The Guardian 6/01/2012
The Times 6/01/2012
Marilyn Monroe est en couverture du journal britannique The Times de ce vendredi 6 janvier 2012, afin d'illustrer un article qui évoque le décès de la photographe Eve Arnold.
source cover sur facebook times
Bannière Janvier 2012
Décès de la photographe Eve Arnold
Eve Arnold, un regard sans concession
Publié le 6/1/2012,
en ligne sur liberation
Disparition. Première femme à avoir rejoint l’agence Magnum en 1951, la photographe est morte à 99 ans.
Marilyn à New York en 1956, pour la sortie du film «le Prince et la danseuse».
© Eve Arnold, Magnum
Eve Arnold est morte hier (mercredi 4 janvier 2012) à Londres, dans une maison de retraite. Elle avait 99 ans. Première femme à rejoindre l’agence Magnum en 1951, l’Américaine fut une photographe légendaire, tout autant par la qualité de ses reportages que par sa ténacité - comme les photojournalistes de cet âge d’or - à être au cœur de ses sujets. Presque dans leur ombre. Comme lorsqu’elle immortalisa la fragilité transparente de Marilyn Monroe sur le tournage des Misfits, film culte de John Huston, dans un corps-à-corps d’une grande sensualité, sous la lumière surnaturelle du désert du Nevada.
Visa. «Je pensais qu’elle avait un don devant l’objectif, mais ce don s’est révélé être du génie», confiera-t-elle un jour, toujours ravie d’évoquer la mémoire de celle qui la fit connaître au grand public. Il n’y eut pas que Marilyn. Le cinéma, ses stars et leurs péchés mignons, de Joan Crawford à Elizabeth Taylor, constitueront l’un de ses thèmes préférés, car elle avait un goût certain pour la mise en scène.
Née le 21 avril 1912 à Philadelphie (Pennsylvanie), Eve Arnold est la fille d’immigrants russes (le père était rabbin), qui eurent neuf enfants. Elle prit ses premières photos en 1946 avec un Rolleicord offert par son petit ami, avant d’étudier, en 1948, à la New School for Social Research de New York sous la direction d’Alexei Brodovitch, tête chercheuse du Harper’s Bazaar. Son sujet d’études : Harlem. Qui lui vaut les félicitations de son professeur et un visa pour continuer… La reconnaissance viendra très vite, dès 1951, grâce au Picture Post qui la propulse tout en haut de l’affiche. Elle a de la chance, surtout du cran, et il en faut dans le monde si masculin de la photographie, où ses confrères, avec leurs Leica, occupent beaucoup de place.
Après son ancrage à l’agence Magnum, tout sourit à Eve Arnold, femme curieuse qui aborde de multiples sujets, de la maternité à la convention républicaine, de Mrs Kennedy à Margaret Thatcher, sans oublier son célèbre portrait de Malcolm X avec chapeau, de profil.
Poignant. Surtout, elle commence à voyager : Cuba, Chine, Afghanistan, et ne cesse d’enregistrer, ici et ailleurs, la condition humaine dans sa diversité. Les riches dans leurs voitures rutilantes. La reine Elizabeth d’Angleterre enveloppée d’un nuage bleu. Les top modèles. Le quotidien de ceux qui n’ont rien sur le dos. Comme ces deux gosses à Porto Rico, qu’elle isole en 1968. Un instant poignant et d’une grande douceur, fidèle à sa ligne de vue : ne jamais baisser les yeux sur la misère du monde.
Pourtant, Eve Arnold ne se sentait jamais vraiment satisfaite de ses photographies, comme elle le confia à Amanda Hopkinson dans le Guardian, ajoutant : «C’est la frustration qui m’a fait avancer.». Mais elle sut donner à ses photographies tout ce que la vie lui avait appris : «J’ai été pauvre et j’ai voulu documenter la pauvreté ; j’ai perdu un enfant et j’étais obsédée par la naissance ; j’étais intéressée par la politique et je voulais savoir comment nos vies en étaient affectées ; je suis une femme et je voulais tout savoir sur les femmes.»
Marilyn by Magnum
Marilyn by Magnum
Auteur: Agence Magnum Photos
Date de sortie: avril 2012
Relié160 pages
Langue: anglais
Éditeur: Prestel Verlag
ISBN-10: 3791346652
ISBN-13: 978-3791346656
Prix éditeur: 24,60 Euros
Ou le commander ? sur amazon.fr
Présentation de l'éditeur: On the 50th anniversary of Marilyn’s death, this beautiful book is an elegant pictorial celebration of the beloved star by the Magnum photographers who immortalized her. It’s been half a century since we lost Marilyn Monroe, but her presence in popular culture has never faded—due in part to the incredible abundance of photographs that were taken of her. Many of those pictures were taken by members of the Magnum photographic cooperative, and appear in this stunning collection that expresses every aspect of Marilyn’s multifaceted persona. Henri Cartier-Bresson, Elliott Erwitt, Eve Arnold, Inge Morath, Philippe Halsman, Bruce Davidson, Dennis Stock, Bob Henriques, Erich Hartmann, and others capture Marilyn on and off the set. The images range from glamorous portraits to candid scenes of delicate intimacy. Marilyn is pictured filming movies such as Some Like It Hot and Gentlemen Prefer Blondes; also included in the book are Elliot Erwitt’s renowned shots of Marilyn wrangling horses on the set of The Misfits, her last film. In richly toned black and white as well as lustrous color, these photographs reveal Marilyn’s uncanny ease in front of the camera. Whether acting or exercising, putting on makeup or gracefully posing, Marilyn was a photographer’s dream. This celebration of her life will be a treasured keepsake for her millions of fans. (source:randomhouse )
Epreuves Cinématographiques n°4
en ligne sur cine-images.com
Après les centaines de livres qui lui ont été consacrés, que peut-on encore révéler sur Marilyn Monroe ?
Pourtant, la présente sélection photographique vous donnera un sentiment d’inédit. L’ensemble (45 numéros d’une ou plusieurs photos) couvre l’intégralité de la carrière de l’actrice, de la fin des années 1940 jusqu’à son dernier film, inachevé, en 1962. On y trouve les catégories classiques de la photo de cinéma : presse, reportage, tournage ou studio, mais également des photos plus intimes, prises à l’occasion d’événements privés : avec Joe DiMaggio et Arthur Miller, en conférence de presse, ou lors du coup d’envoi d’un match de football.
Les films majeurs sont représentés par un ou plusieurs numéros ; par exemple « Niagara », avec notamment la photo qui a servi à l’élaboration de l’affiche, « Sept ans de réflexion » ou « Certains l’aiment chaud ».
Plusieurs des grands photographes ayant accompagné Marilyn sont présents dans la sélection – Bruno of Hollywood, Paul Slade, Frank Powolny, Ed Clark...
Aussi, pour toutes ces raisons, nous sommes fiers de vous présenter cette quatrième édition des « Epreuves cinématographiques ». A coup sûr, elles enrichissent le regard sur cette icône emblématique du 7ème art et du 20ème siècle.
Jean-Louis Capitaine.
9/03/1955 Première East of Eden
Le 9 mars 1955, au Astor Theater de New York, Marilyn Monroe participe comme ouvreuse à une séance de bienfaisance, la première du film East of Eden (A l'est d'Eden) qu' Elia Kazan avait tourné pour la Warner Bros. Marilyn s'était portée volontaire pour servir d'ouvreuse, surnommée "Usherette", portant une écharpe telle une Miss. Les bénéfices de cette représentation reviennent à l'Actors Studio; Marilyn pose avec beaucoup de dévotion devant l'attroupement des photographes. Elle est aussi submergée par l'émotion, devant l'amour que lui porte le public: les gens se sont attroupés en criant son nom et réclament des autographes.
Photographies de Franck Maestro, Michale Rougier, Eve Arnold, Tom Caffrey, Weegee et bon nombre de fans, admirateurs de Marilyn, comme James Haspiel, et qui attendaient Marilyn à son hôtel, sont parvenus à prendre des photos.
>> L'entrée de Marilyn dans le hall du théâtre
>>Marilyn répond aux interviews
Accompagnée de Milton Greene et escortée de son agent new-yorkais Jay Kanter; Marilyn discute avec Sammy Davis Jr., le journaliste Earl Wilson, la femme de Milton Amy Greene, le photographe Sam Shaw, le comédien et animateur de show Milton Berle et l'acteur Richard Davalos (qui joue le rôle du frère de James Dean dans A l'est d'Eden). L'actrice Julia Harris, qui joue aussi dans le film, était présente. Le grand absent de la soirée reste James Dean, qui aurait préféré rester loin de l'agitation médiatique pour passer la soirée dans un bar de Manhattan. Certains prétendent que Marilyn aurait vraiment souhaité le rencontrer personnellement et qu'une rencontre aurait eu lieu plus tard. James Dean va mourir tragiquement six mois à peine après cette soirée, le 30 septembre 1955.
>> Marilyn discute avec Richard Davalos
>> Marilyn monte les marches avec Jay Kanter
>> Marilyn avec Jay Kanter et Earl Wilson
>> Marilyn avec Sammy Davis Jr.
>> Marilyn dans l'ascenceur et dans les couloirs
>> Marilyn avec Amy Greene (femme de Milton) et Sam Shaw
>> Marilyn Miss Usherette, ouvreuse de cinéma
>> Marilyn assise: place à la séance!
> photographie de Max Peter Haas
> photographie de David Workman
> Autographe pour James Collins, un fan des 'Monroe Six'
"Love & / Kisses / Marilyn Monroe"
> snapshots de la collection de James Collins, un fan des 'Monroe Six'
snapshots from the collection of James Collins, one fan from the 'Monroe Six'
> snapshots de la collection de Frieda Hull, une fan des 'Monroe Six'
snapshots from the collection of Frieda Hull, one fan from the 'Monroe Six'
>> video (arrivée de Marilyn à 10min)
>> video
Après la projection, une réception fut organisée. Marilyn y arrive à minuit et y rencontre Arthur Miller, accompagnée de sa soeur Joan Copeland. Miller l'aborde et ils discutent. Quinze jours après, il contactera Paula Strasberg pour lui demander le numéro de téléphone de Marilyn. Leur liaison commencera au printemps.
> dans la presse
-article Picture Week du 2/04/1955 -
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Août 1955 Plage de Long Island
Un soir d'août 1955, la photographe Eve Arnold se promène sur la plage de Miller Place lorsqu'elle rencontre par hasard l'écrivain Norman Rosten, accompagnée d'une blonde. Eve Arnold n'a pas identifié de suite la personne: "la nuit tombait et la jeune femme tournait le dos à la lumière de sorte que j'eus du mal à reconnaître en elle l'éblouissante Marilyn". Elle propose à la photographe un projet photographique pour le magazine Esquire et convient d'un rendez-vous à la plage le lendemain, un samedi après-midi.
Lorsque Eve Arnold et son fils Francis arrivent à la plage, ses amis sont déjà là - parmi eux, la famille Rosten: Norman Rosten, le père, Hedda Rosten, sa femme, et leur fille Patricia- mais Marilyn Monroe n'est pas encore arrivée et la photographe n'a pas apporté ses appareils, pensant qu'il s'agit là d'une simple réunion entre amis où Marilyn veut rester incognito. Mais d'un coup, la photographe entend des gens parler et se regrouper au loin: c'est Marilyn qui arrivait, descendant lentement la falaise. Elle portait un bikini au haut croisé d'une cocarde et d'un bas court et moulant blanc, un grand chapeau de paille et une paire de boots de l'armée. Marilyn s'installe sur sa serviette de plage et de plus en plus de monde accourent sur la petite plage pour l'apercevoir et lui demander des autographes. C'est ainsi que bon nombre de photographes amateurs mitraillent la star. Puis Marilyn joue au ballon avec Francis, le fils d'Eve Arnold, avant d'aller se baigner. C'est alors qu'une foule l'entoure dans l'eau, ce qui était plutôt dangereux pour sa sécurité. La police a donc dû intervenir pour "sauver" Marilyn en l'emmenant dans leur hors-bord, Marilyn saluant de la main la foule.
Marilyn Monroe avec Fred Chandler, Clifford DeWitt, Norman Rosten, Ettore Rella
>> Video
Septembre 1955 Miller Place par Arnold
Séance photos de Marilyn Monroe avec la photographe Eve Arnold le premier week end de septembre 1955; lors de la fête du travail aux Etats-Unis, Marilyn a rendu visite à ses amis, les Rosten qui vivaient à Long Island. Eve Arnold choisit de photographier Marilyn dans une aire de jeux abandonnée, vers 5 heures de l'après-midi. La photographe se souvient que "Marilyn travailla rapidement et efficacement, regardant l'objectif d'un air enjôleur et vulnérable. L'observer séduire l'objectif était une expérience unique. Elle se mettait en scène elle-même, déterminant le style et le rythme des photographies. Elle avait le sens du jeu très développé et un merveilleux sens de l'humour, à la fois irrévérencieux et insaisissable." Pour cette séance, Marilyn avait emporté un livre de James Joyce: Ulysses.