Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Divine Marilyn Monroe
NAVIGUATION
DIVINE MARILYN

Marilyn Monroe
1926 - 1962

BLOG-GIF-MM-BS-1 

Identités

Norma Jeane Mortenson
Norma Jeane Baker
Norma Jeane Dougherty
Marilyn Monroe
Marilyn DiMaggio
Marilyn Miller
Jean Norman
Mona Monroe
Zelda Zonk

Archives
gentlemen prefer blondes
3 octobre 2012

Marilyn Monroe: l'icône glamour en cinq robes

Marilyn Monroe: l'icône glamour en cinq robes
publié le 1er août 2012
de Eve Boissonnault
en ligne sur ellequebec.com

Pour souligner le 50e anniversaire de la mort de Marilyn Monroe, le 5 août 2012, nous vous présentons une rétrospective des robes mythiques dessinées par William Travilla qui ont contribué à faire de l'actrice l'incarnation du glamour absolu.

1. La robe blanche - Film: Sept ans de réflexion (1955) - Rôle: La fille
1_Robe_blanche    Lorsqu'on évoque Marilyn Monroe, une image vient tout de suite en tête: celle d'une magnifique blonde qui, dans un rire mutin, cherche à retenir sa robe blanche virevoltant au-dessus d'une bouche d'aération. Une scène mythique et délicieusement sensuelle qui a rendu cette fameuse tenue aussi connue que l'actrice elle-même. L'homme qui l'a dessinée est un costumier des studios 20th Century Fox nommé William Travilla. L'histoire raconte que le jour où Marilyn le rencontre pour la première fois, elle lui demande la permission d'utiliser sa salle d'essayage afin d'enfiler un maillot de bain avant une séance de photo. «Lorsqu'elle est sortie de la cabine, une bretelle défaite révélait son sein. Évidemment, elle l'avait fait exprès», précise Travilla en entrevue. Mais leur collaboration débute et Marilyn Monroe devient la muse du costumier, qui dessinera les tenues de huit de ses films. Aujourd'hui, la mythique robe blanche de Sept ans de réflexion vaut son pesant d'or: elle a été vendue aux enchères en 2011 pour la somme de 4,6 millions de dollars!

2. La robe rose - Film: Les hommes préfèrent les blondes (1953) - Rôle: Lorelei Lee
2_Robe_rose    L'incandescente Marylin porte cette magnifique robe fourreau magenta signée Travilla dans une scène inoubliable du film Les hommes préfèrent les blondes. Entourée d'une horde de mâles en pâmoison, son personnage, Lorelei, proclame son amour pour les diamants, «les meilleurs amis d'une femme»! Tirée d'un roman écrit par Anita Loos dans les années 1920, cette comédie musicale pleine d'humour rend hommage au pouvoir d'attraction des blondes sur la gent masculine. Quant à la fameuse robe rose, sa création a représenté un véritable tour de force pour Travilla, qui a dû la doubler d'un feutre rigide semblable à celui qu'on utilise dans la fabrication des tables de billard, et remplir de plumes d'autruche la grande boucle dorsale afin que l'ensemble supporte le vigoureux numéro de danse auquel se livre Marilyn. En 1985, Madonna s'inspirera largement de cette scène inoubliable dans le vidéoclip de Material Girl.

3. La robe dorée - Film: Les hommes préfèrent les blondes (1953) - Rôle: Lorelei Lee
4_Robe_en_lame_or   Décolleté plongeant et dos nu jusqu'aux reins, cette robe en lamé or à plis «rayons de soleil» signée Travilla a été taillée dans un seul morceau de tissu circulaire. À l'origine, elle devait être portée dans une longue scène où Marilyn séduisait un riche diamantaire en dansant avec lui. Toutefois, son design s'avère trop révélateur aux yeux de la censure, et les séquences sont coupées. En guise de douce revanche, Marilyn la revêt pour les photos promotionnelles du film qui, plus tard, deviendront légendaires.

4. La robe pourpre - Film: Comment épouser un millionnaire (1953) - Rôle: Pola Debevoise
3_Robe_pourpre    Entourée des actrices Lauren Bacall et Betty Grable, Marilyn incarne Pola, une célibataire à la recherche d'un mari millionnaire. Lors d'une scène dans laquelle elle est vêtue d'une magnifique robe couleur «dahlia», elle se retrouve devant de multiples miroirs qui nous permettent de la découvrir sous tous les angles. Cette tenue de vamp tranche avec la maladresse de son personnage, une jeune femme complètement myope qui refuse de porter des lunettes pour mieux séduire sa riche proie. À l'instar de tous les vêtements imaginés par Travilla, le corset de cette pièce en satin se compose d'un drapé des plus complexes, obtenu grâce à de nombreuses baleines qui parcourent en tous sens le buste de Marilyn.

5. La robe tigre - Film: Sept ans de réflexion (1955) - Rôle: La fille
5_Robe_tigre   Le réalisateur Billy Wilder a su tirer le meilleur de Marilyn Monroe lors du tournage de cette comédie qui aborde de manière intelligente le concept de l'infidélité. L'actrice y joue le rôle de «la fille d'à côté» dont s'éprend un homme marié. Le film se construit autour du monologue tourmenté - et délicieusement comique - de Richard, qui se trouve en proie à son désir pour la belle blonde après sept années d'une union heureuse avec son épouse. Dans une scène complètement loufoque où il laisse vagabonder son imagination, Marilyn porte à merveille la robe «tigre» agencée à une longue traîne en tulle, une création que William Travilla a conçue en un seul week-end. Devenu un ami proche de l'actrice, le costumier dira de sa carrière aux côtés de l'icône: «Les costumes que j'ai réalisés pour elle, je les ai faits avec amour. J'adorais cette femme.» Nous aussi.

14 août 2012

Gif Creation (9) - Doll

gif_mm_pink 

20 juillet 2012

Le Nouvel Observateur 19/07/2012

lenouvelobs_19juillet_num2489Le magazine français Le Nouvel Observateur n°2489, paru le 19 juillet 2012 consacre un article à Marilyn Monroe (chapitre 2, par François Forestier).
 prix: 3,50  


 Chapitre 2: Si sexy, si drôle
Par François Forestier
en ligne
sur nouvelobs.com 

lenouvelobs_19juillet_pic 

Avec « Les hommes préfèrent les blondes » de Howard Hawks (1953), Marilyn Monroe fixe à jamais son image de blonde évaporée et craquante.

Marilyn est en retard. Maquillée, vêtue d'une robe fuchsia, gantée de magenta, décorée de bracelets en diamants et d'un impressionnant collier truffé de pierres précieuses, elle reste dans sa loge, le souffle court. Le metteur en scène, Howard Hawks, l'attend. La co-vedette, Jane Russell, l'attend. Le chorégraphe, Jack Cole, l'attend. L'équipe entière attend, dans un décor de bonbonnière géante. Tout est rose, même les joues des boys en jaquette. La production est paralysée. Marilyn aussi. La vérité est simple : toutes les nuits, elle répète les répliques avec son coach, l'omniprésente Natasha Lytess, puis prend des pilules pour dormir. Le matin, elle avale des cachets pour se réveiller puis elle répète les chorégraphies minimales qu'elle doit exécuter plus tard.

Marilyn est fatiguée, et terrifiée par la caméra. Dans « Les hommes préfèrent les blondes », elle sait qu'elle n'a pas droit à un seul faux pas, à une seule note tremblée. C'est le film qui fixera à jamais son image, celle de la blonde évaporée, naïve et roublarde, chasseuse de diamants, spirituelle et vive. Une version live de Betty Boop, donc. Finalement, elle prend une gélule jaune, sort de sa loge, évite de trébucher sur les câbles qui jonchent le studio, et arrive sur le plateau, à peine une demi-heure après l'heure requise. Agacé, mais retenu, Hawks crie : « En place ! » Dix minutes passent. On tourne.

C'est un livre drôle et nerveux. « Les hommes préfèrent les blondes » est né dans les années 1920 dans le Santa Fe Chief, le train qui mène les stars de Hollywood à New York. Anita Loos, scénariste en vogue et personnalité spirituelle, remarque que Douglas Fairbanks, son valet, son secrétaire et leurs amis se précipitent pour descendre la valise d'une bimbo qui n'a rien demandé. Or Anita Loos est petite, et personne ne lui donne un coup de main. « De toute évidence, il y avait une différence entre elle et moi. Mais qu'était-elle, cette différence ? Elle était blonde platinée et moi, j'étais une brunette. » Le roman, savoureux, sera adapté au théâtre en 1926, au cinéma en 1928 (ce film est perdu aujourd'hui), et exhumé un quart de siècle plus tard par Hawks, le réalisateur aristocratique de « Scarface ».

Alors que Darryl Zanuck, le patron électrique de la 20th Century Fox, s'interroge sur la popularité de Marilyn - qui est adorée du public, mais peu rentable au cinéma - et note que ses films n'attirent pas les foules, Hawks lui dit : « Darryl, tu te trompes. Tu essaies de lui faire jouer des rôles réalistes. Or elle n'est pas réaliste. C'est un personnage de dessin animé. » La suite est simple : « Faisons une nouvelle version des « Hommes préfèrent les blondes » ! » Marilyn accepte. Le titre lui plaît. Elle ne sait pas qu'Anita Loos a écrit une suite, intitulée « … Mais ils épousent les brunettes ».

Justement, il est question de mariage. Depuis quelques mois, Marilyn sort avec une mégastar, le plus grand joueur de base-ball des Etats-Unis, Joe DiMaggio. Grand, gracieux, divin sur un stade, DiMaggio est un homme silencieux, bougon, avec de grandes dents de lapin, peu amène dans le civil. Sa carrière est terminée, mais son aura persiste. Partout, il est reçu comme un empereur. Même Kopa ou Zidane ne connaîtront jamais pareille adulation. Au Japon, il est révéré. A New York, personne n'a le droit de s'approcher de sa table quand il est au restaurant. Il ne paie rien - il est avare - et traîne une sorte de mélancolie distante avec ses potes, avec lesquels il ne parle que de sport.

Marilyn et DiMaggio ? Un couple détonant. Partout où ils passent, les foules s'amassent. La célébrité de l'un démultiplie la notoriété de l'autre. Ils sont stars au carré. L'ennui, c'est que DiMaggio est jaloux comme un tigre. Il sait que Marilyn a eu des amants à la pelle, qu'elle est capable de faire une faveur au livreur de pizza, de coucher avec le plombier, de visiter Zanuck dans son bureau ou, simplement, de faire plaisir au premier venu, par gentillesse. Ce mélange de naïveté et de sensualité l'agace : il décèle chez cette fille une forme de manipulation, ce que Mankiewicz a nommé « un masque d'innocence », mais il est décidé. Ils vont se marier, elle fera la cuisine, ils auront des petits DiMaggio, elle abandonnera le cinéma et toute cette pourriture, et ils vivront heureux en regardant les matchs à la télé. « Le show-biz, c'est pas fait pour une fille comme toi », répète-t-il à sa fiancée. Il se trompe lourdement, le niais. Elle n'est pas faite pour lui, voilà tout.

Le tournage a lieu fin 1952. Ni Marilyn ni Jane Russell ne savent chanter ni danser. De mai à novembre, elles ont travaillé dur, apprenant les pas, s'accordant au rythme, cherchant l'accord. La brune aux seins comme des obus a essayé de convertir sa nouvelle amie à la religion des Christian Scientists. La blonde atomique a répondu en donnant un ouvrage de Freud à Jane. Elles en sont restées là. La vraie différence est évidente sur le plateau : Jane Russell bouge comme un veau marin ; Marilyn possède la grâce. A peine a-t-elle commencé à jouer les premières scènes que l'évidence s'est imposée : autant Jane Russell est facile, autant Marilyn est pénible, car sa répétitrice, Natasha Lytess, surveille chaque seconde. Quand l'actrice entend : « Coupez ! », elle se tourne d'abord vers Natasha, pour voir si elle a son assentiment. L'autorité du metteur en scène est minée. Howard Hawks n'est pas homme à se laisser déposséder. Il vire la fâcheuse. Marilyn perd sa béquille, elle redouble d'anxiété. Joe DiMaggio vient rendre visite à sa fiancée sur le plateau, reste quelques minutes, observe les regards - libidineux, selon lui - des hommes présents, et s'en va, fâché.

Une semaine plus tard, Marilyn reçoit une très mauvaise nouvelle : Gladys, sa mère, qui habite en Floride, a disparu. Puis elle réapparaît à Los Angeles, folle à lier. Le pire cauchemar de Marilyn revient à la surface. Elle a peur de finir dingue. Après tout, son arrière-grand-mère s'est pendue, sa grand-mère est morte dans une camisole de force, son grand-père a été rongé par une syphilis stade tertiaire, sa mère a essayé de tuer Marilyn bébé plusieurs fois. Et Gladys a tenté de se suicider en avalant ses draps. Marilyn se souvient d'une femme qu'elle n'a jamais vu sourire, qui n'a pas eu un geste de tendresse, et qui l'a abandonnée chez des inconnus. Pendant le tournage des « Hommes préfèrent les blondes », Marilyn cherche de l'argent pour faire interner sa mère. Howard Hawks lui en prête. Mais la folie rôde. Les pilules, voilà la solution.

Un nouvel imprésario vient visiter Marilyn : Charlie Feldman. Il ressemble au loup de Tex Avery Suave, petite moustache, sympathique, bronzé, il aime les filles, les invite dans sa maison transformée en musée (il a des Manet, des Renoir, des Picasso, même deux Van Gogh), et préfère les beautés un peu cassées. Sa dernière fiancée, Capucine, se jettera par la fenêtre, persuadée d'être la réincarnation d'un chevalier des croisades. Marilyn est faite pour lui. D'ailleurs, elle fréquente beaucoup les fêtes, chez Feldman. C'est là qu'elle a couché avec Elia Kazan, dans l'une des chambres du fond, il y a quelques années. Feldman fait la cour à Marilyn, qui n'a signé avec lui aucun contrat. Elle promet, mais doit faire des essais pour une robe. Feldman s'en va. Marilyn n'honorera jamais sa promesse, c'est dans sa nature, cette esquive perpétuelle. La robe est en lamé or fin, très fin. C'est comme si on avait coulé de la peinture sur le corps.

D'ailleurs, Marilyn précise aux journalistes présents qu'elle ne porte pas de dessous, ni soutien-gorge ni culotte. Simplement pour cette robe ? « Non. Je n'en porte jamais. » La température monte d'un cran. Puis, la journée de travail terminée, Marilyn se rend à un cocktail organisé par le magazine « Photo-play ». Les invités (hommes) ont les yeux comme des projecteurs de défense antiaérienne. Les femmes ont la haine. Joan Crawford, 48 ans, regarde cette rivale de 24 ans, et déclare : « Les actrices, en général, sont des ladies. Celle-ci ne mérite qu'un haussement d'épaules. » Crawford appelle à un boycott des femmes dans tout le pays. Elle a simplement oublié : vingt ans plus tôt, elle a joué dans des films pornos. Maintenant, elle est devenue bégueule ? Un journaliste, ravi, note que l'arrière-train de Marilyn fait penser à « des chiots qui se battent sous un drap de soie ».

Le tournage s'achève. Le film précédent de Marilyn, « Niagara », est un succès. Mais, chacun le sent, « Les hommes préfèrent les blondes » va être un triomphe, et la chanson « Diamonds are a Girl's Best Friends » va casser la baraque. Charlie Feldman n'en croit pas ses yeux, Zanuck non plus. Sur l'écran, Marilyn est drôle, elle a un timing comique inné, elle est sexy, elle est vulnérable, elle est parfaite. Feldman téléphone à Marilyn, en pleine nuit. Celle-ci se réveille, titubante. Elle est sous barbituriques, épuisée. Feldman sait qu'elle vacille. Il s'inquiète. Une autre de ses clientes, Vivien Leigh, l'épouse sublime de Laurence Olivier, vient d'être internée après avoir arraché ses vêtements dans un avion, récité en boucle les répliques d'« Un tramway nommé désir », et tenté de se jeter dans le vide.

Feldman annonce qu'il va faire une grande fiesta pour la sortie du film, qui est une réussite totale, dit-il. Marilyn se recouche. Elle se prépare à tourner une nouvelle comédie, tirée d'un roman de Doris Lilly, une journaliste à la plume vive et drôle (injustement oubliée aujourd'hui) : « Comment épouser un millionnaire ». Elle y reprendra son rôle de blonde évaporée, de Betty Boop allumeuse mâtinée de Bécassine. Le personnage, désormais, est parfaitement au point. Mais Marilyn se sent prisonnière d'une image dégradante : elle voudrait jouer des rôles tragiques, la reine Christine ou Anna Karénine. Bref, être prise au sérieux. De plus, avec Joe DiMaggio, elle s'ennuie. Il a beau avoir la réputation d'avoir un outil de la taille de sa batte de base-ball, il est aussi gai qu'un bras de fauteuil sous la pluie. Il se lève de son lit, puis parcourt les bandes dessinées du journal, boit une bière, et reste silencieux pendant des heures en mangeant des cacahuètes.

Quand sort le film, c'est immédiatement un triomphe. La critique adore. Le public aussi. Marilyn, en quelques jours, devient une superstar. Zanuck est ravi. Il aligne immédiatement deux nouveaux scénarios pour sa vedette : « Rivière sans retour », « La Diablesse en collant rose ». Mais Marilyn veut qu'on augmente ses cachets. Elle exige un droit de regard sur ses scénarios. Et sur le choix des metteurs en scène. Notamment, elle aimerait tourner avec George Cukor, homosexuel raffiné et réalisateur stylé. Pas question, répond Zanuck, qui envoie un homme de main discuter. Celui-ci est reçu par Joe DiMaggio, qui fronce les sourcils et évoque la possibilité d'un sérieux coup de pied au cul. L'envoyé de Zanuck revient, penaud. Les ennuis commencent. On ne défie pas impunément le plus grand studio de Hollywood.

Marilyn va bientôt imprimer ses mains dans le ciment devant le Chinese Theatre, et épouser son joueur de base-ball. Jane Russell se souviendra de leur collaboration avec un peu d'étonnement : « Marilyn avait tellement, tellement envie de devenir une star que c'en était douloureux. » Dévorée par l'ambition, l'esprit mangé par la folie, l'âme corrodée par la peur, Marilyn va se rendre à la party de Charlie Feldman, où elle arrivera très, très en retard. Là, un homme bronzé va lui glisser son numéro de téléphone. Il est marié, mais peu importe : sa femme est l'épouse la plus trompée des Etats-Unis. Il est beau, il est sénateur, il est riche. Il se nomme John Fitzgerald Kennedy. L'orchestre joue une chanson de Sinatra, « I Only Have Eyes for You ».


Les sanglots de Marilyn
le 22/07/2012
Par Bernard Comment
en ligne
sur cinema.nouvelobs.com

lenouvelobscomment 

Chaque semaine, l'éditeur des écrits et dessins de la star mandaté par la famille Strasberg - nous ofre un document rare. Aujourd'hui, un long texte-poème rimbaldien…

Les textes écrits par Marilyn Monroe sur des rectos et des versos de feuilles de papier (ici le papier à en-tête d'un palace new-yorkais) posent la question de l'enchaînement des fragments qui les composent, et du sens qu'il faut attribuer aux fèches qui les jalonnent. Le travail de transcription et d'agencement des documents qui forment le livre « Fragments » (Seuil, 2010) a souvent été ardu, il supposait beaucoup de patience, de longues recherches, un peu d'intuition, ou de la chance, et parfois une illumination (comme quand j'ai fnalement compris que ce que je lisais comme « stairs of stairs », littéralement « escaliers d'escaliers », était en fait une faute d'orthographe et signifiait « stares&stares », « regarde et regarde »).

Lorsque nous avons organisé une soirée de lecture par Anna Mouglalis pour le lancement du livre, au Théâtre de la Madeleine, à Paris, la comédienne m'a livré une interprétation différente de la consécution logique du présent texte, et après mûre réfexion, je lui donne tout à fait raison. Contrairement à ce qui est imprimé dans l'édition grand format, je pense en effet avec elle que les premières lignes en haut à gauche, « Sad sweet trees-/ Iwishforyou-rest /but you must be wakeful », suivent la direction de la flèche placée au-dessus, et se rattachent en fait au bas du verso, ce qui entraîne une modifcation de la traduction (la correction a été faite pour l'édition de poche, qui vient de paraître en Points).

C'est ainsi aux « arbres tristes et doux » que s'adressent les dernières lignes, pour évoquer leur soufrance et leur solitude quand ils ont perdu la couverture de leurs feuilles. Mais cette vision mélancolique des arbres nus est aussitôt contrebalancée par l'idée du nouveau qui s'agite déjà dans leurs membres, et qui s'épanouira au printemps. La mort, la vie. La déréliction, la joie. Les bruits et Klaxon de la ville, le feuve silencieux. Le calme revenu dans les rues, mais un grondement au loin, celui de choses inconnues qui inspirent la peur et pire, la terreur. Dans la plupart des textes de Marilyn, on retrouve ce mouvement de balancier. Il a souvent été dit d'elle qu'elle était bipolaire. Le rythme de son écriture procède de cette bipolarité, mais il serait hâtif et abusif d'y voir simplement un symptôme : c'est aussi et avant tout un des grands moteurs de la poésie.

Lorsqu'elle s'installe à New York, en 1955, la star loge d'abord au Gladstone Hotel (52e Rue et Lexington Avenue), de janvier à avril, puis au prestigieux Waldorf-Astoria jusqu'à la fin de la même année. Elle y occupait un appartement de trois pièces au 27e étage, du côté de Lexington Avenue, et y avait probablement une vue sur East River, pas très loin. Ensuite, elle se rapprochera sensiblement du fleuve en allant s'établir à Sutton Place, dans un appartement de son associé de l'époque, le photographe Milton Greene, avec qui elle avait fondé une société de production cinématographique et qu'elle congédiera deux ans plus tard, pour soupçons d'incorrections et sans doute sur la pression d'Arthur Miller, devenu son mari en juin 1956.

C'est sur le papier à en-tête du Waldorf-Astoria que Marilyn a écrit, et griffonné parfois, certains de ses plus beaux textes, comme celui-ci, qui saute du présent à un passé très récent (la veille), des rues au fleuve, du chaud au froid, et qui ressemble parfois à une « Illumination » de Rimbaud, dans ses effets de juxtaposition et de contraste. Marilyn Monroe n'a jamais prétendu être écrivain, ou poète, mais elle avait une intense relation au monde, au temps, qui l'ouvrait à la fulgurance poétique.

« C'était quoi maintenant »

[Hôtel Waldorf-Astoria, New York]

C'était quoi maintenant - il y a un instant - qui était important et maintenant a fui - comme le mouvement rapide d'un instant passé - peut-être que je m'en souviendrai parce que ça faisait comme si ça allait devenir mien. Tant et tant de lumières dans les ténèbres transformant les immeubles en squelettes et la vie dans les rues.

A quoi pensais-je hier dans les rues ? ça semble si loin, si ancien et la lune si pleine et sombre. C'est mieux qu'on m'ait dit quand j'étais enfant ce qu'elle était sinon je ne pourrais pas la comprendre maintenant.

Bruits d'impatience des chauffeurs de taxi toujours conduisant qui ils doivent conduire - rues chaudes, poussiéreuses, verglacées pour pouvoir manger et peut-être épargner pour les vacances, pendant lesquelles ils conduisent leurs femmes à travers tout le pays pour visiter leurs familles à elles. Ensuite le feuve - la partie faite de pepsi cola - le parc - dieu soit loué pour le parc. Mais je ne cherche pas à voir ces choses je cherche mon amant. C'est bien qu'on m'ait dit ce qu'était la lune quand j'étais enfant. Le feuve silencieux s'agite et remue dès que quelque chose passe dessus, le vent, la pluie, les gros bateaux. J'adore le feuve - jamais affecté par quoi que ce soit.

C'est calme maintenant et le silence est seul exceptés le grondement de tonnerre des choses inconnues et au loin des coups de tambour très présents, et sauf des cris perçants et le murmure des choses, et les bruits aigus et soudain étouffés en gémissements au-delà de la tristesse- terreur au-delà de la peur. Le cri des choses, vague et trop jeune pour être encore connu.

Les sanglots de la vie même. Arbres tristes et doux - je vous souhaite - le repos mais vous devez rester sur vos gardes.

Vous devez souffrir - de la perte de votre or sombre quand votre couverture de feuilles déjà mortes vous quitte Forts et nus vous devez être - vivants quand vous regardez la mort droit devant penchés sous le vent Et portez la souffrance et la joie du nouveau dans vos membres. Solitude - soyez calmes.

(Traduit par Tiphaine Samoyault)

11 juillet 2012

Marilyn sous toutes les coutures

Marilyn sous toutes les coutures.
Publié le 11/07/2012,
en ligne
sur cinebel.be

Sa carrière à travers ses films, à revoir à Cinematek...
marilyn_sous_toutes_les_coutures__1342007257176Le 5 août prochain, on commémorera le cinquantième anniversaire de la mort de Marilyn Monroe, disparue prématurément à l’âge de 36 ans. Cinematek entame, ce 11 juillet, une rétrospective de sa filmographie complète qui se prolongera jusqu’au 28 août. L’occasion pour les cinéphiles, les amateurs ou ceux qui auraient passé le demi-siècle écoulé dans les grottes de Han, de (re)voir sur grand écran une icône absolue du mythe hollywoodien.

Ladies of the Chorus (Les Reines du music-hall) de Phil Karlson (1948)
11/7 à 20h ; 13/7 à 18h
D’abord mannequin, Norma Jean Baker est repérée par le milliardaire Howard Hughes et signe son premier contrat avec la 20th Century Fox en 1947, à vingt ans. Elle devient Marilyn Monroe (Marilyn en référence à l’actrice Marilyn Miller, Monroe étant le patronyme de sa mère). Après quelques apparitions mineures, souvent non créditées, elle passe sous contrat à la Columbia, où elle tourne cette comédie musicale aujourd’hui oubliée. Le film sera un échec et son contrat ne sera pas renouvelé. Mais il donne pourtant, avec le recul, un premier indice de son charme et de ses talents de chanteuse et de danseuse.

Love Happy (La Chasse au trésor) de David Miller (1949)
15/7 à 19h
Marilyn Monroe n’apparaît que dans une scène de ce qui sera la dernière comédie des Marx Brothers. Son magnétisme est tel que les producteurs du film utiliseront l’actrice des mois durant pour faire la promotion du film. Johnny Hyde, agent à la William Morris Agency, la remarque : il accepte de la représenter (et devient son amant) et lui obtient un second rôle de Lolita fatale dans “Asphal Jungle (Quand la ville dort, 1950)" de John Huston (17/7 à 19h), où elle va taper dans l’œil de la critique.

All about Eve (Eve) de Joseph L. Mankiewicz (1950)
21/7 à 18h45 ; 25/7 à 16h45
Joseph L. Mankiewicz, qui a vu Marilyn dans “Quand la ville dort”, l’engage pour jouer dans “All about Eve” face à Bette Davis. Le premier article de fond sur elle paraît sous le titre “How a star is born ?” (“Comment naît une vedette ?”). Sentant sa cote monter, l’actrice renégocie un contrat de sept ans avec la 20th Century Fox. Elle s’inscrit à l’Université de Californie à Los Angeles où elle étudie la littérature et l’art. Elle apparaît pour la première fois à la cérémonie des oscars, pour remettre le prix du meilleur son. En 1951, sur le tournage de “As Young As You Feel (Rendez-moi ma femme)” de Harmon Jones (23/7 à 20h ; 29/7 à 18h), elle rencontre l’écrivain Arthur Miller.

Monkey Business (Chérie, je me sens rajeunir) de Howard Hawks (1952)
7/8 à 21h
Marilyn Monroe joue dans pas moins de cinq films en 1952, dont “Clash by Night (Le Démon s’éveille la nuit, 1952)” de Fritz Lang (1/8 à 19h), un drame flirtant avec le film noir, avec Barbara Stanwyck. Mais on retient surtout de cette année-là “Monkey Business” d’Howard Hawks, comédie où elle apparaît pour la première fois en blonde platine, face à Cary Grant et Ginger Rogers. Son image de sex symbol s’installe, notamment suite au calendrier, qui deviendra célèbre, où elle apparaît nue (elle manquait encore de ressource financière). Dans la foulée, la bande-annonce de “Troublez-moi ce soir” (1952), drame mineur de Roy Ward Baker (3/8 à 19h) la qualifie d’“entièrement femme, entièrement actrice”. Un double statut qui va lui coller à la peau.

Niagara de Henry Hathaway (1952)
10/8 à 19h
Bien que l’estimant peu, le producteur Darryl F. Zanuck engage Marilyn pour “Niagara”, à cause de son potentiel commercial. Ce rôle de femme fatale désirant faire assassiner son mari (Jospeh Cotten) va devenir mythique et asseoir la réputation de Marilyn. La critique louera sa performance comme “ouvertement sexuelle”.

Gentlemen Prefer Blondes (Les Hommes préfèrent les blondes) de Howard Hawks (1953)
12/8 à 19h; 15/08 à 17h
Une robe fourreau rose, un collier de diamants et une haie de prétendants en smoking : la chorégraphie de “Diamonds are a girl’s best friends” est passée à la postérité. Dans cette comédie musicale (la seule de Hawks) où elle rempile dans son rôle d’ingénue décolorée et matérialiste (comme s’en souviendra Madonna), Marilyn ne touche pourtant que 18 000 dollars par semaine (sa partenaire Jane Russell en touche 400 000 au total). Sa popularité ne cesse pourtant d’augmenter, avec des films comme “Comment épouser un millionnaire” (1953) de Jean Negulesco (14/8 à 19h) ou “La Rivière sans retour” (1954) d’Otto Preminger (absent de la rétrospective.) – au tournage agité sur lequel Robert Mitchum devra jouer le médiateur entre Marilyn et le réalisateur.

The Seven Years Itch (Sept ans de réflexion) de Billy Wilder (1955)
19/8 à 19h15 ; 23/8 à 17h
Un an auparavant, Marilyn a rencontré sur le tournage de “La Joyeuse Parade” de Walter Lang (18/2 à 16h45) Paula Strasberg, épouse de Lee, le fondateur de l’Actor’s Studio. Ce dernier accepte de la prendre comme élève. “J’ai travaillé avec des centaines d’acteurs et actrices, et il n’y en a que deux qui sont bien meilleurs que les autres. Le premier est Marlon Brando, et le deuxième Marilyn Monroe”, dira-t-il. “Sept ans de réflexion” consacre l’actrice, qui y trouve sa scène la plus célèbre – et l’une des plus fameuses du cinéma : celle où sa robe immaculée est soulevée par le courant d’air d’une bouche d’aération.

Bus Stop de Josuah Logan (1956)
20/8 à 21h
“Sept ans de réflexion” ayant récolté huit millions de dollars, Marilyn renégocie son contrat avec la 20th Century Fox : 100 000 dollars par film, un droit de regard sur le scénario et le metteur en scène. Elle est désormais accompagnée sur le plateau de Paula Strasberg, sur laquelle elle se repose entièrement pour son interprétation. Si la méthode fut un enfer pour les réalisateurs, elle fut payante pour la comédienne : ce rôle de chanteuse country écervelée reste une de performances les plus remarquables.

Some Like It Hot (Certains l’aiment chaud) de Billy Wilder (1959)
24/8 à 21h15 ; 25/8 à 16h45
Même si ses relations avec Billy Wilder n’ont pas été simples, Marilyn Monroe rejoue pour lui une croqueuse d’hommes (et de milliardaires). Rien ne transparaît à l’écran, dans cette comédie enjouée et mythique, avec Tony Curtis et Jack Lemmon, des difficultés et tensions du tournage. L’actrice, chroniquement en retard, était capricieuse et dépendait maladivement de Paula Strasberg. Le film fut un énorme succès populaire et demeure le chef-d’œuvre comique de la carrière de Wilder.

Let’s Make Love (Le Milliardaire) de George Cukor (1960)
26/08 à 16h45
Un film maudit : insatisfaite du scénario, Marilyn le fit réécrire par Arthur Miller. Du coup, Gregory Peck, prévu pour le premier rôle masculin, se désiste, avant Cary Grant, Charlton Heston ou Rock Hudson. C’est finalement Yves Montand qui l’accepte. Tournage à nouveau difficile avec des désaccords entre Marilyn et Cukor et de l’attrait de ce dernier, homosexuel, pour Montand. L’échec critique et commercial du film n’était pourtant pas totalement justifié.

The Misfits (Les Désaxés) de John Huston (1961)
28/8 à 21h
Sur scénario d’Arthur Miller, une ode sur la disparition de la vie nomade des cow-boys américains. Clark Gable, malade, décédera peu après le tournage. Dépressive, sous dépendance de l’alcool et des médicaments, Marilyn ne sait pas encore que ce sera sa dernière apparition à l’écran. Le destin des deux comédiens ne rend que plus poignante leur interprétation avec le recul. Sans oublier celles, tout aussi remarquable, de leurs partenaires Montgomery Clift et Eli Wallach.

... et à travers sa garde robe

Les Hommes préfèrent les blondes (1953)
Ou comment Marilyn donne raison au titre du film
tag_mm_gpb_travillaÀ l’occasion de ce film, William Travilla eut fort à faire : il devait imaginer des costumes fantastiques qui devaient aller aussi bien à la première tête d’affiche, la brune – la grande et musculeuse Jane Russell –, qu’à la blondinette – la pulpeuse mais plus petite Marilyn. Ce à quoi il parvint. Dans la scène d’ouverture, où l’on voit Marilyn et Jane Russell chantonner “Girls from Little Rock”, elles apparaissent toutes deux parées de la même manière, moulées dans un fourreau rouge pailleté et largement échancré sur la jambe, échancrure fermée par un bijou massif qui fait glisser l’œil jusqu’en haut de la cuisse. À l’époque, Travilla est pourtant sous l’œil de la censure hollywoodienne, des plus puritaines, qui surveille à coups de mètre mesureur la distance idoine entre deux acteurs de sexe opposé, ou encore l’ouverture d’un décolleté. Malin, Travilla va faire descendre jusqu’à la taille ce décoletté pailleté, en l’habillant subtilement d’une étoffe chair qui suffit à calmer les censeurs. Ou à les hypnotiser, sait-on jamais. À regarder de près les costumes du film, il semble que l’anatomie féminine de Marilyn n’ait pas de secret pour Travilla. Dans la fameuse scène des bijoux, où la coquette Marilyn nous raconte avec ingénuité qu’elle préfère aux hommes “Tiffany et Carttttier”, elle se fend d’un tour de chant endiablé dans une robe bustier aux plis savants, qui ne bouge pas d’un iota, malgré ses sautillements. Prodige ? Solution B, pour tout dire. Initialement, la toilette imaginée par Travilla était un body en résilles, incrustées de bijoux, posées, çà et là, pour cacher la pudeur de la Marilyn. Un costume extrêmement aguicheur (depuis le postérieur bombé, tombait une queue en velours recouverte de brillants) que la Fox refusa tout net, à un moment où Marilyn était en plein tourment médiatique. La presse ressortait alors des photos de nus faites quelques années auparavant par la starlette encore en devenir – pour lui permettre à l’époque de... sortir sa voiture de fourrière. Bref. Il fallut donc repenser quelque chose de sobre, Howard Hawks, réalisateur, indiquant que dans son film, on ne vendrait pas le corps de Marilyn ! En quelques jours, la robe rose fut imaginée, construite en plusieurs couches (et extrêmement corsetée) et ce, afin que rien ne fut vu qui ne devait être montré.   

 
Sept ans de réflexion (1955)
Une robe qui n’arrange pas les démangeaisons
tag_mm_syi_travillaLes traductions de titre de films sont parfois trompeuses, le “Sept Ans de réflexion” de Billy Wilder a un titre original plus imagé, “la démangeaison de la 7e année”, ou comment résister à la tentation adultère avec sa jolie voisine, après sept années d’union dans les liens sacrés du mariage. Une question qui se pose de manière d’autant plus criante quand la voisine est Marilyn, habillée de sa robe ivoire qui se soulève sous les vapeurs du métro. La scène est presque plus connue que le film et la plastique de Marilyn n’y est pas étrangère, tout juste sublimée par une robe “plissé soleil”, signée de nouveau Travilla. William Travilla avait déjà dessiné pour Marilyn ce genre de robe “plissé soleil”, qui fait mouche. C’était un modèle en lamé or dessiné pour usage dans le film “Les Hommes préfèrent les blondes”, robe qui passa seulement quelques secondes à l’écran, la censure la trouvant trop suggestive. (Et pour cause, elle était portée sans sous-vêtements et avait été cousue directement sur l’actrice, pour être parfaitement ajustée).In fine, la légende et les photos prises sur le plateau racontent que, pour cette scène de “Sept ans de réflexion” où la robe se soulève opportunément, Marilyn mobilisa toute l’équipe du film, pour vérifier que tout se passait comme il faut.  

Comment épouser un millionnaire ? (1953)
La technologie Cinémascope, pas que des avantages !
tag_mm_htmEn 1953, toujours, Marilyn explore encore son rôle d’ingénue rigolote dans une comédie dont toutes les filles à marier devraient se tenir informées : “Comment épouser un millionnaire ?” Aux côtés de Lauren Bacall et de Betty Grable, elle joue une jeune femme en veine d’un bon mariage, mais qui ne sait trancher entre raison et sentiments. Dans ce film très girly, elle joue cette coquette myope, bombe de sensualité qui s’ignore. L’histoire des costumes de ce film nous rappelle cependant que Marilyn savait précisément ce qu’elle voulait, loin de la naïveté qu’on lui attribue souvent. Le film est le premier à être tourné en Cinémascope, c’est d’ailleurs pour cela que le studio s’est entouré de ces trois jolies blondes, pour assurer réussite à la pellicule. Mais cette technique, qui use d’écrans plus larges, tasse l’image, et fait craindre à Marilyn d’apparaître “rondouillette”. Elle refuse donc de porter les toilettes aux jupes élargies (façon New Look de Dior) de l’époque. Et Travilla imagine pour elle des toilettes seyantes, dont ce maillot de bain vermillon aux sandales assorties ou encore cette robe fourreau dahlia, que l’on voit sous toutes les coutures dans la fameuse scène où Marilyn va se repoudrer le nez chez les dames, une occasion pour elle de faire le point avec ces deux acolytes, en rendez-vous galant également. Si Lauren Bacall, dans ses écrits, garde un ton condescendant vis-à-vis de sa collaboration avec Marilyn, Betty Grable fut plus amicale, même s’il ne fait pas de doute que, dans ce film, Marilyn n’eut de cesse de passer pour la plus lumineuse. Le jour de la première du film, elle arriva dans un fourreau en dentelle piqueté de brillants, et rien en dessous évidemment.

Cycle Marilyn Monroe jusqu’au 28 août à Cinematek, 9 rue Baron Horta, Bruxelles (www.cinematek.be)   

28 juin 2012

Shining Black and Yellow Leotard

Shining Black and Yellow Leotard
body noir et jaune brillant, porté pour
Les hommes préfèrent les blondes

 mm_dress_gpb_marilyn1 

Ce body bicolore jaune et noir brillant a été porté par Marilyn Monroe et Jane Russell pour des photos promotionnelles du film  Gentlemen prefer blondes (Les hommes préfèrent les blondes) tourné en 1952. Il existe deux modèles de ce body car les deux actrices en portent chacune un modèle pour les photographies. S'agit-il d'un costume prévu à l'origine dans certaines scènes du film ? Ou fut-il simplement porté pour les clichés publicitaires ? Dans tous les cas, ce costume n'a pas été créé par William Travilla, comme ce fut le cas pour les autres costumes du film, car il fut porté par une autre actrice pour un autre film, quelques mois avant le tournage des "Hommes préfèrent les blondes": il s'agit de Mitzi Gaynor pour le film 'The I don't care girl', dont Renié Conley (dîtes 'Renié') était en charge de la création des costumes de ce film. D'ailleurs, Renié travailla de nombreuses fois avec Marilyn, particulièrement pour les costumes de ses premiers films.
Marilyn et Jane le portent chacune sur des collants bas résille noir, assortis de très longs gants noirs et d'un chapeau noir.

film_gpb_danseuses_studio_marilyn_and_jane_04_1 film_gpb_test_sc_costume_4_1 film_gpb_test_sc_costume_4_2 


  • Ce body a été porté initialement par l'actrice Mitzi Gaynor, grande habituée des comédies musicales, pour le film 'The i don't care girl' ('La Folle Aventure'), sorti sur les écrans américains le 14 janvier 1953 et dont le tournage s'est déroulé au début de l'année 1952, soit plusieurs mois avant que ne démarre celui de 'Les Hommes préfèrent les blondes'. Mitzi porte ce body dans une scène de numéro musical, chorégraphié par Jack Cole. Et c'est la créatrice Renié qui était en charge des costumes pour ce film musical: le body est accessoirisé par de grandes plumes, portées sur un chapeau, et autour de la taille.

mitsi_gaynor costume_Mitzi-1 costume_Mitzi-3 
costume_Mitzi-2 
costume_Mitzi-aff-1  costume_Mitzi-aff-2

> video: numéro musical

  • Les tenues appartenant au département costume de la Fox, d'autres actrices les ont à leur tour portées. Notamment Mamie Van Doren, qui porta le body assorti d'un chapeau (différent du chapeau original, car le chapeau de Mamie est bien plus grand) à un Bal costumé d'Hollywood "The Ballyho Bal", avec son mari Ray Anthony, organisé par l'association des publicitaires le 28 octobre 1956

 mm_dress_gpb_mamie_van_doren_1956_ball_by_hollywood_publicists_association_1 mm_dress_gpb_mamie_van_doren_1956_ball_by_hollywood_publicists_association_w_ray_anthony  1956-mamie

Le body est aujourd'hui la propriété d'une fan espagnole, collectionneuse de costumes de Marilyn, Maite Minguez Ricart, qui a notamment prêté la tenue à l'exposition organisée à Florence en 2012. 

>> sources:
Le site officiel Coleccion Maite Minguez


© All images are copyright and protected by their respective owners, assignees or others.
copyright text by GinieLand.

Enregistrer

Enregistrer

18 juin 2012

Gif Frank Powolny (5) - Diamonds

cliquez sur l'image

  gif_mmdiamonds  

3 avril 2012

TV - Journée Marilyn sur Paris Première

   gif_tvmarilynMercredi 4 avril 2012
paris première

Biopic - Film - Documentaire

blonde leshommespreferent marilynmalgr_elle

* * * * * * * * * * 

Biopic fiction - Blonde -
à 13h40

* * * * * * * * * *
  Film - Les hommes préfèrent les blondes -
à 22h30

* * * * * * * * * *
  Documentaire - Marilyn malgré elle -
à 00h05

20 mars 2012

Black Silk Leotard with lace-up- GPB Costume

Black Silk Leotard with lace-up back
body noir en soie à lacets, porté dans
Les hommes préfèrent les blondes
 

body_lacet 

body_lacet_esquisseCe justaucorps en soie noir fermé par un long lacet par le devant, a été conçu par le créateur et couturier de la 20th Century Fox, William "Billy" Travilla pour le film Gentlemen prefer blondes (Les hommes préfèrent les blondes) tourné en 1952. Il existe deux modèles de ce body car Marilyn Monroe et Jane Russell portent ensemble cette même tenue dans un numéro musical dans lequel elles chantent Four French Dances, mais qui a été coupé au montage final du film. Cependant, on distingue brièvement les actrices portant ce costume dans une scène très brève, où elles sortent de scène.

  film_gpb_test_sc10_wardrobe_1 gpb_sc10_cut_sc_set_020_1a gpb_sc10_cut_sc_017_1 
  gpb_sc10_cut_sc_set_023_1a gpb_sc10_set_mm_020_1 gpb_sc10_studio_mm_with_jane_014_1  gpb_sc10_studio_set_mm_01_1

body_lacet_prixSur le plateau de tournage du film Les hommes préfèrent les blondes, c'est vêtue de cette tenue que Marilyn Monroe reçoit le prix de "The Most Popular Actress of Arkansas" (l'actrice la plus populaire de l'Arkansas) le 26 janvier 1953 , des mains de Roscoe Ates, membre de l'Académie des propriétaires de théâtres indépendants d'Arkansas.

Le body en soie à strass à paillettes se porte sur des collants bas résille noir. Le justaucorps se personnalise, ici par un décolleté ajouté, formé de grosses fleurs jaunes, et d'une fleur pompom jaune au fessier, assorties au long lacet jaune. Il est accompagné d'un petit chapeau noir de style arlequin.


Les tenues furent sans doute remises au département des costumes de la Fox, et des actrices l'empruntèrent à leur tour, comme Sheree North qui porte le body lors d'un numéro musical pour la télévision américaine en 1955. Le body a subi plusieurs transformations:

>> Sheree North
-> body à lacet avec fleurs jaunes
mm_dress_sheree_north_01_1 sheree_north_epoca_2_1 shereenorth-inmarilynmonroegpbcostume
mm_dress-body-sheree-1 mm_dress_sheree_north_01_3 mm_dress_sheree_north_01_4 
sherree 
sheree_north_epoca_1 mm_dress_sheree_north_02_2 sheree_north_epoca_1_2

-> body transformé (absence de lacets, remplacés par un turban rosé)
  mmgirl_sheree_north_03_3 sheree_north_8 mm_dress-body-sheree-4 
mm_dress-body-sheree-3  shereenorth-sundaymirrorcover1955  mm_dress-body-sheree-2 
shereenorth-bf_1
  shereenorth-wavingscarflonglongblackgloves shereenorth-XYZ6130

-> autre transformation (decolleté lanières de bijoux)
 -Sheree North en compagnie de William Travilla
mmgirl_sheree_north_03_1 mmgirl_sheree_north_03_2 
-avec le buste de couture de Marilyn
Sheree-North1 shereenorth-010 shereenorth-023 shereenorth-withmarilynsdressform
-avec le scénario de "How to be very Popular"
mm_dress-body-sheree-6

 Ces deux costumes -celui de Jane et celui de Marilyn- ont été rachetés par l'actrice Debbie Reynolds, qui les a mis aux enchères en 2003 par la maison Juliens Auction.  

film_gpb_test_sc10_dress_1 film_gpb_test_sc10_dress_2

L'un des body, celui porté par Marilyn, est aujourd'hui la propriété du fan et collectionneur de Marilyn, David Gainsborogh-Roberts, qui a notamment prêté la tenue à l'exposition qu'il avait organisé sur l'île de Jersey en 2009.  

 body_lacet_expo


 > Source: 
>> merci à Yvon pour les photographies extraites du magazine Epoca


© All images are copyright and protected by their respective owners, assignees or others.
copyright text by GinieLand.

Enregistrer

18 février 2012

Fiche du film Gentlemen Prefer Blondes

>> Sur le web:
- tout sur le film sur imdb (en anglais)
- infos sur le film sur wikipedia français

4 février 2012

Gif Gentlemen Prefer Blondes (6)

gif_gpb_monroe_in_rode_jurk

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Visiteurs
Depuis la création 5 667 309
Derniers commentaires
Marilyn sur le web

BLOG-GIF-MM-GPB-1 
Une sélection de sites web

Blog - The Marilyn Report 
Blog - The Marilyn Archive 
Blog - Tara Hanks

  Mesmerizing Marilyn Monroe
Marilyn From the 22nd Row

Collection Greg Schreiner
Collection Scott Fortner
Collection Peter Schnug

Marilyn Geek
Fan Club The Marilyn Remembered

Blog - MM Books
Blog - Marilyn Monroe Animated Gifs 
Instagram Official Marilyn Monroe

Instagram - Silver Technicolor 
Instagram - Marilynraresig

Tumblr - The Marilyn Monroe Visual Vault 
Tumblr - Infinite Marilyn 
Tumblr - Always Marilyn Monroe 
Tumblr - Marilyn in High Quality 
Tumblr - Marilyn Monroe Archive 
Tumblr - Our Girl Marilyn 

Perfectly Marilyn Monroe

Crazy For Marilyn 
Crazy For You
Crazy For You 2

La presse
Blog - Marilyn Cover Girl 
Blog - La MM que j'aime 
Magazines - Famous Fix 

Magazines - Pinterest Lorraine Funke

Archives presse USA - Newspapers 
Archives presse Australia - Trove
Archives presse - Internet Archive 
Archives presse - Lantern

Archives presse - Media History Digital Library 
Archives - Gallica BNF 

Archives magazines - Magazine Art 
LIFE photo archive 
LIFE magazines 

LIFE articles 
Collier's - Unz Review 
Esquire Classic 
Bravo Posters 
Paris Match

 Agence Photos 
Magnum  
Getty images 
mptv images 
Keystone
 profimedia
ullstein bild
Redux Pictures
Roger Viollet
Shutterstock 
topfoto
picryl
iStock by Getty 
Bridgeman images 
AP Images 

Album 

 Photographes 
All About Photo  
Listing Photographes du XXeme 
Allan Grant 
Bernard of Hollywood - instagram 
Bert Stern 
Bill Ray 
Bob Willoughby 
Carl Perutz 
Douglas Kirkland - website 
 Douglas Kirkland - instagram 
Elliott Erwitt - website 
Elliott Erwitt - instagram 
Ernst Haas 
Eve Arnold - website 
Eve Arnold - instagram 
George Barris - website 
George Barris - instagram 
Harold Lloyd  
Henri Dauman 
Jock Carroll 
Lawrence Schiller 
Leigh Wiener 
Nickolas Muray 
Phil Stern 
Philippe Halsman - website 
Philippe Halsman - instagram  
Richard Avedon - website 
Richard Avedon - instagram 
Sam Shaw - website 
Sam Shaw - instagram  
Weegee Arthur Fellig 

Milton H Greene
Milton H Greene - website 
Milton H Greene - instagram 
MHG The Archives Licensing  
The archives LLC - tumblr

Video Archives 
INA 
British Pathé  
ITN Archive

Paramount & Pathé Newsreel

Culture 
aenigma 
The Blonde at the Film 
Tumblr - Weirland TV
Dr Macro's HQ scans 
Pulp International 
Stirred Straight Up 

BLOG-GIF-MM-KOREA-1 

Sites communautés
Irish Marilyn Monroe Fan Club
listal
The Place 
Who's Dated Who 
Films - imdb 
Films - Classic Movie Hub 
Bio - Wikipedia fr  
Dossiers - FBI Records

 Marilyn Friends
Mona Rae Miracle
Joe DIMaggio
Arthur Miller
Yves Montand 
Montgomery Clift 
Clark Gable 
Marlon Brando 
Jane Russell 
Rock Hudson 
Dean Martin 
Frank Sinatra 
Ava Gardner 
Ralph Roberts 
George Fisher
Joan Crawford
Jeanne Carmen 
Travilla Style - blog 
The Actors Studio