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Divine Marilyn Monroe
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DIVINE MARILYN

Marilyn Monroe
1926 - 1962

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27 octobre 2010

Happy Halloween

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Dimanche 31 octobre sera la célébration d'Halloween, fête traditionnelle et populaire aux Etats-Unis, une occasion pour les petits et grands de se déguiser et pour les enfants, d'aller chercher des bonbons en frappant aux portes des maisons de leur quartier. L'expression américaine que les enfants utilisent pour obtenir des bonbons est "Trick or Treat!" (des bonbons ou un mauvais sort!).

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Voici un montage photos de Norma Jeane Baker -futur Marilyn Monroe- qui pose dans un amas de citrouilles, le légume qui représente la fête d'Halloween!

12 octobre 2010

Marilyn Monroe, entre ratures et poésie

Marilyn Monroe, entre ratures et poésie

Article publié le 7 octobre 2010
en ligne sur lexpress.fr

Fragments, poèmes, écrits intimes, lettres signés de Monroe paraissent ce jeudi au Seuil. On aurait tort de crier au génie.

 fragments6148 ans après sa mort, la blonde fait toujours vendre: il y a quelque mois, une radio de ses poumons a été mise aux enchères. Alors, on publie tout, y compris les fonds de tiroir. En l'occurrence, des carnets intimes, qui sortent avec fracas dans 10 pays ce jeudi. Il s'agit de textes presque tous inédits, écrits entre 1943 et 1962. Présentés en ordre chronologique, ces fragments -le mot est juste- n'ont jamais été destinés à la publication. 

Désordonnés, gribouillés, sans queue ni tête, ils constituent pourtant le coeur de ce recueil de 270 pages. On y trouve d'autres documents, comme des lettres à ses docteurs. Chaque page de gauche présente les fac-similés des carnets de Marilyn, face à leur transcription, en français et en anglais, à droite. La moitié du bouquin, donc, est composée de l'écriture illisible de Marilyn. Les adorateurs de la blonde trouveront cela émouvant, ceux qui pensaient qu'elle n'était qu'une ravissante idiote découvriront un esprit sensible au mot juste, qui raturait beaucoup. Les autres se lasseront vite du processus. 

Sensibilité poétique 

Si le recueil confirme l'intelligence de Marilyn, il serait excessif d'affirmer que la star ait un talent particulier pour l'écriture. Hormis quelques pépites, les éditeurs présentent un grand nombre de brouillons dont l'intérêt est variable: les "notes de cuisine", n'en n'ont aucun. Visiblement passionnés par leur sujet, ils n'ont pas assez trié. Ils consacrent ainsi une double page à ce seul gribouillis: "Tu sais que j'aurais 25 ans en juin", une réplique de Certains l'aiment chaud. La mise en scène pompeuse du moindre aphorisme dessert le fond, parfois très léger, du livre. 

La quatrième de couverture promet de dévoiler "l'autre face de l'icône". Certes, ces notes nous plongent au plus profond de l'intimité de la star. On la "découvre" angoissée, mal à l'aise sur les tournages, sensible, stressée, triste et peu sûre d'elle. Rien qu'on ne sache depuis des années, en somme. 

On retiendra pourtant la sensibilité poétique qui baigne l'ensemble des écrits. Loin d'être abouties, certaines notes dévoilent une fragilité qui rend Marilyn infiniment touchante. "Et moi, ma détresse implacable/ devant la souffrance de sa nostalgie- lorsqu'il regarde une autre et qu'il l'aime/ comme une insatisfaction ressentie depuis/ le jour de sa naissance/ nous devons l'endurer/ moi encore plus tristement car je ne puis ressentir aucune joie."(p 133) Un livre à réserver aux fétichistes, aux collectionneurs, aux adorateurs. 

Fragments, poèmes, écrits intimes, lettres, édité par Stanley Buchthal et Bernard Comment.
Seuil, 270pp, 29,80 euros.

12 octobre 2010

Marilyn Monroe à fleur de peau

Marilyn Monroe à fleur de peau

Article publié le 6 octobre 2010
par Sabine Audrerie
en ligne
sur cyberpresse.ca

Publiés simultanément dans plusieurs pays, les écrits intimes de Marilyn Monroe dévoilent une femme complexe éprise des mots, loin de l’icône sotte et sexy à laquelle elle fut longtemps résumé

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Cette photo de Marilyn Monroe en 1956 était la préférée de l'actrice.
Ambassador Hotel, New York, 1956
(photo Cecil Beaton/Camera Press/ Rapho-Gamma).

Fragments Poèmes, écrits intimes, lettres de Marilyn Monroe
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Tiphaine Samoyault, Seuil, 270 p., 29,80 €


Elle était la « fille américaine », « l’Actrice blonde », « la déesse américaine de l’amour sur la grille du métro de New York », « la Fille Sans Nom », « la Fille de Vos Rêves », elle était « Marilyn Monroe », égrène Joyce Carol Oates au long de son extraordinaire roman, Blonde .

Pourtant, l’écrivain n’incarne vraiment son personnage que sous un seul nom : Norma Jean, prénom de baptême de la petite fille éperdue d’amour que Marilyn ne cessa jamais d’être. Elle ne s’appelait pas Marilyn, elle n’était pas idiote, elle n’était même pas blonde. La recherche de sa propre identité fut au centre de toute sa vie heurtée.

Depuis sa mort, le public a fait le même chemin à rebours, comprenant peu à peu que l’image de la pin up peroxydée forgée dans les années cinquante était chimérique.

De Marilyn Monroe, il a connu les films, les photographies, encore placardées aujourd’hui sur tant de murs, de vitrines, de magazines, les innombrables biographies qui lui furent consacrées, tissées d’informations plus ou moins exactes, ses éclats de rire, sa dépression, ses retards sur les tournages racontés par Billy Wilder ou John Huston, la merveilleuse actrice qui n’arrivait pas à retenir ses répliques, la chanteuse à la voix sensuelle, la maîtresse du président Kennedy… mais que savait-il des émotions de cette femme disparue en août 1962, à l’âge de 36 ans ?

Une femme d’esprit à la recherche de connaissance

Marilyn elle-même s’employa à brouiller les pistes, se cachant derrière l’écran protecteur de l’icône sexuelle. « Pour moi, il s’agit d’une beauté entièrement fabriquée par le studio, la publicité, les médias, et de cette image elle est devenue prisonnière », souligne l’historien du cinéma Jean-Pierre Coursodon (1).

C’est cette image, tronquée et réductrice, que s’est employée à équilibrer depuis des années Anna Strasberg, la femme de Lee Strasberg, ami cher de Marilyn et son professeur à l’Actors Studio à New York, détentrice du droit moral de l’actrice. À coups de procès – gagnés – contre l’utilisation marketing de photographies ou de son nom, et par une communication choisie sur la star, Anna Strasberg va faire éclore la femme intelligente et cultivée derrière la ravissante idiote.

La publication, jeudi 7 octobre, simultanément dans plusieurs pays, des écrits personnels de l’actrice, conservés par elle depuis la mort de son mari, participe de ce mouvement, dévoilant une Marilyn non seulement sensible et fragile, désemparée et appelant à l’aide, mais aussi une femme d’esprit à la recherche de connaissance et de reconnaissance intellectuelle.

« Ce qui frappe à la lecture de ces documents, remarque l’éditeur Bernard Comment, qui a coordonné les publications, c’est l’intensité de son rapport poétique au monde. » Issus de plusieurs carnets et de feuillets épars (tous reproduits en fac-similé en regard de la belle traduction de Tiphaine Samoyault), ces écrits intimes sont émouvants.

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Fac-similé de Marilyn Monroe
(extrait de Fragments Poèmes, écrits intimes, lettres de Marilyn Monroe, publié au Seuil)

Ils projettent le lecteur dans les pensées et les émotions de Marilyn, confirment sa fragilité mais aussi son extraordinaire prescience, sur elle-même, sur le monde. Elle tâtonne, semble emplie d’un grand appétit de vivre contrarié par une mélancolie inhibante. Avec, encore et toujours, son physique comme rempart à des tourments plus profonds.

« Je pense que je suis très seule – mon esprit bat la campagne. Je me vois dans la glace à présent, le sourcil en bataille – si je me mets très près je verrai ce que je ne peux pas y voir – la tension, la tristesse, la déception, mes yeux ternes, les joues rougies par des petits vaisseaux qui paraissent comme des rivières sur une carte – les cheveux qui tombent comme des serpents. C’est la bouche qui me rend le plus triste, près de mes yeux presque morts. Il y a une ligne sombre entre les lèvres comme les contours de nombreuses vagues soulevées par un violent orage – qui dit ne m’embrasse pas, ne me ridiculise pas, je suis une danseuse qui ne sait pas danser. »

Marilyn livre aussi dans ces fragments ses réflexions sur son métier. Son application, sa créativité, son talent de femme d’affaires, ou celui de femme d’intérieur, avec là aussi comme seul ressort l’envie d’être aimée. Surtout s’en dégage un sentiment tenace d’insécurité, et, plus que le désir de plaire, la volonté de ne pas décevoir.

Marilyn a l’intuition que le bonheur passera par cette équation piégée : si je ne déçois pas, on m’aimera. Poignante, cette scène où Marilyn dit son chagrin après avoir compris que son mari, l’adulé, l’admiré Arthur Miller, a honte d’elle et doute de leur amour. L’actrice crie sa solitude, se réfugie tout entière dans son travail, dans l’attente de la perfection qu’elle fait peser sur elle, et dans ce qu’elle sait le mieux faire : jouer. « Je sais que je ne serai jamais heureuse, mais je peux être gaie ! ».

"Les mots étaient pour elle la seule et grande question"

Ce recueil richement illustré n’est pas que le récit d’un mal-être, c’est aussi une confession totale, et une recherche obstinée. « Elle ne se protégeait pas, explique Bernard Comment. Elle donnait, elle donnait tout. On ressent à la lire l’incroyable sincérité de cette femme, son absence totale de cynisme et son extrême fragilité. C’est peut-être pour cela qu’elle reste autant dans l’imaginaire collectif, c’est un phénomène étrange. »

« Je pense que c’est une bonne chose de remettre Marilyn à la place d’une femme qui, sans être une intellectuelle, était éprise du langage dans toutes ses formes, et notamment sa forme poétique », poursuit Michel Schneider, écrivain et psychanalyste, qui a montré un visage complexe de l’actrice dans son roman Marilyn dernières séances (2).

« Les mots étaient pour elle la seule et grande question. Elle avait beaucoup de difficultés à parler, et les photos furent un moyen d’expression plus facile. » Mais insatisfaisant. La poésie, les confessions intimes, l’auto-analyse deviennent un refuge et un langage.

« Elle était un poète au coin de la rue essayant de réciter ses vers à une foule qui lui arrache ses vêtements », disait Norman Mailer. C’est à ce poète empêché de marcher par un corps dévorant que rend grâce ce livre. Les vers de Marilyn ne sont pas ceux d’un écrivain mais ceux d’une femme qui donne une forme à sa demande affective. Ils touchent, telle cette phrase d’un fol espoir et d’une incapacité mêlés : « À partir de demain je vais prendre soin de moi. »

(1) coauteur, avec Bertrand Tavernier, de Cinquante ans de cinéma américain, Éd. Omnibus.
(2) Marilyn dernières séances, Grasset et Folio.

12 octobre 2010

Critique de Fragments par Télérama

Fragments (poèmes, écrits intimes, lettres)

Article publié le 9 octobre 2010
par Nathalie Crom
en ligne sur telerama.fr

labelCritique

marilyn_monroe_fragments_poemes_ecrits_intimes_lettres_M43199Il n'y a bien sûr que les sots pour penser que derrière l'icône blonde et radieuse que fut et demeure Marilyn se cache une femme écervelée, frivole, inconséquente. A vrai dire, on ne voit même pas d'où a pu naître une telle idée et de quoi elle a pu se nourrir, du vivant de la star et depuis sa mort, il y a près de cinquante ans. Alors même que sont si nombreux, variés, convaincants, les indices contraires : entretiens qu'elle a accordés, témoignages de ceux qui l'ont côtoyée - notamment Truman Capote, qui met en scène leur complicité dans le formidable Musique pour caméléons -, travaux biographiques tel celui, magistral, de Donald Spoto... Sans compter les romanesques mais diablement pénétrants Blonde, de Joyce Carol Oates, et Marilyn dernières séances, de Michel Schneider. Tout cela pour dire que Marilyn Monroe n'est vraiment en rien à « réhabiliter » ou à disculper de quoi que ce soit, et que ce n'est pas dans cet état d'esprit qu'il convient de se plonger dans ce beau livre composite, sobrement intitulé Fragments. Les poèmes, extraits de carnets intimes et lettres, presque tous inédits, qu'il rassemble entr'ouvrent avec délicatesse et pudeur une porte sur la vie psychique de la jeune femme. Et révèlent de façon saisissante et terriblement bouleversante le mélange d'intelligence, de pugnacité, de lucidité, d'orgueil et d'extrême vulnérabilité qui constitue l'alchimie intime de cette psyché.

Névrotique, Marilyn ?, s'interroge, dubitatif, l'écrivain Antonio Tabucchi dans la préface qu'il donne à l'édition française de l'ouvrage, qui paraît parallèlement dans une dizaine de pays, dont les Etats-Unis. Oui, peut-être peut-on dire cela, mais alors « de la même façon qu'on peut qualifier de névrotiques tous ceux qui pensent trop, qui aiment trop, qui sentent trop ». En fait, c'est un peu court pour dire la complexité et l'équilibre infiniment changeant du mouvement contradictoire qui, d'un bout à l'autre de cette collection de fragments, anime et bouscule la jeune femme : vitalité et désespoir, aspiration au bonheur et fatigue d'être soi, désir farouche d'indépendance vis-à-vis du regard des autres et solitude déchirante. « Ce n'est pas si drôle de se connaître trop bien ou de penser qu'on se connaît - chacun a besoin d'un peu de vanité pour surmonter ses échecs », note-t-elle dès 1943 - elle a alors 17 ans.

La suite des fragments la montre, poursuivant au fil des ans - le dernier texte, une lettre au psychanalyste Ralph Greenson, date de 1961 - cette autoanalyse lucide, transpercée d'aveux de solitude : « Seuls quelques fragments de nous toucheront un jour des fragments d'autrui - la vérité de quelqu'un n'est en réalité que ça -, la vérité de quelqu'UN. On peut seulement partager le fragment acceptable pour le savoir de l'autre, ainsi on est presque toujours seuls. »

L'ego en miettes, elle se sent tantôt « déprimée folle ». Et écrit encore : « Pourquoi est-ce que je ressens cette torture ? Ou pourquoi est-ce que je me sens moins un être humain que les autres (toujours senti d'une certaine façon que je suis sous-humaine, pourquoi en d'autres mots suis-je la pire, pourquoi ?) Même physiquement j'ai toujours été sûre que quelque chose n'allait pas pour moi là - peur de dire où alors que je sais où... » Ce qui la tient debout, c'est le travail, omniprésent, considéré toujours avec un infini sérieux, le souci de « discipline concentration », de s'améliorer sans cesse - la voie, pour elle, d'un salut possible : « Plus jamais une petite fille seule et terrorisée / Souviens-toi que tu peux être assise au sommet du monde (on ne dirait pas). »

C'est entre les mains d'Anna Strasberg, ­seconde femme de Lee Strasberg (1901-1982), le directeur de l'Actors Studio, que reposaient, depuis la mort de l'actrice, ces notes et carnets personnels demeurés privés jusqu'à ce jour. On n'y trouvera nulle confession fracassante sur la vie privée de Marilyn Monroe, non plus que la révélation d'une Marilyn qu'on pourrait qualifier d'écrivain ou de poète. Ce serait introduire un malentendu, un de plus, à tous ceux qu'elle a suscités que de le prétendre. Et cela n'enlève rien à l'intérêt réel de ses textes, à l'émotion qu'ils procurent, à la grâce authentique de cet ouvrage qui mêle les fac-similés des textes (pages de carnets, feuilles volantes...), leur transcription rigoureuse en anglais et en français, et des illustrations soigneusement choisies où prédominent les portraits intimistes. « Je sais que je ne serai jamais heureuse, mais je peux être gaie ! Vous vous souvenez que je vous ai dit que Kazan prétendait que j'étais la fille la plus gaie qu'il ait connue, et il en a connu ! [...] Est-ce Milton qui a écrit : "Les gens heureux ne sont jamais nés" ? », confiait-elle à Ralph Greenson. L'aveu d'une femme qui ne connut jamais l'apaisement, ni même cette sérénité tragique que Flannery O'Connor appelait « l'habitude d'être ».

Telerama n° 3169 - 09 octobre 2010

12 octobre 2010

Bernard Comment, le Suisse qui révèle l’autre Marilyn

Bernard Comment, le Suisse qui révèle l’autre Marilyn

Article publié le 5 octobre 2010
par Mattthieu Van Berchem
en ligne sur swissinfo.ch

Le Jurassien, éditeur au Seuil, publie «Fragments» de Marilyn Monroe. Où l’on découvre une star qui s’ausculte sans complaisance. Sortie simultanée dans une dizaine de pays, le 7 octobre. Interview de Bernard Comment.

mmreading«Marilyn n'a pas changé ma vie. Mais je reconnais que je lui ai consacré beaucoup de soirées et de nuits blanches.» Bernard Comment, directeur de la collection «Fiction & Cie» aux éditions du Seuil, vit des heures trépidantes. Chaque rentrée littéraire est synonyme de forte adrénaline pour un éditeur parisien, mais celle-ci fait exploser tous les tensiomètres: le 7 octobre paraît, un peu partout en Europe, Fragments, des textes de Marilyn Monroe rassemblés et publiés par le Jurassien.

On connaissait de la star américaine ses poses émoustillantes, sa petite voix sensuelle, ses amours avec les grands de ce monde, sa fragilité, sa mort enfin. Pas ses écrits. De 1943 à 1962, année de son décès, l'actrice noircit des cahiers, des bouts de papier et des lettres. L'actrice y jette un regard sans complaisance sur elle-même et sur son monde. «C'est quelque chose d'une grande pureté», note Bernard Comment.

swissinfo.ch: Racontez-nous vos derniers séjours aux États-Unis et en Angleterre, entièrement consacrés à la publication du livre.

Bernard Comment: L'ouvrage est encore sous embargo. Mais les quelques personnes qui l'ont lu sont absolument enthousiastes. L'hebdomadaire américain Vanity Fair publiera les bonnes feuilles dans sa prochaine édition. Au départ, le directeur du magazine ne pensait pas faire la couverture sur Marilyn : il lui avait déjà consacré la «une» il y a deux ans. Mais après lecture du texte, il s'est ravisé. Le Spiegel en Allemagne, El Pais en Espagne, Le Nouvel Observateur en France consacrent au livre des dizaines de pages. Tout cela me prend beaucoup de temps. C'est moi qui ai choisi les éditeurs étrangers. Pour tous ces pays et à l'exception des États-Unis, ce sont les éditions du Seuil qui impriment l'ouvrage.

swissinfo.ch: Pouvez-vous décrire la genèse de ce livre ? Comment se fait-il qu'Anna Strasberg - la veuve de l’acteur Lee Strasberg - qui gère actuellement l'héritage de Marilyn, vous ait confié à vous, Suisse vivant en France, la publication de ces écrits ?

bernardcommentB.C.: Tout commence par hasard: la rencontre à Paris avec un ami de la famille Strasberg, qui me parle de ces textes inédits de Marilyn. Je me suis rendu illico chez Anna Strasberg, à New York. A vrai dire, sans grandes illusions. D'abord, je me méfiais un peu de la qualité intrinsèque de ces écrits. Ensuite, je n'avais pas beaucoup d'argent à lui proposer. Paradoxalement, c'est ce qui a plu à Mme Strasberg. Son raisonnement n'était pas commercial, mais littéraire. D'ailleurs, jamais nous n'avons parlé argent avec elle, jamais. Et si je révélais le montant du contrat, personne ne me croirait.

swissinfo.ch: Sur quel support Marilyn écrivait-elle ?

B.C.: Sur des carnets, dont elle ne remplissait généralement que les premières pages. Sur du papier à entête de grands hôtels, comme le Waldorf, ou de la résidence où elle a séjourné avec Arthur Miller. Et quelques lettres.

swissinfo.ch: Qu'est-ce qui vous impressionne le plus quand vous découvrez ces textes ?


B.C.: C'est la façon de Marilyn d'explorer ses propos gouffres. C'est souvent vertigineux, et toujours touchant. Elle est très généreuse, se donne sans limite. Ce qui me frappe aussi, c'est la fulgurance poétique de certains textes, dans un style jamais affecté. On sait qu'elle avait fait lire ses écrits à des proches, notamment à l'écrivain Norman Rosten. Mais le tout n’était pas destiné à la publication. C'est intime, mais toujours très pudique. Je n'ai jamais ressenti la moindre gêne en la lisant. Sachez qu'il n'y a aucune révélation sur sa vie sexuelle, ou sur les Kennedy.

swissinfo.ch: Avez-vous suscité des jalousies, notamment aux Etats-Unis ?

B.C.: Peut-être. Mes collègues américains ne cachaient pas leur étonnement. Certains un peu exaspérés de ne pas avoir mis la main eux-mêmes sur ces documents. Avant moi, d'autres éditeurs avaient approché Anna Strasberg, de gros chèques dans les poches. Mais Mme Strasberg se méfiait de leur côté prédateur. Elle voulait un livre qui place Marilyn en position d'auteur, sans photo d'elle en bikini.

swissinfo.ch: Le fait d'être suisse vous a-t-il aidé dans cette histoire ? Je pense par exemple à l'intérêt, bien jurassien, pour les aventures lointaines ?

B.C.: Qui sait ? Ce qui est sûr, c’est qu’il fallait éviter à tout prix toute arrogance, et ne pas bouder son enthousiasme.

12 octobre 2010

Les Fragments de Marilyn

Les "fragments" de Marilyn

Article en ligne sur videos.tf1.fr

Résumé : A l'occasion de la sortie du livre "Fragments" de Marilyn Monroe, dévoilant des textes inédits de l'actrice, l'éditeur français Bernard Comment, revient sur sa formidable quête newyorkaise.

Les "fragments" de Marilyn

 

 C'est une Marilyn Monroe passionnée de littérature, bouleversante d'intelligence et de lucidité, que dévoile "Fragments", recueil de ses lettres, textes intimes et poèmes écrits depuis ses 17 ans, qui paraît le 7 octobre en France dans une dizaine de pays.

"Seule. Je suis toujours seule, quoi qu'il arrive", avouait au début des années 1950 la mythique Marilyn dans un sobre carnet noir où elle couchait son sentiment persistant de solitude, sa peur panique, avant chaque tournage, de décevoir tout le monde. Plus tôt, en 1943, la jeune Norma Jeane racontait sur des feuillets tapés maladroitement à la machine : "J'étais une jeune fille mince et joliment faite : à 15 ans, j'avais joué le rôle principal dans une pièce pour la télé". C'était un an après son mariage avec James Dougherty. Elle avait 17 ans. "Il y avait des jours ou des semaines entières où je ne voulais avoir de la compagnie qu'occasionnellement, si occupée à lire que toute tentative d'adaptation à une situation qui paraissait légèrement inquiétante devenait une affaire épuisante", poursuivait cette toute jeune femme, qui s'interrogeait avec une incroyable maturité sur le mariage, ses attentes face à la vie, la trahison et l'humiliation. "La souffrance lourde d'un sentiment de rejet et de blessure face à la destruction/la perte d'une sorte d'image idéalisée de l'amour vrai", notait-elle encore lors de la rupture avec son premier mari.

L'intimité sans tapage

L'apparente écervelée platine de Certains l'aiment chaud ou de Les hommes préfèrent les blondes est en fait une jeune femme curieuse qui ne cesse de se cultiver, allant le soir à l'université de Los Angeles, après les tournages. Sa bibliothèque comptait plus de 400 livres. Bien avant d'avoir une relation avec l'écrivain Arthur Miller, elle aborde Ulysse de James Joyce, comme en témoigne une photo. Et le lit vraiment. Marilyn avait deux faces. "Celle, solaire et luminescente, de la pin-up ou de la pétillante blonde. Et celle, lunaire, d'une jeune femme perfectionniste à l'extrême, en quête d'absolu, que la vie ne pouvait que décevoir", relèvent Stanley Buchthal et Bernard Comment, les deux metteurs en scène de ces "Fragments". Ces inédits, c'est "l'intimité sans tapage, l'enregistrement sismique de l'âme" de Marilyn, ajoutent-ils.

A côté de poèmes émouvants et de notes, on retrouve des recettes de cuisine griffonnées, des "bonnes résolutions", l'enfer, en 1961, de son séjour dans une clinique psychiatrique comme sa mère et sa grand-mère avant elle : "Enfermée avec tous ces pauvres fous (...), je me sentais comme dans une prison pour un crime que je n'avais pas commis". En 1958, cette icône adulée de la féminité et du cinéma écrivait d'une main tremblante, cette fois dans un petit cahier rouge : "A l'aide. A l'aide. A l'aide. Je sens que la vie se rapproche alors que tout ce que je veux c'est mourir". Des mots poignants, si peu de temps avant sa mort le 5 août 1962. Le livre est illustré de photos et fac-similés des innombrables écrits de l'actrice, retrouvés après sa mort par Anna Strasberg, veuve du directeur de l'Actors Studio à qui Marilyn Monroe avait légué ses affaires personnelles.
 
"Marilyn Monroe, Fragments"

De Stanley Buchthal et Bernard Comment

Traduit de l'anglais par Tiphaine Samoyault -

Le Seuil - 270 pages - 29,80 euros

Parution le 7 octobre

12 octobre 2010

Des photos inédites de Marilyn Monroe

Des photos inédites de Marilyn Monroe

Article publié le 4 octobre 2010
en ligne sur cyberpresse.ca

Une centaine de photographies inédites de Marilyn Monroe ont refait surface dans un livre publié par la maison Dover Publications.

Les photos ont été prises en 1953 par le photographe John Vachon, en affectation pour le magazine Look. La star du cinéma tournait alors le film River of No Return, avec Robert Mitchum.

Les photos, qui montrent Marilyn Monroe dans un cadre plus intime, n'ont jamais été publiées par Look. Elles ont été retrouvées à la bibliothèque du Congrès américain.

On peut y voir la «Bombe Blonde» en compagnie du joueur de baseball Joe DiMaggio, qui allait devenir deux ans plus tard son époux.

«Vachon a réussi à percer la façade de Marilyn. Il a montré une autre facette que les sourires de star et les poses sexys. Il a capturé la vraie personne. Toute son humanité transparait dans ces photos, comme jamais auparavant», a déclaré à Reuters le président de Dover Publications, Christopher Kypping.

L'édition du livre Marilyn: The Lost Look Photos, a nécessité plus d'un an de recherches.

1 octobre 2010

L'autre Marilyn

L'autre Marilyn

Article publié le 1er octobre 2010
par Jean-Marc Parisis 
en ligne sur lefigaro.fr

Non, elle n'était pas une ravissante idiote ! Les poèmes, notes et lettres laissés par Marilyn montrent que l'actrice américaine savait aussi écrire. Avant sa sortie mondiale dans une dizaine de pays, Jean-Marc Parisis a lu, le livre le plus attendu de l'automne, publié grâce à un éditeur français.


Longtemps elle n'est allée qu'à l'école de la vie dans les faubourgs de Los Angeles. Un père qui s'éclipse avant sa naissance. Une mère schizophrène, avec qui elle vivra brièvement à 7 ans, avant de la voir partir à l'asile. Un séjour à l'orphelinat entre deux familles d'accueil. Des études écourtées pour convoler à 16 ans, en juin 1942, avec James Dougherty, de cinq ans son aîné, le fils d'un voisin d'une famille d'accueil. James «ne coïncidait pas en réalité avec l'idéal de l'homme de mes rêves probablement étais-je très fortement attirée par lui comme l'un des rares jeunes gens pour lesquels je n'avais pas de répulsion sexuelle», explique-t-elle dans la longue note ouvrant les Fragments. L'ensemble de ce texte introspectif, lumineux et chaotique, fut-il vraiment écrit vers 18 ans? Le recul face aux événements, les ruptures de ton et de temps, le choix assumé d'un «point de vue objectif et analytique» (sic) et la frappe à la machine interrogent. Marilyn griffonnait sur des carnets, des feuilles volantes, des bouts de papier. S'agit-il de notes éparses mises au net ultérieurement ? Ce n'est pas la seule zone d'ombre de ces Fragments (manuscrits ou dactylographiés) alignant une Marilyn dans tous ses états d'écriture: écrits intimes, lettres, poèmes, recettes de cuisine, notes diverses. La teneur d'un certain nombre de textes étant loin d'être inédite, c'est autant le fond que la forme de l'ouvrage, son principe d'accumulation, sa mise en perspective biographique qui font sa singularité. Précisons que Marilyn ne se souciait aucunement de reconnaissance littéraire (ses souvenirs sont posthumes et rapportés). Elle n'écrivait que pour se rassembler, se donner l'heure, elle qui était toujours en retard. Dans le monde, pour le monde, elle se voulait actrice.

Dougherty n'aurait donc jamais dû s'embarquer dans la marine marchande, sa petite femme en a profité pour réanimer un rêve de gloire enfantin en posant pour des magazines de pin-up. Quand le marin revient, elle ne pense plus qu'au cinéma, ils divorcent en 1946. Le magnat Howard Hughes a remarqué Norma Jean Baker sur un magazine. Rebaptisée Marilyn Monroe par la Fox, elle commence par jouer les utilités blondes. Même après ses prestations dans Eve de Mankiewicz et dans Quand la ville dort de Huston, elle ne passe pas pour une cérébrale à Hollywood.

marilynplongeedansulysseEn 1951, assistant à une discussion entre Elia Kazan et le dramaturge Arthur Miller, l'auteur de Mort d'un commis voyageur, elle se trouve «effroyablement stupide. Je ne connaissais rien à la peinture, à la musique, à la littérature, à l'histoire, à la géographie»(1). Elle suit un cursus d'histoire de l'art, se plonge dans Freud et les classiques. Bientôt elle lira Ulysse de Joyce en débardeur bariolé. Ce rattrapage se double de cours de comédie ; elle consigne studieusement dans un carnet: «Une actrice n'a pas de bouche», «Ecoute avec les yeux», «Flottement», «Tension». Quand elle note «Seule!!!!!!» et «Je crois en moi jusque dans mes sentiments les plus délicats et ténus», elle a doublement raison. Après Niagara, le producteur Darryl Zanuck, qui la surnommait «Tête de paille»(1) à ses débuts, la voit en poule aux œufs d'or. Mais c'est son tour de mépriser Hollywood, ses têtes vides, ses bourses pleines. Elle préfère parler poésie avec Edith Sitwell. L'envol de sa robe au-dessus de la bouche de métro sur Sept ans de réflexion a pourri son mariage avec l'ex-base-balleur Joe DiMaggio. Elle veut changer d'air, de films, lancer sa maison de production. Fin 1954, en lunettes et perruque noires, elle prend un billet au nom de Zelda Zonk et s'envole pour New York.

A New York, c'est la rencontre décisive avec Lee Strasberg, le directeur artistique de l'Actors Studio. Il collectionne les livres, écoute Mozart et passe pour un gourou. Il conseille à ses élèves d'entamer une psychanalyse pour exprimer leur potentiel. En entrant à l'Actors Studio, Marilyn entre aussi en psychanalyse, chez le Dr Margaret Hohenberg. Sur du papier à en-tête de l'hôtel Waldorf Astoria, où elle loge l'année de son arrivée à New York, elle lâche des mots édifiants sur l'emprise du mentor et de la psy: «Le meilleur des chirurgiens - Strasberg doit m'ouvrir le corps ce qui m'est égal puisque le DrH m'a préparée - m'a donné un anesthésiant, mais elle a fait aussi un diagnostic et est d'accord avec ce qui doit être fait - une opération pour me rendre à la vie et pour de cette terrible maladie, quelle qu'elle soit.» Cela ressemble à un mauvais rêve.

A New York, elle retrouve Arthur Miller. L'homme à la silhouette de héron est inquiété pour ses idées communistes. Marilyn s'en fout, qui griffonne dans un agenda un hymne auseul «être humain que j'ai jamais rencontré que je pourrais aimer non seulement comme un homme que je désire jusqu'à en être pratiquement affolée - mais (...) en tant qu'autre être humain à qui je fais confiance autant qu'à moi-même». Son problème, c'est la confiance en elle. En atteste une note ironique de 1955: «Souviens-toi que tu peux être assise au sommet du monde (on ne dirait pas).» S'asseoir n'est pas son genre. Malgré l'insistance de Tennessee Williams, Kazan ne voudra plus de ses fesses pour Baby Doll: «Il dit que j'ai été à ce point déifiée comme sex symbol que le public ne me verra jamais comme une vierge ou une fille de dix-neuf-vingt ans.»

Le sex-symbol électrise les intellos de Manhattan. Elle se lie avec Carson McCullers, le garçon manqué aux joues en côtes d'agneau. L'inévitable Truman Capote l'escorte en boîte de nuit et se rappellera plus tard que c'est en 1955 qu'elle «commença à avaler trop de cachets et à boire trop de champagne»(1). Quand elle annonce qu'elle veut jouer le rôle de Grushenka dans Les Frères Karamazov, les mongols d'Hollywood ricanent. Là-bas, on l'attend au tournant sur Bus Stop de Joshua Logan. Malgré les cours de Strasberg et la présence de sa femme Paula, dépêchée en chaperon sur le tournage, elle panique toujours autant. «Dès que j'entre dans une scène je perds ma relaxation mentale (...). Ma volonté est en éveil mais je ne peux rien supporter. J'ai l'air folle mais je crois que je suis en train de devenir folle.» Terreur récurrente qui obligera Strasberg à débarquer sur le tournage londonien du Prince et la Danseuse (ça barde avec Laurence Olivier) et Miller à se pointer sur celui de Certains l'aiment chaud pour la sortir de la loge où elle se barricade.

marilyndevantladanseusedegasEn tournant Le Prince et la Danseuse, nouvellement mariée à Miller en cet été 1956, elle s'aperçoit qu'elle n'est pas la seule à noircir du journal intime. Elle est tombée sur celui de Miller, qui se dit déçu par elle. On ignore si c'est avant ou après la trouvaille qu'elle couche sur du papier de sa résidence du Surrey: «Je pense que j'ai toujours été profondément effrayée à l'idée d'être la femme de quelqu'un car j'ai appris de la vie qu'on ne peut aimer l'autre, jamais, vraiment.» En villégiature dans leur campagne de Roxbury (Connecticut), elle écrit vers 1958 qu'elle «déteste être ici parce qu'il n'y a plus d'amour». Que des barbituriques, des terreurs, des fausses couches et des livres.

La lionne et la poétesse. Dans Certains l'aiment chaud et Marilyn (2), son collègue Tony Curtis raconte qu'elle sortait de la salle de maquillage avec Les Droits de l'homme de Thomas Paine en main. Les livres, les écrivains, les mots furent ses meilleurs compagnons, ceux qui convoquaient ses parts de raison et de goût les plus sûres. Elle fut la première à morigéner Miller à propos des faiblesses du scénario des Désaxés. Perdue à tous les étages de sa vie, elle s'y retrouvait dès que l'esprit flottait quelque part. En 1959, McCullers lui présente Karen Blixen, qui la décrit «d'une vitalité sans frein et d'une incroyable innocence», en «jeune lionne» exhalant un «sentiment presque écrasant de force invincible». Ecrire la tenait aussi debout. Les manuscrits poétiques des Fragments sont fébriles, biffés. On serait tenté d'y voir les signes de son désordre intérieur, mais, après tout, il s'agit d'ébauches, de brouillons, de variations. On connaissait d'ailleurs plusieurs de ces textes pour les avoir rencontrés ailleurs sous une forme ou sous une autre, mais il est toujours bon de lire :

«Vie

Je suis tes deux directions

Demeurant tant bien que mal suspendue vers le bas

le plus souvent

mais forte comme une toile d'araignée dans le vent (...)
»

Lapidaires, mouchetés, bousculés ou filant droit, fléchés, métastasiques, voués à la mort, bucoliques, sensibles aux fleuves et aux ponts, striés de terreurs enfantines, les poèmes et la prose de Marilyn exhalent une odeur de nerfs brûlés, mais ils sont comme elle, à large spectre, et témoignent parfois d'un humour sidéral, telle cette espièglerie destinée à son ami le poète Norman Rosten, son lecteur privilégié:

«Norman si difficile à contenter

quand tout ce que je veux c'est taquiner

Si ça doit rimer

Pourquoi s'offusquer?

Après tout ce temps passé sur la terre
»

En préface de Fragments, Antonio Tabucchi analyse assez prodigieusement la gentillesse de Marilyn. Il est moins probant quand il suppute que si elle avait été moins belle, elle n'aurait pas fait de cinéma, elle aurait publié ces textes, avant de se suicider comme Sylvia Plath. Marilyn n'a peut-être écrit que parce qu'elle était actrice, contre la pression du star-system et les malentendus induits par sa beauté, dans la position, comme l'écrit Norman Mailer, d'«un poète au coin de la rue essayant de réciter ses vers à une foule qui lui arrache ses vêtements».

Au printemps 1960, c'est une femme au bout du rouleau qui couche avec Yves Montand sur le tournage du Milliardaire et qui le fait savoir à la presse pour écœurer Miller. En juin, avant de démarrer Les Désaxés, radeau de la méduse carbonisé dans les sables du Nevada, John Huston craint le pire. Fin août, elle est hospitalisée, avant de reprendre le collier. Elle n'achèvera plus d'autre film.

Pas de secret d'Etat, des états d'âme. Dans les premiers mois de 1961, après son divorce d'avec Miller, elle écrit deux lettres, déjà publiées, avec quelques variantes, dans Marilyn dernières séances (3) de Michel Schneider. Dans la première, elle appelle à l'aide le couple Strasberg après la trahison du Dr Marianne Kris, la psy qui l'a fait boucler à son insu dans une «division psychiatrique», un «cauchemar», elle se voit «devenir folle», comme sa mère. La seconde est pour un autre psy, le Dr Ralph Greenson, alors qu'elle récupère dans un hôpital plus humain. Elle dit lire la Correspondance de Freud, et pleurer sur la photo d'un Sigmund paraissant «vraiment déprimé». En post-scriptum, elle évoque «Yves», dont elle n'a «aucune nouvelle», mais de qui elle garde «un souvenir fort, tendre, merveilleux».

Il n'y a rien dans ces Fragments sur ses rapports avec John Kennedy, si ce n'est peut-être une allusion dans la lettre à Greenson : «Lorsque j'ai prononcé le nom d'une certaine personne, vous avez lissé votre moustache et regardé le plafond. Vous devinez de qui il s'agit? Il a été pour moi (en secret) un ami très tendre.» S'il s'agit de Kennedy, un poème de la star, intitulé Sur les habits d'hôpital, en forme de cadavre exquis, résonne étrangement :

«Mon derrière

nu

pointe dans l'air

quand ce n'est pas volontaire (...)
»

Au milieu des années 50, Kennedy fut opéré du dos. Dans sa chambre un poster, Marilyn debout sur la plage, en short, cambrée sur ses jambes écartées. Détail : le poster est fixé la tête en bas. Dans le sens de la tendresse kennédyenne.

Fragments ne révèle aucun secret d'Etat, seulement les états d'âme de Marilyn. On attend toujours la réapparition de son carnet rouge dit «carnet de secrets»(1) disparu dans les méandres de l'enquête après son improbable suicide, mais c'est une autre histoire. Pour l'instant, il y a cette panthéonisation littéraire qui nous rapproche d'elle intensément. En annexe, on a droit à un échantillonnage de sa bibliothèque: Hemingway, Conrad, Beckett, Flaubert, Camus, Steinbeck... Marilyn a dû souvent poser ses yeux sur ces couvertures : on dirait qu'elles nous regardent.

Fragments, Marilyn Monroe, édité par Stanley Buchthal et Bernard Comment, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Tiphaine Samoyault, préface d'Antonio Tabucchi, Seuil, 269 p., 29 € (en librairie le 7 octobre).

(1) Cité par Don Wolfe, dans Marilyn Monroe. Enquête sur un assassinat (Albin Michel), à qui l'on doit aussi l'anecdote sur le poster de Kennedy.

(2) Le Serpent à Plumes.

(3) Grasset.   

1 octobre 2010

Comment je suis devenu l'éditeur de Marilyn

Comment je suis devenu l'éditeur de Marilyn

Article publié le 1er octobre 2010
par Nicolas Ungemuth 
en ligne sur lefigaro.fr

bernardcomment
Bernard Comment copilote l'édition mondiale du livre,
qui sort d'abord en France. 
Crédits photo : Hermance TRIAY/Opale
 

Incroyable : c'est un éditeur français, Bernard Comment, qui est le maître d'oeuvre de la publication mondiale de Fragments. II nous raconte le making of de ce livre vraiment pas comme les autres.

Un jour d'octobre 2008, Lou Reed se trouvait à Paris pour la sortie d'un recueil des textes de ses chansons que je publiais dans ma collection, «Fiction &Cie». Le soir, il est invité à un dîner et annonce qu'il s'y rendra seulement si je peux l'accompagner. Lors de ce repas organisé pour les grands collectionneurs, l'avant-veille de la Fiac, je suis assis près de Stanley Buchthal, qui me dit: «Lou m'a indiqué que vous êtes éditeur. Depuis quelques mois, je m'occupe de la succession de Marilyn Monroe parce que je suis un ami de la famille Strasberg. Ils sont les ayants droit des affaires de Marilyn et ils ont découvert des papiers inédits d'elles, des poèmes, des notes.

Cela vous intéresserait de les voir?; j'aimerais connaître votre avis.» J'accepte immédiatement.

A New York, chez Anna Strasberg

Deux mois plus tard, je le retrouve à New York chez Anna Strasberg, la veuve et seconde femme de Lee Strasberg. J'arrive au rendez-vous avec vingt minutes de retard. Elle m'accueille en souriant : «Mon mari avait expliqué à Marilyn qu'il ne pourrait jamais travailler avec elle parce qu'elle ne savait pas être à l'heure. "Il m'est impossible d'être ponctuelle", lui avait-elle répondu. Lee lui avait alors lancé: "C'est simple: désormais, venez avec vingt minutes d'avance !"».

On me montre ce jour-là sept ou huit documents. Je n'ai pas le droit de les toucher ni le temps de les lire vraiment. Je repère qu'il y a des poèmes, des textes plus longs, des notes. Anna Strasberg me demande mon avis. Je pense qu'il y a peut-être matière à un livre, à condition de montrer les fac-similés, qui véhiculent l'émotion. Je lui dis surtout qu'il faut envisager un livre «littéraire» (ce que je sais faire), tout en ajoutant que je n'ai pas d'argent. Je précise aussi que si je travaille sur le projet, il faudra trouver dans le reste du monde des éditeurs ayant un profil similaire au mien - littéraire et sans grands moyens. Le visage d'Anna Strasberg s'illumine : «Cela fait des années que j'attends qu'on me tienne ce discours. Je ne suis pas là pour gagner de l'argent, je souhaite donner une belle image de ce trésor et le transmettre de la plus belle façon possible.»

Lors de notre deuxième rendez-vous, j'arrive avec vingt minutes d'avance et un bouquet de pivoines. Je demande au concierge de monter les fleurs en lui précisant que j'arriverai plus tard, et me présente pile à l'heure. «Comment saviez-vous que les pivoines étaient mes fleurs préférées?», me demande-t-elle. C'était juste de la chance...

Anna Strasberg venait de retrouver de nouveaux documents dans une boîte laissée par son mari. Cette fois, je peux en consulter un certain nombre et je prends la mesure du projet. Elle m'offre alors ce qu'il y a de plus précieux : sa confiance. Je ne peux pas donner de chiffres, mais nous avons signé le contrat pour une somme dérisoire. Si je le disais, personne ne le croirait !

Je commence donc à travailler et décide d'insérer des photos, mais quelques-unes seulement : il ne s'agit pas de faire un « beau livre ». Je passe des centaines d'heures à chercher des photos de Marilyn, prioritairement celles où elle tient un livre à la main, pour apporter une cohérence iconographique à l'ensemble. Anna Strasberg adore l'idée. La confiance est définitivement établie, et j'ai enfin le droit de scanner tous les documents. Je reviens à Paris avec un disque dur externe que je ne lâche pas durant tout le voyage !

C'est alors le début d'une grande aventure, presque solitaire, sur mon ordinateur. Il faut faire les transcriptions, les traductions, et organiser les documents par thématiques. A cause des clauses de confidentialité démentes imposées par les Américains, je ne peux travailler que chez moi : presque personne au Seuil n'est au courant. Je dois me familiariser avec un logiciel de mise en pages et j'envoie quelqu'un à New York photographier les documents : je veux que le livre restitue la matière du papier, les supports sur lesquelles Marilyn écrivait, les nuances de gris de son crayon, etc. Une fois la maquette bien avancée, je l'envoie à Anna Strasberg, qui me rappelle rapidement, très émue, pour me remercier. La fabrication technique du livre sera elle aussi très compliquée. Fragments ne se présente pas en quadrichromie, mais en cinq couleurs : il y a régulièrement un rouge pantone sur lequel il faut immédiatement mettre un vernis.

En janvier 2010, Anna Strasberg me charge de trouver les autres éditeurs pour le reste du monde. Sans passer par un agent, ce qui est très rare, sans mise aux enchères et dans le même esprit qui a prévalu à l'édition française. J'en sélectionne plusieurs à qui nous demandons des lettres de motivation : c'était leur image, leur prestige littéraire et leurs intentions qui nous importaient avant tout. D'ailleurs, ce ne sont pas ceux qui proposaient le plus qui l'ont emporté !

Le livre sort dans les prochains jours presque simultanément dans dix pays. D'autres suivront en 2011. Hormis aux Etats-Unis, ce sont les éditions du Seuil qui impriment l'ouvrage, afin qu'il ressemble le plus possible à la version française.

C'est ainsi que ce projet fou a abouti. Je crois que nous avons réussi à retransmettre l'émotion des textes de Marilyn. C'était fondamental pour Anna Strasberg comme pour moi.

Inutile de dire que depuis, j'ai longuement remercié Lou Reed...

30 septembre 2010

Tony Curtis est mort

Tony Curtis s'est éteint

Article publié le 30 septembre 2010
en ligne sur lefigaro.fr

L'acteur américain a succombé à un arrêt du coeur mercredi soir (29 septembre 2010), à l'âge de 85 ans.

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Vers la fin de sa carrière, Tony Curtis était passionné de peinture. Il pose ici devant sa collection, en avril 2008. (Crédits photo : ABACA) 

Il est entré dans la légende déguisé en femme dans Certains l'aiment chaud (1959), le film culte de Billy Wilder. Tony Curtis y interprète Joe le saxophoniste, contraint avec Jerry, son copain contrebassiste (Jack Lemmon), de se travestir pour échapper à des gangsters. En perruques, robes et talons hauts, ils se mêlent à un orchestre féminin où la pulpeuse Sugar (Marilyn Monroe), joueuse de banjo, leur fait battre le cœur. Et c'est en entrant dans un autre costume, celui de Junior le milliardaire, que Joe la séduit… Tony Curtis reconnaissait avoir une dette immense à l'égard de Certains l'aiment chaud. «Ce film occupe une place toute particulière dans mon cœur et dans l'histoire du cinéma». Il lui a consacré un livre de souvenirs, publié en France au mois de mars dernier (Certains l'aiment chaud et Marilyn, chez Le Serpent à plumes) qui dévoilait les coulisses du tournage de 1958. Il décrivait d'une plume vive et acérée, sans pudeur et avec humour, le Hollywood de l'époque autant que sa relation avec Marilyn. Une anecdote parmi tant d'autres? Lors d'une scène de baiser, Curtis a du mal à cacher son émotion. Après la prise, un technicien lui demande «Hé Tony! Ça fait quoi d'embrasser Marilyn?» Il rétorque: « Tu crois que c'est comment, mec? Comme d'embrasser Hitler?» Il est alors marié à Janet Leigh, épousée en 1951, avec laquelle il aura deux enfants, Kelly et Jamie. Ce triple rôle où il se démultiplie, où il change d'identité est très révélateur. Il est à l'image même de Tony Curtis, de son vrai nom Bernie Schwartz, dont la personnalité, entre ombre et lumière, est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît.

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Tony Curtis avec Jack Lemmon et Marilyn Monroe, ses partenaires dans Certains l'aiment chaud en 1959. (Crédits photo : ABACA)

«Je me suis toujours identifié à Dr Jekyll et Mr Hyde», confiait l'acteur dont l'existence avait toujours été hantée, obsédée par la schizophrénie de son frère, puis celle de sa mère. Il considérait d'ailleurs à juste titre que sa meilleure interprétation était celle d'Albert De Salvo, le tueur névropathe de L'Étrangleur de Boston (1968) de Richard Fleischer. Et ce n'est pas un hasard s'il choisit bien plus tard, en 1975, d'incarner un gangster schizophrène dans style de Menahem Golan…

Du Bronx à Hollywood

Né le 3 juin 1925, Tony Curtis, petit gars du Bronx, fils d'immigrés juifs hongrois son père est tailleur, sa mère déjà usée par la vie à force d'avoir fait des ménages dès l'âge de 6 ans-, sera très jeune victime de l'antisémitisme ambiant. L'enfance pauvre et malheureuse laissera des séquelles. «J'étais battu par ma mère, agressive et hostile.» Une insécurité affective qui le métamorphosera plus tard en play-boy qui n'a pas peur de provoquer… «De toutes mes partenaires féminines, la seule avec qui je n'ai pas couché, c'est Jack Lemmon», confiera-t-il un jour, avec son humour dévastateur. Pour lui, le cinéma est une échappée belle, «nous allions très souvent voir des films, à huit ans je m'entraînais pour rentrer pour de bon dans l'écran».

Après une adolescence passée à jouer des poings autant que de sa belle gueule, il est dans la marine pendant la Seconde Guerre mondiale, à bord du sous-marin . Il assistera à la capitulation du Japon dans la baie de Tokyo, en 1945. À la fin de la guerre, le vétéran reçoit une bourse qui lui permet de s'inscrire au cours d'art dramatique, le GI Bill of Rights. Repéré sur les planches dans Golden Boy, il signe en 1949 un contrat de sept ans avec le studio Universal.

Dès son premier long-métrage, Pour toi, j'ai tué de Robert Siodmak, il devient populaire et enchaîne les films exotiques (Le Voleur de Tanger de R. Maté, Le Fils d'Ali Baba de K. Neumann) comme les rôles bondissants La Patrouille infernale (de S. Heisler). Il obtient la reconnaissance à 30 ans dans Trapèze de Carol Reed où il donne la réplique à Burt Lancaster qu'il retrouve dans Le Grand Chantage, satire implacable du monde de la presse signée Mackendrick. Tony Curtis y incarne un attaché de presse sans morale: «un type dévoré par l'ambition, cela me parlait», avoua-t-il. Plus tard, il n'hésite pas à aller dans plus de noirceur avec le rôle d'un condamné à mort raciste, enchaîné dans sa cavale à un prisonnier noir, incarné par Sydney Poitier (La Chaîne de Stanley Kremer). Après Les Vikings de Richard Fleischer, il est engagé par Kirk Douglas pour faire partie de l'aventure Spartacus de Stanley Kubrick. Il se détend dans les comédies légères: Opération jupons auprès de l'idole de sa jeunesse, Cary Grant, et Vacances à Paris, de Blake Edwards, le réalisateur de La Panthère rose

Une vie riche et chaotique

Il était à l'aise dans tous les registres. «J'ai joué dans quatre-vingt-huit films, certains sont divertissants, d'autres sont devenus des chefs-d'œuvre immortels.» Sur le petit écran, il est l'inoubliable Danny Wilde: Amicalement vôtre , série des années 1970 devenue culte. Un duo de détectives sympathiques formé par Wilde, homme d'affaires américain, qui, comme Curtis, vient de la rue, face à Brett Saint Clair, le lord interprété par Roger Moore. Vers la fin de sa carrière, Tony Curtis s'était mis à la peinture, après une vie riche et chaotique. Avec ses démons -dépression, drogue- et ses chagrins -la perte d'un fils à la suite d'une overdose-, sans compter ses mariages multiples aussitôt suivis par des divorces. Au final, il aura toujours été sauvé par son ego. Personne n'est parfait.

L'acteur américain s'est éteint à l'âge de 85 ans.

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