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Divine Marilyn Monroe
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Marilyn Monroe
1926 - 1962

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2 août 2012

Le Nouvel Observateur 2/08/2012

lenouvelobs_coverLe magazine français Le Nouvel Observateur n°2491, paru le 2 août 2012 consacre un article de 4 pages à Marilyn Monroe (chapitre 4, par François Forestier).
 prix: 3,50  


Marilyn Monroe, ange et démon
Par François Forestier
en ligne
sur nouvelobs.com  

Avec "Le Prince et la Danseuse", le conte de fées de Marilyn Monroe, dont on commémore le 50e anniversaire de la mort, tourne au cauchemar.

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Une collection unique de près de 4.000 photographies de Marilyn Monroe, dont certaines jusqu'à présent non publiées, sera exposée en août en Pologne avant d'être mise aux enchères, a indiqué vendredi le quotidien Gazeta Wyborcza. (c) Afp

Marilyn, vêtue d'une robe sombre en velours, le cou orné d'une rangée de perles, descend l'escalier de marbre blanc. C'est une apparition magique. Laurence Olivier la prend par le bras, la mène vers son fauteuil. La conférence de presse pour annoncer le tournage du "Prince et la Danseuse" est prometteuse : Laurence Olivier, le plus grand acteur du monde, et Marilyn Monroe, la femme la plus célèbre du cosmos. Merveilleux casting.
Les journalistes, hypnotisés, demandent à Marilyn : "Vous allez continuer avec l'Actor Studios ?" Elle bat des cils, sa gorge palpite. Elle répond : "Je voudrais me développer de toutes les façons possibles." Silence. Laurence Olivier prend la parole : "Miss Monroe a un talent... Mmm... Extraordinaire pour vous faire croire une minute qu'elle est une petite chose coquine et, la minute suivante, vous convaincre qu'elle est une ravissante idiote", dit-il. Les photographes shootent au niveau du genou, espérant prouver que Marilyn ne porte rien sous sa culotte. L'atmosphère est électrique. Soudain, la bretelle de la robe de Marilyn cède. La salle devient dingue. Marilyn se rajuste, gênée, innocente, rougissante. Une assistante apporte une épingle de nourrice. Marilyn la lui a remise juste avant l'"accident".

"Fais comme si tu étais une bouteille de ketchup"

Depuis qu'elle est tombée sous de l'empire de Lee Strasberg, le gourou de l'Actor Studio, Marilyn s'emploie à devenir une tragédienne. Elle répète Eschyle, martèle Shakespeare, énonce James Joyce. L'épouse de Lee, Paula Strasberg, une sorte de sorcière adipeuse en djellaba noire et éternellement coiffée d'un chapeau de paille, cornaque Marilyn tout le temps, à prix d'or - 1 500 dollars la semaine. Les metteurs en scène deviennent fous, de voir cette ombre sinistre souffler des âneries à l'oreille de la blonde. "Fais comme si tu étais une bouteille de ketchup" ou "imagine une brosse à dents très sale", voilà les indications scéniques de la Strasberg.

Le précédent réalisateur de Marilyn, Joshua Logan, a failli verser dans la rage baveuse, pendant le tournage de "Bus Stop". Maintenant que la star est sa propre productrice, personne ne peut plus la contredire. Elle navigue entre son psy et son médecin, et fait des efforts pathétiques pour plaire à son nouveau mari, Arthur Miller, auteur dramatique en vogue. Lequel est empêtré dans ses déclarations devant la Commission des Activités anti-américaines. Soupçonné d'être communiste, il est invité à balancer des noms, comme son ex-ami Elia Kazan. Il ne le fera pas. Il finaude, se dérobe, a signé une pièce anti-McCarthy, "Les Sorcières de Salem". Cet intellectuel avec cette blonde ? C'est l'union de la Belle et de la Bête, daube la presse.

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  Laurence Olivier à Marilyn : « Soyez sexy. » Catastrophe : c'est exactement ce qu'elle ne veut pas entendre. © DR  

Quand Marilyn et Miller sont arrivés en Angleterre pour « Le Prince et la Danseuse », ils ont été accueillis comme des seigneurs. Flanqués de quatre motards, ils ont été déposés à Parkside House, un manoir géorgien qui jouxte le palais de Windsor. Onze chambres à coucher, un parc privé, une armée de valets, thé à tous les étages. Mais la réception fastueuse masque le mépris de Laurence Olivier pour le maigre talent de dramaturge de Miller. De plus, Olivier est noyé dans les problèmes que lui pose son épouse, la sublime Vivien Leigh, qui le cocufle allégrement avec un autre acteur, Peter Finch, avant de s'offrir, nue sous un manteau de fourrure, au premier passant venu. C'est que lady Olivier a sombré dans une schizophrénie agressive. Sir Laurence, qui doit interpréter le rôle principal et mettre en scène le film, compte sur Marilyn pour redorer son blason. Il est sous le charme, absolument.

Tandis que Miller se met à écrire une adaptation de l'une de ses pièces, Marilyn se rend à l'essayage. Elle est dans son état non-Marilyn : blême, le cheveu gras, le regard égaré. Laurence Olivier est stupéfait. Derrière elle, à trois pas, Paula Strasberg. La magie s'effrite instantanément. On débarbouille l'actrice, on la maquille, on l'éclaire. Ouf, c'est réparé. Le conte de fées entre le grand-duc Charles de Carpathie et la danseuse Elsie, surnommée The Coconut Girl, peut commencer. Mince histoire d'amour, dans la tradition des pâtisseries viennoises - tout repose sur la légèreté, la drôlerie, la vivacité. C'est ce que Laurence Olivier essaie d'expliquer à Marilyn. Celle-ci le regarde comme une huître morte. Paula Strasberg murmure à l'oreille de l'actrice. Sir Laurence se contient pour ne pas faire expulser cette Carabosse. Le 30 juillet 1956, le tournage débute. Marilyn arrive une heure en retard. Le deuxième jour, deux heures. Le troisième… Les acteurs anglais sont ponctuels, connaissent leur texte, n'ont pas besoin de se chauffer comme les derviches de l'Actors Studio. Laurence Olivier se consume de colère. Marilyn, elle, pense qu'au contact de ce shakespearien renommé un peu de son éclat va déteindre sur elle. C'est son obsession. Le soir, avec Arthur Miller, elle ne songe qu'à sortir de son rôle de bimbo. Son mari l'observe avec dépit : il a épousé la plus belle créature du monde, il se retrouve avec une névrosée bourrée de pilules, torturée par son image, dévorée d'angoisse, agressive, agaçante. Il espérait être avec Marilyn, il est avec la Poison.

Laurence Olivier, costumé en aristocrate d'opérette, se tourne vers Marilyn et, juste avant que la caméra ne se mette en marche, lui dit : « Soyez sexy. » Catastrophe : c'est exactement ce qu'elle ne veut pas entendre. Elle est donc utilisée, une fois de plus, pour sa sensualité ? Pas pour son talent ? Elle fuit, s'enferme dans sa loge, appelle Lee Strasberg à New York, pleure la nuit, tempête dans les onze chambres à coucher, rage. On s'est moqué d'elle. Miller se cache la tête sous l'oreiller. Elle ouvre le carnet de notes de son mari, lit : « J'ai pensé avoir épousé un ange, je me suis trompé. » Là, Marilyn craque complètement. Elle a déjà été abandonnée par son père, par sa mère, par son producteur, par ses deux premiers maris. On la laisse tomber une fois de plus ? Miller repart aux Etats-Unis, pour apparaître devant les inquisiteurs. Marilyn avale des poignées d'anxiolytiques et boit du champagne. Puis elle couche avec le gentil assistant, Colin Clark, qui fera de cette aventure un livre - non, deux. En attendant, Laurence Olivier se retrouve avec deux folles : sa femme, qui vient de faire une fausse couche, et son actrice, qui est camée. Quand Arthur Miller revient, il fait grand cas de se montrer à la première londonienne de sa pièce « Vu du pont ». Il demande sa carte de membre du Comedy Club, devant les photographes. Pour ce faire, il doit certifier qu'il est éligible et que sa femme n'est pas « indésirable ». Il certifie énormément.

Lee Strasberg arrive au studio. Il lui est interdit d'entrer, il reste à la grille. Sa femme, qu'Olivier surnomme « The Beast », tempête. Marilyn plonge dans un marécage opiacé. Son look se détériore. Elle ne se souvient plus de son texte. Le directeur photo, Jack Cardiff, qui a travaillé avec Huston sur « African Queen » et avec le tandem Michael Powell-Emeric Pressburger, fait tout pour camoufler les dégâts. Par moments, Marilyn retrouve son éclat, sa vivacité, sa fraîcheur. Puis elle retombe dans une aboulie pâteuse, et déserte le plateau le lendemain. Ravie, elle écoute Lee Strasberg lui expliquer qu'elle est géniale, que Laurence Olivier est un acteur surestimé, qu'elle n'est pas jugée à sa vraie valeur. Son mari pense qu'elle est une « pute emmerdante », dit-elle à Strasberg. Arthur Miller rétorque que c'est faux, et que les Strasberg sont des serpents venimeux. L'ambiance est bien pourrie. Pour alléger, Miller emmène Marilyn à Stratford-upon-Avon, visiter le lieu de naissance de Shakespeare. La presse anglaise note que le couple fait chambre à part, désormais. Un adolescent enamouré campe devant le manoir, jour après jour, une fleur à la main. Finalement, Marilyn sort, lui adresse quelques mots et le remercie pour la belle rose. Puis elle l'embrasse sur la bouche. Un demi-siècle plus tard, le vieil homme est encore émerveillé.

De fable charmante, « le Prince et la Danseuse » vire au cauchemar. Quand Laurence Olivier demande à Marilyn de se déplacer pour être dans l'axe de la caméra, celle-ci rétorque : « Vous ne me voyez pas. Pas la peine d'être ici, alors », et elle s'en va. Milton Greene, l'associé de Marilyn, ex-photographe devenu producteur, s'alarme de la note de téléphone (la psychanalyse longue distance, c'est cher), des retards, du budget qui explose. Un jour que Marilyn attend avec Paula dans sa loge, l'assistant fait savoir au metteur en scène que la star est prête. Il entend Laurence Olivier, gentleman exquis, pair du royaume, dire  : « Qu'elle aille se faire foutre. » Et Marilyn recommence ses caprices : alors que l'équipe attend, elle commande des robes, des chaussures, des ensembles. Le 29 octobre, elle est officiellement présentée à la reine, devant laquelle elle fait une jolie révérence, en robe lamée or, bretelles de topazes. Sur les clichés, Sa Majesté regarde avec curiosité le décolleté très ajusté de sa voisine de palier. Mais peut-être jauge-t-elle les topazes…

Le tournage s'achève en novembre, avec onze jours de retard. Avant de rentrer aux Etats-Unis, où Arthur Miller a finalement été très légèrement condamné pour avoir « manifesté du mépris pour la cour » et non pour ses opinions de gauche, le couple se rend à une soirée, pour rencontrer deux acteurs français : Simone Signoret et Yves Montand. Deux ans plus tard, Marilyn tournera « Le Milliardaire » avec ce dernier. Le 13 juin 1957, « le Prince et la Danseuse » sort au Radio City Music Hall, l'une des plus belles salles de New York. A cette occasion, Marilyn, apparemment heureuse, décrit à la presse la petite maison au bord de la mer où elle passe ses vacances avec son mari, « juste assez grande pour nous et des enfants », et, au détour d'une interview, dit : « La seule chose dont j'aie peur, c'est de moi-même. » Elle a raison : sa consommation de pilules s'accroît, ses absences aussi. Bientôt, elle sera internée. Mais, pendant le tournage du « Prince et la Danseuse », un événement mondain a eu lieu : Grace Kelly est devenue princesse de Monaco. Or, il y a un an, c'est Marilyn qui a été approchée pour être l'élue. Elle a simplement répondu : « Monaco ? C'est où, ça ? » Elle a failli vivre l'histoire du « Prince et la Danseuse », en vrai. Bientôt, le destin va lui offrir une deuxième chance, un deuxième prince : JFK. Elle rêvera de devenir première dame. A l'époque, pas question d'être la « first girl-friend ».

Le plus étonnant, c'est que le film de Laurence Olivier, s'il est fade et mou, n'existe que par la présence de Marilyn. Les orages, les angoisses, l'amertume, rien ne transparaît : Marilyn est lumineuse, parfois un peu rêveuse, mais si sexy, si touchante, on ne voit qu'elle. Le « plus grand acteur du monde », à côté, est aussi sensuel qu'un ravier à margarine. Il a de la prestance, de l'allure, du style, mais il est déplacé. Il voudrait être Cary Grant, il n'est que l'ombre de sa manchette. Marilyn va bientôt tourner son chef-d'oeuvre absolu : « Certains l'aiment chaud ». C'est là que Tony Curtis, exaspéré, déclarera : « Embrasser Marilyn, c'est comme embrasser Hitler », comparaison discutable mais pittoresque. Surtout, l'espoir de fonder un foyer va fondre comme un glacier sous réchauffement climatique. Déjà, Arthur Miller s'éloigne. Le jour de leur mariage, il a offert à sa fiancée un bracelet en or. Avec ces mots : « A à M, juin 1956. Maintenant et à jamais. »

Le bonheur ? Jamais.

Lire l'intégralité de l'article de François Forestier, "Marilyn, ange et démon", dans "le Nouvel Observateur" du 2 août 2012.
sur le site  cinema.nouvelobs.com   


Marilyn : « Merci de m'aider à sauver ma vie »
le 4/08/2012
Par Bernard Comment
en ligne
sur cinema.nouvelobs.com

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 © KOBAL-AFP-© DR  

Chaque semaine, l'éditeur des écrits et dessins de la star - mandaté par la famille Strasberg - nous offre un document rare. Aujourd'hui, une lettre inédite à Lee Strasberg

Durant les premiers mois de 1956, Marilyn Monroe, désormais new-yorkaise, quitte sa nouvelle ville d'adoption pour se rendre sur le tournage de « Bus Stop ». Elle rentre d'abord à Hollywood, après plus d'un an d'absence, puis se rend à Phoenix (Arizona) et à Sun Valley (Idaho), avant de revenir à Los Angeles où elle réside au luxueux hôtel Chateau Marmont, sur Sunset Boulevard (elle y retrouve Arthur Miller, pour des amours encore clandestines à ce moment-là). Le réalisateur de « Bus Stop », Joshua Logan, était incertain au départ sur le choix de Marilyn et s'était renseigné auprès de Lee Strasberg, qui l'avait chaleureusement recommandée, convaincu de l'énorme talent d'actrice de celle que les studios de Hollywood s'efforçaient d'enfermer dans un rôle de blonde sexy et superficielle. Elle tenait ainsi l'occasion de démontrer son talent, avec un beau rôle complexe, dirigée par un cinéaste de talent.

Quatorze mois plus tôt, en décembre 1954, alors que le monde du cinéma la reconnaissait enfin comme une star en l'honorant d'un grand dîner de gala après les énormes succès, coup sur coup, de « Niagara », « Les hommes préfèrent les blondes » et « Comment épouser un millionnaire », elle avait quitté la Côte Ouest pour se rendre à New York, à la fois pour y fonder une société de production cinématographique (avec le photographe Milton Greene) et pour suivre les cours de Lee Strasberg à l'Actors Studio. La décision de ce déplacement est vertigineuse, et exceptionnelle : aucune star n'a jamais renoncé à l'éclat de la gloire pour aller se perfectionner sur les bancs d'une école, fût-elle hautement prestigieuse.

Ce choix, au demeurant, ne manque pas de cohérence. En effet, la formation de Marilyn au métier de comédienne s'est toujours faite sous les auspices du grand maître russe, Stanislavski. Ce choix est dû au départ à un certain hasard, lorsque la Columbia donne comme coach à sa starlette Natasha Lytess, formée à cette tendance de l'art dramatique. Cela relève ensuite d'une vraie décision, quand Marilyn va suivre l'enseignement de Michael Tchekhov, le neveu d'Anton, lui aussi apôtre de Stanislavski. Et c'est donc en bonne logique que Marilyn se rend à New York auprès de Lee Strasberg, un des fondateurs de l'Actors Studio, dont la « méthode » consiste à se fondre totalement dans le personnage, à s'imprégner de ses goûts, de ses réflexes, de sa façon de vivre et de sentir (en complément, Lee Strasberg encourageait ses étudiants à entreprendre une psychanalyse, ce que fit Marilyn dès les premiers mois de 1955). De fait, le génie de Marilyn tenait à ce qu'elle ne jouait pas, mais qu'elle était - à l'écran comme sur les photos. Dans son livre « Tu vois, je n'ai pas oublié », Montand ne dit pas autre chose : « Marilyn était un être d'exception dans la mesure où c'était sa lumière intérieure qui lapropulsait à l'avant-scène, devant les projecteurs. Si tu crois en Dieu, tu peux dire que c'est Dieu seul qui produit une lumière pareille, une lumière que ne maîtrise pas celui qu'elle habite… Marilyn soufrait de ne pas être une actrice reconnue, mais ce n'était pas véritablement une actrice : elle se situait bien au-delà du jeu. »

Dans les coulisses de « Bus Stop » se joue un petit drame. Natasha Lytess n'est plus là, elle a été évincée par Paula Strasberg, la femme de Lee, qui sera le coach de studio de Marilyn jusqu'à la fin, au grand dam parfois de célèbres réalisateurs (George Cukor, John Huston) supportant mal cette double commande où le commentaire sur les scènes tournées et la nécessité de les refaire ou non appartenait davantage à Paula qu'à eux-mêmes.

Ce qui est sûr, c'est que Lee Strasberg a joué un rôle déterminant dans la vie et la carrière de Marilyn. Il a d'emblée cru en elle, qu'il considérait comme une nouvelle Duse, promise à une étincelante carrière sur les planches. Il avait compris que ses peurs et sa fragilité devaient devenir sa force, et que seules la technique et la discipline pourraient lui permettre d'exprimer son fragile équilibre au bord de l'abîme. Marilyn se sentait enfin comprise.

Ce brouillon de lettre sur papier à en-tête du Chateau Marmont aurait dû figurer dans « Fragments ». Il se trouve simplement qu'il était classé par erreur dans les courriers reçus par Marilyn (des archives qui feront l'objet d'un gros volume à paraître en automne 2013 aux éditions du Seuil), et n'a été découvert que quelques mois après la publication des écrits intimes. Il m'a paru qu'en cette date anniversaire il était légitime de faire paraître le texte dans « le Nouvel Observateur », qui avait consacré sa couverture à Marilyn lors de la sortie de « Fragments », en octobre 2010, ce qui permettra à chacun de glisser les deux pages ici présentes dans le livre, comme un précieux complément. Je suis, à titre personnel, évidemment touché par cette lettre où Marilyn se compare à « un poisson hors de l'eau » (ce qu'elle était en effet, perdue parmi la foule des cyniques), le titre d'un de mes romans…

La lettre de Marilyn à Lee Strasberg

Cher Lee,

Si je n'avais pas trouvé le moyen de me mettre au travail je serais (comme je l'ai toujours été depuis que j'ai une conscience) un poisson hors de l'eau - agitée et rêvant (à des choses impalpables auxquelles je n'ai pas accès) et cent fois plus nerveuse, et totalement désespérée. Je reste mal organisée - mais j'entrevois même légèrement mes responsabilités pour moi-même et pour les autres qui m'ont aidée et même ceux qui m'ont abîmée et qui sont tous mes autres moi-même, dans ce que j'endure, ce que par miracle je parviens à faire. Mais Lee, pourquoi est-ce que ça doit être si douloureux ? sauf que j'éprouve plus fortement que jamais à quel point l'être humain est dans la survie.

J'essaye d'être même plus sociable que je l'ai jamais été mais les gens semblent prendre cela à tort pour une sorte de [mot manquant] et pour une faiblesse revendiquée qui et comme les poulets - qui donnent des coups de bec à ceux qui sont malades et s'affaiblissent - jusqu'à ce que je sente que je vais tout lâcher et mourir - par leur faute et surtout par la mienne - je suis certaine que tout ceci semble absurde - mais je vous remercie de votre patience. Et de laisser Paula à mes côtés - elle m'aide - même parfois elle a la bonne idée - ainsi je peux parler avec elle et parfois avoir l'espoir de m'identifier à sa présence féminine et chaleureuse alors que toutes les autres personnes avec qui je parle se mettent à penser que je débloque et leur grande inquiétude - semble me terrifier - la crainte qu'ils aient raison avec leur inquiétude.

Merci, merci, merci de m'aider à sauver ma vie.

Peut-être que je ne serai jamais capable de faire ce que je veux faire - mais au moins j'ai de l'espoir. Je ne sais pas comment je joue - je sais juste que je peux rester concentrée, au moins une partie du temps - et que les exercices que j'ai appris en cours peuvent toujours marcher à condition que je les convoque franchement.

Merci.

Amitié

M

Mon amitié à Suzie et Johnnie

(*)Susan et John, les deux enfants de Lee et Paula Strasberg.

9 février 2012

19/09/1959 Khrouchtchev Party

Nikita Khrouchtchev, le premier secrétaire du parti communiste soviétique, visite les Etats-Unis en septembre 1959: il passe par New York, Washington et l'Iowa où l'accueil lui fut plutôt glacial. Mais à Los Angeles, les studios de la Fox lui ont organisé -à lui et sa femme Nina- un véritable gala au Café de Paris, le restaurant de luxe dans les locaux de la Fox, le 19 septembre 1959, avec plus de 400 invités dont Spyros Skouras, le grand patron de la Fox, et Buddy Adler, producteur de la Fox. Les stars sont prestigieuses, avec des acteurs et actrices renommés: Rita Hayworth, Debbie Reynolds, Ginger Rogers, Judy Garland, Kim Novak, Ginger Rogers, Zsa Zsa Gabor, Shelley Winters, Shirley MacLaine, Maurice Chevalier, Louis Jourdan, Gregory Peck, Kirk Douglas, Gary Cooper, James Stewart, David Niven, Gary Cooper, Jack Benny, Bob Hope, Dean Martin et Frank Sinatra, qui en est le maître de cérémonie; certains sont venus en couple: Tony Curtis et Janet Leigh, Dick Powell et June Allyson, Elizabeth Taylor et Eddie Fisher. D'autres ont refusé leur invitations en protestation contre Mr. K.: Bing Crosby, Ward Bond, Adolphe Menjou et Ronald Reagan.

Nikita Khrushchev, First Secretary of the Soviet Communist Party, visites the United States in September 1959: he passes through New York, Washington and Iowa where the greeting was rather cold to him. But in Los Angeles, the Fox studios organized for him his wife Nina, a real gala at the Café de Paris, the luxury restaurant on the premises of the Fox, on September, 19, 1959, with more than 400 guests, including Spyros Skouras, the big boss of Fox, and Buddy Adler, producer of the Fox. Celebs are prestigious, with famous actors and actresses: Rita Hayworth, Debbie Reynolds, Ginger Rogers, Judy Garland, Kim Novak, Ginger Rogers, Zsa Zsa Gabor, Shelley Winters, Shirley MacLaine, Maurice Chevalier, Louis Jourdan, Gregory Peck, Kirk Douglas, Gary Cooper, James Stewart, David Niven, Gary Cooper, Jack Benny, Bob Hope, Dean Martin and Frank Sinatra, who is the master of the ceremony; some come in couples: Tony Curtis and Janet Leigh, Dick Powell and June Allyson, Elizabeth Taylor and Eddie Fisher. Others refused their invitations in protest against Mr. K.: Bing Crosby, Ward Bond, Adolphe Menjou and Ronald Reagan.

> Bob Hope - Frank Sinatra
NYC32170  NYC32169
Kim Novak - Liz Taylor
NYC43389  NYC43390


Dès le matin, Marilyn s'est levée tôt de son bungalow au Beverly Hills Hotel et commence le complexe processus de transformation en Marilyn Monroe. C'est d'abord Ralph Roberts, son masseur, qui vient la masser. Ensuite, son coiffeur Sydney Guilaroof la coiffe. Puis, son maquilleur Whitey Snyder la maquille. Enfin, elle enfile sa robe noire moulante à motifs, robe de son prochain film "Let's make love". Lena Pepitone, la femme de chambre de Marilyn racontera dans ses mémoires: "Au début, on dit à Marilyn qui était Khrouchtchev, car elle ne lisait jamais la presse ni n'écoutait la radio. Cependant, le studio insista. Ils ont dit à Marilyn qu'en Russie, l'Amérique signifait deux chose: Coca-Cola et Marilyn Monroe. Elle adora entendre ça et donna son accord pour y aller... Elle m'a dit que les studios voulaient qu'elle porte la robe la plus moulante et la plus sexy pour le dirigeant russe." Et Marilyn aurait dit à Pepitone: "Je suppose qu'il n'y a pas beaucoup de sexe en Russie".
En plein milieu de cette préparation, Spyros Skouras, le président de la 20thCentury Fox, vient s'assurer que Marilyn, connue pour être en retard, arrivera bien à l'heure à la réception: "Elle doit être là", dit-il.
Et elle le sera. Son chauffeur, Rudi Kautzsky, l'amène au studio. Quand ils voient le parking à moitié vide, elle a peur: "Nous devons être en retard !" dit-elle. "Cela doit être fini." Peut être pour la première fois de sa carrière, Marilyn Monroe arrive en avance, comme le remarquera Billy Wilder, en commentant ironiquement: "J'ai trouvé le metteur en scène qu'il lui faut: c'est Khrouchtchev !"
Elle fait son arrivée aux bras de Frank Taylor (ami et éditeur de Arthur Miller) et de George Cukor (réalisateur avec qui elle doit tourner Le Milliardaire).
The morning, Marilyn arises early in her bungalow at the Beverly Hills Hotel and begins the complex process of becoming Marilyn Monroe. First, her masseur, Ralph Roberts, gives her a rubdown. Then hairdresser Sydney Guilaroff does her hair. Then makeup artist Whitey Snyder paints her face. Finally, as instructed, she donned a tight, low-cut black patterned dress; dress of her next movie 'Let's Make Love'. Lena Pepitone, the Marilyn's maid will tell in her memoirs: "At first, Marilyn, who never read the papers or listened to the news, had to be told who Khrushchev was. However, the studio kept insisting. They told Marilyn that in Russia, America meant two things, Coca-Cola and Marilyn Monroe. She loved hearing that and agreed to go....She told me that the studio wanted her to wear the tightest, sexiest dress she had for the premier." And Marilyn would reply to her: "I guess there's not much sex in Russia".
In the middle of this elaborate project, Spyros Skouras, the president of 20th Century Fox, drops by to make sure that Monroe, who was notorious for being late, would arrive at this affair on time:
"She has to be there," he says.
And she will. Her chauffeur, Rudi Kautzsky, delivers her to the studio. When they find the parking lot nearly empty, she is scared: "We must be late !" she says. "It must be over." It isn't. For perhaps the first time in her career, Marilyn Monroe is arrived early, as noted Billy Wilder, commenting ironically: "I found the director she needs: it's Khrushchev !".
She arrives with Frank Taylor (friend and editor of Arthur Miller) and George Cukor (director with whom she will turn Let's Make Love).

> L'Arrivée de Marilyn
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> Marilyn avec Judy Garland
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> Marilyn avec Budy Adler
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>>  captures
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En attendant l'arrivée de Khrouchtchev, Edward G. Robinson s'asseoit à la table 18 avec Judy Garland et Shelley Winters. Robinson tirait sur son cigare et contempla les rois et les reines de Hollywood - les hommes portant des costumes sombres, les femmes en robes de créateurs et de bijoux étincelants.
Marilyn Monroe s'asseoit à table avec le producteur David Brown, les réalisateurs Joshua Logan et George Cukor et l'acteur Henry Fonda qui s'était mise une oreillette reliée à
un transistor radiophonique pour écouter un match de baseball entre les Dodgers de Los Angeles et San Francisco Giants, qui se battaient pour le fanion de la Ligue nationale.
Waiting for Khrushchev to arrive, Edward G. Robinson sits at table 18 with Judy Garland and Shelley Winters. Robinson puffed on his cigar and gazed out at the kings and queens of Hollywood—the men wearing dark suits, the women in designer dresses and shimmering jewels.
Marilyn Monroe sits at a table with producer David Brown, directors Joshua Logan and George Cukor, and actor Henry Fonda, whose ear was stuffed with a plastic plug that was attached to a transistor radio tuned to a baseball game between the Los Angeles Dodgers and the San Francisco Giants, who were fighting for the National League pennant.

> Marilyn assise à table
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> Marilyn est assise entre Joshua Logan et George Cukor
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>>  photos de Burt Glinn
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 >>  photo de Paul Slade
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>>  photos de Walter Carone 
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>> photo de presse
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Après un rapide repas, le président de la Fox, Spyros Skouras, prend la parole. Son discours commence de manière inattendue (il boit un verre et serre la main à Kroutchev, sous les rires de l'assemblée): "Monsieur le secrétaire, ceci ne faisait pas partie de mon discours. Mais, votre pays est la plus grande entreprise capitaliste, le plus grand monopole du monde entier ! Un bon monopole ! Très bon ! En toute modestie, je vous demande de me regarder. Mes deux frères et moi avons grandi dans un minuscule village grec. Nous venons d'une famille très pauvre. En 1910, nous sommes venus vivre ici. Je suis devenu commis serveur. Grâce au système américain d'égalité des chances, j'ai aujourd'hui le bonheur d'être le président de la 20th Century Fox."
Au tour de Khrouchtchev de livrer son discours: "Vous me faîtes une excellente impression et je tiens à vous exprimer tout mon respect. Mais cela ne m'épate tant que cela. Vous voulez savoir qui je suis ? J'ai commencé à travailler dès que j'ai su marcher. Avant mes 15 ans, j'avais déjà eu une longue liste de métiers. J'ai gardé les veaux, moutons et vaches des capitalistes. Puis j'ai travaillé à l'usine et à la mine. Et regardez-moi ! Aujourd'hui je suis le premier ministre de l'U.R.S.S ! L'Amérique est un beau pays. Les Américains sont formidables. Je suis l'invité de votre Président et de votre merveilleux pays. Mes camarades et moi sommes enchantés de notre séjour. Avant mon arrivée ici, on m'avait donné le programme de ce que j'allais voir. Mais avant mon discours, on m'a dit: 'Non, vous ne pourrez pas visiter cette ville là'. -Comment s'appelle-t-elle ? -Disneyland. J'ai demandé pourquoi et on m'a répondu 'C'est impossible'. Ecoutez bien ! Ecoutez bien ce qu'on m'a dit: 'C'est impossible parce que nous, les autorités américaines, ne pouvons pas y garantir votre sécurité.' Pourquoi ? Y a-t-il une épidémie de peste ou de choléra ? Est-ce que je risque de tomber malade ? Des gangsters ont-ils envahi Disneyland ? Veulent-ils me tuer ? J'avais très envie de voir cet endroit mais je ne peux pas. Voici la situation dans laquelle moi, votre invité, je me trouve. Cela me dépasse. Moi qui croyais que ce pays était bien organisé ! Je ne pensais pas que ma sécurité impliquerait d'être enfermé dans une voiture blindée, sous un soleil de plomb, pendant des heures, jusqu'à ce que je sois complétement desséché ! Je croyais pouvoir me balader librement, parmi les citoyens de cette démocratie, mais non, c'est impossible. C'est grand dommage. Je suis très déçu et très mécontent. Merci de votre attention."

After a quick meal, the president of Fox, Spyros Skouras, speaks. His speech begins unexpectedly (he drinks a glass and shakes Khrushchev' s hands with the laughter of the audience) : "Mr. Secretary , this was not part of my speech , but your country is the largest capitalist enterprise , the largest monopoly of the entire world ! A good monopoly ! Very good ! In all modesty, I ask you to look at me. My two brothers and I grew up in a tiny Greek village. We come from a very poor family. In 1910, we came to live here. I became committed server. Through the American system of equal opportunities, today I have the pleasure of being the president of 20th Century Fox."
Khrushchev 's turn to deliver his speech: "You make me an excellent impression and I want to express my respect. But it's not impressed me so much. You want to know who I am ? I started to work from I could walk. Before I was 15, I had already had a long list of jobs. I kept calves, sheep and cows of the capitalists. Then I worked at the plant and the mine. And look at me ! Today I am the Prime Minister of the USSR ! America is a beautiful country. Americans are great. I am the guest of your President and your wonderful country. My friends and I are delighted with our stay. Before I came here, I was given the program that I would see. But just now, before my speech, I was told: 'No, you can not visit this city there - How is it called ? -Disneyland'. I asked why and was told 'This is impossible'. Just Listen. Just Listen carefully to what I was told: 'This is impossible because that we, the U.S. authorities, cannot guarantee your security there.' Why ? Is there an epidemic of cholera there ? Will I risk getting sick ?
Do you have rocket-launching pads there? Have gangsters taken hold of the place ? Do they want to kill me ? I really wanted to see this place but I can't. Here is the situation in which I, your guest, I am. It's beyond me. And I thought this country was well organized, I do not think my security involve being locked in an armored car, under the blazing sun for hours, until I am completely dried ! I thought I could wandering freely among the citizens of this democracy, but no, it's impossible. This is a great pity. I'm very disappointed and very unhappy. Thank you for your attention."

> Madame K. entourée de Bob Hope et Frank Sinatra
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Après le discours de Mr. K, Marilyn Monroe est interviewée:
"-Qu'avez-vous pensé du spectacle aujourd'hui ?
-C'était très intéressant.
-Qu'avez-vous trouvé intéressant ?
-Presque tout.
-Et les improvisations ?
-Intéressantes, très intéressantes.
-Vous vous attendiez à ça ? A quoi vous attendiez-vous ?
-A du rosbif ! (crie quelqu'un à côté - rire du journaliste)
-A que ce soit intéressant."

After the Mr. K' speech, Marilyn Monroe is interviewed:
"-What do you think about the show today ?
-It's a really interesting afternoon.
-What do you find the most interesting ?
-Nearly everything.
-What do you think about ad-libs ?
-Interesting, very interesting.
-This is what did you except today ? What do you except ?
-Rosbif ! (says soemone near -the journalist laughs)
-I except that it would be interesting."

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Lorsqu'on présenta Khrouchtchev à Marilyn, il lui serra la main en lui déclarant qu'elle était une très jolie femme. Après l'avoir salué en russe, Marilyn lui exprima ses voeux pour la paix dans le monde et de meilleures relations avec les Etats-Unis. Elle lui transmit également les salutations de son mari Arthur Miller.
A sa femme de chambre Lena Pepitone, Marilyn lui confiera: "Je peux dire que j'ai tapé dans l'oeil à Khrouchtchev. Lorsqu'il m'a été présenté, il m'a fait un sourire à se décrocher les machoires; et il m'a serré la main si fort et si longtemps, que j'ai cru qu'il allait me broyer les doigts. C'était toujours mieux que si j'avais du l'embrasser."

When Khrushchev is introduced to Marilyn, he shook her hand, saying that she was a very pretty woman. After greeting her in Russian, Marilyn expressed to him her wishes for world peace and better relations with the United States. She also conveyed the greetings of her husband Arthur Miller.
At her maid Lena Pepitone, Marilyn confided: "I can say that I caught in the eye of Khrushchev. When I was introduced, he made me a smile to get the jaws; and he shook my hand so hard and so long that I thought he was going to crush my fingers. This was better than if I had to kiss him."


Après la réception, Khrouchtchev et sa femme assistent à une répétition de la comédie musicale de Cole Porter "Can-Can", qui est en cours de tournage, sur le plateau 8, avec Shirley MacLaine, Frank Sinatra et Louis Jourdan. On lui présente une scène de danse de french-cancan.
After the reception, Khrushchev and his wife attend a rehearsal of the Cole Porter's musical movie "Can-Can", which is being filmed on the set 8, with Shirley MacLaine, Frank Sinatra and Louis Jourdan. He was presented a scene of cancan dance.

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> dans la presse 
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  >> Vidéo - Movietone News
 

>> Vidéo - Interview de Marilyn

>> Vidéo - Marilyn en couleur + Interview (video muette)

  >> Vidéo - Marilyn et Cukor

>> Video Marilyn discute avec Cukor sur itnsource.com 


>> sources:
Article 'Nikita Khrushchev Goes to Hollywood' sur smithsonianmag.com
Article 'Khrushchev: 'Why Not Disneyland?' sur 
latimesblogs.latimes.com 
Article 'Nikita Khrouchtchev, vedette à Hollywood' sur 
parismatch.com  
Documentaire Khrouchtchev à la conquête de l'Amérique 


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copyright text by GinieLand.

3 février 2012

Deux nouveaux livres

DEUX NOUVEAUX LIVRES
La vraie Marilyn Monroe

le 2 février 2012
en ligne
sur canoe.ca

MarilynMonroeCourtoisie
 La vraie Marilyn Monroe sera révélée
à travers deux nouveaux livres, publiés cette année.

Les Éditions du Seuil, qui avaient publié en 2010 un recueil de textes inédits de Marilyn Monroe, poursuivent la révélation d'une Marilyn intime, inconnue et bouleversante, avec deux livres à paraître en mai et novembre 2012, cinquante ans après la mort de la vedette.

Ces deux ouvrages sont édités, comme l'avait été Fragments il y a deux ans, en collaboration avec les ayants droit de Marilyn, en la personne d'Anna Strasberg, veuve du directeur de l'Actors Studio, à qui l'actrice avait légué ses affaires personnelles, précise Le Seuil. L'actrice est morte le 5 août 1962.

Le premier livre intitulé Girl Waiting, qui paraîtra en mai, réunit les dessins de Marilyn Monroe, des inédits, ainsi qu'une série de photographies où l'icône blonde apparaît devant des tableaux de grands maîtres. Ces clichés avaient été pris par Joshua Logan peu après la fin du tournage de Bus Stop.

L'autre livre est issu de la consultation, par l'éditeur Bernard Comment, de l'intégralité des archives personnelles de Marilyn Monroe conservées en partie à New York et en partie à Los Angeles.

Quelque 500 documents ont été sélectionnés parmi ces archives, pour un important volume qui paraîtra en novembre 2012.

Ces livres, «conçus et construits avec la confiance d'Anna Strasberg, donneront une image cohérente de la vie professionnelle et personnelle de Marilyn Monroe, avec tout le respect qui lui est dû», souligne Le Seuil.

Les deux ouvrages achèveront le programme éditorial visant à affirmer l'image d'une Marilyn Monroe «intelligente, cultivée et désireuse toute sa vie de s'améliorer», poursuit l'éditeur.

Déjà, dans Fragments, le lecteur découvrait que l'apparente écervelée platine de Certains l'aiment chaud ou de Les hommes préfèrent les blondes était en fait une jeune femme curieuse qui ne cessait de vouloir se cultiver, allant le soir à l'université de Los Angeles, après les tournages.

Sa bibliothèque comptait plus de 400 livres et bien avant d'avoir une relation avec l'écrivain Arthur Miller, elle était passionnée par la littérature.

22 octobre 2011

8/02/1956 Première de Middle of the Night

Le 8 février 1956, Marilyn Monroe assiste à la première de la pièce de théâtre Middle of the night, de Joshua Logan (qui la dirigera dans Bus Stop), avec l'acteur Edward G. Robinson, au Anta Theater de New York. Marilyn porte une robe de John Moore.
In February 8, 1956, Marilyn Monroe attends the premiere of the play Middle of the night, directed by Joshua Logan (who will direct her in Bus Stop), with actor Edward G. Robinson, at the Anta Theater in New York. Marilyn wears a dress designed by John Moore.

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1956-02-08-middle_of_the_night-by_james_collins-1 lot89018e 
- de la collection de James Collins, un fan des Monroe Six
-from the personal collection of James Collins, one of the 'Monroe Six'


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- de la collection de Frieda Hull, une fan des Monroe Six
-from the personal collection of Frieda Hull, one of the 'Monroe Six'


> Programme signée de Marilyn
Playbill signed by Marilyn
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> 11/02/1956 - article du Long Island Star Journal
1956-02-11-LongIslandStarJournal  


>> sur le web:
Article sur
learning.loc.gov 


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