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Divine Marilyn Monroe
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Marilyn Monroe
1926 - 1962

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30 août 2012

Nouvelle Republique Centre-Ouest 9/08/1962

Le journal français Nouvelle République Centre-Ouest du 9 août 1962 consacrait un article sur la disparition de Marilyn Monroe:

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21 août 2012

Paris Match 18/08/1962

mag_pm_1962_08_coverLe magazine Paris Match n°697, du 18 août 1962, rendait un grand hommage à Marilyn Monroe,  mise à l'honneur en couverture, et avec un article de 37 pages intitulé  "Adieu à Marilyn Monroe". Avec un article hommage par Jean-Marc Sabathier, la retranscription de l'interview donnée à Richard Merryman et publiée dans Life magazine; ainsi que la publication des photographies de Bert Stern. 

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16 août 2012

Le Nouvel Observateur 16/08/2012

lenouvelobs_16aout_coverLe magazine français Le Nouvel Observateur n°2493, paru le 16 août 2012 consacre un article de 5 pages à Marilyn Monroe (chapitre 6, par François Forestier).
 prix: 3,50 

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Chapitre 6 et fin : Marilyn dans la nuit
Par François Forestier
en ligne
sur CinéObs 

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 Elle convoque un photographe, se déshabille sur le plateau et, nue, se baigne, sourit, prend la pose. Elle sait fort bien que les clichés vont faire le tour du monde.© DR  

C'est avec « Something's Got to Give », film inachevé de George Cukor (1962), que s'achève la vie de Marilyn Monroe.

Dans sa cellule capitonnée, Marilyn est nue. Elle a beau hurler, cogner, rien n'y fait. Les infirmiers passent devant le hublot de sécurité, se poussent du coude, « T'as vu, c'est Marilyn ! », et vont avoir quelque chose à raconter, le soir, au bistrot. Elle est revenue du Mexique en compagnie d'un bellâtre latino, Jose Bolanos, devenu son amant. En fait, c'est un indic du FBI, qui renseigne J. Edgar Hoover directement. Sur les instructions de sa psy le docteur Kris, Marilyn a été vêtue d'une camisole de force, transportée par quatre forts des Halles, face au sol, et jetée dans son cachot. Elle va y rester trois nuits, avant que Joe DiMaggio ne vienne la délivrer, manu militari. A partir de ce moment, elle flotte sur un océan de Dom Pérignon.

Le 16 octobre, enfin, la 20th Century Fox lui fait parvenir un scénario : celui de « Something's Got to Give », remake d'une pétillante comédie de 1939, « Mon épouse favorite », de Garson Kanin. C'est l'histoire d'un veuf charmant (joué par Cary Grant dans la première version, par Dean Martin dans la seconde) dont l'épouse a disparu en mer, sept ans auparavant. Quand elle revient, le mari est en train de se remarier avec une belle emmerderesse…

Le truc, c'est que le réalisateur de cette resucée est George Cukor. Cinéaste exigeant, entouré d'une cour de mignons, celui-ci vient de diriger Marilyn dans « le Milliardaire ». Il a frôlé la dépression nerveuse. A chacun de ses retards, soumis à un régime alimentaire draconien, il se mettait à manger les pages du scénario. Quand la star arrivait, elle était étonnée de rencontrer un homme aux gencives crayeuses de papier mâché. Marilyn, trois ans plus tard, est persuadée que Cukor la déteste. C'est le cas. La Fox est consciente du « problème Marilyn », et commet le bon docteur Greenson à sa surveillance - et à sa remise en état. Or la méthode thérapeutique de ce dernier, c'est d'abord d'enregistrer ses clients (à la grande satisfaction de Hoover), puis de boire du champagne avec Marilyn, chez lui. Bref, il fait tout ce qu'un psy ne doit pas faire.

De plus, Marilyn est en pleine love story avec JFK. Le 19 novembre 1961, elle le rejoint chez Peter Lawford dans sa maison de Santa Monica, sur la plage, juste avant que le président ne rencontre le chancelier Adenauer. Un autre rendez-vous est fixé pour le 5 décembre, à New York. En ce qui concerne le film, en revanche, elle traîne les pieds. Elle ne se présente pas aux essayages. Ni aux tests de maquillage. Elle refuse le scénario tel quel. Elle bloque la campagne de publicité. Elle préfère filer à Palm Springs, où JFK l'attend au bord de la piscine de Bing Crosby. Puis elle se bourre de Librium, de Demerol, de pilules magiques. Elle apprend que Cukor parle d'elle en termes qui feraient rougir un charretier. Finalement, menacée par les juristes du studio, elle se soumet.

Le 30 avril 1962, elle arrive à 6h30 du matin, prête. Miracle ! Elle tourne. Le lendemain, elle est absente. Trois semaines passent. Elle a travaillé un seul jour. Chez elle, Marilyn se concentre sur l'événement majeur : la fête d'anniversaire de JFK, au Madison Square Garden. La Fox lui interdit de s'absenter ? So what ? Elle saute dans un hélicoptère prêté par Howard Hughes et, dès son arrivée, essaie la robe, la fameuse robe couleur chair créée par le couturier Jean-Louis. Vingt couches de soie sur les seins et l'entrejambe, six mille pierres du Rhin, et l'impression d'une totale nudité… La robe est cousue à même le corps.

Le grand soir, enfin, Marilyn, très en retard, monte sur scène - après Ella Fitzgerald, Maria Callas, Harry Belafonte. Elle marche à petits pas. Elle titube. En coulisse, Peter Lawford, maître de cérémonie, voit la robe se déchirer dans le dos. Tout le monde, derrière, peut apercevoir le cul de Marilyn. Elle est emportée par des machinos, comme une statue, pour qu'on recouse la robe. Un comique, Jack Benny, fait la soudure sur scène. Marilyn revient. JFK, les pieds posés sur la rambarde, un mégot de cigare aux lèvres, s'extasie. Et quarante millions de téléspectateurs écoutent Marilyn chanter « Happy Birthday » d'une voix… d'une voix…

« C'est comme si elle lui faisait l'amour », s'écrie une chroniqueuse. Exactement. Le moment est kitsch, magique, invraisemblable. L'image s'inscrit instantanément dans la saga de l'époque. Jackie Kennedy, elle, est restée à la campagne. Plus tard, la soirée continue chez le trésorier du Parti démocrate, Arthur Krim. Au petit matin, Marilyn rejoint JFK dans son hôtel. C'est leur dernière nuit ensemble. Lui le sait. Elle, non. Ils ne se reverront jamais.

De retour à Hollywood, elle est licenciée par le studio. Elle contre-attaque avec sa seule arme : l'érotisme. Elle convoque un photographe, se déshabille sur le plateau et, nue, se baigne, sourit, prend la pose. Elle sait fort bien que les clichés vont faire le tour du monde. Marilyn est une manipulatrice chevronnée. Et, en effet, alors que les patrons de la Fox sont en danger à cause des coûts hallucinants du tournage de « Cléopâtre », ils ne peuvent se permettre de passer « Something's Got to Give » par pertes et profits.

Cukor reprend le tournage, avec Dean Martin, Cyd Charisse et Lee Remick. Marilyn arrive, ne connaît pas son texte, hésite, réussit quelques prises, mais n'arrive pas à être longtemps concentrée. Chaque jour de retard coûte une fortune. Cukor est outré. Il ne supporte pas la présence de Paula Strasberg, la répétitrice de Marilyn, et il décrit aux journalistes une star capricieuse, pénible, mesquine. Il est vrai que Marilyn se comporte étrangement : tous les jours, elle appelle la Maison-Blanche, et, régulièrement, on lui répond que le président est occupé. Finalement, Peter Lawford, le beau-frère de JFK, met les choses au point : « Marilyn, pour lui, tu n'as été qu'un coup ! » Elle s'imaginait déjà en première dame… La chute est terrible. Elle s'abandonne.

Sa carrière est terminée. La Fox lui promet qu'elle ne tournera plus : elle vient de coûter deux millions de dollars au studio, inutilement. Mais elle n'en a cure. Elle se sent rejetée, sale, indésirable. Sale, elle l'est : chez elle, Marilyn ne se lave plus, traîne en vieux peignoir, sent mauvais. Sa gouvernante, Eunice Murray, qui est une espionne placée là par Greenson, observe ce naufrage. De temps en temps, Marilyn menace de faire une conférence de presse pour révéler sa liaison avec « The Prez » - le président. Peter Lawford, dépêché par les Kennedy Brothers, décide de lui offrir un week-end.

Le 27 juillet, il l'emmène au Cal-Neva, l'hôtel au bord du Lake Tahoe. On la loge dans le bungalow 52, une bonbonnière rose. Marilyn s'allonge, prend des pilules, décroche le téléphone et papote. Sans doute s'endort-elle. La ligne reste occupée pendant des heures. Un groom alerte le patron, Skinny D'Amato, un truand notoire, qui avertit son boss, Sam Giancana. Le parrain de Chicago est là, dans une autre aile, avec son porte-fingue, Jimmy « Blue Eyes » Alo (que Coppola nommera Jimmy Ola dans « le Parrain 2 »). Giancana, qui a financé secrètement la campagne de Kennedy, a la haine : Bobby Kennedy, le ministre de la Justice, a entrepris une guerre sans merci contre la Mafia.

Quand les deux hommes voient Marilyn inconsciente, ils réalisent qu'une mort soudaine serait une mauvaise publicité pour un établissement fréquenté par les voyous. Ils font boire du café à l'épave blonde. Puis, considérant Marilyn comme un déchet humain, Giancana décide de la faire violer par ses gorilles. Et demande que la scène soit photographiée, pour se venger des Kennedy. Puis il s'en vante au téléphone, auprès de son vieux copain Johnny Rosselli, qui finira découpé en morceaux dans un fût à Miami. L'agent Bill Roemer enregistre la conversation pour le FBI. Rosselli : « Tu prends ton pied, hein, à te taper la nana des Kennedy ? » Giancana : « Ouais. » Les photos parviennent à Frank Sinatra. Celui-ci, incrédule, regarde : sur l'un des clichés, Marilyn, à quatre pattes, est violée par Giancana pendant qu'elle vomit sur la moquette rose. Dégoûté, Sinatra brûle les photos.

En trois mois, Marilyn a fait quoi ? Cinq, sept, dix overdoses ? A chaque fois, un lavage d'estomac l'a sauvée. A chaque fois, un homme l'a reprise en main : Joe DiMaggio, désespérément amoureux de son ex-femme. D'ailleurs, il décide, en cette fin juillet 1962, de demander sa main à nouveau. Par ailleurs, les photos nues de Marilyn ont eu l'effet escompté. La Fox revient sur ses menaces, ravale ses injonctions, et propose un nouveau contrat plus avantageux à la star.

Mais Marilyn est déjà ailleurs, dans un demi-coma provoqué par les barbituriques. Ses dernières scènes filmées avec Wally Cox, un acteur qui est l'ami intime de Marlon Brando et qui mourra drogué, ont été excellentes. La Marilyn Monroe d'autrefois revient, par bribes, à la surface. Il faudrait continuer, sauver ce satané film. Elle réapparaît sur le plateau pour fêter son anniversaire, elle a 36 ans. Mais c'est un vendredi soir, les techniciens sont pressés de rentrer, le coeur n'y est pas. Le gâteau coule lentement sur la table, le champagne est servi dans des gobelets en papier, et l'ambiance est plombée. Vingt minutes après le pot, Marilyn reste seule, sur un plateau désert, avec Wally Cox, petit bonhomme à lunettes, drôle et terriblement dépressif.

Rentrée chez elle, Marilyn se sent écartelée entre ses deux gourous : Paula Strasberg, la coach parasite, et Ralph Greenson, que certains soupçonnent d'avoir des relations sexuelles avec sa cliente. Or la première est à New York, le second est en Suisse. Marilyn accorde une interview à un journaliste, pose de nouveau nue pour Bert Stern, discute avec Pat Newcomb, son attachée de presse, qui a été placée là par Bobby Kennedy, pour contrôler la situation.

Le 1er août 1962, un nouveau metteur en scène, Jean Negulesco, est choisi en remplacement de George Cukor. Negulesco est drôle, et il a déjà dirigé Marilyn dans « Comment épouser un millionnaire ». On reprendra donc le tournage en octobre, c'est décidé. Marilyn est-elle satisfaite ? Elle va s'acheter une table de nuit chez un antiquaire, rentre chez elle, décroche le téléphone, avale une poignée de pilules sans compter, bavarde, dodeline, s'endort. Nous sommes le 3 août.

L'interview paraît dans « Life », ce jour-là. Elle dit : « Vous ne savez pas ce que c'est, d'avoir tout ce que j'ai et de vivre sans amour, sans bonheur. » Le 4 août 1962, au petit matin, Marilyn est morte.


Marilyn et la France
le 19/08/2012
Par Bernard Comment
en ligne
sur cinema.nouvelobs.com

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Chaque semaine, l'éditeur des écrits et dessins de la star - mandaté par la famille Strasberg - nous offre un document rare. Aujourd'hui, une lettre à Georges Auric, président de l'Académie du Cinéma.

Marilyn Monroe n'est jamais venue en France, du moins n'existe-t-il aucune trace d'un voyage. Mais elle avait une vraie tendance francophile, un goût pour la littérature (Camus, Proust), la peinture (Bonnard, Van Gogh) et les produits fins (champagne, foie gras) de l'Hexagone. Surtout, l'occasion s'en présenta très concrètement en 1958, quand l'Académie du Cinéma présidée par Georges Auric décida, lors de sa séance du 2 avril, de lui décerner son Grand Prix de la meilleure interprétation étrangère pour son rôle dans « Le Prince et la Danseuse », sorti quelques mois auparavant sur les écrans européens (et l'on peut imaginer le goût savoureux d'une telle récompense, par l'Académie d'une cinématographie prestigieuse, quand on sait le mépris avec lequel l'avait parfois traitée Laurence Olivier sur le tournage du film à Londres pendant l'été 1956). Si les oscars n'ont jamais couronné Marilyn (quelque chose en elle dérangeait l'establishment hollywoodien, peut-être le culot d'avoir fondé sa propre société de production, ou sa volonté d'échapper à l'icône de la blonde sexy), elle reçut de nombreux prix à l'étranger ou par la presse étrangère. Une invitation est donc lancée à Marilyn, qui semble ne pas recevoir la lettre. Quelques semaines plus tard, le 12 mai, l'Académie du Cinéma, croyant savoir que la star a prévu un voyage prochainement en Europe, tente une relance par l'intermédiaire de Paula Strasberg, et, le 22 mai, Marilyn accuse réception de ce courrier, se dit très honorée et déclare envisager sa venue avec son mari, mais pas avant l'automne. Le 5 septembre, elle précise que cela ne pourra pas être avant le 1er novembre, une fois que le tournage de « Certains l'aiment chaud » aura pris fin. En fait, le film de Billy Wilder, démarré le 4 août 1958, ne se terminera que le 6 novembre, avec vingt-neuf jours de retard imputables pour l'essentiel à Marilyn, qui accumulait les absences et les retards, tétanisée par une incertitude ontologique et craintive à l'idée des scènes parfois comiques de son rôle.

Vers la mi-septembre, Marilyn est rejointe sur le tournage par Arthur Miller et, quelques jours après, elle apprend qu'elle est enceinte. C'est le bonheur tant attendu. Mais le 7 novembre, elle est hospitalisée au Cedars of Lebanon Hospital de Los Angeles pour des difficultés liées à sa grossesse. Fausse alerte. Elle regagne New York, avec injonction des médecins de se reposer et de renoncer aux barbituriques et à l'alcool. De son côté, l'Académie du Cinéma relance, on propose de déplacer la cérémonie au mardi 25 novembre, puis au samedi 13 décembre. Chacun a ses urgences. Marilyn finit par envoyer un long télégramme le 26 novembre, dans lequel elle annonce qu'elle ne pourra malheureusement pas venir, pour la belle raison qu'elle est enceinte. On est déçu à Paris, mais on la félicite pour la bonne nouvelle. Marilyn propose de coopérer, sous la forme d'un message personnel, ou d'un télégramme, ou d'une conversation téléphonique. Cette dernière hypothèse sera finalement abandonnée en raison des complications techniques. On se contentera d'un message, envoyé l'avant-veille au directeur par télégramme : « Mes cordiales salutations à vous et à tous les membres de l'Académie. Je regrette sincèrement l'impossibilité d'être parmi vous à cette occasion et j'espère vous remercier tous prochainement pour le précieux prix que vous me remettez. J'espère avoir le plaisir de vous rencontrer dans un futur pas trop éloigné. Avec mes meilleurs voeux, Marilyn Monroe-Miller. »

Mais le 16 décembre, c'est le drame. Une fausse couche, l'hospitalisation dans une clinique de Manhattan, la déprime, des semaines noires que les fêtes de fin d'année ne parviennent pas à égayer. L'enfant tant désiré ne viendra jamais. L'étoile de cristal sera remise à Marilyn le 26 février 1959, à New York, par Georges Auric, en voyage aux Etats-Unis. On ne sait si la cérémonie eut lieu à l'Institut du Film français ou dans les luxueux locaux des services culturels de l'ambassade de France, en haut de la V Avenue près du Metropolitan Museum. Il se dit qu'une robe de soirée de Marilyn serait conservée dans cette représentation française, bien cachée, et dévoilée en de rares et précieuses occasions, comme l'incantation d'un fantôme… dont le rayonnement continue de nous parvenir et de nous toucher, tout particulièrement ici où l'on a su, depuis longtemps, voir en elle autre chose qu'une blonde écervelée, à savoir une femme curieuse, exigeante, désireuse de se perfectionner et de se cultiver. Une enfant radieuse, pour reprendre la belle expression de Truman Capote.

La lettre de Marilyn à Georges Auric :

Tout d'abord laissez-moi vous adresser mes plus plates excuses pour le long retard pris à répondre à votre lettre et à votre télégramme.

Comme vous le savez sans doute, j'ai travaillé sur un film à Hollywood durant les quatre derniers mois et demi. J'avais vraiment espéré venir à Paris pour y recevoir la récompense dont vous m'avez si gentiment gratifiée. Cependant, la nature est intervenue et j'attends un enfant. En raison de récentes complications concernant la grossesse, mon médecin m'a interdit toute espèce de voyage.

Je ne peux pas vous dire assez fort combien j'ai attendu cet événement et j'espère que vous comprendrez que seule une circonstance aussi importante à mes yeux pouvait m'empêcher de venir.

S'il y a une façon pour moi de coopérer à cet événement, à travers un message personnel ou un télégramme ou une conversation téléphonique transatlantique ou tout autre moyen dont vous auriez l'idée, je serai très heureuse de le faire. Faites-moi s'il vous plaît savoir quand la date exacte sera fixée. Avec mes voeux les plus sincères pour tous les membres de l'Académie et à nouveau mes plus chaleureux remerciements pour ce grand honneur qui m'est fait, Marilyn Monroe Miller 

14 août 2012

Modern Screen November 1957

mag_modern_screen_1957_november_coverLe magazine américain Modern Screen, de novembre 1957, consacrait un article à Marilyn Monroe intitulé "and the Lord taketh away" avec un reportage sur la ville d'Amagansett, où vivait Marilyn et Arthur Miller.

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10 août 2012

Le Nouvel Observateur 9/08/2012

lenouvelobs_coverLe magazine français Le Nouvel Observateur n°2492, paru le 9 août 2012 consacre un article de 5 pages à Marilyn Monroe (chapitre 5, par François Forestier).
 prix: 3,50 

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Chapitre 5 : le dernier film de Marilyn
Par François Forestier
en ligne
sur nouvelobs.com  

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 Le tournage des « Misfists » s'achève dans l'amertume. Le 16 novembre, Gable meurt d'une crise cardiaque. Pour tous, c'est Marilyn qui est coupable… © DR  

Avec « The Misfits », de John Huston (1961), Marilyn Monroe quitte le cinéma et entre dans la folie.

Marilyn est déchaînée. Une haine noire sourd d'elle. Elle humilie constamment son mari. Elle lui fait porter son café. Elle refuse d'apprendre ses répliques. Elle demande qu'il récrive le scénario. Elle fait savoir publiquement qu'elle vient d'avoir une aventure avec Yves Montand, sur le tournage du « Milliardaire ». Arthur Miller, abattu, reste devant sa machine à écrire, et, par la fenêtre, contemple les montagnes dans le désert du Nevada. Des bouffées de vent apportent des nuages de poussière et les petits buissons d'alfafa roulent sur la terre violette, brûlée par le soleil. L'eau de Pyramid Lake s'évapore en brouillant la lumière. Il fait une chaleur folle : 55 degrés. L'apparence d'innocence, le masque de fragilité de Marilyn sont tombés : il ne reste plus qu'une harpie vulgaire, au vocabulaire de harengère et à l'allure d'une virago. Derrière Marilyn, la Gorgone.

Flash-back. Arthur Miller a eu l'idée des « Misfits » deux ans avant, lors du tournage du « Prince et la Danseuse ». A Londres, il a couché sur le papier l'histoire de deux cow-boys réduits à chasser des mustangs sauvages pour les vendre comme chair à Canigou. Dans les derniers espaces libres, ces survivants d'une autre époque prennent les chevaux au lasso et savent que ces palominos vont devenir de la pâtée pour chiens. Gay et Guido croisent sur leur chemin un autre homme, Perce, et un triangle amoureux s'installe avec la belle Roslyn, qui a toujours été traquée par les hommes comme ces chevaux… Dans l'esprit d'Arthur Miller, ce scénario est un cadeau d'amour pour Marilyn. Du moins, en 1957 : à ses yeux, alors, elle était une victime, une innocente éternellement abusée par les hommes, toujours utilisée comme objet sexuel. Mais, deux ans plus tard, son regard a changé : Marilyn est un monstre, Miller le voit bien. Elle manipule les gens, joue avec les sentiments, couche pour faire mal ; elle détruit, elle cingle. Il n'y a plus aucune douceur en elle. Les gens sont émus par sa vulnérabilité ? En fait, elle est aussi vulnérable qu'une écharde en Téfon. D'ailleurs, quand Miller lui a fait lire le script, elle l'a trouvé bête, sans intérêt et, c'est clair, elle ne tournera pas ce… ce… ce machin, mi-western, mi-drame.

1959. Les mois ont passé. Marilyn s'enfonce dans son paradis artificiel : elle prend une douzaine de pilules le soir. Autant pour se réveiller, avec un bloody mary. Elle dort nue dans un lit bouchonné, et son chien s'oublie sur les disques de Frank Sinatra qui traînent partout. Elle refuse de tourner le remake de « l'Ange bleu » avec Spencer Tracy. Elle se moque d'Arthur Miller, qui n'arrive pas à vendre son scénario aux producteurs. Elle refuse d'intervenir auprès de John Huston que Miller aimerait contacter. Après tout, elle a tourné avec Huston « Quand la ville dort », elle le connaît. Mais le cinéaste la connaît aussi : il sait qu'elle a été call-girl, qu'elle n'est qu'une « pauvre fille » abîmée et abrutie par les drogues, il la tient en médiocre estime. Il est au courant des deux overdoses qu'elle vient de faire, avant d'être sauvée au dernier moment. Finalement, quand Miller remet le scénario à Huston, celui-ci aime. Il ne craint qu'une chose : la folie de Marilyn. Et ses retards chroniques. Pourtant, récemment, elle a fait un effort : pour accueillir Nikita Khrouchtchev, président du Conseil des Ministres de l'URSS, lors de sa visite aux Etats-Unis et à Disneyland, elle a été à l'heure. Billy Wilder, qui vient de souffrir mille morts pendant le tournage de « Certains l'aiment chaud » à cause des absences de sa star, remarque immédiatement : « C'est Khrouchtchev qui doit mettre en scène le prochain film de Marilyn. »

John Huston contacte d'abord Robert Mitchum. Celui-ci lit « The Misfits », n'y comprend rien et donne comme consigne : « Dites à Huston que je suis mort. » Clark Gable, pressenti, est plus malléable. Il accepte. Marilyn est ravie, elle a toujours pensé qu'il aurait pu être son père de rêve. Si beau, si viril, le king Gable… Montgomery Clift, à peine remis d'un accident terrible qui l'a défiguré, bourré d'alcool et d'analgésiques, obtient le rôle de Perce, le cow-boy solitaire. Le tournage est fixé au 18 juillet 1960, non loin de Reno, Nevada. Trois jours plus tôt, la Convention du Parti démocrate a désigné JFK comme candidat officiel, au grand plaisir de Marilyn. Dans le désert, la production s'installe, avec parasols, réserves d'eau, génératrices. La star, dans sa caravane, répète avec Paula Strasberg, l'âme damnée de Marilyn, qui exaspère tout le monde en traînant derrière l'actrice comme une tique grasse. Lee Strasberg, le prophète de l'Actors Studio, arrive et s'habille immédiatement en cow-boy d'opérette. Son Stetson est plus grand que lui. Il refuse d'intervenir pour calmer Marilyn. Il n'est là que pour la persuader de jouer dans un film dont il a le projet, « Rain », d'après Somerset Maugham. Huston, découragé, va jouer son cachet au casino et, au petit matin, tombe dans le lit de sa maîtresse, Marietta Tree, une militante de gauche. Marilyn jette les vêtements d'Arthur Miller dans la poussière, le vire de sa caravane, le plante là, au vu et au su de tous. Et elle rejoint secrètement JFK au Cal Neva, un hôtel de la mafia dans lequel Joe Kennedy, le père du futur président, possède des actions, conjointement avec Sam Giancana, le parrain de Chicago. Peut-être Marilyn est-elle heureuse, pour quelques heures, sur la terrasse de l'un des bungalows du Cal Neva, au bord du lac Tahoe…

Jour après jour, Marilyn est en retard. Sous un soleil de plomb, l'équipe attend. Clark Gable, qui se sent mal, tempête. Il s'en prend à « Monty » Clift, qui est venu avec son amant. Quand il le traite de tapette, l'autre lui répond : « C'est celui qui dit qui en est. » Il ravive ainsi un passé ignoré : Clark Gable, l'idole des femmes, a débuté à Hollywood en accordant ses faveurs à des homosexuels réputés. Du coup, Gable se tait. L'ambiance est terrible. Une photographe autrichienne au visage de garçon traîne : rien n'échappe à Inge Morath, qui a traversé la fin de la guerre dans un camp de prisonniers ukrainiens. Elle voit, comme tous, que Marilyn n'a plus de regard. Ses yeux sont vitreux : elle prend au moins vingt pilules de Nembutal et des injections d'Amytal, deux barbituriques très dangereux, prescrits par le psy de Marilyn, Ralph Greenson, qui a jeté depuis longtemps aux orties son éthique professionnelle. Sa cliente rate ses scènes, puis s'enferme dans sa caravane et braille contre Mller. Paula Strasberg, pour 3 000 dollars par semaine, se contente de lire « Comment gagner au Craps » dans ces moments-là, et se bourre aussi d'analgésiques. Elle a un cancer des os. Lee, son mari, s'en va.

Au beau milieu du tournage, les montagnes, au loin, s'enflamment. Un incendie ravage la Sierra Nevada, les lignes téléphoniques et électriques sont coupées, la climatisation est en panne, la ville entière est plongée dans le noir. Marilyn s'assied et boit du champagne en contemplant le rougeoiement de l'horizon. Au dernier étage du Mapes Hotel, une fenêtre reste allumée : Arthur Miller a pris soin de faire brancher sa chambre sur un générateur de la production. Il récrit son scénario, jugé trop long, trop lent. Il n'arrive pas à trouver le point nodal de son « western moderne ». Il ne le trouvera jamais. Le feu éteint, Marilyn essaie de reprendre. Elle titube. Huston décide de l'envoyer subir une cure de désintoxication. Le tournage est interrompu.

Dix jours plus tard, Marilyn, bourrée de vitamines, revient, apparemment en forme. Huston commence par une scène difficile, où Roslyn est couchée dans un lit, et Gay (Clark Gable, en l'occurrence bien nommé), assis, dialogue avec elle. Une prise : ratée. Une autre prise : ratée. Sept prises sont jetées à la poubelle, car Marilyn savonne son texte. En désespoir de cause, elle a recours au plus vieux truc du monde : au beau milieu de la scène, elle fait glisser le drap et révèle un sein nu. Huston, dédaigneux : « Remballe ça, Marilyn. On connaît. » Elle se retire dans sa chambre, vexée. Elle reprend des pilules. Elle ne se lave plus. Arthur Miller change d'hôtel. John Huston règle ses dettes de jeu, se soûle copieusement, participe à une course de chameaux, lit le scénario de 800 pages de son prochain film, « Freud, passions secrètes », et le jette. Décidément, Jean-Paul Sartre, l'auteur de ce pensum, qui fonctionne aux « uppers » (amphétamines), ne sait pas écrire pour le cinéma, se dit Huston. Le tournage des « Misfits » s'achève dans l'amertume. Gable repart au plus vite retrouver sa femme enceinte. Il ne verra pas son enfant naître : le 16 novembre, il meurt d'une crise cardiaque foudroyante. Pour tous, c'est Marilyn qui est coupable. Elle s'enfuit au Mexique, pour divorcer loin des gazettes indiscrètes. Elle en profite pour rendre visite à Frederick Vanderbilt Field, un héritier fauché, membre du Parti communiste. Le FBI se met en alerte rouge. Elle est espionnée constamment. D'autant plus qu'elle fréquente JFK, l'ennemi juré de John Edgar Hoover, qui constitue un solide dossier pour faire chanter le futur président des Etats-Unis. Marilyn regrette le chien d'Arthur Miller, Hugo, un vieux basset lent. Elle partageait avec lui ses coupes de champagne, et le chien s'endormait en pétant.

Noël arrive. Marilyn passe la soirée avec les Strasberg, puis, seule, s'abandonne au désespoir : « Je suis Marilyn, Marilyn, Marilyn », répète-t-elle. Elle veut être une autre. Elle appelle son ancien mari, Joe DiMaggio. Il lui a envoyé des fleurs. Ils passent le 25 décembre ensemble, la main dans la main. Le 31 janvier 1961, la première de « The Misfits » a lieu à New York. Marilyn apparaît. Elle est l'ombre d'elle-même. Arthur Miller est là, avec celle qui deviendra sa femme, la photographe autrichienne. Inge Morath et Arthur Miller vont rester unis pendant quarante ans, jusqu'à la fin. Il écrira un livre triste, sur ce tournage, intitulé : « la Fin du film ». On peut y lire : « La vie, la joie de vivre n'est plus qu'une poussière pétrie par la haine la plus ordinaire. » Le public et la critique sont très tièdes, devant « The Misfits », oeuvre entre deux genres, insaisissable, longue et… en noir et blanc.

C'est le dernier film de Marilyn Monroe. Un mois plus tard, elle est internée. 


« Dear Mister Montand… »
le 12/08/2012
Par Bernard Comment
en ligne
sur cinema.nouvelobs.com

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 © DR / © Bruce Davidson-Magnum  

Chaque semaine, l'éditeur des écrits et dessins de la star nous offre un document rare. Aujourd'hui, une lettre adressée à Yves Montand, avec qui elle eut une brève et puissante histoire d'amour.

Le 21 septembre 1959, Marilyn Monroe se rend au Henry Miller's Theater, à Broadway, pour la première du one-manshow d'Yves Montand, un spectacle qui va connaître un énorme succès auprès du public new-yorkais. Arthur Miller étant retenu par l'écriture d'une nouvelle version des « Misfits » à rendre d'urgence, elle est accompagnée par Montgomery Clift, un de ses futurs partenaires dans le film à venir de John Huston.

Le ton de la lettre qu'elle dicte trois jours plus tard à sa secrétaire est à la fois prudent et chaleureux. Elle est adressée à l'Algonquin Hotel, où réside Montand. On ne sait si le mot « escort » se réfère à Montgomery Clift ou s'il désigne des gardes du corps. Cela ressemble en tout cas à une formalité, les excuses obligées pour un rendez-vous manqué, mais tout autant à une façon de prendre date. La séduction a-t-elle déjà opéré ? Quelques mois plus tard, Marilyn devait déclarer à la presse : « Avec Marlon Brando, et juste après mon mari, Yves Montand est l'homme le plus séduisant que j'aie rencontré. » La loyauté conjugale portée à son terme.

Le couple Miller-Monroe retournera ensemble voir Montand sur les planches quelques jours plus tard, et c'est Arthur (lié à Montand et Simone Signoret depuis que le couple avait interprété une mise en scène des « Sorcières de Salem », en 1956) qui insistera pour que le rôle de Jean-Marc Clément dans « Le Milliardaire » soit confié au chansonnier et acteur français, malgré ses piètres capacités dans la langue anglaise qui lui inspirèrent, à ses propres dires, une terreur au moins équivalente à celle qui s'emparait de Marilyn au moment d'apparaître devant les caméras. Gregory Peck, initialement pressenti, ayant fait défaut, la Fox accepte sans gaieté de coeur cette substitution, pour un film dont le scénario est de toute façon peu prometteur (Arthur Miller a dû y mettre la main, pour améliorer ce qui pouvait l'être).

Le tournage de « Let's Make Love » (titre autrement évocateur que « le Milliardaire »…) démarre le 9 novembre 1959, mais connaît de nombreuses interruptions, et prendra son véritable envol au printemps 1960. Marilyn et Montand se retrouvent bientôt seuls dans leurs bungalows du très chic Beverly Hills Hotel, et une puissante histoire d'amour se noue entre eux, qui confère peut-être ses rares moments de magie au film. Cette relation clandestine est vite connue des échotiers, dont des espions sont traditionnellement planqués dans les jardins de l'hôtel. Les époux trompés réagiront avec calme et dignité, et l'affaire cessera avec le départ d'Yves Montand vers l'Europe et le Japon.

En été 1960, peu après la fin de l'idylle, et au sortir d'une courte hospitalisation intervenue durant le tournage très tourmenté des « Misfits », Marilyn écrit une lettre à Lester Markel, responsable de l'édition dominicale du « New York Times », pour lui suggérer de consacrer un long article à Yves Montand, « non seulement un bon acteur, un merveilleux chanteur et danseur plein de charme, mais aussi un des hommes les plus attrayants qui soient » (brouillon de lettre à paraître dans le volume issu de l'intégralité des archives que les Editions du Seuil publieront en automne 2013).
Yves Montand, lui, fut parfois condescendant (et non dépourvu d'un certain machisme) dans sa description de l'idylle qui le lia à Marilyn.

On ne sait pas très bien ce que Marilyn ressentit quand l'oscar de la meilleure actrice fut attribué à Simone Signoret pour son rôle dans « Room at the Top » de Jack Clayton. En tous les cas, et pour s'en tenir à une preuve tangible, elle garde une beau souvenir de son aventure, puisqu'elle écrit, dans le post-scriptum d'une longue lettre adressée le 1er mars 1961 à son psychanalyste de Hollywood, le Dr Ralph Greenson : « From Yves I have heard nothing - but I don't mind since I have such a strong, tender, wonderful Memory » (« D'Yves je n'ai aucune nouvelle, mais cela m'est égal. J'en ai un souvenir fort, tendre, merveilleux »). Les femmes ont parfois plus d'élégance dans leurs souvenirs que les hommes…

9 août 2012

Paris Match 9/08/2012

pm_aout2012_coverLe magazine français Paris Match n°3299, paru le 9 août 2012 consacre un article de 4 pages à Marilyn Monroe sur le tournage de Sept ans de réflexion.
 prix: 2,40 

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3 août 2012

L'Express 1/08/2012

lexpress_coverLe magazine français L'Express n°3187, paru le 1 août 2012 consacre un article de 4 pages à Marilyn Monroe.
 prix: 3,50  

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2 août 2012

Le Nouvel Observateur 2/08/2012

lenouvelobs_coverLe magazine français Le Nouvel Observateur n°2491, paru le 2 août 2012 consacre un article de 4 pages à Marilyn Monroe (chapitre 4, par François Forestier).
 prix: 3,50  


Marilyn Monroe, ange et démon
Par François Forestier
en ligne
sur nouvelobs.com  

Avec "Le Prince et la Danseuse", le conte de fées de Marilyn Monroe, dont on commémore le 50e anniversaire de la mort, tourne au cauchemar.

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Une collection unique de près de 4.000 photographies de Marilyn Monroe, dont certaines jusqu'à présent non publiées, sera exposée en août en Pologne avant d'être mise aux enchères, a indiqué vendredi le quotidien Gazeta Wyborcza. (c) Afp

Marilyn, vêtue d'une robe sombre en velours, le cou orné d'une rangée de perles, descend l'escalier de marbre blanc. C'est une apparition magique. Laurence Olivier la prend par le bras, la mène vers son fauteuil. La conférence de presse pour annoncer le tournage du "Prince et la Danseuse" est prometteuse : Laurence Olivier, le plus grand acteur du monde, et Marilyn Monroe, la femme la plus célèbre du cosmos. Merveilleux casting.
Les journalistes, hypnotisés, demandent à Marilyn : "Vous allez continuer avec l'Actor Studios ?" Elle bat des cils, sa gorge palpite. Elle répond : "Je voudrais me développer de toutes les façons possibles." Silence. Laurence Olivier prend la parole : "Miss Monroe a un talent... Mmm... Extraordinaire pour vous faire croire une minute qu'elle est une petite chose coquine et, la minute suivante, vous convaincre qu'elle est une ravissante idiote", dit-il. Les photographes shootent au niveau du genou, espérant prouver que Marilyn ne porte rien sous sa culotte. L'atmosphère est électrique. Soudain, la bretelle de la robe de Marilyn cède. La salle devient dingue. Marilyn se rajuste, gênée, innocente, rougissante. Une assistante apporte une épingle de nourrice. Marilyn la lui a remise juste avant l'"accident".

"Fais comme si tu étais une bouteille de ketchup"

Depuis qu'elle est tombée sous de l'empire de Lee Strasberg, le gourou de l'Actor Studio, Marilyn s'emploie à devenir une tragédienne. Elle répète Eschyle, martèle Shakespeare, énonce James Joyce. L'épouse de Lee, Paula Strasberg, une sorte de sorcière adipeuse en djellaba noire et éternellement coiffée d'un chapeau de paille, cornaque Marilyn tout le temps, à prix d'or - 1 500 dollars la semaine. Les metteurs en scène deviennent fous, de voir cette ombre sinistre souffler des âneries à l'oreille de la blonde. "Fais comme si tu étais une bouteille de ketchup" ou "imagine une brosse à dents très sale", voilà les indications scéniques de la Strasberg.

Le précédent réalisateur de Marilyn, Joshua Logan, a failli verser dans la rage baveuse, pendant le tournage de "Bus Stop". Maintenant que la star est sa propre productrice, personne ne peut plus la contredire. Elle navigue entre son psy et son médecin, et fait des efforts pathétiques pour plaire à son nouveau mari, Arthur Miller, auteur dramatique en vogue. Lequel est empêtré dans ses déclarations devant la Commission des Activités anti-américaines. Soupçonné d'être communiste, il est invité à balancer des noms, comme son ex-ami Elia Kazan. Il ne le fera pas. Il finaude, se dérobe, a signé une pièce anti-McCarthy, "Les Sorcières de Salem". Cet intellectuel avec cette blonde ? C'est l'union de la Belle et de la Bête, daube la presse.

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  Laurence Olivier à Marilyn : « Soyez sexy. » Catastrophe : c'est exactement ce qu'elle ne veut pas entendre. © DR  

Quand Marilyn et Miller sont arrivés en Angleterre pour « Le Prince et la Danseuse », ils ont été accueillis comme des seigneurs. Flanqués de quatre motards, ils ont été déposés à Parkside House, un manoir géorgien qui jouxte le palais de Windsor. Onze chambres à coucher, un parc privé, une armée de valets, thé à tous les étages. Mais la réception fastueuse masque le mépris de Laurence Olivier pour le maigre talent de dramaturge de Miller. De plus, Olivier est noyé dans les problèmes que lui pose son épouse, la sublime Vivien Leigh, qui le cocufle allégrement avec un autre acteur, Peter Finch, avant de s'offrir, nue sous un manteau de fourrure, au premier passant venu. C'est que lady Olivier a sombré dans une schizophrénie agressive. Sir Laurence, qui doit interpréter le rôle principal et mettre en scène le film, compte sur Marilyn pour redorer son blason. Il est sous le charme, absolument.

Tandis que Miller se met à écrire une adaptation de l'une de ses pièces, Marilyn se rend à l'essayage. Elle est dans son état non-Marilyn : blême, le cheveu gras, le regard égaré. Laurence Olivier est stupéfait. Derrière elle, à trois pas, Paula Strasberg. La magie s'effrite instantanément. On débarbouille l'actrice, on la maquille, on l'éclaire. Ouf, c'est réparé. Le conte de fées entre le grand-duc Charles de Carpathie et la danseuse Elsie, surnommée The Coconut Girl, peut commencer. Mince histoire d'amour, dans la tradition des pâtisseries viennoises - tout repose sur la légèreté, la drôlerie, la vivacité. C'est ce que Laurence Olivier essaie d'expliquer à Marilyn. Celle-ci le regarde comme une huître morte. Paula Strasberg murmure à l'oreille de l'actrice. Sir Laurence se contient pour ne pas faire expulser cette Carabosse. Le 30 juillet 1956, le tournage débute. Marilyn arrive une heure en retard. Le deuxième jour, deux heures. Le troisième… Les acteurs anglais sont ponctuels, connaissent leur texte, n'ont pas besoin de se chauffer comme les derviches de l'Actors Studio. Laurence Olivier se consume de colère. Marilyn, elle, pense qu'au contact de ce shakespearien renommé un peu de son éclat va déteindre sur elle. C'est son obsession. Le soir, avec Arthur Miller, elle ne songe qu'à sortir de son rôle de bimbo. Son mari l'observe avec dépit : il a épousé la plus belle créature du monde, il se retrouve avec une névrosée bourrée de pilules, torturée par son image, dévorée d'angoisse, agressive, agaçante. Il espérait être avec Marilyn, il est avec la Poison.

Laurence Olivier, costumé en aristocrate d'opérette, se tourne vers Marilyn et, juste avant que la caméra ne se mette en marche, lui dit : « Soyez sexy. » Catastrophe : c'est exactement ce qu'elle ne veut pas entendre. Elle est donc utilisée, une fois de plus, pour sa sensualité ? Pas pour son talent ? Elle fuit, s'enferme dans sa loge, appelle Lee Strasberg à New York, pleure la nuit, tempête dans les onze chambres à coucher, rage. On s'est moqué d'elle. Miller se cache la tête sous l'oreiller. Elle ouvre le carnet de notes de son mari, lit : « J'ai pensé avoir épousé un ange, je me suis trompé. » Là, Marilyn craque complètement. Elle a déjà été abandonnée par son père, par sa mère, par son producteur, par ses deux premiers maris. On la laisse tomber une fois de plus ? Miller repart aux Etats-Unis, pour apparaître devant les inquisiteurs. Marilyn avale des poignées d'anxiolytiques et boit du champagne. Puis elle couche avec le gentil assistant, Colin Clark, qui fera de cette aventure un livre - non, deux. En attendant, Laurence Olivier se retrouve avec deux folles : sa femme, qui vient de faire une fausse couche, et son actrice, qui est camée. Quand Arthur Miller revient, il fait grand cas de se montrer à la première londonienne de sa pièce « Vu du pont ». Il demande sa carte de membre du Comedy Club, devant les photographes. Pour ce faire, il doit certifier qu'il est éligible et que sa femme n'est pas « indésirable ». Il certifie énormément.

Lee Strasberg arrive au studio. Il lui est interdit d'entrer, il reste à la grille. Sa femme, qu'Olivier surnomme « The Beast », tempête. Marilyn plonge dans un marécage opiacé. Son look se détériore. Elle ne se souvient plus de son texte. Le directeur photo, Jack Cardiff, qui a travaillé avec Huston sur « African Queen » et avec le tandem Michael Powell-Emeric Pressburger, fait tout pour camoufler les dégâts. Par moments, Marilyn retrouve son éclat, sa vivacité, sa fraîcheur. Puis elle retombe dans une aboulie pâteuse, et déserte le plateau le lendemain. Ravie, elle écoute Lee Strasberg lui expliquer qu'elle est géniale, que Laurence Olivier est un acteur surestimé, qu'elle n'est pas jugée à sa vraie valeur. Son mari pense qu'elle est une « pute emmerdante », dit-elle à Strasberg. Arthur Miller rétorque que c'est faux, et que les Strasberg sont des serpents venimeux. L'ambiance est bien pourrie. Pour alléger, Miller emmène Marilyn à Stratford-upon-Avon, visiter le lieu de naissance de Shakespeare. La presse anglaise note que le couple fait chambre à part, désormais. Un adolescent enamouré campe devant le manoir, jour après jour, une fleur à la main. Finalement, Marilyn sort, lui adresse quelques mots et le remercie pour la belle rose. Puis elle l'embrasse sur la bouche. Un demi-siècle plus tard, le vieil homme est encore émerveillé.

De fable charmante, « le Prince et la Danseuse » vire au cauchemar. Quand Laurence Olivier demande à Marilyn de se déplacer pour être dans l'axe de la caméra, celle-ci rétorque : « Vous ne me voyez pas. Pas la peine d'être ici, alors », et elle s'en va. Milton Greene, l'associé de Marilyn, ex-photographe devenu producteur, s'alarme de la note de téléphone (la psychanalyse longue distance, c'est cher), des retards, du budget qui explose. Un jour que Marilyn attend avec Paula dans sa loge, l'assistant fait savoir au metteur en scène que la star est prête. Il entend Laurence Olivier, gentleman exquis, pair du royaume, dire  : « Qu'elle aille se faire foutre. » Et Marilyn recommence ses caprices : alors que l'équipe attend, elle commande des robes, des chaussures, des ensembles. Le 29 octobre, elle est officiellement présentée à la reine, devant laquelle elle fait une jolie révérence, en robe lamée or, bretelles de topazes. Sur les clichés, Sa Majesté regarde avec curiosité le décolleté très ajusté de sa voisine de palier. Mais peut-être jauge-t-elle les topazes…

Le tournage s'achève en novembre, avec onze jours de retard. Avant de rentrer aux Etats-Unis, où Arthur Miller a finalement été très légèrement condamné pour avoir « manifesté du mépris pour la cour » et non pour ses opinions de gauche, le couple se rend à une soirée, pour rencontrer deux acteurs français : Simone Signoret et Yves Montand. Deux ans plus tard, Marilyn tournera « Le Milliardaire » avec ce dernier. Le 13 juin 1957, « le Prince et la Danseuse » sort au Radio City Music Hall, l'une des plus belles salles de New York. A cette occasion, Marilyn, apparemment heureuse, décrit à la presse la petite maison au bord de la mer où elle passe ses vacances avec son mari, « juste assez grande pour nous et des enfants », et, au détour d'une interview, dit : « La seule chose dont j'aie peur, c'est de moi-même. » Elle a raison : sa consommation de pilules s'accroît, ses absences aussi. Bientôt, elle sera internée. Mais, pendant le tournage du « Prince et la Danseuse », un événement mondain a eu lieu : Grace Kelly est devenue princesse de Monaco. Or, il y a un an, c'est Marilyn qui a été approchée pour être l'élue. Elle a simplement répondu : « Monaco ? C'est où, ça ? » Elle a failli vivre l'histoire du « Prince et la Danseuse », en vrai. Bientôt, le destin va lui offrir une deuxième chance, un deuxième prince : JFK. Elle rêvera de devenir première dame. A l'époque, pas question d'être la « first girl-friend ».

Le plus étonnant, c'est que le film de Laurence Olivier, s'il est fade et mou, n'existe que par la présence de Marilyn. Les orages, les angoisses, l'amertume, rien ne transparaît : Marilyn est lumineuse, parfois un peu rêveuse, mais si sexy, si touchante, on ne voit qu'elle. Le « plus grand acteur du monde », à côté, est aussi sensuel qu'un ravier à margarine. Il a de la prestance, de l'allure, du style, mais il est déplacé. Il voudrait être Cary Grant, il n'est que l'ombre de sa manchette. Marilyn va bientôt tourner son chef-d'oeuvre absolu : « Certains l'aiment chaud ». C'est là que Tony Curtis, exaspéré, déclarera : « Embrasser Marilyn, c'est comme embrasser Hitler », comparaison discutable mais pittoresque. Surtout, l'espoir de fonder un foyer va fondre comme un glacier sous réchauffement climatique. Déjà, Arthur Miller s'éloigne. Le jour de leur mariage, il a offert à sa fiancée un bracelet en or. Avec ces mots : « A à M, juin 1956. Maintenant et à jamais. »

Le bonheur ? Jamais.

Lire l'intégralité de l'article de François Forestier, "Marilyn, ange et démon", dans "le Nouvel Observateur" du 2 août 2012.
sur le site  cinema.nouvelobs.com   


Marilyn : « Merci de m'aider à sauver ma vie »
le 4/08/2012
Par Bernard Comment
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 © KOBAL-AFP-© DR  

Chaque semaine, l'éditeur des écrits et dessins de la star - mandaté par la famille Strasberg - nous offre un document rare. Aujourd'hui, une lettre inédite à Lee Strasberg

Durant les premiers mois de 1956, Marilyn Monroe, désormais new-yorkaise, quitte sa nouvelle ville d'adoption pour se rendre sur le tournage de « Bus Stop ». Elle rentre d'abord à Hollywood, après plus d'un an d'absence, puis se rend à Phoenix (Arizona) et à Sun Valley (Idaho), avant de revenir à Los Angeles où elle réside au luxueux hôtel Chateau Marmont, sur Sunset Boulevard (elle y retrouve Arthur Miller, pour des amours encore clandestines à ce moment-là). Le réalisateur de « Bus Stop », Joshua Logan, était incertain au départ sur le choix de Marilyn et s'était renseigné auprès de Lee Strasberg, qui l'avait chaleureusement recommandée, convaincu de l'énorme talent d'actrice de celle que les studios de Hollywood s'efforçaient d'enfermer dans un rôle de blonde sexy et superficielle. Elle tenait ainsi l'occasion de démontrer son talent, avec un beau rôle complexe, dirigée par un cinéaste de talent.

Quatorze mois plus tôt, en décembre 1954, alors que le monde du cinéma la reconnaissait enfin comme une star en l'honorant d'un grand dîner de gala après les énormes succès, coup sur coup, de « Niagara », « Les hommes préfèrent les blondes » et « Comment épouser un millionnaire », elle avait quitté la Côte Ouest pour se rendre à New York, à la fois pour y fonder une société de production cinématographique (avec le photographe Milton Greene) et pour suivre les cours de Lee Strasberg à l'Actors Studio. La décision de ce déplacement est vertigineuse, et exceptionnelle : aucune star n'a jamais renoncé à l'éclat de la gloire pour aller se perfectionner sur les bancs d'une école, fût-elle hautement prestigieuse.

Ce choix, au demeurant, ne manque pas de cohérence. En effet, la formation de Marilyn au métier de comédienne s'est toujours faite sous les auspices du grand maître russe, Stanislavski. Ce choix est dû au départ à un certain hasard, lorsque la Columbia donne comme coach à sa starlette Natasha Lytess, formée à cette tendance de l'art dramatique. Cela relève ensuite d'une vraie décision, quand Marilyn va suivre l'enseignement de Michael Tchekhov, le neveu d'Anton, lui aussi apôtre de Stanislavski. Et c'est donc en bonne logique que Marilyn se rend à New York auprès de Lee Strasberg, un des fondateurs de l'Actors Studio, dont la « méthode » consiste à se fondre totalement dans le personnage, à s'imprégner de ses goûts, de ses réflexes, de sa façon de vivre et de sentir (en complément, Lee Strasberg encourageait ses étudiants à entreprendre une psychanalyse, ce que fit Marilyn dès les premiers mois de 1955). De fait, le génie de Marilyn tenait à ce qu'elle ne jouait pas, mais qu'elle était - à l'écran comme sur les photos. Dans son livre « Tu vois, je n'ai pas oublié », Montand ne dit pas autre chose : « Marilyn était un être d'exception dans la mesure où c'était sa lumière intérieure qui lapropulsait à l'avant-scène, devant les projecteurs. Si tu crois en Dieu, tu peux dire que c'est Dieu seul qui produit une lumière pareille, une lumière que ne maîtrise pas celui qu'elle habite… Marilyn soufrait de ne pas être une actrice reconnue, mais ce n'était pas véritablement une actrice : elle se situait bien au-delà du jeu. »

Dans les coulisses de « Bus Stop » se joue un petit drame. Natasha Lytess n'est plus là, elle a été évincée par Paula Strasberg, la femme de Lee, qui sera le coach de studio de Marilyn jusqu'à la fin, au grand dam parfois de célèbres réalisateurs (George Cukor, John Huston) supportant mal cette double commande où le commentaire sur les scènes tournées et la nécessité de les refaire ou non appartenait davantage à Paula qu'à eux-mêmes.

Ce qui est sûr, c'est que Lee Strasberg a joué un rôle déterminant dans la vie et la carrière de Marilyn. Il a d'emblée cru en elle, qu'il considérait comme une nouvelle Duse, promise à une étincelante carrière sur les planches. Il avait compris que ses peurs et sa fragilité devaient devenir sa force, et que seules la technique et la discipline pourraient lui permettre d'exprimer son fragile équilibre au bord de l'abîme. Marilyn se sentait enfin comprise.

Ce brouillon de lettre sur papier à en-tête du Chateau Marmont aurait dû figurer dans « Fragments ». Il se trouve simplement qu'il était classé par erreur dans les courriers reçus par Marilyn (des archives qui feront l'objet d'un gros volume à paraître en automne 2013 aux éditions du Seuil), et n'a été découvert que quelques mois après la publication des écrits intimes. Il m'a paru qu'en cette date anniversaire il était légitime de faire paraître le texte dans « le Nouvel Observateur », qui avait consacré sa couverture à Marilyn lors de la sortie de « Fragments », en octobre 2010, ce qui permettra à chacun de glisser les deux pages ici présentes dans le livre, comme un précieux complément. Je suis, à titre personnel, évidemment touché par cette lettre où Marilyn se compare à « un poisson hors de l'eau » (ce qu'elle était en effet, perdue parmi la foule des cyniques), le titre d'un de mes romans…

La lettre de Marilyn à Lee Strasberg

Cher Lee,

Si je n'avais pas trouvé le moyen de me mettre au travail je serais (comme je l'ai toujours été depuis que j'ai une conscience) un poisson hors de l'eau - agitée et rêvant (à des choses impalpables auxquelles je n'ai pas accès) et cent fois plus nerveuse, et totalement désespérée. Je reste mal organisée - mais j'entrevois même légèrement mes responsabilités pour moi-même et pour les autres qui m'ont aidée et même ceux qui m'ont abîmée et qui sont tous mes autres moi-même, dans ce que j'endure, ce que par miracle je parviens à faire. Mais Lee, pourquoi est-ce que ça doit être si douloureux ? sauf que j'éprouve plus fortement que jamais à quel point l'être humain est dans la survie.

J'essaye d'être même plus sociable que je l'ai jamais été mais les gens semblent prendre cela à tort pour une sorte de [mot manquant] et pour une faiblesse revendiquée qui et comme les poulets - qui donnent des coups de bec à ceux qui sont malades et s'affaiblissent - jusqu'à ce que je sente que je vais tout lâcher et mourir - par leur faute et surtout par la mienne - je suis certaine que tout ceci semble absurde - mais je vous remercie de votre patience. Et de laisser Paula à mes côtés - elle m'aide - même parfois elle a la bonne idée - ainsi je peux parler avec elle et parfois avoir l'espoir de m'identifier à sa présence féminine et chaleureuse alors que toutes les autres personnes avec qui je parle se mettent à penser que je débloque et leur grande inquiétude - semble me terrifier - la crainte qu'ils aient raison avec leur inquiétude.

Merci, merci, merci de m'aider à sauver ma vie.

Peut-être que je ne serai jamais capable de faire ce que je veux faire - mais au moins j'ai de l'espoir. Je ne sais pas comment je joue - je sais juste que je peux rester concentrée, au moins une partie du temps - et que les exercices que j'ai appris en cours peuvent toujours marcher à condition que je les convoque franchement.

Merci.

Amitié

M

Mon amitié à Suzie et Johnnie

(*)Susan et John, les deux enfants de Lee et Paula Strasberg.

1 août 2012

Ici Paris 1/08/2012

ici_paris_M1873Le magazine français Ici Paris n°3500, paru le 1er août 2012 consacre un article de 3 pages à Marilyn Monroe.
 prix: 1,20 

ici_paris_p1 ici_paris_p1a ici_paris_p2 

1 août 2012

Gala 1/08/2012

gala_M1800Le magazine français Gala n°999, paru le 1er août 2012 consacre un article de 2 pages à Marilyn Monroe.
 prix: 2,40 

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