L'acteur américain Don Murray est décédé à l'âge de 94 ans le 2 février 2024 dans sa maison de Goleta en Californie. La triste nouvelle a été annoncée par son fils Christopher - lui aussi acteur - qu'il avait eu avec l'actrice Hope Lange, via le New York Times.
Né le 31 juillet 1929 à Los Angeles, Don Murray baigne immédiatement dans l'univers du spectacle avec deux parents qui travaillent à Broadway. Il fait ses études au lycée de New York, où il appartient à l'équipe de football. Après son diplôme, il suit des cours à l'Académie américaine des arts dramatiques, ce qui lui permet de décrocher un rôle dans la pièce de théâtre Rose Tattoo en 1951 et de décrocher de petits rôles dans plusieurs séries télé jusqu'en 1956.
Il part faire son service militaire en Europe afin de venir en aide aux orphelins et victimes de la seconde guerre mondiale. De retour aux Etats-Unis en 1954, il joue dans la pièce The Skin of Our Teeth. Lors de l'une des représentations, Marilyn et le réalisateur Joshua Logan se trouvent dans le public. Epaté par la performance de Don Murray, Logan lui propose son premier rôle au cinéma: celui de Beauregard "Beau" Decker dans l'adaptation de la pièce Bus Stop (Arrêt d'Autobus) avec Marilyn Monroe. Ce rôle va booster sa carrière: d'inconnu, il devient une célébrité. Il racontera: "Personne n'était moins bien équipé que moi pour ce rôle. J'étais un New-Yorkais qui n'était jamais monté à cheval et qui avait plaqué des joueurs de football, mais certainement pas des bœufs de 200 kg". Il obtient une nomination aux BAFTA (British Academy Film Awards) dans la catégorie du "nouveau venu le plus prometteur" et pour l'Oscar du "meilleur acteur dans un second rôle".
Juste après le tournage du film, il épouse le 14 avril 1956 l'actrice Hope Lange (au casting de Bus Stop qui était aussi son premier film) avec qui il aura deux enfants: Christopher (né en 1957) et Patricia. Ils divorceront en 1961.
Il se remarrie en 1962 avec celle qui partagera le reste de sa vie, Elizabeth Johnson (actrice sous le nom de Betty Murray) et avec qui il a trois enfants: Colleen, Sean et Michael.
Il enchaîne ensuite les films: La nuit des maris (1957, avec Lee Remick), Une poignée de neige (1957, avec Eva Marie Saint), La Fureur des Hommes (1958, réalisé par Henry Hataway), Duel dans la boue (1959, avec Lee Remick), L'épopée dans l'ombre (1959, avec James Cagney), Les Hors-La-Loi (1960 avec Alan Ladd), Le mal de vivre (1961), Tempête à Washington (1962, avec Henry Fonda et Charles Laughton, réalisé par Otto Preminger), Tunnel 28 (1962, de Robert Siodmak), Le sillage de la violence (1965, avec Lee Remick et Steve McQueen), Les Fusils du Far-West (1966), La reine des Vikings (1967), La conquête de la planète des singes (1972), Peggy Sue s'est mariée (1986, de Francis Ford Coppola avec Kathleen Turner et Nicolas Cage).
Dans les années 1970s, il se tourne vers la télévision: en plus de jouer dans des épisodes de séries télé (comme Les Bannis en 1968 et 1969, Le monde merveilleux de Disney en 1972 et 1998, Love Story en 1973, Hooker en 1986, Arabesque en 1993), il joue surtout dans beaucoup de téléfilms.
Sa carrière télévisée sera marquée par un rôle récurrent dans la série à succès Côte Ouest (il apparaît dans 34 épisodes de 1979 à 1982). Il arrête sa carrière en 2001 mais revient en 2017 pour tourner dans 8 épisodes de Twin Peaks: The Return, et son dernier rôle dans Promise en 2021.
Dès ses débuts dans le cinéma, il s'est refusé d'appartenir à un studio en déclinant un contrat proposé par les studios de la 20th Century Fox. Il a toujours souhaité rester libre et indépendant pour mener sa carrière.
American actor Don Murray died at the age of 94 on February 2, 2024 at his home in Goleta, California. The sad news was announced by his son Christopher - also an actor - whom he had with actress Hope Lange, via the New York Times.
Born July 31, 1929 in Los Angeles, Don Murray was immediately immersed in the world of entertainment with two parents who worked on Broadway. He studied at New York High School, where he was a member of the football team. After his graduation, he took classes at the American Academy of Dramatic Arts, which allowed him to land a role in the play Rose Tattoo in 1951 and to land small roles in several television series until 1956.
He leaves to do his military service in Europe in order to help orphans and victims of the Second World War. Returning to the United States in 1954, he played in the play The Skin of Our Teeth. At one of the performances, Marilyn and director Joshua Logan are in the audience. Amazed by Don Murray's performance, Logan offered him his first role in the cinema: that of Beauregard "Beau" Decker in the adaptation of the play Bus Stop with Marilyn Monroe. This role will boost his career: from unknown, he becomes a celebrity. He said: "No one was less equipped for this role than me. I was a New Yorker who had never ridden a horse and who had tackled football players, but certainly not 200 kg oxen." He received a nomination for the BAFTA (British Academy Film Awards) in the category of “Most Promising Newcomer” and for the Oscar for “Best Supporting Actor”.
Just after filming the film, on April 14, 1956, he married actress Hope Lange (in the cast of Bus Stop which was also her first movie) with whom he had two children: Christopher (born in 1957) and Patricia. They divorced in 1961.
He remarries in 1962 to the woman who would share the rest of his life, Elizabeth Johnson (actress under the name of Betty Murray) and with whom he has three children: Colleen, Sean and Michael.
He then goes on to make films: The Bachelor Party (1957, with Lee Remick), A Hatful of Rain (1957, with Eva Marie Saint), From Hell to Texas (1958, directed by Henry Hataway), These Thousand Hills (1959, with Lee Remick), Shake Hands with the Devil (1959, with James Cagney), One foot in Hell (1960, with Alan Ladd), The Hoodlum Priest (1961), Advise & Consent (1962, with Henry Fonda and Charles Laughton, directed by Otto Preminger), Escape from East Berlin (1962, by Robert Siodmak), Baby the Rain Must Fall (1965, with Lee Remick and Steve McQueen), The Plainsman (1966), The Viking Queen (1967), Conquest of the Planet of the Apes (1972), Peggy Sue Got Married (1986, by Francis Ford Coppola with Kathleen Turner and Nicolas Cage).
In the 1970s, he turned to television: in addition to playing in episodes of TV series (such as The Outcasts in 1968 and 1969, The Wonderful World of Disney in 1972 and 1998, Love Story in 1973, Hooker in 1986, Murder, She Wrote in 1993), he mainly plays in many TV films.
His television career was marked by a recurring role in the hit series Knots Landing (he appeared in 34 episodes from 1979 to 1982). He stopped his career in 2001 but returned in 2017 to appear in 8 episodes of Twin Peaks: The Return, and his last role in Promise in 2021.
From his beginnings in cinema, he refused to belong to a studio by declining a contract offered by the 20th Century Fox studios. He always wanted to remain free and independent to pursue his career.
Don Murray joue le rôle d'un sénateur (personnage renvoyant à Kennedy) dans un biopic consacré à Marilyn : The Sex Symbol en 1974 avec Connie Stevens.
Don Murray plays the role of a senator (character reminiscent of Kennedy) in a biopic dedicated to Marilyn: The Sex Symbol in 1974 with Connie Stevens.
Film Biopic - The Sex Symbol (1974)
Don Murray a participé à plusieurs documentaires consacrés à Marilyn pour la télévision:
Don Murray has participated in several documentaries dedicated to Marilyn for television:
Marilyn Monroe: Beyond the Legend, 1986
Intimate Portrait, 1996
Marilyn Monroe: The Mortal Goddess, 1996
Hollywood Legenden, 2004
Marilyn Monroe - Ich möchte geliebt werden & Tod einer Ikone, 2010
Marilyn Monroe: Auction of a Lifetime, 2017
Marilyn! The New Musical, 2018
Marilyn, Misunderstood, 2021
Marilyn, Her Final Secret (Marilyn, la dernière vérité), 2022
Dream Girl: The Making of Marilyn Monroe (Qu'est-il arrivé à Norma Jeane?), 2022
- Extraits d'une interview de Don Murray en ligne sur Cote Ouest Addict
"Quand j'ai intégré l'équipe de « Bus Stop », j’étais de retour aux États-Unis depuis moins d’un an. J'ai vécu en Allemagne durant une année et en Italie pendant un an et demi. Marilyn était célèbre là-bas mais pas aussi célèbre que Sophia Loren ou Gina Lollobrigida. Je ne l'avais vue que dans un seul film, « Les hommes préfèrent les blondes » [1953]. Donc je ne savais pas grand-chose d'elle, et quand j'ai été embauché pour « Bus Stop », j'ai été surpris de toute la publicité que nous recevions. Partout où nous allions, il y avait toujours des journalistes et des cameramen. C'était très inhabituel pour moi parce que je ne savais pas à quel point elle était une grande star à l'époque."
"Je dois dire que je l'admire vraiment pour la façon dont elle s'est souciée suffisamment de la forme d'art du cinéma en quittant Hollywood au sommet de sa gloire et ne pas se contenter d'être un sex-symbol. Elle voulait être une vraie actrice. Lorsqu'elle quitte Hollywood pour étudier à l'Actors Studio de New York pendant un an, "Bus Stop" marque son retour au cinéma. Et je la trouvais magnifique dans ce film, même si elle était toujours en retard sur le plateau et qu'elle avait du mal à se souvenir de ses répliques. Elle avait également une capacité de concentration très courte: elle commençait une scène et s'arrêtait au milieu parce qu'elle oubliait ses répliques. Elle a donc dû faire toutes ses scènes en petits morceaux parce qu'elle ne pouvait pas maintenir une scène jusqu'au bout. Nous n'avons jamais vu une scène complète avec elle. Tous les acteurs du film venaient du théâtre, comme Hope Lange et moi, Arthur O'Connell, Eileen Heckart - tous les acteurs du film - donc nous étions habitués à avoir une performance continue et nous allions aux rushes pour voir le travail de la veille. On voyait tous ces petits morceaux, et on pensait que le film allait être un désastre. Cependant, la première fois que nous l'avons vu en avant-première, nous avons tout d'un coup réalisé quelle était la magie des films, avec le montage des scènes; elle était magnifique ! Je n'ai jamais compris pourquoi elle n'avait pas été nominée [pour un Oscar] pour « Bus Stop ». Ce prix a été remporté par Ingrid Bergman – une merveilleuse actrice, cela ne fait aucun doute – mais la performance de Marilyn dans « Bus Stop » était bien plus riche, bien plus variée et bien plus intéressante que le personnage d'Ingrid Bergman dans « Anastasia ». De mon côté, j'ai été surpris d'avoir été nominé. Le studio aussi, en fait. Un jour, j'étais sur le tournage de « A Hatful of Rain » [1957], et l'un des responsables de la publicité s'est approché de moi. 'Toutes nos félicitations!' Je lui dis: 'Pourquoi ?' Il a dit: 'Vous avez été nominé pour un Oscar hier !' J'ai dit: 'Je le suis ??' 'Ouais! N'est-ce pas incroyable ? Vous avez été nominé et personne ne faisait pression pour vous ! C'était complètement spontané, c'est du jamais vu à Hollywood !' Ce fut donc une surprise totale pour nous tous."
"Sur le tournage de « Bus Stop », j'ai dit : 'Josh, pourquoi m'as-tu engagé ?' Il a dit: 'Parce que vous aviez une énergie sur scène que je veux voir ici.' Il a également dit: 'Maintenant, Don, Marilyn est une grande star, mais je veux que tu oublies totalement qu'elle est une star. Alors quand tu entreras sur le plateau, je veux que tu sois comme Attila le Hun. Je veux que tu reprennes la scène. Détruis les meubles si tu en as besoin [rires], fais n'importe quoi, je veux le cowboy le plus fou qui n'ait jamais vécu.' C'est donc ainsi qu'il a dirigé. Je n'y aurais jamais pensé moi-même, et chaque fois que quelqu'un me parlait de ma nomination, je me disais: 'Eh bien, celui qui devrait obtenir la nomination, c'est Josh Logan, car c'est plus sa performance que la mienne'".
"Marilyn se comportait comme une actrice, mais elle manquait beaucoup d'assurance, avait très peur de jouer devant la caméra, ce qui est étonnant. Elle était une immense star et si merveilleuse devant la caméra, mais c'est pour cela qu'elle était toujours en retard. Elle arrivait à peu près à l'heure au studio. Alors qu'elle était censée être là à 6h30 du matin, elle arrivait à 7h00 ou 7h30, mais elle restait ensuite dans sa loge jusqu'à dix ou onze heures. Elle ne voulait tout simplement pas venir sur le plateau. Très peu de gens le savent, parce que je ne me souviens pas avoir vu cela imprimé – nous avons fait une scène au lit, elle était en fait nue sous les draps et je pouvais voir son corps couvert de cette éruption rouge. Elle était tellement nerveuse, qu'elle avait cette éruption rouge cutanée et elle devait la couvrir avec du maquillage. Étant une si grande star, elle avait fait tellement de films, et pourtant, elle avait tellement peur. Mais elle prenait ce rôle très au sérieux; elle écoutait Josh Logan et suivait ses instructions. Sa coach Paula Strasberg était également sur le plateau. Elle entraînait Marilyn pour qu'elle joue le rôle. De nombreux réalisateurs ont eu du mal avec Paula sur le plateau, mais pour Josh, cela a bien fonctionné. Je pense qu'avec Paula, il a créé un personnage merveilleux."
- Excerpts from an interview with Don Murray online on FilmTalk
"When I got into “Bus Stop,” I had only been back in the United States for less than a year. I had been living in Germany for a year, and in Italy for a year and a half. Marilyn was famous over there but not as famous as Sophia Loren or Gina Lollobrigida. I had seen her in only one film, that was “Gentlemen Prefer Blondes” [1953]. So I didn’t know that much about her, and when I was hired for “Bus Stop,” I was surprised about all the publicity we were getting. Wherever we went, there were always journalists and cameramen. It was very unusual to me because I didn’t know how much a big star she was at the time."
"I must say that I really admire her about the way that she cared enough about the art form of films to actually leave Hollywood at the height of her fame and not be content with just being a sex symbol. She wanted to be a real actress. When she left Hollywood for a year to study at the Actors Studio in New York, “Bus Stop” was her comeback film. And I thought she was magnificent in it, although she was always late on the set and she had a hard time remembering her lines. She also had a very short concentration span: she would start a scene and stop in the middle because she forgot her lines. So she had to do all her scenes in tiny, little pieces because she couldn’t sustain a scene all the way through. We never saw a complete scene with her. All the actors in the film came from the stage, like Hope Lange and I, Arthur O’Connell, Eileen Heckart—everyone in the film—so we were used to having a continuous performance and we would go to the rushes to see yesterday’s work. We would see all these little pieces, and we thought the film was going to be a disaster. However, the first time we saw it at a preview, all of a sudden we realized what the magic of films was, with the editing and cutting it all together; she was magnificent! I never understood why she was not nominated [for an Academy Award] for “Bus Stop.” It was won by Ingrid Bergman—a wonderful actress, there’s no question about that—but Marilyn’s performance in “Bus Stop” was so much richer, it had so much more variety and it was so much more interesting than Ingrid Bergman’s character in “Anastasia.” Meanwhile, I was surprised that I was nominated. So was the studio, in fact. One day I was on the set of “A Hatful of Rain” [1957], and one of the publicity heads came up to me. ‘Congratulations!’ I said, ‘For what?’ He said, ‘You were nominated for an Academy Award yesterday!’ I said, ‘I was??’ ‘Yeah! Isn’t that amazing? You got nominated, and nobody was pushing for you! It was complete spontaneous, that’s unheard of in Hollywood!’ So it was a total surprise to all of us."
"On the set of “Bus Stop,” I said, ‘Josh, why did you hire me?’ He said, ‘Because you had an energy on the stage that I want to see here.’ He also said, ‘Now Don, Marilyn is a big star, but I want you to totally forget about her being a star at all. So when you come on the set, I want you to be like Attila the Hun. I want you to take over the scene. Destroy the furniture if you need to [laughs], do anything, I want the wildest cowboy that ever lived.’ So that’s how he directed. I would never have thought of that myself, and whenever anyone talked to me about my nomination, I thought to myself, ‘Well, the one that should get the nomination, is Josh Logan, because it is more his performance than it is my own.’"
"Marilyn acted very much like an actress, but she was very insecure, very frightened of acting in front of the camera, which is amazing. She was this huge star and so wonderful before the camera, but that’s why she was always late. She would show up pretty much on time at the studio. When she was supposed to be there at 6:30 in the morning, she would arrive at 7:00 or 7:30, but then she would stay in her dressing room until ten or eleven o’clock. She just would not come out on the set. Very few people know this, because I don’t remember seeing this in print—we did a bed scene, she was actually naked under the sheets, and I could see her body covered with this red rash. She got so nervous that she’d break out with this red rash and she had to cover it with make-up. Being such a big star, she had done so many films, and yet, she was so frightened. But she took the part very seriously; she listened to Josh Logan, and took his directions. Her coach Paula Strasberg was also on the set. She was coaching Marilyn to do the role. A lot of directors had trouble with Paula being on the set, but for Josh it worked fine. I think together with Paula, he created a wonderful character."
Sur le web:
article du New York Times
Biographie sur wikipedia (anglais)
Filmographie sur IMDB
Sur le blog:
film 1956 - Bus Stop
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