushes du film, elle fut physiquement malade de découvrir sa version d'une blonde sensuelle et sauvage. Elle était si angoissée qu'elle se rendit au bureau de Darryl Zanuck pour le consulter, mais on lui aurait répondu: "Pas de rendez-vous." Avec Natasha Lytess, elles parvinrent à rencontrer Spyros Skouras, le président de la Fox, qui lui aurait simplement répondu: "Baby, oublie les sentimentalités, tu fais de l'argent uniquement avec tes seins et ton cul... Ton talent se situe au niveau du corsage et en-dessous du nombril." Marilyn en fut terrassée et avait fini par comprendre avec horreur que, pour les studios, elle n'était qu'un produit.  
   Marilyn était mécontente de ce film, qu'elle considérait comme "le pire" de sa carrière, et en imputa la responsabilité à la 20th Century Fox; d'ailleurs, elle craint d'avoir l'air dans certaines scènes d'un "rat en train de se noyer"; deux ans après avoir tourné le film, Marilyn Monroe affirmera: "Aujourd'hui, je n'accepterais plus "La rivière sans retour". Je pense que je mérite mieux qu'un film de cow-boys de série Z, dans lequel l'interprétation passe après la mise en scène et le procédé Cinémascope. Les studios ont misé sur les paysages plutôt que sur les acteurs." 

   Et en 1960, on demanda à Otto Preminger s'il envisageait de retravailler un jour avec Marilyn, ce à quoi il répondit: "Pas pour un million de dollars !".
   
Le producteur Stanley Rubin reconnut plus tard que: "Preminger était un homme de talent. Mais ce n'était pas le bon réalisateur pour ce film." D'ailleurs, déjà à l'époque, dès la fin du tournage et avant la sortie du film en salles, la presse confirma que Stanley Rubin se posait des questions sur le choix de Preminger. Il pressentit que le réalisateur n'avait pas su retranscrire l'aura d'un western, qu'il avait ignoré des éléments clés de l'intrigue, qu'il avait dirigé certaines séquences d'action de manière statique et que dans plusieurs scènes, les raccords entre celles tournées en studio et celles tournées au Canada, ne correspondaient pas. D'ailleurs Preminger va finir par jeter l'éponge: il quitte la post-production et se rend en Europe, laissant l'éditeur Louis R. Loeffler et le producteur Stanley Rubin aux commandes pour finaliser le film. Le réalisateur Jean Negulesco a même été appelé en urgence pour refilmer certaines scènes. Otto Preminger avait en fait une rancoeur de devoir travailler au service des studios de la Fox, et il préféra vendre sa villa hollywoodienne, pour payer 150.000 dollars à la Fox pour l'annulation du reste de son contrat, qui pourtant, se terminait six mois plus tard.

Une scène à part
ronr_caverne  Il s'agit d'une séquence toute simple dans laquelle Kay (Marilyn Monroe), réfugiée dans la grotte et trempée jusqu'aux os, tremble de froid; Matt (Robert Mitchum) lui ordonne de se déshabiller et de s'enrouler dans une couverture. Puis il la masse vigoureusement. Dans cette scène, Kay découvre que Matt n'est pas ll'ours mal lêché qu'elle aurait cru. Leur relation se colore d'une charge érotique, même si Matt -pour des raisons de censure sévère du code Hayes en vigueur- s'en tient à des gestes sans ambiguité. Il n'en reste pas moins que Marilyn est nue sous la couverture, tandis que Mitchum lui masse les pieds... Cette scène n'a pas été tournée par Otto Preminger. Déçu par certains passages du film, Darryl Zanuck avait en effet demandé à Jean Negulesco, qui avait récemment dirigé Marilyn dans 'Comment épouser un millionnaire?', et que la comédienne appréciait, de faire des retakes de certaines séquences. 
 

Chansons
i_m_gonna_file_my_claim_RCAMarilyn Monroe interprète quatre chansons dans le film -toutes écrites par Ken Darby et composées par Lionel Newman-:
"One silver Dollar",
"I'm gonna file my claim",
la comptine "Down in the meadow"
et la chanson phare "River of no return".
Répétant inlassablement sous la direction de Ken Darby, jusqu'à approcher la perfection, Marilyn prit beaucoup de plaisir à travailler ces chansons. Le titre "I'm gonna file my claim" fera l'objet d'un disque (ci-contre), et l'été suivant la sortie du film, RCA en vendit plus de 75 000 exemplaires.
Elle sera néanmoins doublée partiellement par la chanteuse Gloria Wood
Pour la danse, c'est le chorégraphe Jack Cole qui enseigna à Marilyn, tel qu'il l'avait fait pour "Gentlemen Prefer Blonds" ("Les hommes préfèrent les blondes").
Quant au public, il fut ravi par les scènes dans lesquelles Marilyn chante et danse.

Chronologie du film
-le 11 avril, les 6 et 8 juin 1953: essayages de costumes du film pour Marilyn.
-fin juin 1953: départ de l'équipe de tournage pour Calgary, avec voyage en train jusque Banff.
-le 25 juillet 1953: départ de Seattle, avec escale à Vancouver et arrivée à Jasper de Marilyn, Robert Mitchum et Rory Calhoun.
-août 1953: début du tournage.
-20 août 1953: Marilyn se blesse à la cheville.
-21 aout 1953: on plâtre le pied de Marilyn; Joe DiMaggio arrive au Canada.
-fin août: fin du tournage des scènes extérieures au Canada.
-1er septembre: Marilyn, Joe DiMaggio et Mitchum quittent le Canada, ils font une escale à Seattle d'où ils prennent un autre avion pour rejoindre Los Angeles.
-Septembre 1953: tournage de scènes dans les studios de Los Angeles. Otto Preminger quitte la post-production, et Jean Negulesco tourne la scène dans la grotte.
-29 septembre 1953: fin du tournage.
-30 avril 1954: Sortie américaine de "Rivière sans retour".


La presse 
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> sources:
Livre Marilyn Monroe et les caméras
Livre Marilyn, Une vie d'Hollywood, d'Ann Lloyd.
Livre Marilyn Monroe, d'Adam Victor.
Livre Les trésors de Marilyn Monroe, de Jenna Glatzer.
Livre Bernard of Hollywood's Marilyn par Susan Bernard. 
Livre Les vies secrètes de Marilyn Monroe par Anthony Summers.
Revue Les légendes d'Hollywood
, La rivière sans retour.
Le film sur wikipedia 
La fiche du film et des anecdotes sur imdb 
Les anecdotes sur allocine 

24 septembre 2012

Les Affiches de River of No Return

La rivière sans retour
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21 juillet 2012

Sur le tournage de River of no return 4

La rivière sans retour
S
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 > Pendant les prises...  
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> Le 09/09/1953 - photographie d'Arnold Johnson
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> Photos de John Florea 
Joe DiMaggio rend visite à Marilyn sur le tournage
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> dans la presse
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- Marilyn en tournage à Jasper -

> Photos de Ray O'Neill
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> dans la presse
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> Photos de Alan Whitey Snyder
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  > Autres photos

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19 juillet 2012

Sur le tournage de River of no return 5

La rivière sans retour
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 > Pendant les prises...
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> Avec les acteurs Don et Alan Shiel
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> Photos de Ray O'Neill
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> Marilyn Monroe prend la pose pendant sa pause
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> Photos de Alan Whitey Snyder

> Marilyn et Robert Mitchum
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> Marilyn et Robert Mitchum
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> Marilyn avec Mitchum et Rettig
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> Marilyn avec Preminger et Mitchum
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> Marilyn et son maquilleur Whitey Snyder
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  > Marilyn à la cantine (avec Natasha Lytess)
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> Marilyn et sa coach Natasha Lytess
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> Marilyn avec sa doublure lumière Helen Thurston
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 > Marilyn avec sa doublure cascade Dorothy Skelton
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 > Marilyn et les figurants indiens
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> Marilyn et Telly Savalas
Les soldats revenus de Corée étaient basés à Jasper,
dans la province d'Alberta, où était tourné le film.
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15 juillet 2012

Sur le tournage de River of no return 6

La rivière sans retour
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e tournage - scène 6

> Marilyn Monroe avec Tommy Rettig et Otto Preminger
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> Marilyn Monroe et Robert Mitchum
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 > Marilyn Monroe répète sa chanson
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> article magazine Photoplay, 1954
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> Marilyn avec des membres de l'équipe (et Robert Mitchum)
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> Marilyn Monroe avec Alan Snyder
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> Marilyn Monroe et Natasha Lytess
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19 juin 2012

Sur le tournage de River of no return 14

 La rivière sans retour
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e tournage - scène 14

Marilyn Monroe , Robert Mitchum , Rory Calhoun, Otto Preminger 

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> Rory Calhoun
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17 juin 2012

Scène coupée de River of no return

 La rivière sans retour
Scène coupée

Cette série de photographies prises sur le tournage du film au Canada, montrent Marilyn Monroe sur le rivage de la rivière, probablement dans une scène où son personnage Kay Weston se rafraîchissait; elle est en effet vêtue des dessous (top corsage et panty), et se rhabille (on découvre ses vêtements: son chemisier à fleurs, son jean et ses chaussures, sont posés sur le rocher). Mais qu'est devenue cette scène inédite, non incorporée dans le montage final du film, et dont pourtant, de nombreuses photographies ont été prises et publiées dans la presse d'époque ? Dans quelle séquence du film avait-elle été incluse ? Et pourquoi cette scène a-t-elle été coupée ? Autant de questions dont les réponses demeurent mystérieuses, restent ces merveilleuses photographies.
Marilyn avait déjà sa cheville foulée; elle porte un bandage et une chausette par-dessus. La scène a donc été tournée après le 19 août 1953, soit la dernière semaine de tournage au Canada.

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> contact sheet
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  > dans la presse
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