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Divine Marilyn Monroe
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Marilyn Monroe
1926 - 1962

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critiques de films
4 février 2012

Les critiques de How to marry a millionaire

Comment épouser un millionnaire
Lecritiques 

New York Daily News
Betty Grable,
Lauren Bacall et Marilyn Monroe, piquantes et drôles à souhait, formidablement servies par la fantaisie de Nunnaly Johnson, jouent avec un naturel qui met en valeur l'effet comique. C'est la comédie la plus drôle de l'année.

New York Herald Tribune
A la question "A quoi ressemble Marilyn Monroe sur grand écran", il est facile de répondre. Si vous tenez à être au premier rang, vous aurez l'impression d'être enrobé dans une omelette norvégienne. Vue de loin, sa plastique est toujours aussi affriolante; son jeu de comédienne pince-sans-rire est aussi agréable que son physique. Séductrice myope qui refuse de porter des lunettes quand un homme se trouve dans les parages, elle se cogne au meubles et lit des livres à l'envers avec un air faussement naïf qui vous fait fondre... Comment épouser un millionnaire se mesure à la formidable invention comique du tandem Johnson-Negulesco et aux formes de Marilyn -et c'est ce que vous pouvez attendre de mieux.

New York Post
Vous remarquerez que Miss Monroe a incontestablement acquis une bonne dose d'expérience en matière de comédie légère.

Télé Cable Satellite
Une comédie amusante et entraînante dans laquelle Marilyn Monroe compose un personnage savoureux et offre un numéro extraordinaire. 

Télé Star
Myope de charme, Marilyn Monroe rafle la vedette de cette agréable comédie sentimentale.


> articles de presse
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25 mai 2011

Comment épouser un millionnaire vu par DVDclassik

logo_dvd_classikCritique de Comment épouser un millionnaire

Article publié par Roy Neary
en ligne
sur DvdClassik.com

 1ti_million

6ja_million
Réalisateur : Jean Negulesco
Avec : Betty Grable, Marilyn Monroe, Lauren Bacall, David Wayne, Rory Calhoun, Cameron Mitchell, William Powell
Scenario : Nunnally Johnson
Musique : Alfred Newman
Directeur de la photo : Joe MacDonald
Un film 20th Century Fox
USA - 92’ - 1953

 
dvdclassiktec_modele
FPE
Couleur / 92 mn
Zone 2
Format cinéma : 2,55
Format vidéo : 16/9
Langues : anglais en 3.1, français, allemand, italien, espagnol en mono 2.0
Sous-titres : français, anglais, allemand, italien, espagnol, hollandais et 12 autres langues 

 


2his_millionTrois splendides top models fauchées emménagent dans un luxueux appartement laissé vacant par une personne en délicatesse avec les services financiers de l’état. Les trois jeunes femmes partagent le même but : utiliser tous les stratagèmes à leur disposition pour séduire et épouser un millionnaire. Aveuglées par leur soif de richesse, elles négligent les hommes sincèrement épris de leurs charmes. L’amour triomphera-t-il finalement de l’argent ? 

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3an_millionLes hommes préfèrent les blondes
connaît un succès public retentissant. La Fox y voit rapidement l’opportunité de prolonger la réussite commerciale du studio en produisant une suite officieuse au film de Howard Hawks. En novembre 1953 sort donc Comment épouser un millionnaire réalisé par Jean Negulesco. Le film remplit les salles au-delà de toute espérance et dépasse son illustre aîné au box office. Le pari financier de Zanuck est gagné haut la main. Le film bénéficie en outre de l’apport tout récent du Cinémascope, nouveau format étrenné la même année par La Tunique de Henry Koster. Comment épouser un millionnaire devient ainsi la première comédie de l’histoire du cinéma tournée en Cinémascope.

La recette apparaît donc fort simple : on prend Les hommes préfèrent les blondes et on étend ses attributs dans plusieurs dimensions. Les personnages principaux ne sont plus deux mais trois belles jeunes femmes arrivistes et vénales, la surface de l’écran n’est plus carrée mais rectangulaire, les décors extérieurs sont plus nombreux. On perd en route l’aspect musical de son prédécesseur, mais c’est sans doute pour mieux développer les situations de comédie pure. Et qu’obtient-on en retour ? Certainement une des comédies les plus insipides qui soit. C’est bien malheureux mais cette superproduction tombe souvent à plat, et sa force comique se révèle très inférieure à celle que nous avons l’habitude de rencontrer dans maintes productions américaines du même genre. La satire jouissive du film de Howard Hawks est absente : les bons sentiments coulent de source et un happy end trop consensuel fait passer à la trappe le semblant de critique sociale dont on espérait naïvement un développement.

En attendant ce qui ne viendra jamais, le spectateur se voit d’entrée proposer une scénographie apte à retranscrire les sensations provoquées par le Cinémascope. Le film s’ouvre sur la prestation d’un orchestre symphonique dont l’impressionnante composition occupe toute la largeur de l’écran. Alfred Newman conduit lui-même l’orchestre qui interprète le thème principal du film. Le format 2.55 est évidemment mis à profit pour mettre en valeur les différentes sections de musiciens. Enfin apparaît le générique puis les premières scènes qui nous présentent quelques vues aériennes de New York. Après donc un début certainement impressionnant pour les yeux d’un spectateur découvrant le format Cinémascope en salles, Comment épouser un millionnaire peine à retrouver le lustre de son introduction que seul les décors et le Technicolor entretiennent. Le film manque gravement de rythme et l’intrigue avance péniblement, mal servie par une mise en scène fonctionnelle de Jean Negulesco. Le réalisateur d’origine roumaine fut l’un de ces metteurs en scène exécutants, simplement attentifs aux ordres des studios, mais il fit cependant dans le passé preuve de plus de raffinement et de talent avec des œuvres comme Johnny Belinda ou Road House.

L’intérêt du film provient simplement, une fois de plus, de ses comédiennes. Trois belles stars dont les statuts respectifs sont pourtant bien différents en ce début des années 1950. La superbe, altière et plantureuse Lauren Bacall trône au sommet de sa popularité, la prometteuse et sensuelle Marilyn Monroe déboule en force, prête à incendier Hollywood sur son passage, et Betty Grable, la fameuse et très populaire pin-up des années 1940, est sur le déclin. Cette dernière fait d’ailleurs pâle figure devant la classe naturelle de Bacall, qui se révèle être le personnage central du film au grand bonheur de ses admirateurs, et la sensualité comique de Monroe. Marilyn nous offre justement une prestation délicieuse en jouant un personnage affublé d’une forte myopie, honteux de son handicap au point de systématiquement cacher ses lunettes devant les hommes. La voir se cogner aux murs ou parler dans le vide constituent d’ailleurs les rares moments comiques du film. Occasionnellement, le film se permet de jouer avec la légende hollywoodienne. En effet, on voit Lauren Bacall faire allusion à The African Queen et à son attirance pour les vieux mâles (Humphrey Bogart en l’occurrence), Betty Grable ignorer la chanson de son époux à la ville Harry James, et Marilyn Monroe parler de strangulation en référence à Niagara.

Comment épouser un millionnaire s’avère donc une réelle déception pour qui s’attendrait à une fraîche et pétillante comédie. La faute à un scénario poussif, pourtant dû au grand scénariste et producteur Nunnally Johnson (La Femme au portrait de Lang, The Dark Mirror de Siodmak, Le Renard du désert de Hathaway ou Les 12 Salopards de Aldrich), à un manque flagrant d’originalité et à une réalisation engourdie et sans relief. Seuls les amoureux transi de Lauren Bacall et Marilyn Monroe arriveront peut-être à trouver un certain plaisir à la vision de ce film totalement écrasé par l’ombre de son célèbre prédécesseur.

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4dvd_millionImage : A part quelque rares petites taches, la copie est d’une propreté exemplaire. Les couleurs sont vives et saturées et le contraste excellent, malgré quelques écarts. La restitution du cinémascope est exemplaire. On notera, comme souvent dans cette collection consacrée à Marilyn, une pixellisation continue et légère des arrière-plans. On déplorera aussi et surtout des problèmes à chaque changement de plans en fondu enchaîné : les variations de couleur et de contraste sont bien trop importants lors de ces raccords.

Son : La piste anglaise est mixée en 3.1, la musique profite joliment de cette spatialisation mais il arrive trop souvent que les voix des personnages soient déportées sur les enceintes latérales au contraire de toute logique. La version française est étouffée et perd toutes les ambiances, mais si vous voulez entendre Annie Cordy doubler Lauren Bacall…

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5bo_millionLa bande annonce originale (2’22’’) en noir et blanc. Elle ne présente aucun extrait du film, seulement des photos avantageuses des trois belles célibataires. Une profusion de panneaux et de titres glorifient le film et insistent sur la présence du format Cinémascope.


Une bande annonce italienne (2’29’’) en couleur et d’assez bonne qualité. Plus traditionnelle, elle offre une vraie alternative à la bande annonce précédente en montrant des extraits du film.

La restauration du film (4’34’’) : une comparaison avant et après, introduite par un texte en anglais non sous-titré de 4 pages.

Les Archives Movietone News (1’18’’) : les actualités cinématographiques présentent la Première du film en salles avec la présence de nombreuses stars hollywoodiennes.

Le chapitrage est fixe et muet (24 chapitres)
 

20 avril 2011

Sept ans de reflexion vu par DVDclassik

logo_dvd_classikCritique de Sept ans de reflexion

Article publié par Roy Neary
en ligne
sur DvdClassik.com

7ans_01_title

7ans_gene
Réalisateur : Billy Wilder
Avec : Marilyn Monroe , Tom Ewell, Evelyn Keyes, Sonny Tutts, Robert Strauss, Oscar Homolka
Scénario : Billy Wilder et George Axelrod d’après sa pièce de théâtre
Musique : Alfred Newman
Directeur de la photo : Milton Krasner
Un film : 20th Century Fox
USA – 1955 – 100’


dvdclassiktec_modele
 FPE
Zone 2
Couleur
100 mn
Format cinéma : 2.55
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Langues : anglais en 3.0, français et italien en mono 2.0
Sous-titres : anglais, français, hollandais, italiens et grecs.

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7ans_02histAlors que son épouse et son fils partent en vacances, Richard Sherman, employé d’une maison d’édition, doit rester à New York pour travailler. Seul dans cette ville caniculaire, comme beaucoup d’hommes mariés qui ont du envoyer leur famille à la campagne, il tente difficilement de réfréner sa libido et d’obéir aux derniers conseils de son épouse, comme s’abstenir de boire et de fumer. Sherman parvient presque à se dominer lorsqu’il fait la connaissance de la nouvelle locataire qui habite juste au-dessus de son appartement. La jeune femme, aux formes voluptueuses et à la beauté provocante, va provoquer chez lui des poussées de fièvre et l’amener à vouloir concrétiser ses fantasmes les plus érotiques.

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7ans_03analyseDe manière extravagante et cocasse, Billy Wilder nous introduit à son film par la présentation, cinq cents années avant notre époque, des Indiens de Manhattan qui auraient donné leur nom à la fameuse île new-yorkaise. Nous observons cette tribu s’adonner à un rituel bien particulier : les hommes envoient leurs femmes et leurs enfants en congé durant l’été pour rester seuls et vaquer à leurs occupations viriles… comme de suivre en groupe une pulpeuse indienne, dès leur famille partie voguer au loin sur les flots. La réalisation enchaîne sur des plans filmés de la gare de New York, où une meute excitée, composée de maris, vient accompagner leurs familles jusqu’au train avant de loucher sur la première beauté qui passe. En bon observateur et caricaturiste du mâle occidental, Wilder, avec cet humour espiègle et coquin qui le caractérise, renvoie ainsi l’être humain à son animalité sexuelle et à ses réflexes éternels de mâle en chaleur.

Sept ans de réflexion, sorti durant l’été 1955, est le plus grand succès de l’année pour la 20th Century Fox. Mais la route fut longue et parsemée d’embûches. Le film est l’adaptation d’une pièce à succès qui a tenu le haut de l’affiche à Broadway pendant trois ans. George Axelrod écrit volontiers avec Wilder l’adaptation de sa pièce de théâtre mais les deux scénaristes se heurtent vite au Hayes Office qui se charge d’appliquer les règlements du code portant le même nom. On exige d’eux de supprimer toute allusion à l’adultère et d’expurger les dialogues de tous sous-entendus sexuels. Ainsi plusieurs scènes et de nombreuses répliques désopilantes passeront à la trappe, quand d’autres scènes verront leur montage simplement remanié. Dans l’Amérique puritaine des années 50, la plupart des producteurs devaient se plier à ces directives fâcheuses et ridicules. Wilder, très dépité par cette aventure, déclara plus tard : "C’est un film inexistant (…) le film devrait être tourné sans la moindre censure. Ce film fut embarrassant à faire." On se permettra tout de même d’être moins sévère que le cinéaste, même si on imagine aisément ce qu’un Wilder débridé aurait pu faire d’un tel sujet. C’est bien simple, il nous suffit de penser à un film qu’il réalisera près de dix ans plus tard, Embrasse-moi, idiot, dans lequel le réalisateur malicieux se lâchera complètement. Mais les dégâts de la censure, comme les agressions répétées des ligues de vertu, n’auront pas minimisé la portée du discours que tient Wilder sur la liberté. Une liberté dont les manifestations s’exercent justement de manière plus violente dans un cadre fermé et régi par des règlements castrateurs. Sous la baguette du cinéaste, on assiste à un plaidoyer énergique et vivifiant pour les fantasmes sexuels, nécessaires au bien-être et à l’équilibre de tout individu.

D’entrée, le générique concocté par le légendaire Saul Bass illustre de manière pertinente cette idée de pensées érotiques refoulées qui ne demandent qu’à sortir, appuyée par une musique guillerette et entraînante composée par Alfred Newman. Au milieu d’un tableau tout en abstraction géométrique, Bass dessine des trappes qui s’ouvrent successivement pour laisser s’afficher les noms du générique. A la fin, le nom de Billy Wilder monté sur un ressort jaillit ironiquement. Le réalisateur-scénariste apparaît comme celui qui met en lumière les désirs cachés de ses protagonistes. Par ailleurs, le film nous est conté par le personnage principal, Richard Sherman, qui s’exprime tout haut, semblant s’adresser au spectateur alors qu’en fait il se parle à lui-même. Sept ans de réflexion s’articule comme un dialogue entre le personnage principal et le spectateur d’un côté, et entre ce personnage et sa conscience de l’autre. Pour filmer les fantasmes de Sherman, Wilder fait appel aux images légendaires du cinéma hollywoodien en détournant quelques scènes mythiques dans lesquelles Sherman est la proie de femmes. Ainsi notre personnage se retrouve à folâtrer sur la plage de Tant qu’il y aura des hommes ou bien en compagnie d’une Marilyn dans le rôle d’une femme fatale, issue d’un film noir que n’aurait pas renié Barbara Stanwyck ou la belle Lana Turner. La farce atteint son sommet quand Sherman répond à la question d’une d’un de ses amis, "What blonde in the kitchen ?" : "Maybe it’s Marilyn Monroe !". Wilder s’amuse avec les représentations érotiques que le cinéma nous a offertes. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’aucune autre actrice que Marilyn n’aurait pu jouer ce personnage de beauté naïve et provoquante, Marilyn Monroe sujet et objet sexuels par excellence du cinéma, des années 1950 jusqu’à nos jours.

A ce sujet la Fox, comprenant tout l’intérêt qu’on pouvait tirer d’une telle icône, a fait les choses en grand en exposant au-dessus du cinéma new-yorkais, pour la première du film, un gigantesque portrait de Marilyn tiré de la fameuse scène de la grille de métro. En effet, pour les rares spectateurs qui ne le savaient pas encore, c’est dans Sept ans de réflexion que figure cette séquence mythique et jouissive qui nous montre Marilyn se rafraîchir les jambes au-dessus d’une bouche de métro, dont le courant d’air fait voler sa jupe au-dessus de sa taille (au-dessus de son genou dans le film pour cause de censure malheureuse). Un vrai sommet d’érotisme suggestif et ensorcelant. Pour créer l’événement, les producteurs malins organisèrent le tournage de cette scène en plein New York devant une foule de badauds conquis et excités. Joe Di Maggio, le mari de Marilyn, venu en catastrophe pour assister à la scène, en fut douloureusement atteint dans son honneur. Ironiquement, ce plan dût être retourné sur un plateau à Hollywood, car le son de la prise à New York n’était pas exploitable. Cet épisode marqua la fin de leur mariage et acheva de déstabiliser Marilyn Monroe qui avait de plus en plus de mal à se voir réduite à un symbole sexuel, elle qui cherchait désespérément à se faire reconnaître comme une véritable comédienne. Le tournage représenta quasiment un cauchemar pour elle, entre ses retards multiples et ses difficultés à retenir les dialogues. Marilyn Monroe se devait de faire bonne figure alors que sa vie privée s’écroulait, sans parler de sa santé physique et mentale. Cependant Billy Wilder ne lui en tint pas trop rigueur : « Son impact physique était extraordinaire. Elle apparaissait sur l’écran comme si vous pouviez la toucher, son image possédait une étrange réalité, bien au-delà de ce que peut rendre une caméra. »

Dans Sept ans de réflexion, l’entrée fracassante de Marilyn dans l’univers du mâle américain démangé par le démon de midi est particulièrement drôle et pertinente ("itch" signifie "démangeaison" en anglais, The seven year itch renvoie à la remise en question du mariage par l’homme au bout de sept ans). Son personnage manque de tuer le pauvre Richard Sherman en faisant maladroitement tomber un plant de tomates de son étage sur la chaise longue qu’il venait de quitter. L’intrusion de Marilyn dans la vie de Sherman se fait donc sur un plan brutal. L’ingénue affriolante va chambouler l’existence de notre mâle en attente de sexe, fin prêt à mélanger rêve et réalité. Billy Wilder filme Marilyn nue derrière son balcon fleuri, offrant par ce biais une vision du paradis perdu et inaccessible (sauf dans nos fantasmes et donc au cinéma) ainsi que l’image du péché originel. La pagaie oubliée par le fils de Sherman se chargeant, par ses multiples apparitions à l’image (souvent en arrière plan), de rappeler à notre personnage l’existence de sa famille et sa condition d’homme marié.

A défaut de traiter explicitement de l’adultère (ce qui était le sujet de la pièce), Billy Wilder compose une satire intelligente des comportements sociaux liés à la sexualité et à la régression animale (Sherman et Marilyn vont au cinéma voir L’Etrange créature du lac noir, un choix loin d’être anodin) derrière le vernis propre d’une civilisation sophistiquée et organisée. Aidé par l’élégante photographie de Milton Krasner et du cinémascope, il parvient joliment à faire vivre ce huis clos étouffant, propice à l’enchevêtrement rocambolesque des fantasmes et de la réalité, dans lequel un homme se voit mis à l’épreuve avant de s’en retourner assagi vers son épouse. L’origine théâtrale du film se fait pourtant souvent sentir, le réalisateur ayant signé (avant et après ce film) des œuvres plus séduisantes et inspirées, visuellement parlant. On pourra aussi regretter la relative fadeur de Tom Ewell (créateur du personnage au théâtre), même si ce manque de relief renforce l’identification à l’homme ordinaire. Le réalisateur souhaitait engager Walter Matthau mais les producteurs en décidèrent autrement, le comédien étant alors totalement inconnu au cinéma. Que ces quelques reproches ne vous empêchent pas d’apprécier à sa juste valeur cette belle comédie de mœurs qui prouve, une fois de plus, que le roué et libertin Billy Wilder fut un artiste et un caricaturiste incontournable de l’âge d’or hollywoodien.
 

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7ans_04imageImage : Le master proposé est très propre. Les contrastes sont bien rendus, les couleurs sont magnifiques (on peut relever cependant une légère dominante rouge) et la définition est de bon aloi. La granulation caractéristique de ces éditions consacrées à Marilyn Monroe est bien présente, mais sur un mode mineur en comparaison d’autre DVD de la collection. La restauration efficace du film est à saluer. C’est un régal pour le cinéphile.

Son
: Le son de la version originale est parfaitement clair et défini, tant pour les voix que pour les ambiances. Le mixage 3.0 donne une ampleur bienvenue. La version française est étouffée et perd beaucoup en dynamique, les ambiances et la musique sont les principales victimes de ce doublage. Pour la piste italienne, c’est encore pire, un souffle permanent vient parasiter l’écoute (sans parler d’une postsynchronisation catastrophique).
 

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7ans_05bonLe chapitrage fixe et muet (22 chapitres présentés sur 6 pages)

La bande annonce originale (2’18’’) au format 1.85 non sous-titrée. Elle présente un peu de souffle et quelques scories sur l’image. La définition perd en piqué et le grain est plus prononcé.

La bande annonce espagnole (2’18’’) au format cinémascope respecté non sous-titré. Il s’agit du même master que la bande annonce américaine avec une voix off en espagnol.

La restauration du film (3’19’’) : une comparaison avant et après introduite par un texte en anglais non sous-titré de 3 pages. On apprend que Sept ans de réflexion fut le film qui posa le plus de problèmes aux techniciens du fait que les teintes du négatif original avaient gravement déteint. La pellicule était aussi très abîmée en raison de mauvais traitements effectués en laboratoire.

Les Archives Movietone News (33’’) : présentation de l’avant-première du film à New York. On y aperçoit rapidement Marilyn Monroe sortant du cinéma en compagnie de Joe Di Maggio.

Autour du film (23’26’’) : il s’agit en fait d’un numéro de l’émission de télévision Backstage (2000) consacré à Sept ans de réflexion. Le documentaire est principalement axé sur les problèmes de la censure auxquels a du faire face Billy Wilder. On nous parle aussi de l’histoire du film et de sa préparation. On y découvre également un bout de test effectué en 1954 par Walter Matthau pour le personnage de Richard Sherman.

Scènes interdites : on a enfin le droit de contempler deux scènes qui ont du être remaniées pour cause de censure : la scène du bain de Marilyn avec le plombier qui laisse tomber sa clé dans la baignoire (1’21’’) et la mythique séquence de la bouche de métro (2’07’’) avec la jupe de Marilyn qui vole au-delà de sa taille. Elles sont au bon format mais non restaurées.

5 affiches du film.

20 avril 2011

La rivière sans retour vu par il était une fois le cinéma

logoCritique de La rivière sans retour

Article publié par Pauline Labadie
en ligne sur
iletaitunefoislecinema.com

La Rivière sans retour (River of No Return - Otto Preminger, 1954)

rivercritique1Dans ce qui restera le seul film estampillé western d’Otto Preminger, Marilyn Monroe et Robert Mitchum font face à la nature inhospitalière du grand ouest.

Le film a tout des premières fois : premier (et unique) incursion dans le genre du western pour Otto Preminger, première collaboration entre Monroe et Mitchum, il est aussi l’un des premiers à être tourné en Cinémascope. Nouvellement sous contrat avec la 20th Century Fox, Marilyn Monroe exigea, en plus d’un droit de regard sur le scénario, d’avoir comme partenaire Mitchum, alors que celui-ci était engagé auprès de la RKO. Preminger, qui devait encore un film à la 20th Century Fox, ne s’est pas autant impliqué sur le projet que les dirigeants du studio, qui exigèrent des scènes supplémentaires, réalisées après le tournage par un autre.

S’inscrivant dans la période de la conquête de l’est, La Rivière sans retour débute dans un camp, lieu multicolore et agité, où les enjeux de la trame sont brièvement exposés. Kay Weston (Marilyn) est chanteuse de cabaret, tandis que son fiancé, Harry, joueur de poker invétéré, lui promet monts et merveilles. Parallèlement, Matthew Calder (Mitchum) arrive au camp et cherche son jeune fils, dont il récupère la garde après plusieurs années d’absence et le décès de sa femme. S’ensuivent diverses péripéties, après lesquelles Kay, Matthew et le jeune Mark sont contraints de voyager ensemble sur un radeau vers Council City, en descendant une rivière réputée dangereuse (quarante ans plus tard, Curtis Hanson y tournera La Rivière sauvage).

Après quelques scènes de cabaret et les retrouvailles entre Matthew et son fils, le récit ne sera plus qu’un voyage, une course contre la montre, contre les rapides de la rivière, les animaux sauvages et les hommes cupides. Trois inconnus vont devoir apprendre à vivre ensemble, et partir à la conquête d’eux-mêmes.

rivercritique2

Ici, point de courses à cheval, de gunfights, d’ennemis personnels, mais une excursion dans la nature encore sauvage de l’ouest. Preminger exploite les capacités du Cinemascope, déroulant des travellings somptueux, dans les décors naturels du Canada. Les scènes d’action, mélange de cascades elles aussi tournées en milieu naturel, et de scènes de studio, souffrent aujourd’hui d’une impression de collage, mais ne sont pas pour autant gênantes. Bien au contraire, les acteurs réalisant eux-mêmes leurs cascades (Marylin manqua d’ailleurs de se noyer !) donnent du corps pour communiquer au spectateur la fragilité de leur équipage, et le péril d’un tel voyage. La caméra tressautante, contraste avec la plénitude des grands espaces, capturés en grands angle.

Si la trame reste très traditionnelle au genre : gagner de l’argent pour s’offrir un nouveau départ, une vie meilleure loin des soulards du saloon pour Kay, et pour Matthew et son fils, espérant mener une vie rustique loin de la folie des hommes, les enjeux sont plus ceux d’un drame psychologique. Tous sont des êtres marqués, blessés ou coupables lorsque le film débute, et leur douloureuse traversée de la région sera une occasion de faire pénitence, de se débarrasser du fardeau de leurs actes et pensées.

La Rivière sans retour se démarque encore du western de plusieurs manières : même si deux villes de l’ouest et un saloon l’inscrivent encore dans des lieux identifiables, la fuite par la rivière semble affranchir le récit, déplacer cette odyssée vers des contrées nouvelles. Malgré un rythme plutôt intrépide, le long métrage est entrecoupé d’au moins quatre « pauses », où le personnage de Kay, accompagnée de sa guitare, chante. Sortes d’instants moraux, condensé des sujets abordés par le film, ces ballades offrent respiration et font le sel de cette oeuvre finalement joyeusement hybride. Le charme de Marilyn chanteuse opère à merveille, et les titres sont en plus assez réussis.

Le couple d’acteurs, en plus de remplir leurs rôles « physiques », s’accorde plutôt bien, et incarne des personnages délicatement complexes. Kay, fille de mauvaise vie, chanteuse accoutrée comme un perroquet multicolore, est pourtant bien loin du stéréotype de la jolie chanteuse gentiment décérébrée et accessoire. Au contraire, Marilyn donne corps à une femme plutôt sérieuse et réfléchie, consciente des préjugés auxquels son travail de chanteuse de cabaret l’expose. L’actrice, rayonnante, semble exercer son talent avec sérénité et se révèle excellente. Face à elle, Micthum, tout de principes moraux nobles et rigides, s’attendrit peu à peu et se déleste de ses préjugés. La rudesse de Mitchum, adoucie par une paternité tout en nuance, s’accorde parfaitement avec l’efficacité toute maternelle de Kay, qui, de bonne navigatrice, s’achemine rapidement vers le rôle de bonne épouse. Les valeurs familiales traditionnelles sont ici exaltées avec une telle ferveur qu’on ne peut que savourer, et envisager ce radeau comme le symbole du foyer, traversant embuscades, rapides, échappant aux indiens, pour mieux accoster et accoucher d’une belle et parfaite famille américaine !

2 avril 2011

Les désaxés vu par il était une fois le cinéma

logoCritique de Les Désaxés

Article publié par Kamel Bouknadel
en ligne
sur iletaitunefoislecinema.com

Les Désaxés (The Misfits - John Huston, 1961)

iletaitunefois_misf1Cadeau d'adieu d'Arthur Miller à Marylin, troublant écho à la réalité (décès des trois stars du film), Les Désaxés est le film maudit par excellence, un chant du cygne qui annonce la fin de l'âge d'or d'Hollywood.

Reno, capitale américaine du divorce, se situe aux antipodes de sa flamboyante voisine Las Vegas : un point de non-retour où tout s’achève, où l’on abandonne les alliances dans une rivière à moitié asséchée, où l’on se saoule dans des bars miteux avant de se jeter dans l’arène du rodéo pour y trouver l’oubli d’une mort symbolique ou regagner son amour-propre. Reno est aussi la capitale de la mort : celle, symbolique de la glorieuse épopée de l’Ouest américain des années 60. Ceux qui s’y raccrochent sont des cow-boys désabusés, témoins d’un autre temps, incapables de s’adapter aux restes de leur nostalgie et de leur liberté passée.

La femme de Guido (Eli Wallach) est morte ; lui vit dans le souvenir de son expérience de soldat pendant la guerre. Perce (Montgomery Clift) a perdu son père ; ne parvenant pas à renouer avec sa mère, remariée, il traîne son corps endolori et son visage défiguré de rodéo en rodéo. Gay (Clark Gable), cow-boy grisonnant, homme à femmes, n’a plus de contact avec ses deux enfants et comme beaucoup de son âge, ne comprend pas le monde qui change autour de lui. Roslyn (Marilyn) arrive comme un boomerang dans leur vie : au contact de cette femme aimante et idéaliste, les traumatismes de ces hommes perdus vont se cristalliser et éclater au grand jour.

Ambiances nocturnes, rodéo cheap, déserts arides et infinis, maison inachevée, silhouettes humaines sans émotion – comme ce grand-père qui traîne un jeune enfant déguisé en cow-boy de bar en bar, refusant de voir qu’il n’y est pas à sa place, le décor concentre les enjeux du film. Les désaxés ne savent pas où aller, ni avec qui : tout juste divorcée, Roslyn suit les premiers venus sur son chemin avec cette confiance aveugle de la femme seule qui cherche une famille, qui veut arrêter d’errer. Les errements pourtant ne sont pas terminés, car Roslyn s’attache à ceux qui lui ressemblent, donne son affection caressante à ceux qui sont encore plus meurtris qu’elle, dans un élan maternel qui ne sert qu’à dissimuler sa propre solitude. Sans autre but dans la vie que de trouver une échappatoire à leur vie brisée, les désaxés tentent d’aller toujours plus loin, pour s’apercevoir qu’ils ne font que tourner en rond.

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Dans le sourire fragile de Roslyn, il y a la lueur d’espoir du film à laquelle les trois mâles s’accrochent en développant chacun à leur tour une relation particulière avec cette femme qui semble concrétiser leur rêve − pour Guido, celui de la passion amoureuse ; pour Perce, celui de la mère et pour Gay, celui de l’épouse. Mais dans la gaieté forcée de Roslyn, on décele une peur panique de la mort qui éclate dans cette splendide scène où elle hurle, petite chose au milieu du désert, sa haine des trois hommes partis à la recherche de chevaux pour les tuer. Elle qui a tant besoin de croire en la vie ne rencontre sur son chemin que des hommes qui l’entraînent vers la mort : c’est pourtant elle qui vaincra au final, victoire amère puisqu’elle signifie pour les hommes l’abandon de ce en quoi ils avaient toujours cru.

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Au-delà du fait que les thématiques portées par Arthur Miller correspondent parfaitement à l’univers de Huston et se retrouvent dans cette mise en scène impeccable et sans fioritures, Les Désaxés tire sa force du total abandon de ses interprètes. On sait que ce fut le dernier film des trois acteurs principaux : Clark Gable décéda d’une crise cardiaque avant la sortie, ayant épuisé ses dernières ressources dans les dangereuses cascades qu’il tint à effectuer lui-même ; Montgomery Clift disparut quelques années plus tard, sa vie ne tenant déjà plus qu’à un fil après l’accident de voiture qui l’avait défiguré ; Marilyn, elle, mourut dans la solitude et le désespoir en 1962. Le mythe des Désaxés tient à aussi à sa valeur de chant du cygne prémonitoire. Il y a à l’évidence une atmosphère mortifère dans le jeu fantomatique de Montgomery Clift, qui n’est plus que l’ombre de lui-même ; comme dans cette scène magistrale où il tente de faire croire que les traces de son visage ravagé ont disparu. En voulant exécuter lui-même la scène où le cow-boy Gay s’accroche à la corde attachée au cheval qu’il veut maîtriser, et se laisse ainsi traîner sur plusieurs mètres, Clark Gable cherchait aussi à s’accrocher à son image de mythe hollywoodien. Mais la lutte était aussi inégale que celle menée par son personnage.

Les Désaxés sort sur les écrans américains le 1er février 1961, annoncé par le producteur Frank Taylor comme « un chef-d’œuvre absolu, le film hollywoodien ultime » qui s’attend à de considérables retombées financières vu le nombre de stars des deux côtés de la caméra. Hélas, le film surprend par sa modernité et n’attire pas réellement le public – 4,1 millions d’euros,soit à peine davantage que le budget du film – mais se voit récompensé par une bonne partie de la critique qui voit dans le film l’avenir d’Hollywood. Marylin obtient un Golden Globe en 61, quelques mois avant sa mort tandis que John Huston est sélectionné au titre du meilleur réalisateur par ses pairs.

C’est au fil des années que Les Désaxés accède au statut d’œuvre culte, du film maudit dans lesquels les échecs collectifs et les drames individuels s’entrecroisent (dettes de jeu de John Huston, décès de Clark Gable deux mois après la sortie du film, suicide de Marilyn Monroe et disparition de Montgomery Clift). Écrit au départ pour Marylin, The Misfits devait être le cadeau d’adieu de Miller à sa femme ; il devient celui d’une icône voire d’une génération de l’ancien Hollywood à son public et reste certainement l’œuvre la plus atypique et la plus déroutante de son réalisateur avec ses héros vulnérables, fragiles et profondément "désaxés".
27 mars 2011

La Rivière sans retour vu par L'Express du Pacifique

logolexpressLa rivière sans retour

Article publié par Charlotte Houang
en ligne
sur lexpress.org

Réalisé par Otto Preminger. Scénario de Frank Fenton. Avec : Robert Mitchum, Marilyn Monroe, Tommy Rettig… Sortie aux États-Unis : le 30 avril 1954.

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L’histoire

Fraîchement libéré de prison, Matt – Robert Mitchum – va récupérer son fils qui avait été recueilli par Kay (Marilyn Monroe), chanteuse dans le saloon d’une ville minière du nord-ouest des États-Unis. Cette dernière est éprise de Harry Weston, petit escroc et nouveau propriétaire d’une mine d’or acquise malhonnêtement au jeu. L’ancien prisonnier et son fils partent s’installer dans une ferme isolée au bord d’une rivière, lorsque le radeau de fortune de deux malheureux, entraîné par les courants violents, vient troubler leur tranquillité. Matt s’empresse de secourir les naufragés qui ne sont autres que Kay et son amant…

Le tournage

Pour ce western à gros budget – 3 800 000 de dollars – tourné en cinémascope, le studio Fox accorde à l’équipe de production 12 semaines de préparation et 45 jours de tournage. Otto Preminger et son équipe s’envolent pour Calgary fin juin 1953 avant d’emprunter un train spécialement affrété jusqu’à l’hôtel Banff Springs, situé en plein cœur des Rocheuses. La foule s’amasse le long des rails dans l’espoir d’apercevoir Marilyn Monroe, dont le succès est grandissant depuis la sortie des films Les hommes préfèrent les blondes et Comment épouser un millionnaire.

Souriante sur les photos de l’époque, cette dernière ne laisse rien paraître de l’ambiance délétère du tournage. Le réalisateur Otto Preminger ne supporte pas la professeur d’art dramatique de Marilyn Monroe, Natasha Lytess, et tente en vain de l’évincer. Marilyn accumule les retards sur le plateau et peine à mémoriser son texte. Le réalisateur et l’actrice ne tardent pas à se détester. Otto Preminger doit également faire face à des conditions de tournage pénibles. En plus du temps pluvieux, les scènes tournées sur la rivière Bow relèvent du défi. Les acteurs, bien que doublés lors des cascades, doivent jouer sur un radeau accroché à la rive. Leurs moindres déplacements en sont rendus délicats : les pierres sont glissantes, les courants violents, Robert Mitchum abuse de la boisson et Marilyn Monroe est inattentive. Celle-ci se foule d’ailleurs la cheville peu avant la fin du tournage, l’obligeant à tourner les scènes intérieures à Los Angeles avec des béquilles.

Que sont-ils devenus ?

Très en vue depuis la sortie de Laura dix ans plus tôt, Otto Preminger, dopé par la réalisation de son film indépendant La Lune était bleue, se rend compte avec La rivière sans retour qu’il ne supporte plus de travailler pour un studio. Après ce tournage chaotique, il déboursera 150 000 $ pour rompre son contrat avec la Fox, censé se terminer six mois plus tard. Considéré comme un cinéaste de génie, il réalise plusieurs grands longs-métrages, dont l’audacieux Autopsie d’un meurtre sorti en 1959, avec James Stewart dans le rôle principal. Sa rancune envers Marilyn Monroe est tenace et il la critique longtemps après la sortie du film, allant jusqu’à affirmer que « même pour un million de dollars » il refuserait de la diriger à nouveau. Il ne se radoucit qu’après la mort de l’actrice.

De son côté, Marilyn Monroe a souvent dépeint ce film comme « le pire » de sa carrière. L’image de pin-up dont elle cherche désespérément à se débarrasser est encore accentuée dans La rivière sans retour. Après une courte brouille avec la Fox, elle incarne Vicky dans le film musical La joyeuse parade, un échec commercial. La jolie blonde renoue cependant avec le succès un an plus tard lors de la sortie de Sept ans de réflexion de Billy Wilder, réalisateur qu’elle admire profondément. Elle y tournera la scène la plus emblématique de sa carrière où l’air sorti d’une grille d’aération soulève sa robe blanche.

Tommy Rettig, qui incarne le fils de Matt dans le film, fut choisi parmi 500 garçons pour interpréter le rôle du meilleur compagnon de Lassie, dans la série télévisée du même nom diffusée jusqu’en 1957. Après l’arrêt de la série, le natif du Bronx peine à obtenir des rôles d’adultes consistants au grand écran et devient, contre toute attente, ingénieur informatique.

À l’instar de Marilyn Monroe, Robert Mitchum, l’homme aux 700 films, a obtenu le statut de mythe vivant et incarne aujourd’hui dans les mémoires un idéal hollywoodien. Connu pour son attitude de mauvais garçon, il cultive tout au long de sa carrière un je-m’en-foutisme prononcé. Personne n’osera le lui reprocher après son rôle-titre dans La nuit du chasseur, le chef-d’œuvre de Charles Laughton, sorti en 1955. Quarante ans plus tard et deux ans avant sa disparition, Robert Mitchum joue au coté de Johnny Deep dans Dead Man, son dernier film, dirigé par Jim Jarmusch.

La critique

Les coulisses du tournage ont finalement bien plus d’intérêt que le film en lui-même. Les décors naturels de l’Alberta, époustouflants, ne suffisent pas à sauver un western ennuyeux dont le scénario s’inspire pourtant du film néo-réaliste italien emblématique Le voleur de bicyclette. L’errance des personnages, propre à ce courant cinématographique, est bel et bien omniprésente avec ce radeau de fortune sur lequel Monroe apparaît peu convaincante. D’autres scènes, censées dynamiser le récit, frôlent le ridicule, comme celle où Kay et Matt se battent pour mieux se séduire au milieu de la forêt. Le film vaut cependant le coup d’œil ne serait-ce que pour admirer les Rocheuses, capturées en Technicolor, et ses acteurs, éternelles étoiles hollywoodiennes. ■

27 mars 2011

La rivière sans retour vu par DVDclassik

logo_dvd_classikCritique de La rivière sans retour

Article publié par Otis B. Driftwood
en ligne
sur DvdClassik.com

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Réalisé par Otto Preminger
Avec
Robert Mitchum, Marilyn Monroe, Tommy Rettig, Rory Calhoun, Murvyn Vye, Douglas Spencer, Will Wright, Arthur Shields...

Scénario de Frank Fenton d’après une histoire de Louis Lantz
Musique de Cyril J. Mockridge
Chansons de Ken Darby (lyrics) et Lionel Newman (musique)
Photographie Technicolor et Cinémascope de Joseph LaShelle
Montage de Louis R. Loeffler
Chorégraphie de Jack Cole
Produit par Stanley Rubin pour 20th Century-Fox
Distribué par 20th Century-Fox
Durée cinéma 91’ 


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DVD 9
Zone 2
Edité par 20th Century-Fox Home Entertainment
Format 16/9 compatible 4/3 2.55 :1
Langues : Anglais Dolby Digital 4.0, Français, Allemand, Espagnol et Italien stéréo
Sous-titres : Français, allemands, anglais pour malentendants, espagnols, italiens et néerlandais
Durée DVD 88’ 

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his_river1875, quelque part dans les Rocheuses de l’Ouest américain. Matt Calder est un ancien détenu récemment libéré de prison qui aspire à la paix de la vie de fermier en compagnie de son fils Mark, neuf ans, qui ne le connaît pas. L’enfant a récemment perdu sa mère et vivote dans la jungle humaine d’un camp de chercheurs d’or transformé en cité champignon constituée de baraquements de fortune et de toiles de tentes. La chanteuse du ‘‘saloon’’ local, Kay, l’a plus ou moins recueilli. Kay et son amant Harry Weston, un joueur, rêvent tous deux d’une autre vie. L’occasion se présente lorsque Weston prétend avoir gagné une concession minière. Mais les circonstances sont des plus douteuses, et l’aventurier tient à faire enregistrer sa nouvelle propriété au plus vite à Council City. Malheureusement il lui est impossible de trouver un cheval, et, méconnaissant le danger, il décide avec Kay de rallier Council City en radeau. Avant d’embarquer, Harry et Kay se marient. Mais dès les premiers rapides le couple est en difficulté et ne doit son salut qu’à l’intervention de Matt et de Mark. Pour tout remerciement Calder se voit assommé et dépouillé de son cheval et de son fusil par celui à qui il refusait de céder sa monture, si précieuse en ces temps de résurgence de la menace indienne. Choquée par le comportement de son mari, Kay choisit de rester pour soigner la blessure de leur sauveteur, arguant que, de toute façon, Harry rejoindra plus vite le bureau d’enregistrement des concessions sans elle. Elle le rejoindra plus tard. Ce qu’elle ignore, c’est que les Indiens sont sur le pied de guerre. Matt, Kay et Mark, avec pour seules armes une hache et un malheureux couteau, doivent se résoudre à fuir à bord du radeau et défier les dangers de ce fleuve que les Indiens nomment... La rivière sans retour...

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an_riverRiver of no return tient une place à part dans la filmographie d’Otto Preminger, et pas seulement parce qu’il s’agit de sa seule incursion dans le genre alors triomphant du western. Il s’agit d’une commande de Darryl Zanuck au réalisateur le plus prestigieux de son studio à cette date (1953) après le départ de Joseph L. Mankiewicz l’année précédente. Mankiewicz a définitivement dit non au système des studios après Five Fingers mais n’a pas encore livré son premier film indépendant (ce sera The Barefoot Contessa). Preminger quant à lui a profité des largesses du mogul, autrefois son adversaire déclaré et désormais son plus puissant supporter : il a pu mener à bien son premier projet indépendant, The moon is blue, distribué par United Artists. Et avec quel succès ! Néanmoins il doit encore quelques années de contrat et la livraison d’au moins un film à la Fox. Les années de contrat, il les rachètera. Mais il n’est pas en mesure de refuser cette commande un peu particulière : pour la première fois depuis Forever Amber en 1947, il ne sera pas son propre producteur délégué. Même dans le cadre de son prêt à Howard Hughes, un an plus tôt pour le tournage d’Angel Face dans les studios de la RKO, il avait conservé ces prérogatives.

Pourquoi Zanuck exige-t-il la collaboration de son protégé pour ce western ? Parce que le film doit asseoir la popularité ascendante de Marilyn Monroe, dont les succès coup sur coup dans Niagara de Henry Hathaway, dans Gentlemen prefer blondes de Howard Hawks et, triomphale, dans le pourtant très médiocre How to marry a millionnaire de Jean Negulesco viennent de faire rentrer beaucoup d’argent dans les tiroirs-caisses de la 20th Century-Fox.

Après tout, l’occasion de diriger la nouvelle merveille du studio ne se refuse pas et l’idée de profiter d’un tournage en extérieur sur les sites grandioses de la province canadienne de l’Alberta n’est pas pour déplaire au réalisateur. Et surtout, c’est l’occasion pour lui de retrouver Robert Mitchum, un comédien qu’il apprécie tout particulièrement depuis leur collaboration sur Angel face. Un Robert Mitchum qui, lui, semble moins enthousiaste. Il ne se lassera jamais de qualifier ce western de Picture of no return !

Au premier abord, l’histoire de River of no return semble nettement plus marquée par les thèmes chers au scénariste Frank Fenton que par les obsessions premingeriennes. Nous relèverons la récurrence de l’itinéraire physique bien sûr, qui privilégie les dangers naturels aux menaces humaines (indiennes) et qui renvoie à The wild north d’Andrew Marton qu’interprétaient Wendell Corey, Stewart Granger et Cyd Charisse et surtout à cet autre sommet, Garden of evil de Henry Hathaway avec le trio Gary Cooper, Susan Hayward et Richard Widmark. Et de façon plus ostentatoire encore, nous retrouvons ce recours à la structure du trio dans lequel la femme est tiraillée entre une fidélité presque masochiste à son compagnon et une attirance physique irrépressible pour un homme que tout, à priori, semble séparer d’elle : Garden of evil encore, et surtout Ride, vaquero ! de John Farrow, western baroque doublé d’une allégorie religieuse dans lequel, pour le salut de son époux Howard Keel, Ava Gardner était tout proche, devant les yeux du ténébreux Robert Taylor dont elle était pourtant déjà éprise, de s’offrir au bandit Anthony Quinn. Marilyn n’agira pas si différemment ici lorsqu’elle entreprendra - sans trop avoir à se forcer au regard des sentiments qu’elle a déjà manifestement commencer à développer à son endroit - de séduire le placide Robert Mitchum, espérant ainsi le distraire de son obsession de vengeance. Il serait plus exact de dire : d’allumer le pauvre Mitchum, jusqu’à lui faire perdre la tête et de risquer un viol brutal, tout juste interrompu par les cris d’alarme de Mark.

Là réapparaît la "Preminger’s touch" : dans cette franchise sensuelle, dans cette transparence du style mettant à nus les corps comme les âmes. Matt Calder n’est pas que l’icône d’une sagesse exemplaire jetée en pâture au regard admiratif de son fils ; c’est avant tout un homme au passé troublé par un incident tragique, tentant de se reconstruire, psychologiquement et physiquement. Et comme tout héros participant du mythe de Robert Mitchum, c’est un homme qui ne se confie pas ; ni morphologiquement, ni bien sûr verbalement. Mais lorsqu’il se jette sur Marilyn pour l’immobiliser et la prendre de force au cours d’une séquence très peu suggestive qui évoque à plus d’un titre l’interception et la maîtrise de Dorothy Dandridge par Harry Belafonte dans le futur Carmen Jones, c’est toute la dualité de son personnage, ses frustrations d’homme reclus par plusieurs années d’emprisonnement, qu’il exprime avec une évidence patente et indélébile. Et ce n’est que lorsque Mark aura appréhendé cette évidence et accepté son père avec ses forces et ses faiblesses, que son apprentissage filial sera achevé.

‘There is a River
Called the River of No Return.
Sometimes it’s peaceful,
And sometimes wild and free.
Love is a traveller
On the River of No Return,
Swept on forever
To be lost
In the stormy sea.’

Rarement une ballade aura si parfaitement illustré l’étoffe du film dont elle agrémente la vision. Il y a peu d’action dans ce western nonchalant, et encore moins sous la forme de fusillades. Un puma, un duo de prospecteurs se dresseront sur le parcours du trio, puis enfin les Indiens, juste avant le face à face final à Council City, lui-même tronqué : une empoignade de plus, un coup de feu hors champs et ce sera terminé. C’est à peu près tout. Le reste du temps, comme pour The Big Sky de Hawks, comme pour Wagon Master de Ford ou pour le trop méconnu Across the wide Missouri de Wellman, le récit se perdra en méandres et digressions dédramatisées, contemplatives et sensuelles, faisant avec un même bonheur un sort aux corps qui se livrent dans l’effort et aux âmes que la rivière, éternelle source purificatrice du western (Bend of the river, The naked spur), se chargera de laver de leurs préjugés. Le dialogue lui-même se pare parfois d’une poésie solaire des plus inattendues dans le genre :

- I had to get money to get out. When I met Harry he wanted the same thing. Then he won the claim. It was our big chance ; a chance for both of us to get away.
- Where ?
- Out of the lives we were both living. Some place where people live like human beings.
- That’s in Heaven...
- We weren’t thinking of going quite that far with it.

Au terme de cet itinéraire, épuisant mais rédempteur, Matt et Kay auront appris à se défaire de cette défiance d’autrui qui les coupe du monde, et à se défaire de cette pudeur qui les empêche de s’avouer leur amour mutuel.

La merveilleuse alchimie du couple Mitchum - Monroe est pour beaucoup dans le ton heureux et serein de ce beau récit d’apprentissage ; la quiétude, la force tranquille et naturelle émanant du grand Bob, ici dans un emploi sur mesure, offrant un contrepoint parfait à la fragilité refoulée de Marilyn. Il est de notoriété publique que l’actrice s’entendit très mal avec son réalisateur, Preminger allant jusqu’à déclarer que "diriger Marilyn, c’est comme diriger Lassie ; il faut faire quatorze prises pour obtenir l’aboiement adéquat" ! Mais les exemples d’antipathie entre le réalisateur viennois (qui sera néanmoins beaucoup plus patient avec une autre comédienne en proie au doute, Kim Novak, sur le tournage de son admirable film sur la dépendance aux narcotiques, The man with the golden arm) sont légions, et dans son autobiographie, il s’en prendra surtout à la répétitrice de Marilyn sur le tournage, l’Allemande Natasha Lytess, coupable selon lui, non seulement de gâcher le naturel ébouriffant de la comédienne mais aussi de réussir à déstabiliser le très jeune et pourtant déjà très professionnel Tommy Rettig (Les 5000 doigts du Dr.T). Et Preminger de saluer l’initiative de Robert Mitchum, sachant ramener sa partenaire à plus de simplicité à grand recours d’encouragements et au besoin... de puissantes bourrades sur le dos !

Quoi qu’il en soit, il est permis de penser que la comédienne n’a jamais été ni meilleure ni plus désirable que dans ce western. Offerte sans fard à l’objectif caressant de Joseph LaShelle, elle s’y révèle pour la première fois – et peut-être la dernière - femme sous toutes ses facettes : tantôt femme enfant aveuglée par un premier amour factice ; tantôt piquante et séductrice ; tantôt maternelle face au petit Mark, le ravissant d’une merveilleuse complainte en plein air et rajustant sa tenue vestimentaire devant ses yeux, sans aucune fausse pudeur ; tantôt amante, découvrant ses sentiments au cours d’une scène de massage entrée dans toutes les mémoires cinéphiles, mais qui aurait été tournée par Jean Negulesco, après une preview publique assez désastreuse ; loin, très loin, de l’image de fausse ingénue désarmante et charnelle dans laquelle elle resta trop souvent enfermée. C’est peu dire que chacune des chansons qu’elle interprète, tour à tour songeuse (One silver dollar), provocante (I’m gonna file my claim), épanouie (Down in the meadow, donc) ou douloureusement nostalgique (la reprise finale de River of no return) est comme un petit moment de paradis cinégénique.

Western de la plénitude, il est évident que Rivière sans retour doit aussi beaucoup au style de caméra de son réalisateur, qui abordait le format du Cinémascope pour la première fois de sa carrière. Immédiatement conquis (hormis The man with the golden arm et Anatomy of a murder toutes les réussites ultérieures du cinéaste s’exprimeront à travers ce format ou celui, cousin, du SuperPanavision 70) Preminger l’utilise comme un écrin pour valoriser, dans de très amples et très lents mouvements d’appareils, la majesté irréelle de cette nature sauvage des Rocheuses, œuvrant avant tout sur la profondeur de champs pour donner un relief saisissant à ces gorges creusées par le torrent tumultueux ou pour conférer des dimensions sans fins à une vallée encaissée entre deux massifs montagneux. Filmant comme il respire, il sait aussi traduire l’effervescence de cette nouvelle Sodome et Gommorrhe (dixit le fidèle acteur fordien Arthur Shields dans son éternel emploi de prédicateur) que représente le camp de prospecteurs, découvert jusque dans les moindres strates offertes par l’accumulation géométrique des toiles de tentes dans le cadre, toutes grouillantes de vie, au rythme d’un travelling latéral effréné entrepris de droite à gauche après une courte hésitation et la retenue d’un cheval qui se cabre, surpris par la peur ; du grand art.

Après ce western de commande, Preminger vendra sa villa hollywoodienne pour racheter ses dernières années de contrat Fox à Zanuck, et s’exilera à New York, berceau de ses premiers succès américains dans le théâtre. Il livrera alors une série de chefs-d’œuvre amorcée dès le film suivant, Carmen Jones. Mais il ne reviendra malheureusement plus jamais au western. C’est fort dommage, car ne seraient-ce les inévitables transparences dues au sujet qui viennent parfois entacher la saisissante beauté de cet exaltant et très moral récit d’aventures, River of no return aurait sa place parmi les plus beaux fleurons du genre. Il s’en faut d’un rien.

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dvd_riverAu niveau de l’image, cette édition zone 2 a plus d’allure que de tenue véritable. Le master a été entièrement restauré en 1995, à l’occasion de l’édition du laserdisc par 20th Century-Fox. Cette restauration n’est pas parfaite. La colorimétrie et les contrastes font preuve d’une grande volatilité au détour de chaque séquence s’ouvrant et se fermant en fondu. Il faut parfois six à sept secondes de métrage avant qu’ils ne se stabilisent, comme dans le cas de ce plan de Mitchum transportant Marilyn, trempée et glacée, vers cette fameuse grotte où il la massera, nue sous sa couverture (chapitre 19). En dehors de ce problème de taille le master s’avère très lumineux, assez bien défini et sa propreté est sans reproche. Malheureusement, la compression s’avère fort décevante et porte atteinte à ces qualités. L’image est souvent instable et surtout, dans toutes les séquences en extérieur (évidemment nombreuses !) les arrière-plans fourmillent et pixellisent plus que de raison. La merveilleuse séquence dédiée à la chanson Down in the meadow en souffre ainsi malheureusement beaucoup au chapitre 11. De plus cette pixellisation intempestive porte atteinte à la définition dans les plans les plus mouvants : ainsi des arbres de la forêt détourés par un halo informe dans ce plan très éloigné lors de la descente des rapides au chapitre 14. Précisons toutefois que si l’image déçoit au regard des attentes légitimes soulevées par la splendeur naturelle de l’œuvre originale, elle reste néanmoins d’une qualité au-dessus de la moyenne. Pas d’alarmisme !

Le mixage sonore 4.0 de la bande son dédiée à la version originale se montre séduisant car enveloppant. C’est un vrai plaisir que d’écouter Marilyn nous susurrer ses ballades dans ces conditions. De même, les cœurs langoureux imaginés par Lionel Newman pour faire écho aux flots tumultueux de la rivière y puisent également une ouverture majestueuse. Nous serons néanmoins enclins à regretter la dispersion occasionnelle des dialogues sur les trois voies frontales. Cela reste néanmoins très épisodique et peu pénalisant dans l’ensemble.

Pour une fois la version française (stéréo) semble plutôt satisfaisante. Elle n’écrase pas totalement les bruits d’ambiance mais témoigne néanmoins d’un mixage très différent de celui de sa grande sœur anglaise. Ainsi, la V.O. fait-elle la part belle à l’accompagnement musical du piano mécanique au cours de la séquence où Kay retrouve Harry Weston dans sa loge au chapitre 7. Dans le V.F. par contre ce sont les murmures des clients dans la salle voisine du saloon qui sont mis en avant au détriment du piano. Les disparités de ce type sont légions, mais reconnaissons au moins une qualité à cette V.F. : elle se dispense, heureusement, de faire doubler Marilyn dans toutes les chansons. Compte tenu du nombre de trahisons offertes en ce domaine aux amateurs de comédies musicales par exemple (remember Gigi ?) cette précision n’est peut-être pas anecdotique...

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bo_riverLes menus fixes, muets et franchement laids malgré la silhouette de Marilyn donnent accès au chapitrage (32 segments), au choix des langues et sous-titres et aux suppléments. Ceux-ci restent anecdotiques. Nous y retrouvons :

La bande-annonce originale non sous-titrée, très sombre, excessivement granuleuse et aux couleurs très érodées qui, ô suprême ironie, valorise les trois stars que sont Robert Mitchum, Marilyn Monroe et le Cinémascope alors naissant, mais nous est proposée dans un format rogné au 16/9 plein cadre.


Une comparaison visuelle avant et après la restauration de 1995, introduite par deux pages de texte en Anglais que l’éditeur n’a pas jugé utile de traduire... Autre problème, dans certains cas il est presque impossible de constater à l’écran l’amélioration apportée par ladite restauration... (durée du document : 1min27)

Une galerie de vingt photos d’exploitation et still shots, dont la plupart sont en noir et blanc. Les quelques photogrammes couleurs en présence s’avèrent particulièrement flétris.  

27 mars 2011

La Rivière sans retour vu par Ciné-Club de Caen

logocineclubdecaenLa rivière sans retour 
en ligne sur cineclubdecaen.com

 

Genre: Westernrivieresmall
(River of no return). Avec : Robert Mitchum (Matt Calder), Marilyn Monroe (Kay Weston), Rory Calhoun (Harry Weston), Tommy Rettig (Mark Calder). 1h31.

Canada 1875. Le fermier Matt Calder a passé plusieurs années en prison pour avoir tué l'homme qui menaçait son meilleur ami. Il retrouve son fils Mark, 10 ans, dans un village de prospecteurs, où une chanteuse de saloon, Kay l'a recueilli. Les trois personnages vont donc faire le voyage ensemble, partageant leur temps entre de paisibles haltes nocturnes sur la rive et la dangereuse navigation sur les rapides. La constante menace indienne, une rencontre avec deux inconnus, dont l'un est l'homme à qui appartenait la concession de Harry, seront parmi les nombreux dangers qu'ils croiseront sur leur route. Au contact de Kay, le caractère bougon de Matt, son intolérance, la rigidité de sa nouvelle morale d'aventurier repenti, s'atténueront quelque peu.

Western psychologique, précurseur des westerns écologiques des années 70, c'est une allégorie de la libération que chacun doit provoquer en lui-même pour atteindre le bonheur.

Le bonheur de La rivière sans retour est une notion à la fois formelle et morale. Sur le plan formel, Preminger valorise tous les éléments formels mis à sa disposition : les extérieurs canadiens, le CinémasCope (maîtrise du cadre dès le prégénérique, scènes de salon exploitant avec aisance toutes les ressources de l'écran large, usage de la grue particulièrement brillant) Marilyn Monroe.

Sur le plan moral La rivière sans retour est par excellence le film de la libération. Au fur et à mesure des péripéties, les personnages se débarrassent, s'allègent de leurs préjugés, de leurs illusions comme de leurs biens matériels. Les étiquettes, les vieux démons, les idées fausses volent en éclats ou sont anéantis, tandis que les personnages forment peu à peu une vraie famille, découvrent avec une gravité teintée d'humour ce qui leur convient le mieux. La traversé du fleuve équivaut pour eux à un bain de jouvence d'où le spectateur sort lui aussi régénéré.

2 janvier 2011

Les critiques des Hommes préfèrent les blondes

Les hommes préfèrent les blondes
Lecritiques

Los Angeles News
En Lorelei Lee, Marilyn Monroe est aussi délicieuse qu'une pêche bien mûre.

DVD Mania
Deux amies se damneraient pour un homme bien musclé (la brune) ou des diamantes (la blonde). Première comédie musicale où Marilyn tient la vedette.

Télé Star
Un régal de comédie, pétillante et raffinée, pimentée par la fantaisie et la sensualité du tandem Marilyn Monroe-Jane Russell. Les séquences musicales sont des modèles du genre.

New York Times - 16 juillet 1953 
film-gpb-1953-07-16-ny_times-1   film-gpb-1953-07-16-ny_times-5
film-gpb-1953-07-16-ny_times-2  film-gpb-1953-07-16-ny_times-3  film-gpb-1953-07-16-ny_times-4 

28 décembre 2010

Les hommes préfèrent les blondes vu par DVDclassik

logo_dvd_classikCritique de Les hommes préfèrent les blondes

Article publié par Roy Neary
en ligne
sur DvdClassik.com
 

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Réalisé par
Howard Hawks
            Avec Jane Russel, Marilyn Monroe, Charles Coburn
            Scénario : Charles Lederer
            Direction musicale : Lionel Newman
            Directeur de la photo : Harry J.Wild
            Un film 20th Century Fox
            USA - 88' - 1953


dvdclassiktec_modele
FPE  / USA / 1953 / Couleur / 88 mn
Zone 2
            Format cinéma : 1.33
            Format vidéo : 4/3
            Langues : anglais, français, allemand, italien, espagnol en mono 2.0
            Sous-titres : français, anglais pour malentendants, allemand pour malentendants, italien, espagnol, hollandais et 12 autres langues. Les paroles des chansons sont également sous-titrées.
            Pas de possibilité de changer de langue ni de sous-titres en cours de lecture.


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dvdclassikhis_blondesLa blonde Lorelei et la brune Dorothy sont deux artistes de cabaret à la beauté envoûtante. La première, matérialiste, est fascinée par l’argent et les millionnaires alors que la seconde cache un tempérament plus sage derrière une attirance pour les beaux mâles. Lorelei a jeté son dévolu sur un jeune héritier légèrement niais qu’elle doit épouser à Paris. Lors de leur traversée de l’Atlantique, la rencontre d’un vieux barbon richissime en diamants et d’un détective chargé de piéger la jeune fiancée vont faire vivre aux deux belles femmes des aventures cocasses et colorées. 

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dvdclassikan_blondesDiamonds are a Girl’s best friend, We’re just Two Little Girls from Little Rock, Bye Bye Baby… qui n’a pas en tête ces trois fameux standards de la comédie musicale, devenus des classiques de la culture musicale populaire du XXème siècle ? Si Les Hommes préfèrent les blondes ne compte pas parmi les comédies musicales comportant de nombreux tableaux dansants, l’œuvre reste toutefois rattachée à ce genre typiquement américain par ses chansons légendaires (la musique occupe tout de même plus d’un tiers du film), ainsi que par sa fraîcheur et sa légèreté de ton.
                     
C’est la première fois que l’immense réalisateur Howard Hawks aborde la comédie musicale. Ce fut aussi la dernière car, bien que mélomane, le cinéaste avoua ne pas être à son aise dans le genre. Il laissera ainsi la Fox confier la mise en scène des numéros chantants et dansants au célèbre chorégraphe Jack Cole, qui imagina d’ailleurs une chorégraphie de la séquence des diamants jugée trop osée par le Studio (le spectateur ne perd toutefois rien au change car la scène, dans sa forme définitive, reste d'un allant, d’une grâce et d’une beauté affriolantes). Hawks ne mit jamais les pieds sur le plateau où se réglaient les chorégraphies. La réussite de ces scènes viendra alors de l’apport conjugué de Jack Cole, du chef opérateur et du monteur du film. La légende qui veut que Howard Hawks aie touché à tous les genres reste ainsi intacte, même si Les Hommes préfèrent les blondes demeurera le film le moins personnel du réalisateur. Ce qui n’empêchera pas Hawks d’ajouter son grain de sel à l’histoire, aux scènes principales et évidemment à la direction d’acteur.

Comme la majorité des comédies musicales, Les Hommes préfèrent les blondes est l’adaptation d’un succès de Broadway. Le spectacle qui devait donner lieu au film était l’un des plus grands triomphes de la scène à New York depuis 4 ans. Daryl Zanuck et Hawks choisirent Marilyn Monroe pour tenir le rôle de la blonde arriviste. Comme celle-ci n’était pas encore une vedette confirmée, Zanuck insista pour obtenir la déjà grande star Jane Russel, par ailleurs sous contrat avec le milliardaire démiurge Howard Hughes. Celui-ci exigera de la Fox d’engager également l’entourage de Russel ainsi que le chef opérateur Harry Wild qui composera une photographie sublime, en honorant le film d’un Technicolor éclatant, donnant un cachet presque irréel et onirique à une œuvre qui s’y prêtait parfaitement. Les deux comédiennes s’entendront à ravir sur le tournage et cette collaboration joyeuse illumine dans chaque plan du film. En outre, Jane Russel servira de relais à Howard Hawks vis-à-vis de Marilyn Monroe qui, parallèlement à une grande carrière d’actrice, entame également une carrière de diva capricieuse, caractérielle et malheureusement névrosée et peu sûre d’elle-même.

Sous l’impulsion de Howard Hawks et de la Fox, le scénariste Charles Lederer réécrit complètement l’histoire en ne gardant que les thèmes principaux ainsi que les deux personnages féminins d’origine, et en donnant à chacune d’entre elles un rôle équivalent. Hawks, surtout, va transformer une comédie légère et brillante en une satire des mœurs moderne, exercice dans lequel il excelle. La réalisation d’ailleurs n’hésite pas à user de quelques procédés burlesques, comme l’utilisation de bruitages fantaisistes ou la surimpression d’un gros diamant étincelant sur la tête de Charles Coburn pour appuyer jusqu’à la caricature l’avidité du personnage de Lorelei jouée par Marilyn Monroe.
                                           
                   

Derrière la fantaisie et l’allégresse, il y a dans Les Homme préfèrent les blondes un véritable discours subversif sur le sexe et le pouvoir, ainsi qu’une misogynie latente appliquée gaiement, et non sans un certain sens de la formule. On retiendra par exemple le personnage du garçonnet héritier qui, par deux fois, lance des répliques piquantes et assassines quant à la condition féminine et au "magnétisme animal" de Marilyn, et cela avec l’aplomb d’un gentleman expérimenté sur la question. On ne peut s’empêcher alors d’entendre ici la voix d’un Hawks caustique comme à son habitude. On fait souvent référence au puritanisme qui imprègne profondément la société américaine et en particulier son cinéma. Il est bon de rappeler qu’il s’est trouvé des artistes au sein même de Hollywood pour contourner cette contrainte et se faire les commentateurs ironiques et avisés des mœurs contemporaines dans des comédies faussement ingénues. Si Lubitsch et surtout Wilder sont les principaux représentants de cette école joyeusement satirique, Hawks figure aussi en bonne place.

L’histoire des Hommes préfèrent les blondes met en présence une blonde éthérée, arriviste et sournoise, et une brune sentimentale au caractère bien trempé. L’une arborant une garde-robe rouge vif incandescent et donc le sexe en étendard, et l’autre cachant son mystère derrière un noir des plus exquis et langoureux. En quelque sorte deux facettes d’un éternel féminin se retrouvent incarnées en Monroe et Russel. Surtout que les deux personnages s’entendent parfaitement, agissent en complémentarité et resteront solidaires dans leurs aventures.
La satire atteint son apogée lors de la scène du procès, au passage complètement grand-guignolesque et totalement irréaliste, lorsque Jane Russel doit imiter Marilyn Monroe (l’histoire l’amène à prendre l’identité de son amie pour cette séquence). Forte d’une performance éclatante, Russel parvient avec jubilation à retranscrire les mimiques appuyées de Marilyn et l’attitude tentatrice, superficielle et fausse du personnage.

Cette vision semble certes un peu extrême, mais l’angle satirique adopté allié au rythme classique de ce type de réalisation contribuent idéalement à faire passer le message. Par ailleurs, les personnages masculins ne sont pas mieux lotis. Du benêt richissime au vieux pervers, en passant par le beau garçon manipulateur, leur traitement n’est pas moins burlesque et ironique. Le thème des fausses apparences est donc traité sur le même tempo et s’accorde parfaitement à la vision caricaturale qu’avait Howard Hawks de ce type de musical.      

Derrière donc une comédie pimpante et millimétrée, faite pour distraire, un second film se fait jour. Une œuvre au vrai potentiel satirique, propice à l’énonciation de vérité bien senties sur les relations hommes/femmes, mais qui ne vient jamais se situer en porte-à-faux avec l’ambition légère de départ.                      
                     
Une œuvre intelligente et enjouée qui, si elle ne permet pas de révéler toutes les richesses d’un cinéaste américain majeur, se révèle néanmoins être un pur joyau, digne des plus grandes réussites de l’usine à rêves hollywoodienne.

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dvdclassikdvd_blondes Image : Une restauration bienvenue rend enfin justice à ce bijou de la comédie américaine.La copie présentée arbore une propreté exemplaire (malgré de rares imperfections et variations lumineuses), des contrastes saisissants et une belle définition. Les couleurs sont vivifiantes et idéalement saturées grâce à un magnifique Technicolor. Le grain cinéma est également présent et ne gênera que les rares personnes trop habituées au lissage excessif des images.

Son : La piste originale en mono 2.0 bénéficie d’une belle clarté. Les voix et les ambiances sont parfaitement intelligibles. On relèvera peut-être quelques variations d’amplitude, mais elles restent exceptionnelles. La piste française est bien plus étouffée, les voix ne correspondent pas aux personnages (sic) et les chansons sont traduites (resic). Mais est-ce vraiment d’une grand importance ?
                                           

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dvdclassikbo_blondes-La bande annonce (2’26’’), en noir et blanc, assez bruitée et tachée.

- La restauration du film (3’09’’): une comparaison avant et après introduite par un texte en anglais de 3 pages.

- Les Archives Movietone News (47’’): Marilyn Monroe et Jane Russel sont filmées par les actualités alors qu’elles impriment leurs empreintes sur le Hollywood Boulevard face aux fameux Chinese Theater.

- Une carte postale en couleur.

- Une affiche américaine en couleur.

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